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7 mai 1954 : Ðiên Biên Phú, la position ‘Eliane’ tombe

Après 170 jours de combats contre les Bo doï de Hô Chin Minh et Vô Nguyên Giap et après d’innombrables actes héroïques de la part des Légionnaires (13e DBLE, 2e REI, 3e REI, 1er et 2e BEP – dont de nombreux allemands), des Paras Coloniaux et Chasseurs Parachutistes de Bréchignac et Bigeard, des Tirailleurs d’Afrique, des paras viets, des Thaïs Blancs et des cavaliers, la dernière position française de Ðiên Biên Phú, Eliane, tombe sous les assauts du Viet Minh.

Il n’y a plusni munitions, ni médicaments en nombre suffisant. Rien ne peut être tenté pour dégager les dernières forces dans la cuvette.
Le Général René Cogny, commandant les forces du Tonkin, envoie un message au Colonel Christian de Castries dans lequel il lui demande qu’il n’y ait ni acte de capitulation, ni drapeau blanc.

Seuls, quelques derniers résistants sur Isabelle (Groupe Mobile 6, éléments du 3e REI et des 1er et 7e RTA) menés par le Lieutenant-Colonel André Lalande, se battent encore furieusement. Lalande tentera une sortie en force, qui échouera de peu et seuls quelques intrépides s’échapperont.
Pendant ce temps, les blessés agonisent dans les abris et dans la boue, en dépit des efforts quasi-surhumains menés par le Docteur Paul-Henri Gauwrin et bien sûr, par Geneviève de Gallard « l’Ange de Diên Biên Phu ».

Et le lendemain 8 mai 1954, le camp retranché de Dien Bien Phu tombera définitivement aux mains du Viet Minh. 2 293 soldats français et supplétifs viets et thaïs blancs ont été tués, 11 721 autres partiront en captivité dans les camps du Viet Minh, dont seulement       3 290 sortiront.

Dernière grande défaite connue de l’Armée française, Diên Biên Phu s’inscrivait dans une stratégique politique et militaire sans but précis. Les Gouvernements Mayer et Laniel avaient donné ordre à Navarre de chercher une solution politique sans réellement en préciser la nature. Les objectifs des politiques se confrontaient à ceux des militaires qui souhaitaient empêcher le Viet Minh de mettre la main sur le Tonkin et s’implanter dans les montagnes du Laos.
L’idée de créer une cuvette a été le sujet de nombreux débats. On a reproché au commandement français une prétendue incompétence et son aveuglement quant aux capacités du Viet Minh mais il ne faut pas oublier que le Corps Expéditionnaire bénéficiait de moyens limités. Toutefois, il ne faut pas oublier que sous le commandement du Maréchal de Lattre de Tassigny, les Français avaient infligé de lourdes défaites au Viet Minh en utilisant la technique des camps retranchés dotés de réserves mobiles et d’appuis aériens (Na San, Vin-Yen et Mao Khé). Et Diên Biên Phu était une répétition de combats précédents.

Enfin, il faut souligner qu’en France, la réception de la Guerre d’Indochine auprès du public était assez partielle car lointaine. En revanche, elle a contribué à construire le mythe sacrificiel du soldat français et s’inscrit dans la légende de la Légion Étrangère.

Lire :
– Site officiel de la bataille de Ðiên Biên Phú
– DE JAEGHERE Michel (Dir) : « La bataille de Dien Bien Phu. Dossier spécial », Le Figaro Magazine, mars 2014
– Général Marcel Bigeard : Mémoires
– Erwan Bergot : Les Paras
– Erwan Bergot : La Légion
– 
GRAUWIN Paul-Henri : J’étais médecin à Dien Bien Phu

Acronymes :
* REI :
Régiment Étranger d’Infanterie
* BEP : Bataillon Étranger de Parachutistes
* RTA : Régiment de Tirailleurs d’Afrique