Les vins de Corse
Le vignoble de l’Île-de-Beauté peut se targuer d’être parmi les plus anciens de France. Déjà, en 570 av JC, les Phocéens, Grecs d’Asie Mineure, y ont planté des ceps. Mais le vignoble que nous connaissons aujourd’hui date du XVIe siècle et a été planté par les Gênois qui possédaient l’Île.
Aujourd’hui, le vignoble recouvre 2 150 hectares pour une production de 90 300 hectolitres environ. Ses plants de vignes sont concentrés sur le pourtour de l’Île, en particulier sur sa Côte orientale, de Bastia jusqu’à Ghisonaccia. Outre l’important ensoleillement et la chaleur, elles peuvent aussi profiter des embruns venus de la Méditerranée.
L’appellation vins de Corse a été reconnue en 1976 mais se décline en plusieurs dénominations : Coteaux du Cap Corse, Muscat du Cap Corse, Calvi, Figari, Porto-Vecchio et Sartène.
Les sols utilisés par les vignerons corses sont composés de cilices, d’argiles, d’arènes granitiques, de calcaires et de tufs. Les cépages les plus utilisés sont à peu près les mêmes que l’on peut trouver en Provence ou en Languedoc. Ainsi, pour les rouges et les rosés : Syrah, Mourvèdre et Grenache mais aussi des cépages plus typiques comme le Barbarossa, le Niellucciu (Niellucio), le Sciacarellu (Sciacarello). En revanche, les blancs de Corse sont en très grande majorité issus du Vermentinu (Vermentino ou Malvoisie de Corse), cépage donnant un vin particulièrement parfumé. Enfin, du point de vue de la garde, les rouges peuvent se conserver durant quatre-cinq ans contre deux ans pour les rosés et les blancs.
1 – LES ROUGES
Avec leur robe d’un rouge soutenue due à l’assemblage du Niellucciu, du Sciacarellu, de la Grenache et de la Syrah, les vins rouges de Corse offrent une palette d’arômes où s’entremêlent les fruits rouges et noirs, la réglisse (par l’apport de Syrah) et le cuir. En bouche, dès qu’ils sont en pleine maturité, ils se montrent agréablement soyeux et structurés, avec une belle longueur en bouche.
On les dégustera sur de la charcuterie corse (de préférence lorsqu’ils sont jeunes), du poulet rôti au miel, du couscous, du bœuf en daube ou miroton, de la côte de bœuf grillée, du filet de bœuf aux cèpes ou aux girolles, du carré de mouton, du chevreau, du civet (lapin, lièvre, sanglier), des côtelettes ou du cuissot de marcassin, de la daube de sanglier, du filet de chevreuil, ainsi que sur des fromages (Brocciu corse)
Élabores avec du Sciacarellu, du Niellucciu et de la Grenache, les Rosés corses possèdent une robe qui va du rose soutenu au rose diaphane selon la proportion de cépages. En matières d’arômes, ils délivrent des notes franches et fraîches de fleurs blanches (églantine, chèvrefeuille et bruyères) en plus de touches poivrées. En bouche, ils se montrent d’abord vifs et frais, avec une attaque acidulée, avant de s’arrondir en milieu de dégustation et en démontrant une honorable longueur.
Idéaux sur des entrées froides, de la charcuterie, de l’anchoïade, de la terrine de thon, de la piperade, de la cuisine orientale, du risotto au saumon, du gratin de courgettes, de la viande froide (porc, gigot), du bar grillé aux herbes, de la cotriade, de la tarte au thon et du Brocciu.
3 – LES BLANCS
Grâce au Vermentinu, les vins blancs de Corse offrent à l’œil une jolie robe d’un jaune clair à reflets dorés, ainsi que des arômes parfumés, floraux, frais et généreux mêlant les fruits blancs et exotiques. En bouche, ils se montrent épicés, un brin minéraux et empyreumatiques, structurés sans être agressifs avec une bonne persistance. D’ailleurs, la fraîcheur du vin fait un temps oublier qu’il atteint 13°C d’alcool.
Les blancs de Corse se dégustent de préférence à l’apéritif, sur de l’aïoli, de la terrine de poisson, de l’aumônière de Saint-Jacques, des coquillages, des scampis, des oursins, du poisson à chair blanche grillés ou en sauce, de la lotte rôtie, des joues de lotte, du filet de cabillaud à la tomate et à la coriandre, du filet de julienne, du filet de sabre, du navarin de la mer, du mérou et enfin, du fromage de chèvre frais et du Brocciu.
Recommandation personnelle : Domaine Sant’Armetu (voir photo ci-dessus).
Sources :
– Dictionnaire des vins de France, Hachette, coll. Les livres du vin
– http://www.platsnetsvins.fr