21 mai 2013 : Suicide de Dominique Venner à Notre-Dame de Paris
NB : Cette tribune libre n’engage que son auteur et non l’ensemble de la rédaction de France-Histoire-Espérance. Cependant, au-delà du débat sociétal qui a cours en ce moment, cet évènement inattendu touchant la famille des amoureux de l’Histoire en général et de l’Histoire de France en particulier, nous étions tenus d’en parler.
Merci pour votre compréhension.
Cela ne vous aura point échappé,les grands médias ont fait état du suicide quasi rituel de Dominique Venner au beau milieu de mille-cinq-cents personnes devant l’autel de Notre-Dame de Paris afin protester contre la promulgation de la loi instaurant le mariage pour tous.
Les actuels débats sociétaux n’étant pas le ferment ni la ligne de conduite de France Histoire Espérance, nous nous bornerons ici à résumer le parcours de Dominique Venner.
Né en 1935, fils d’un architecte cadre du Parti Populaire Français de Jacques Doriot, Dominique Venner s’engage à dix-huit ans dans l’Armée française et participe à la Guerre d’Algérie comme Chasseur à Pied au 4e BCP, qu’il qualifiera plus tard de « petite guerre médiévale. » En 1956, il participe à l’attaque du siège du PCF en protestation de la répression sanglante de l’insurrection de Budapest, ainsi qu’à la fondation du Parti nationaliste français avec Pierre Sidos. Dès 1958, il intègre l’OAS et connaît l’emprisonnement à Fresnes en 1961. C’est là qu’il rédige Pour un essai de critique positive, duquel ressortent les influences de Lénine, Antonio Gramsci et Charles Maurras.
Fondateur d’Europe-Action en 1963 (aux côtés de l’ancien collaborationniste Lucien Rebatet et Maurice Gingembre) et cofondateur du GRECE (Groupe de Recherche et d’Études de la Civilisation Européenne) avec Alain de Benoist en 1968, il devient l’un des chefs de file de la « droite païenne » qui réfute l’héritage catholique auquel elle préfère les écrits d’Athènes et de Rome, tout en prenant la défense des identités européennes et des valeurs occidentales contre le communisme et la « subversion mentale ».
Durant les années 1970, Dominique Venner se retire en forêt près de Compiègne pour s’adonner à la rédaction d’essais historiques et érudits. Très prolixe, il publiera entre autres : Baltikum (1974), Le Blanc Soleil des vaincus (1975, sur la Guerre de Sécession), Gettysburg (1995), Les Blancs et les Rouges (1997, sur la Guerre civile russe), Histoire de la Collaboration (2000), Histoire de l’Armée Rouge (Prix Broquette-Gonin 1981), Le cœur rebelle (1994, en fait son autobiographie), Histoire critique de la Résistance (1995, rédigé avec les conseils de François de Grossouvre, proche de François Mitterrand) et enfin, Histoire et traditions des Européens (2002).
D’abord directeur de la revue Enquêtes sur l’Histoire, il fonde en 2002 La Nouvelle revue d’Histoire – revue de qualité, dixit Le Figaro du 22 mai 2013 – avec Philippe Conrad comme second, revue qui prête ses pages aux plumes d’Historiens tels François-Georges Dreyfus (gaulliste de la première heure, faut-il le préciser), Jacques Heers, Jean-Christian Petitfils, Bernard Fontaine, Pierre-Yves Bournazel, Martin Aurell, Bernard Lugan, Yann Le Bohec, Jean Tulard, Max Schiavon, Jean-Louis Voisin, Michèle Cointet, Jean Sévillia, Anne Bernet et Pascal Gauchon.
Dominique Venner animait aussi avec Philippe Conrad (qui devient de facto rédacteur en chef de la NRH) l’émission de Radio Courtoisie, le Libre Journal des Historiens dans lequel intervenait fréquemment les historiens susmentionnés, ainsi qu’Alain Decaux, Jacqueline de Romilly et Aymeric Chauprade.
Chers lecteurs, chères lectrices, cet article ne se voulait aucunement partisan, l’auteur et l’ensemble de la rédaction ne partageant pas systématiquement l’ensemble des convictions et orientations politiques de M. Dominique Venner.
Très cordialement et avec nos plus sincères remerciements.
Eudes Turanel