19 décembre 1916 : Fin de la Bataille de Verdun
– Symbole du sacrifice et de la résistance de l’Armée française de la Grande Guerre, comme de l’horreur des tranchées, la bataille de Verdun s’achève le 19 décembre 1916 sur une victoire défensive française.
– Le succès défensif français a aussi été permis grâce aux offensives sur la Somme qui ont privé le Général allemand Erich von Falkenhayn de forces supplémentaires qui lui auraient été nécessaires sur la Meuse. La fin de la bataille (octobre-novembre) a été marquée par la reprise des forts de Vaux et de Douaumont par les troupes. Notons que de très nombreux soldats français ont été gaspillés lors des tentatives de reprendre Fleury et le fort de Douaumont en avril-mai, par Nivelle et Mangin.
– Mais la bataille de Verdun a aussi fait l’objet d’un effort logistique considérable mis en place par Philippe Pétain, notamment avec le système de relève régulière des troupes et la fameuse Voie Sacrée de Bar-le-Duc à Verdun. Enfin, les offensives sur la Somme et en Galicile ont toutes deux permis de soulager le Front de Verdun, en contraignant les Allemands à déplacer des troupes sur ces deux points du front. Ainsi, lorsque Erich Ludendorff et Paul von Hindenburg ont pris les rênes de l’Armée et de la stratégie allemandes, le secteur de Verdun a-t-il vu son importance décroître. En outre, les stratèges de Berlin ont dû prélever des éléments de Verdun pour colmater les brèches sur la Somme. Et par ricochet, l’automne 1916 a vu les Français s’y renforcer et remporter des succès locaux mais symboliques (reprises des forts de Douaumont et de Vaux). Le 15 décembre 1916, après le dernier assaut sur Verdun, ce sont deux adversaires épuisés qui finissent par se toiser des deux côtés du no man’s land. Cependant, le front de Verdun refera parler de lui durant l’année 1917, ce qui a été quelque peu oublié aujourd’hui.
– Le bilan humain est particulièrement effroyable. Les Français (Métropolitains et Coloniaux) ont perdu 378 000 hommes, dont 163 000 tués et 215 000 blessés. De leur côté, les Allemands décomptent 337 000 soldats tombés dont 143 000 tués et plus de 180 000 blessés.
– Néanmoins, comme le signale Benoist Bihan pour Guerres & Histoire (1), les Français vont se révéler les meilleurs disciples d’Erich von Falkenhayn. En effet, au début de 1917, Georges Nivelle aura pour seul objectif stratégique de saigner l’armée allemande par une grande offensive sur l’Aisne. Offensive qui se soldera par le sanglant échec que nous connaissons, celui du Chemin des Dames.