Très célèbre figure de la Résistance en Savoie, Théodose Morel naît le 1er août 1915 à Lyon au sein d’une famille d’industriels profondément catholiques. Après l’obtention de son Baccalauréat, il choisit la carrière des armes et entre à l’École de Saint-Cyr en 1935 au sein de la promotion « Maréchal Lyautey ».
Sorti en 1937, il choisit l’Infanterie et est versé comme Sous-lieutenant au 27e Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA) basé à Annecy. Il prend ensuite le commandement d’une Section d’éclaireurs-skieurs (SES) dont la mission principale est de patrouiller en altitude le long de la frontière franco-italienne.
En 1940, il ne participe pas aux combats contre les Allemands mais en juin 1940, Mussolini déclare la guerre à la France et jette son armée à l’assaut des Alpes. Côté français, la défense du massif alpin, renforcé par la Ligne Maginot des Alpes construite dans les années 1930 est assurée par le Général René Olry. Avec les maigres effectifs dont il dispose, Olry va mettre à mal l’offensive italienne. En Savoie, les troupes de montagne affrontent avec succès les forces italiennes. Le Lieutenant Morel commande à sa SES et lance des coups de main contre les envahisseurs. Bien que blessé, il demande un tir d’artillerie au plus proche de sa section dans un secteur difficile. Toute son action lui vaudra la Croix de Guerre et la Légion d’Honneur.
Après l’armistice, Théodose Morel conserve son rang dans l’Armée du Gouvernement de Vichy. Dissous temporairement, le 27e BCA est reconstitué sous le commandement d’un Chef de Bataillon qui refuse la défaite, Jean Valette d’Osia, un ancien « poilu » qui s’est distingué en 1918 avant de passer par la Légion Étrangère au Maroc, puis de combattre les Allemands à Narvik et sur la Somme en 1940. Rejoignant les orientations de son chef, le Lieutenant Morel participe aux caches d’armes et à un entraînement poussé en vue de reprendre la revanche. Notons que nombre d’hommes des Troupes de Montagnes cantonnés dans les Alpes seront parmi les premiers à reprendre les armes fin 1942. En 1941, Morel est nommé instructeur à Saint-Cyr qui a été transféré à Aix-en-Provence.
En novembre 1942, suite au débarquement des Alliés en Afrique du Nord, Hitler ordonne l’invasion de la Zone Libre et les autorités de Vichy ordonnent de ne pas résister. Valette d’Osia et Morel passent alors dans l’Action Clandestine et commencent à organiser les Maquis en coopération avec les formations locales de l’ORA (Organisation de la Résistance de l’Armée) puis avec les Mouvements Unis de la Résistance (MUR). Les actions sont alors limitées mais constituent un maillage qui doit aboutir à la création de maquis dans les régions de montagne. Le Lieutenant Morel – qui prend alors le nom de code « Tom » – participe notamment au recueil des réfractaires du STO et à l’encadrement des futurs combattants.
Suite à la création de l’Armée Secrète (AS) en 1943, Tom Morel seconde toujours Valette d’Osia au commandement de l’AS « Haute-Savoie ». Malheureusement, fin 1943, Valette d’Osia est arrêté par les Allemands, soumis à un interrogatoire musclé et envoyé en train en captivité… avant de s’évader menottes au poing ! Par conséquent, le Colonel Henri Romans-Petit, commandant de Maquis de l’Ain et du Haut-Jura, délègue à Tom Morel le commandement de l’AS « Haute-Savoie ».
Début 1944, il reçoit l’ordre de rassembler plusieurs centaines de maquisards et de constituer une « forteresse » au Plateau des Glières, un promontoire abrupt situé à plieurs kilomètres d’Annecy et d’y organiser les parachutages qui doivent arriver depuis l’Afrique du Nord sur ordre de Londres.
Suite à la création de l’Armée Secrète (AS) en 1943, Tom Morel seconde toujours Valette d’Osia au commandement de l’AS « Haute-Savoie ». Malheureusement, fin 1943, Valette d’Osia est arrêté par les Allemands, soumis à un interrogatoire musclé et envoyé en train en captivité… avant de s’évader menottes au poing ! Par conséquent, le Colonel Henri Romans-Petit, commandant de Maquis de l’Ain et du Haut-Jura, délègue à Tom Morel le commandement de l’AS « Haute-Savoie ».
Début 1944, il reçoit l’ordre de rassembler plusieurs centaines de maquisards et de constituer une « forteresse » au Plateau des Glières, un promontoire abrupt situé dans le Massif de Bornes, à kilomètres d’Annecy et d’y organiser les parachutages qui doivent arriver depuis l’Afrique du Nord sur ordre de Londres.
Face à l’occupant allemand qui craint un pullulement des maquis et décrète l’Etat de siège sur l’ensemble de la Haute-Savoie, plusieurs centaines d’hommes arrivent sur le Plateau des Glières. On y trouve des volontaires du moment voulant en découdre avec les Allemands et les « Collabos », des réfractaires au STO, des Républicains Espagnols réfugiés, des Communistes, des Gaullistes et des Catholiques convaincus. Pour rassembler tout ce monde le Lieutenant Morel explique clairement : « Il n’y a plus ici ni A.S., ni F.T.P. leur dit-il, il y a l’armée française » Et le Maquis prend pour devise : « Vivre libre ou mourir ».
Sous le commandement de Morel et du Capitaine Maurice Anjot (Responsable départemental de l’AS), le Maquis se garni d’abris et de postes de combat. Mais il se retrouve très vite en situation critique. Rapidement localisé par les Groupes Mobiles de Réserve, branche de la Police de Vichy chargée d’interventions armées, le Plateau se retrouve bientôt presque cernée dès la mi-février 1944. Et le temps rigoureux ne facilite absolument pas les parachutages qui tardent à arriver.
Dans la nuit du 9 au 10 mars 1944, Tom Morel monte une expédition contre le PC des GMR à l’Hôtel France d’Entremont. Très bien monté, le plan réussit. Les GMR sont désarmés pendant que plusieurs armes sont saisies. Morel désarme le Commandant Lefebvre mais celui-ci avait conservé un pistolet sur lui et abat le Lieutenant. Lefebvre est alors tué sans pitié par les Maquisards.
Le 13 mars 1944, le Lieutenant Tom Morel est enterré par ses camarades sur le Plateau des Glières. On réussit à faire venir un curé pour la cérémonie religieuse car sa Foi n’a jamais vacillé. Sa dépouille sera ensuite transférée à la Nécropole de Morette.
La Promotion Saint-Cyr de 1987-1990 a porté son nom.
Source :
– http://www.glieres-resistance.com