– Né à Paris en 1894, fils du peintre Auguste Renoir et d’Aline Charigot, Jean Renoir grandit dans la capitale. Sensibilité très tôt à l’art, il ne brille pas particulièrement dans les études.
– Engagé dans les Dragons en 1914, il est ensuite versé dans un Bataillon de Chasseurs Alpins sur le front des Vosges. Gravement blessé dans le secteur d’Orbey, il passe une partie de sa convalescence à Paris et découvre le cinéma de Charlie Chaplin. Incorporé dans l’aviation en 1916, Renoir sert dans une escadrille de reconnaissance. C’est là qu’il apprend la photographie. Son expérience de la Guerre donnera sera l’inspiration dans l’un de ses plus grands chefs d’œuvres : « La Grande illusion ».
– Après la guerre, il s’installe à Cagnes (Alpes-Maritimes) comme céramiste. Mais la passion du cinéma le rattrape et il réalise son premier métrage, « Catherine », en 1922 avec ses propres finances. Découvrant le cinéma allemand d’Erich von Stroheim, Jean Renoir décide de persévérer dans la réalisation, puisant son inspiration dans le réalisme et l’expressionnisme. Il tourne donc « La petite marchande d’allumettes », « Tire-au-flanc », « On purge bébé » et « La p’tite Lili ».
– Avec l’arrivée du cinéma parlant, Jean Renoir s’oriente vers le cinéma plus naturaliste, avec une tonalité bien souvent de gauche. Il adapte nombre d’œuvre littéraire, telles « La Chienne » d’après Georges de La Fouchardière, « Boudu sauvé des eaux » (avec Michel Simon, d’après René Fauchois), « Le crime de Monsieur Lange », « Une partie de campagne », « Les bas-fonds » (avec Jean Gabin et Louis Jouvet, d’après Maxime Gorki) et « La vie est à nous ». En 1937, il tente d’adresser un message de paix avec « La Grande illusion » en réunissant acteurs français (Pierre Fresnay, Jean Gabin et Marcel Dalio) et allemands (Erich von Stroheim). Renoir veut y montrer que la guerre n’efface pas la différence entre les classes sociales (le Capitaine de Boëldieu et von Rauffenstein se comprennent, car sont de la même culture aristocratique).
A la fin des années 1930, Jean Renoir signe « La Bête humaine » (avec Jean Gabin), puis « La règle du jeu » – considéré comme l’un de ses plus grands films – dans lequel il dépeint les mœurs de la bourgeoisie française. Au début de l’année 1940, il part pour l’Italie afin de réaliser « Tosca » avec Victorien Sardou.
– Après la défaite de 1940, Renoir quitte la France pour les États-Unis. Très inspiré par le cinéma et les thèmes de John Ford, il tente de percer dans le système hollywoodien. Mais il perd très vite ses illusions. Après l’échec de « L’étant tragique », Renoir réalise tout de même « Vivre libre », « Salut à la France », « L’homme du Sud » (salué par la critique américaine, ce qui vaut au film d’être nominé aux Oscars) et « Le Fleuve ».
De retour en France après 1947, il renoue avec le cinéma français mais éprouve certaines difficultés à tourner. On lui doit néanmoins : « La carrosse d’or », « French Cancan », « Elena et les hommes », « Le testament du docteur Cordelier », « Le déjeuner sur l’herbe » et « Le Caporal épinglé ». A partir de la fin des années 1950, Jean Renoir tourne davantage pour la télévision.
– Ce très grand réalisateur français (tant du point de vue artistique que technique) s’éteint le 12 février 1979 à Beverly Hills.