4 – LA CONTRE-ATTAQUE ALLEMANDE CONTRE LE XIIth US CORPS
1 – Le plan
– Avec l’engagement presque désastreux de la 112. Panzer-Brigade à Dompaire, la planification de la contre-offensive souhaitée par Hitler et von Rundstedt – mais reportée par Blaskowitz – s’en trouve affectée. Finalement, l’OKW choisit de la monter dans le secteur Saint-Dié – Rambervillers – Epinal, en coordination avec l’arrivée de la 113. Panzer-Brigade de l’Oberst Freiherr von Seckendorf depuis Sarrebourg. Ainsi, sur proposition de Johannes Blaskowitz, la manœuvre doit consister en une attaque initiale pour sécuriser Lunéville comme base ; première phase qui doit être suivie par une poussée vers le nord en direction de Château-Salins pour isoler les blindés américains qui avancent vers l’Ouest.
– Au QG de l’OB West, Gerd von Rundstedt refuse de prendre la responsabilité d’un changement radical – même nécessaire – ans la conduite des plans d’Hitler et renvoie la requette de Blaskowitz au siège de l’OKW à Berlin. Vingt-quatre heures plus tard cependant, l’OKW accepte la demande du commandant du Heeres-Gruppe G. Par conséquent, la 19. Armee de Kurt von der Chevallerie est autorisée à raccourcir ses lignes par un repli de son flanc droit sur la ligne passant par Epinal et Remiremont, afin de libérer totalement le XLVII. PzK pour l’attaque dans le dispositif américain. La 11. PzD de von Wietersheim (qui a échappé à la VIIth US Army et aux FFI à Montélimar), qui se reconstitue et se renforce près de Belfort, est attribuée au XLVII. PzK par Hasso von Manteuffel pour donner du poids à l’offensive. En outre, les chars des 107. (Oberst Fritz von Maltzahn) et 108. (Oberstleutnant F.H. Musculus) Panzer-Brigaden commencent à se placer en ligne. Mais Manteuffel ne pourra pas compter sur l’artillerie puisque la 19. Armee n’aligne plus que 165 canons contre 1 481 le 15 août. Von Rundstedt assure à von Manteuffel que le manque criant de bouches à feu sera compensée par un fort appui de la Luftwaffe mais cette promesse n’eut aucune suite.
– Moins reluisant, la 21. PzD de Feuchtinger va partir au combat avec ses régiments et bataillons de Panzergrenadier en sous-effectifs et avec un faible complètement de chars. De son côté, la 111. PzBrig arrivé à Rambervillers a déjà perdu 11 Panther en raison d’attaques aériennes et de pannes mécaniques. Le 15 septembre, les deux Bataillons de chars sont bien arrivés mais il manque à la Panzer-Brigade sa compagnie de canons antichars.
– Le 16 septembre, l’OB West donne à Blaskowitz et à von Manteuffel de nouveaux détails sur la contre-offensive. Après délibérations, l’assaut ne doit pas avoir lieu APRES LE 18 SEPTEMBRE, soit un délai bien trop court pour attendre l’arrivée de la 11. Panzer-Division.
Le premier objectif de von Manteuffel est de chasser les Américains de Lunéville. Cette ville reprise, la 5. Panzer-Armee pourra anéantir la tête de pont de Pont-à-Mousson et restaurer la ligne sur la Moselle. Sauf que pour suivre les directives de Berlin, von Manteuffel doit concentrer des forces affaiblies face à un ennemi puissant. Il envisage alors de lancer une attaque concentrique contre la 4th US Armored Division sur son flanc droit, le long de la rive nord du canal Rhin-Marne, pendant que son aile gauche doit s’emparer de Lunéville, sur le canal et donner un violent coup de poing dans le flanc de Patton.
Le second objectif est attribué au LVIII. Panzer-Korps du General der Panzertruppe Walter Krüger, auquel est attribuée la 113. PzBrig de von Seckendorf et des éléments de la 15. PzGren-Div. La 113. PzBrig doit frapper dans les positions tenues par le Combat Command A de la 4th Armored Division en progressant dans un excellent terrain pour chars, compris entre le Canal Rhin-Marne et la Seille et doté de routes qui mènent à l’axe Nancy – Château-Salins. Mais le terrain le plus difficile se situe au centre de la 5. PzA avec des ponts détruits sur le Canal Rhin-Marne et des forêts. De son côté, la 15. PzGren.Div doit maintenir le contact avec le XLVII. PzK, sur la route Chanteheux – Lunéville.
