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8 novembre 1998 : Disparition de Jean Marais

– Né Jean Alfred Villain-Marais en 1913 à Cherbourg, d’ascendance alsacienne par sa mère, il ne connaît que très peu son père et est en fait élevé plus par sa tante.
Bien qu’ayant échoué au Conservatoire, il commence sur les planches sous la direction de Charls Dullin (grand ami de Louis Jouvet) au Théâtre de l’Atelier. Jean Marais découvre alors le théâtre classique qui va énormément influencer son jeu. Il sera aussi un très grand comédien, jouant Corneille, Molière, Racine, Guitry, Rostand, Hugo et Cocteau.

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– Après être apparu à l’écran dans des rôles de figurants, Jean Marais est révélé au cinéma grâce à Marcel L’Herbier dans « L’Aventurier », « Le Scandale », « Le Bonheur », « Les hommes nouveaux » et « Nuits de feux ».
On le retrouve ensuite dans « Abus de confiance » (H. Decoin), « Remontons les Champs-Élysées » (S. Guitry), « Le pavillon brûle » (J. de Baroncelli), « Carmen » et « Voyage sans espoir » (Christian-Jaque).

– Durant les années 1940, Jean Marais figure en tête d’affiche de films qui deviendront des chefs-d’œuvre du Cinéma français. Le premier étant « L’Éternel retour » de Jean Delannoy. En 1944, après la Libération de Paris Marais s’engage dans la 2e DB, « par politesse » dira-t-il plus tard. Mais son engagement dans la grande unité reste moins connu que celui de Jean Gabin.

– Après la Seconde Guerre mondiale, Jean Marais retourne devant les caméras et sur les planches. Sous la direction de son ami Jean Cocteau, il campe deux rôles dans le superbe « La Belle et la Bête ». Pour Cocteau dernier (ils étaient tous deux homosexuels), Jean Marais personnifiait la beauté masculine. Cocteau dirige encore Marais dans « L’Aigle à deux têtes », « Les parents terribles » et « Orphée ».
Jean Marais retrouve aussi Jean Delannoy pour « Aux yeux du souvenir » et « Le secret de Mayerling ».

– Pendant les années 1950 tourne sous la direction Henri Decoin, René Clément, Gilles Grangier, Marc Allégret et Yves Allégret. On le retrouve aussi dans « Si Versailles m’était conté », « Napoléon » (S. Guitry) et « Typhon sur Nagasaki » (Y. Ciampi). Il retrouve une dernière fois Jean Cocteau qui le dirige dans « Le testament d’Orphée », qui reste le testament d’adieu de l’artiste.

– Durant les années 1960, Jean Marais change de registres cinématographiques et s’impose comme l’un des grands – sinon LE grand – acteur des films de cape et d’épée, occultant ainsi Gérard Baray. Comme Jean-Paul Berlmondo, cet acteur très complet et sportif effectue ses cascades lui-même. Il pratique aussi régulièrement l’équitation et l’escrime. C’est André Hunebelle qui le dirigera le plus dans ce genre cinématographique : « Le Bossu », « Le Capitan » (les deux avec Bourvil), « Le miracle des loups », « Les mystères de Paris » (avec Pierre Mondy), « Fantômas », « Fantômas se déchaîne » et « Fantômas contre Scotland Yard » (dans lesquels il joue deux rôles).
Jean Marais figure aussi à l’affiche de « L’enlèvement des Sabines » (R. Pottier) avec Roger Moore, Francis Blanche et Danièle Darrieux, « Le Masque de Fer » (H. Decoin), ou encore « L’Honorable Stanislas » et « Pleins feux sur Stanislas » (J-Ch. Dudrumet). Dans « Le Capitaine Fracasse » de P. Gaspard-Huit – fidèle adaptation du roman de Théophile Gautier – Jean Marais affronte Gérard Baray, son rival à l’écran.
En 1970, il tient le rôle du Roi incestueux dans le « Peau d’Âne » de Jacques Demy.

– De 1971 et jusqu’aux années 1990, Jean Marais tourne beaucoup moins, se consacrant davantage au Théâtre, à la Sculpture et à la Poterie. Il figure néanmoins à l’affiche de documentaires et de productions télévisées.