23 octobre 1295 : Phillippe le Bel et Jean de Balliol signent la Grand Auld Alliance
Ce traité d’alliance qui a marqué les relations franco-écossaises durant l’Époque Médiévale. Stratégique, elle était conçue pour encastrer l’Angleterre entre deux royaumes qui lui étaient hostiles.
– La Grand Auld Alliance devait être scellée par le mariage de Jehanne de Valois (nièce de Philippe le Bel) et d’Edouard de Bailliol, fils du Roi Jean. Ce projetne pourra se concrétiser après la mort de Jean en 1296.
En voici quelques extraits (traduction du vieux français par Michel Duchein).
Philippe, par la grâce de Dieu Roi de France, à tous ceux qui verront ces lettres, salut.
Parmi tous les moyens qui existent pour conforter la gloire des rois et des royaumes et pour leur procurer les bienfaits de la paix et de la tranquillité ainsi que la prospérité de leur Etat, celui qui, après mure considération, parait être le plus efficace est de conclure entre rois et royaumes des traités d’alliance garantissant leur amitié fidèle et leur union solide.
Aussi, pour remédier aux injures et aux violences injustifiées des méchants, comme pour repousser les attaques qui sont lancées contre eux au mépris de la justice, les rois et les ,princes ne peuvent-ils mieux faire que de s’unir par une amitié sincère, grâce à laquelle ils s’entraident dans la prospérité comme dans l’adversité, afin de réprimer les entreprises de ceux qui haïssent la paix et de procurer la douceur de la concorde.
De même ledit roi d’Écosse, en prince juste et pacifique, mû par sa sincère amitié pour nous, notre royaume et notre peuple, considérant les graves injures, énormes excès, attaques injustifiées et agressions iniques que le roi d’Angleterre, en violation de son serment de fidélité, commet chaque jour contre nous et nos sujets (… ), promet expressément que, dans la présente guerre que nous menons contre ledit roi d’Angleterre et ses complices, tant le roi d’Allemagne que les autres, il mettra à notre disposition, et à celle de nos successeurs si cette guerre se prolonge jusqu’à leur règne, toutes les forces de son royaume, tant de terre que de mer, afin de nous aider ouvertement et publiquement en Angleterre .
En outre, afin de mieux réprimer les injures dudit roi d’Angleterre et de le contraindre à cesser ses attaques contre nous, ledit roi d’Ecosse s’engage à nous envoyer de l’aide, dans toute la mesure de ses moyens et à ses propres frais .
En contrepartie, si le roi d’Angleterre s’avisait d’envahir le royaume d’Ecosse, personnellement ou par d’autres sur son ordre, après la fin de la présente guerre qu’il mène contre nous, nous apporterions notre aide au roi d’Écosse, soit en tenant le roi d’Angleterre occupé par ailleurs, soir en envoyant des secours directement en Écosse à nos frais.
Si enfin le roi d’Angleterre venait à quitter personnellement son royaume (pour envahir le notre), le roi d’Écosse s’engage à entrer à son tour en Angleterre, le plus loin possible, et à y mener la guerre par tous les moyens, batailles, sièges, dévastations, le tout à ses propres frais.
– Durant les premiers temps de la Guerre de Cent Ans, France et Écosse ont certes été en guerre contre l’Angleterre mais chacune de leur côté et par soubresauts. En outre, l’Écosse fut sans cesse agitée par une instabilité politique.
– En revanche, en 1421 à la demande Charles VII et d’Yolande d’Aragon, entre 15 000 et 17 000 soldats écossais débarquent à La Rochelle, « prêtés » par Jacques Ier Stuart pour lutter contre les anglo-bourguignons.
Lire :
– http://www.franco-ecossaise.asso.fr
– FAVIER Jean : Philippe le Bel, Fayard
– FAVIER Jean : La Guerre de Cent Ans, Fayard