– Avec les 111. et 112. PzBrig ainsi que les restes de la 21. PzD, le XLVII. PzK doit tenir le flanc gauche de la 5. PzA avec un minimum de forces entre Rambervillers et Lunéville, tandis que son principal poing mécanisé (flanc droit) doit accompagner l’attaque du LVIII. PzK de Krüger.
– Mais au vu des effectifs qu’on lui sont attribués, Hasso von Manteuffel proteste et met en avant la faiblesse offensive de sa Grande Unité qui n’est pas capable d’attaquer de manière échelonnée. Il est en cela soutenu par ses deux chefs de Korps qui se montrent tout aussi dubitatifs quant aux chances de succès. Sans cesse accroché à son téléphone, Heinrich von Lüttwitz reçoit les rapports de ses divisions et brigades et fait remarquer à von Manteuffel et Blaskowitz que si l’offensive se déroule comme prévu, tout son flanc droit qui tient la Moselle fera figure de « porte grande ouverte » ; Patton n’en demandant pas tant. Et Walter Krüger fait remarquer que ses forces d’assaut sont trop dispersées. La 15. PzGren.Div. d’Eberhard Rodt (dont le Bataillon de Reconnaissance combat déjà à Lunéville) est toujours en rassemblement derrière les lignes de la 5. Panzer-Armee. Enfin, si elle a pu rassembler tous ses PzKw IV, la 113. PzBrig. n’a toujours pas regroupé son bataillon de Panther.
Mais en dépit des avertissements de von Manteuffel, la 5. PzA reçoit l’ordre de Blaskowitz et de von Rundstedt de se mettre en marche.
– Du côté américain, les unités mécanisées légère d’Eddy tentent de s’emparer de Lunéville. Le 15 septembre, les équipages de M8 Greyhound du 2nd Cavalry Group du Colonel C.H. Reed tentent d’entrer dans Lunéville pour s’y faire chasser par le Panzer-Aufklärungs-Abteilung 115 (unité de reconnaissance blindée de la 15. PzGren.Div). Le 16, le 42nd Cavalry Squadron du Major J.H. Pitman repart à l’assaut de l’ancienne cité du Roi Stanislas avec le Combat Command R/4th Armored Division (Colonel Wendell Blanchard) tourne par le nord-ouest, forçant les Allemands à l’évacuer pour se réfugier dans la Forêt de Parroy, au nord-est. A ce moment, l’effet de surprise ne jouera pas en faveur des Allemands puisque le Colonel Reed apprend par la bouche de prisonniers que des Panzer se concentrent dans la région de Saint-Dié. Reed transmet aussitôt l’information à Eddy qui envoie des canons antichars à Lunéville.
2 – 18 septembre : L’assaut sur Lunéville
– Aux tous premiers moments de la matinée du 18 septembre, Walter Krüger lance les quelques chars de la 113. Panzer-Brigade sur la route de Blâmont. A la fin de la journée, les quelques blindés de la Brigade tournent vers le canal. De son côté, après ses prédictions pessimistes, Heinrich von Lüttwitz se lance vers le nord le long de la Meuse avec 17 chars et les Panzergrenadiere de la 111. Panzer-Brigade. Pendant ce temps, les maigres effectifs de la 21. Panzer-Division reste en garde avancée de la Meurthe sur la Mortagne.
– Vers 07h00, la 111. PzBrig vient frapper les éléments avancés du 42nd Cavalry Squadron. Les Américains déploient rapidement 6 canons de 75 mm mais les obus ricochent sur les carapaces des Panther qui répliquent en allumant 3 pièces. Les Cavaliers américains combattent alors à pied et par petit groupe en s’en prenant efficacement aux Panzergrenadiere. Le combat dure alors quatre heures, accumulant le retard pris par les Allemands. Le Major Pitman est tué et le Colonel Reed blessé. La défense est alors assurée efficacement par le Captain W.E. Potts, dont l’action permet au 2nd Cavalry Group de se retirer dans Lunéville et de prévenir le CC R.
