De ses véritables triae nominae*, Georgius Florentius Gregorius, Saint Grégoire de Tours naît vers 539 à Urbs Arverna, l’actuel Clermont-Ferrand. Il n’est pas issu de la noblesse franque mais de l’aristocratie provinciale gallo-romaine. Il compte dans ses ascendants des Évêques de Lyon et des Martyrs des premiers temps du Christianisme. Son parcours et ses origines révèlent donc qu’il a reçu une solide instruction.
Élevé et instruit par ses oncles Gal et Nizier Évêque de Lyon, Saint Grégoire de Tours exerce plusieurs fonctions dans l’Eglise franque, notamment Diacre de Saint-Julien de Brioude. Régulièrement malade, il se rend en pèlerinage à Tours sur le tombeau de Saint Martin en 562 ou 563.
Mais en 573, au lieu de retourner en Auvergne, il est élu Évêque de Tours sur instigation de la Reine Brunehilde et du Roi Sigebert Ier, afin de remplacer l’Évêque suffragant Saint Euphrone.
Grégoire est témoin de la Faide Royale, soit cette vendetta propre aux petits-fils de Clovis. Il prend lui-même parti contre la Reine Frédégonde et ses partisans.
Mais outre ses prises de positions d’ordre politique, Grégoire rédige beaucoup dans des matières comme l’Histoire, la Théologie, l’Hagiographie et l’Astronomie. Son oeuvre la plus importante reste « Les Dix Livres d’Histoire » que d’autres chroniqueurs appelleront a posteriori « L’Histoire des francs » ou « La Geste des Francs ». L’Oeuvre sera complétée après 594 par le « Libri Octo Miraculum ».
Inscrits dans une perspectives eschatologique chrétienne, « Les Dix Livres d’Histoire » entreprennent de raconter l’Histoire de la Monarchie franque de Clovis à Sigebert Ier, tout en remontant aux récits de la Bible. Saint Grégoire de Tours a aussi laissé un important portrait hagiographique de Saint Martin.
Saint Grégoire a rédigé son oeuvre sous forme de chronique, y laissant place à un jugement personnel quant aux personnages et aux événements. En dépit du manque d’objectivité, « Les Dix Livres d’Histoire » reste la source la plus sûre sur cette période marquée par le manque de documents fiables.
Plusieurs continuation de l’oeuvre de Saint Grégoire ont été rédigées après sa mort, notamment par un Frédégaire et un pseudo-Frédégaire. En revanche, son style inspirera Bède le Vénérable pour son « Histoire ecclésiastique du peuple anglais » (« Historia ecclesiastica gentis Anglorum »).
* L’aristocratie Gallo-Romaine utilisait le système patronymique romain, alors que les francs utilisaient des noms composés.