28 août 1944 : Libération de Marseille
Les opérations de libération de la Cité Phocéenne se sont déroulées en deux temps distincts qui ressemblent quelque peu à la Libération de Paris : l’insurrection armée dans la ville, puis l’arrivée des éléments du Groupement de Monsabert.
– Le 21 août, alors que les éléments du Général de Larminat combattent toujours pour libérer Toulon, les différents groupes de résistance installés dans Marseille (Groupes francs des MUR, ORA et FTP-MOI) un soulèvement armé – couplé à une grève générale – contre les éléments de la 244. Infanterie-Division allemande de Hans Schäfer et les différents éléments de la Kriegsmarine et de la Luftwaffe, soit 19 400 hommes mais mal équipés et pour beaucoup, sans grande motivation. De son côté, la Gestapo de Marseille a pris la fuite. D’autres groupes de résistance et de maquisards affrontent les forces allemandes dans le reste du département des Bouches-du-Rhône.
– Au soir du 21, les Résistants marseillais se sont déjà emparés de la Préfecture du Département. De son côté, Schäfer ordonne la destruction de toutes les infrastructures civiles. Pendant près de deux jours, mal armés et sous équipés, les FFI marseillais harcèlent durement les troupes allemandes qui se trouvent désorganisées. On se bat durement dans le quartier de la gare Saint-Charles, autour de la Canebière et au pied de Notre-Dame-de-la-Garde.
– Le 20 août, après avoir reçu des émissaires de la Résistance de Marseille qui demandent de l’aide urgement, Joseph de Goislard de Monsabert obtient l’autorisation du Général de Lattre de lancer son assaut pour prendre Marseille. Monsabert dispose d’éléments de sa 3e Division d’Infanterie Algérienne (7e Tirailleurs Algériens et 1 Escadron du 7e Chasseurs d’Afrique), d’éléments de la 1re Division Blindée détaché par le Général Touzet du Vigier, ainsi que du Groupement des Tabors Marocains du Général Augustin Guillaume (1er, 2nd et 3e Tabors). Le 7e RTA du Colonel Chappuis, Cuirassiers et Zouaves portés du CC1 doivent s’emparer d’Aubagne avant d’entrer dans Marseille par le nord, tandis que les Goumiers (Tabors) doivent progresser par l’est via Septèmes, le massif de la Marseilleveyre, le Cap Croisette, la Ciotat, Cassis et La Gineste.
– Le même jour, le Combat Command 1 du Colonel Aimé Sudre (2e Régiment de Cuirassiers, 2nd Bataillon de Zouaves Portés et Ier Groupement du 67e Régiment d’Artillerie d’Afrique) et le 7e Régiment de Tirailleurs Algériens du Colonel Chappuis (2nd et 3e Bataillons) avancent rapidement dans le Massif de l’Etoile et accrochent rapidement les faubourgs nord de Marseille après avoir isolé Aubagne. Cette dernière ville est prise par le Combat Command 3 de la 1re DB avec le 2nd Régiment de Chasseurs d’Afrique du Colonel Lodin de Lepinay et le 3e BZP.
Le même jour, Peypin est investi par le Combat Command 2 et le 1er Tabors du Colonel Leblanc s’emparent de Peypin le 22, pendant que les 2nd et 3e Tabors (Colonels Boyer de Latour et Masset du Biest) commencent à isoler Marseille par l’est et par la côte.
– Le 23 août, sans consulter son supérieur et le Colonel Chapuis lâche le 1er Bataillon de son 7e RTA et un escadron du 2nd Régiment de Cuirassiers du Colonel Maurice-Armand Durosoy dans les faubourgs nord de Marseille. De son côté, Monsabert reçoit des éléments des FFI marseillais qui lui demandent d’intervenir au plus vite. Même s’il est de leur avis, le patron de la DIA est soumis aux ordres de de Lattre qui lui a assigné des objectifs partiels. Toutefois, en dépit du concours des FFI, le 7e RTA lutte durement pour conquérir les faubourgs nord de Marseille car les Allemands se maintiennent fermement dans des fortifications établies aux périphéries de la Cié phocéenne.
– Le 23 toujours, Monsabert adresse une demande de reddition à Schäfer qui refuse. Du coup, les combats reprennent encore plus vifs durant près de trois jours, lorsque de Lattre décide de rameuter le 3e RTA du Colonel de Linarès qui vient déjà de combattre pour Toulon. Pendant ce temps, les 1er Bataillon du 7e RTA, le 2nd Bataillon du 3e RTA, le 7e Chasseurs d’Afrique, le 2nd Cuirassiers et les FFI luttent durement pour enlever le quartier et la colline de Notre-Dame-de-la-Garde dans laquelle se trouvent le Recteur de la Basilique Monseigneur Borel et des religieuses. Une partie de l’édifice est incendiée mais les flammes sont vaincues par les religieuses et des soldats allemands. Finalement, le 26 août à 10h30, les 1re et 2nde Companies du 7e RTA (Lieutenants Pichavant et Herbelin), appuyés par l’Escadron Fougère du 7e Chasseurs d’Afrique réussissent à forcer les défenseurs allemands à se rendre. Monseigneur Borel peut alors accueillir les libérateurs du sanctuaire. Plus tard, Monseigneur Delay Archevêque de Marseille célébrera une messe solennelle.
– Dans le même temps, FFI et 3e Bataillon du 7e RTA combattent durement pour s’emparer de la Gare Saint-Charles, pendant que le 1er Groupe de Tabor de Lebland et le 2nd Bataillon du 7e RTA doivent faire de même pour s’emparer de l’ouvrage en béton de la « Feste » Fouresta. Enfin, les 26-27, les 2nd et 3e GTM réussissent avec moins de difficultés, à s’emparer des ouvrages défensifs du Fort Napoléon au Cap Croisette et de Saint-Loup.
– Le 28 août, le Generalmajor Schäfer décide de se rendre aux Français. Le lendemain, un défilé militaire a lieu sur la Canebière ou les soldats d’Afrique sont acclamés par la population.