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24 juin 1940 : Fin de la bataille des Alpes, succès français de 1940 – 1/2

A la mi-juin 1940, après avoir percé sur la Somme, les forces du IIIe Reich se lancent vers la Vallée du Rhône en vue de s’emparer de Lyon et atteindre les côtes de la Méditerranée. Ils ont déjà atteint la frontière suisse, se sont emparés de Dijon et le XVI. Panzer-Korps d’Erich Höppner descend la RN 6.

En face, le Général René Olry (photo ci-dessous) est bien décidé à ne pas laisser la Vallée du Rhône tomber aux mains de l’ennemi. Il rassemble tout ce qu’il a sous la main et sans dégarnir la frontière italienne : une division coloniale servant de force des réserves, des unités d’appui et de logistique transformés soudainement en unités de combats, ainsi que quelques éléments d’artilleries terrestre et antiaérienne. Olry établit donc trois positions défensives : la première s’établit de Bellegarde à Lyon avec des avant-postes défensifs au nord de la Capitale des Gaules. La seconde doit défendre Grenoble en s’arc-boutant sur versant ouest de la Chartreuse, la chaîne de l’Epine et le Mont du Chat. Enfin, la troisième s’articule autour de Voreppe (au nord de Grenoble), le long de l’Isère et le dos au Massif du Vercors.

Le 18 juin, Lyon est déclarée « ville ouverte » par le Maréchal Pétain (sur la demande du maire Edouard Herriot et du préfet Emile Bollaert) mais le 19 juin, les Africains du 25e Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Colonel Bouriand et le 405e Régiment d’Artillerie Anti-aérienne s’en prennent aux avant-gardes de la 3. Panzer-Division (Generalmajor Horst Stumpf) dans le secteur du village de Chasselay, le long de la Saône. Les Français résistent jusqu’au soir mais voient leurs positions débordées par les Allemands. Ils doivent alors abandonner le terrain en laissant cinquante prisonniers. Ceux-ci commettront plusieurs massacres de soldats d’Afrique. Les soldats allemands entrent dans Lyon le lendemain. Pendant ce temps, le Général Georges Cartier (photo ci-dessous) fait sauter les ponts enjambant l’Isère, laissant intact celui de Culoz (permettant de traverser le Rhône) défendu par des fantassins et des artilleurs et expédie des renforts sur le Lac du Bourget.

Le 22 juin, la 13. Motorisiert-Infanterie-Division (Generalleutnant Friedrich-Wilhelm von Rothkirch und Panthen) se présente devant le pont de Culoz mais est immédiatement prise sous le feu français. Le même jour, l’assaut de la 3. PzDiv sur Voreppe est repoussé par le Général Georges Marchand par des fantassins, des marins, des artilleurs de DCA et les canons lourds du 2/104e Régiment d’Artillerie automobile (Capitaine Charles-Azaïs de Vergeron).  La 3. PzDiv relance son assaut sur Voreppe mais sans plus de succès. Le 23, les Allemands passent par le col de la Placette et aux Echelles. La 13.MID longe le Lac du Bourget par l’est et l’ouest, rentre dans Aix-les-Bains mais se fait stopper à Saint-Pierre-de-Curtille. Le lendemain, la 13.MID tente progresser sur le long des rives occidentales du Lac du Bourget, s’empare de Viviers mais reçoit de plein fouet une contre-attaque du 93e BCA qui reprend la ville. Les autres éléments allemands sont bloqués aux abords de Yenne par une habile défense française. Cartier a fait installer des canons à longue portée dans la cluse de l’Isère. Ceux-ci neutralisent deux colonnes blindées de la 3.PzD. et Stumpf décide de ne pas insister.

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