* L’ECHEC DU 4-5 MARS
– Le 4 mars, les Britanniques mettent sur pied une opération amphibie plus importante. Il est prévu de faire débarquer deux compagnies sur la face sur de la Péninsule de Gallipoli, à Kum Kale et Sud el-Bahr. L’Opération – ou plutôt le coup de main – est confié à 2 compagnies du Plymouth Battalion, Royal Marine Light Infantry. Elles ont pour tâche de détruire les canons des forts de Nordenfelt et de Kum Kale.
– Le débarquement a lieu à 10h30 au petit port de Camber, tout près de Sud el-Bahr mais l’effet de surprise ne prend pas. En effet, après le raid amphibie de Robinson, les Turcs ont renforcé leurs défenses et accueillent les britanniques par un violent tir de mitrailleuses et d’armes légères aussitôt débarqués. Les marins convertis en fantassins parviennent juste à accrocher la plage durant plus de trois heures. On envisage alors de faire accoster des renforts mais la décision finale est prise de faire rembarquer les survivants et les blessés à 15h00.
– La retraite tourne très vite au désordre. Les destroyers de la Royal Navy appuient comme ils le peuvent les petits navires chargés de récupérer les hommes à terre. A 19h45, tous les survivants sont à bord des destroyers.
Ce nouvel échec finit par convaincre l’Admiral Carden que l’emploi de seulement trois vaisseaux de surface dépassés ne pourrait suffire pour forcer le détroit, qui plus est avec des munitions limitées.
– Le 5 mars, Carden ordonne d’engager le HMS « Queen Elizabeth » avec ses pièces lourdes de 15 pouces dans l’espoir de venir à bout du groupe de forts de la Péninsule de Kilid Bahr : Rumili Medjidieh (Fort N° 13), le Fort Hamidieh II (Fort N°16) et le Fort Namazgah (Fort N°17). Sauf que l’ajustement du tir est particulièrement laborieux à cause d’un problème de liaison sans fil. On décide alors d’envoyer les avions embarqués du HMS « Ark Royal » pour corriger les tirs. Mais le premier appareil s’écrase en mer après avoir survolé la péninsule. Le W. Garnett et son observateur, H. Williamson s’en sortent miraculeusement indemnes. L’équipage du second appareil n’a pas plus de chances puisque le pilote est atteint d’une balle dans la jambe ce qui le force à rebrousser chemin.
Du coup, en dépit de son incontestable puissance de feu embarquée, le HMS « Queen Elizabeth » ne cause que des dommages partiels aux fortifications ottomanes. En revanche, deux obusiers ennemis parviennent à l’atteindre pour lui causer des dommages partiels. Et le dreadnought doit faire machine arrière.