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18 août 1304 : Victoire de Philippe le Bel à Mons-en-Pévèle

Après les graves déconvenues des Mâtines de Bruges et de Courtrai, Philippe le Bel décide de laisser son vassal le Comte Guy de Flandres chercher à rétablir la paix entre son autorité et les Cités flamandes tendant à s’émanciper autant du point de vue politique et économique. Mais le Roi de France ne laisse toutefois qu’une trêve d’une années aux Flamands avant de revenir.
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– C’est chose faite en août 1304, puisque le Roi de France revient avec une armée de près de 62 000 hommes (10 000 à 12 000 Chevaliers ; 50 000 hommes d’armes, piétons, archers, arbalétriers, charpentiers, artisans, armuriers, etc.) pour tenter une troisième fois de mettre fin aux menées des Cités flamandes. Aussitôt, celles-si rassemblent une armées de plusieurs dizaines de milliers d’hommes des milices urbaines sous le commandement de Philippe de Dampierre, Guillaume de Juliers et Jehan de Namur. Leurs hommes d’armes proviennent notamment de Bruges, Liège, Namur et Lille. Seulement, les bourgeois et leurs hommes n’ont qu’une confiance limitée dans les nobles flamands qu’ils soupçonnent de vouloir défendre d’abord leurs intérêts avant ceux des villes.

– Le 14 août, les deux armées se rencontrent à Mons-en-Pévèle (ou en-Puelle), entre Lille et Douai, près d’Orchies. Pendant trois jours, le Roi de France négocie avec les différents chefs flamands mais aucun accord n’est trouvé.
Le 17, Philippe le Bel décide d’affamer les Flamands. Il fait donc dresser des machines de siège pour assommer la défense ennemie. Pendant ce temps, des arbalétriers français attaquent un convoi de ravitaillement transportant les bagages et les vivres des Flamands. Tout y est pillé ou ramené dans le camp royal. C’est alors que deux contingents flamands menés par Jehan de Namur décident de quitter Mons-en-Pévèle pour se réfugier dans Lille.

– Le 18 août, les Flamands se décident à tenter une double action contre les Français. Un premier assaut est alors lancé par Guillaume de Juliers. Ce dernier réussit à bousculer les piétons du Roi de France avant d’être violemment repoussé par une charge française. Juliers est tué. Cependant, les chevaliers de France et leurs hommes d’armes décident de rentrer au camp, préférant laisser la famine décider du sort de la bataille.
C’est alors que survient le second assaut flamand, mené en grande partie par les Brugeois. Au cri de « Flandres Lion », les milices s’élancent en hurlant et parviennent dans le camp français en bousculant tout sur leur passage.
Surpris, Philippe le Bel ne peut prendre le temps de revêtir sa cote de maille et son tabard et choisit de combattre sans être protégé au milieu de cinquante de ses proches, notamment Miles X de Noyers et Foulques du Merle. Des flamands pénètrent même dans la tente du Roi de Fer avant d’être repoussés. Philippe le Bel voit le nombre des compagnons d’arme s’amenuiser sous le coup des Flamands, lorsque côté français un cri retentit « Le Roi combat ! Le Roi combat ! ».

– Un parti de Chevaliers français et d’hommes d’armes alors menés par le Comte Charles de Valois (frère du Roi) reprennent alors courage et galvanisés par la présence du Souverain, se ruent sur les Flamands dont un une forte troupe se trouve occupée à piller les coffres et chariots de vivres français.
Le combat se termine donc à l’avantage des Français par un furieux massacre de 14 000 Flamands. Toutefois, les très lourdes pertes françaises empêcheront le Philippe le Bel de poursuivre son avantage.

– Cette victoire permet néanmoins au Roi de France de reprendre les négociations en position favorable après avoir vengé Courtrai. Il obtiendra notamment le paiement de 800 000 livres d’amende et la cession des villes de Lille et Douai (Traité d’Athis-sur-Orge de juin 1305).
Attribuant enfin cette victoire à la Sainte-Vierge, le Roi de France fera dresser une statue en ex-voto dans Notre-Dame de Paris.