Cette bataille a lieu en Vénétie pendant la Seconde Guerre d’Italie et oppose l’Armée du Roi de France à la Ligue de Cambrai. Celle-ci ayant été formée en 1508 à l’instigation du Pape Jules II, elle réunit Venise (ancienne alliée de la France), l’Empereur Maximilien de Habsbourg et Ferdinand d’Aragon Roi de Naples.
– Précisons que Louis XII a renoncé à s’emparer du Royaume de Naples que disputait la famille d’Anjou mais n’a pour autant pas renoncé à mettre la main sur l’héritage des Visconti*, c’est-à-dire le Milanais.
– Les Français sont en nette supériorité numérique avec 28 000 hommes (6 650 cavaliers, 20 000 fantassins et un millier de pionniers). Louis XII commande une Bataille, c’est-à-dire le centre du dispositif français. L’Amiral Charles d’Amboise de Chaumont, Grand Maître de France, Gouverneur de Milan et de Normandie commande l’avant-garde, tandis que l’arrière-garde est placée sous les ordres du Duc de Longueville, Comte de Dunois. Sont aussi présents Antoine Le Bon Duc de Lorraine, le Maréchal Jacques II de Trivulce et Robert Stuart d’Aubigny qui commande les Écossais.
– En face, les Vénitiens (dont une forte proportion de mercenaires levés par le Doge Leonardo Loredano) et les troupes pontificales alignent 15 000 hommes séparés en deux forces placées respectivement sous les ordres de Bartolomeo d’Alviano et Niccolo di Pitigliano.
– Face à Louis XII qui part de Milan le 15 avril, les Vénitiens hésitent quant à la tactique à adopter. Faut-il harceler les troupes royales ou bien les affronter en plein champ ? Finalement, contre les instructions du Doge qui préférait la guérilla, d’Alviano marche avec ses 8 000 hommes sur les Français. Ainsi, le 14 mai à Agnadello, d’Alviano se heurte à l’avant-garde de l’Amiral d’Amboise-Chaumont qui repousse les vénitiens avec sa cavalerie et ses piquiers suisses. Seulement, d’Alviano se réfugie sur la colline d’Agnadel qu’il réussit à tenir contre un assaut français. Il adresse alors un message à di Pitigliano mais celui-ci lui conseiller d’abandonner Agnadel et décide de se porter vers le sud, ce qui divise considérablement les forces de la Ligue.
– Louis XII arrive en renfort et se lance contre d’Alviano avec ses gentilshommes et piétons. S’ensuit alors une mêlée dans laquelle on ne reconnaît ni ennemi ni ami. Mais le Roi de France a fait disposer son artillerie sous le couvert de broussailles. Héritée de Charles VIII et composée de serpentines, couleuvrines, bombardes et de fauconneaux, elle est la meilleure d’Europe.
Les bouches à feu françaises trouent implacablement les rangs des Vénitiens. Louis XII n’a plus qu’à lancer une dernière charge pour mettre les vénitiens en déroute. Ceux-ci laissent 4 000 dès leurs à la merci des corbeaux pendant que d’Alviano, blessé est fait prisonnier par Jean de Chabannes.
– Fort de cette victoire, Louis XII va pouvoir s’emparer de Trévise et de Vérone.
Source :
http://www.histoire-fr.com/valois_louis12_quatrieme_guerre_italie_1.htm
* Né Louis d’Orléans, Louis XII était le petit fils de Louis d’Orléans, frère du Roi Charles VI (assassiné en 1407) qui avait épousé Valentine Visconti, fille du Duc de Milan Gian Galeazzo Visconti.