– Durant l’après-midi, Blaskowitz intervient auprès de von Manteuffel pour lui stipuler de presser l’attaque pour prendre Lunéville. Le patron de la 5. Panzer-Armee décide alors de monter rapidement un assaut combiné avec la 111. PzBrig et les détachements de la 15. Panzer-Grenadier. Les unites mécanisées allemandes réussissent alors à repousser le CCR et le 2nd Cavalry Group dans la partie nord de Lunéville. En réponse à cette menace, Wood envoient le Combat Command A/4th Armored Division (Colonel Bruce C. Clarke) derrière le canal Rhin-Marne, pendant qu’Eddy détache le CCB/6th Armored Division (Colonel Dager) de se porter sur Lunéville. A 16h00, les premiers renforts arrivent avec le 603rd Tank Destroyer Battalion équipé de M18 GMC Hellcat, un chasseur de chars peu blindé mais qui pointe jusqu’à 88 km/h sur route. Cette unité est alors engagée avec efficacité dans des combats rapprochés dans Lunéville. Eddy déploie aussi le 183rd Field Artillery Group (4 bataillons d’artillerie avec pièces de 105 et 155 mm) en couverture. Les bouches à feu américaines délivrent alors un feu destructeur qui force les Allemands à se replier au sud de Lunéville. A la tombée de la nuit, von Manteuffel ordonne à la 111. PzBrig de se replier sur Parroy
– Entretemps, von Rundstedt expédie des orders supplémentaires à la von Manteuffel. Ainsi, l’attaque principale doit être déportée vers le nord-est, non plus vers Nancy mais sur Château-Salins. Mais l’exécution de ce plan est très vite contrecarrée par l’avance du XVth Corps d’Haislip sur la Moselle, ce qui vient confirmer les craintes d’Heinrich von Lüttwitz quant à la sécurité de son flanc gauche. Manteuffel reçoit alors le renfort de la 15. PzGren.Div pour assurer la défense du Canal Rhin-Marne à Einville. En retour, le LVIII. PzK reçoit la 111. PzBrig pour venir renforcer la 113. PzBrig dans sa marche sur Nancy. A Minuit, Manteuffel appellee Walter Krüger et lui ordonne avec sévérité et menaces d’attaquer en direction de Nancy quoiqu’il en coûte. A 06h00, la 113. PzBrig réussit à franchir le Canal pour prendre position à Bourdonnay, un peu plus de 7 km à l’est d’Arracourt, avant de pousser environ 15 km vers l’ouest (Champenoux) pour rejoindre les fantassins de la 553. VGD. Ensuite, Krüger doit attaquer sans attendre la 111. PzBrig pour franchir le canal et de se rabattre sur son flanc gauche. Mais cette offensive, que l’on peut voir davantage comme le fruit d’une pression de Berlin, fait fi du peu d’informations disponibles quant à la couverture aérienne américaine et à l’état réel des forces de la 4th Armored Division de Wood qui se tient entre Nancy et Krüger.
3 – Le combat blindé d’Arracourt
– Le 18 septembre, peu avant minuit, les soldats surveillant les avant-postes du CC A près Lezey entendent le bruit de véhicules arrivant face à leurs lignes. Ils demandent alors un tir d’artillerie et les bruits de moteurs cessent. Le 19 à 07h30, un officier de liaison du CC A qui descend la route près de Bezange-la-Petite tombe sur une colonne blindée allemande mais réussit à s’échapper. Immédiatement, l’officier réussit à s’enfuir grâce à la brume matinale. L’officier en question informe alors immédiatement son supérieur, le Lieutenant.Colonel Creighton W. Abrams, commandant du 37th Tank Battalion qui se trouve à Lezey. Le même jour, un peloton de Sherman connaît un accrochage avec quelques Panzer dans les environs de Moncourt.
– A 00h30, Wood ordonne à ses officiers de reprendre l’avance. Le CC B de Dager doit avancer vers Saarbrück ; le CC A de Clarke doit quitter le secteur d’Arracourt pour le long de l’axe central du XIIth Corps (Morhange, Puttelange) et par les routes secondaires vers Sarreguemines. Les nouvelles des attaques contre Lunvéille ne contrecarrent que partiellement les plans d’Eddy et de Patton. Quant au CCR de Blanchard, il reçoit l’ordre de rester dans le secteur de Lunéville.
– Le Colonel Clarke rassemble alors le gros de son CC A autour d’Arracourt, environ 10 km au sud-ouest de Lunéville jusqu’à Chambrey (au sud de Château-Salins). A ce moment, les Américains n’envisagent pas que le LVIII. PzK fait route vers leurs positions depuis Sarrebourg, même si une trentaine de chars a été signalée par des observateurs à l’est de Lunéville.
– La 113. PzBrig, avec 42 Panther et le tout nouveau Panzergrenadier-Regiment 2113 placé en avant. Partie de Bourdonnay, l’avant-garde de ce groupement mécanisé arrive près de Ley après une marche nocturne réussie. Panzer et Panzergrenadiere poursuivent alors leur chemin sous le couvert du brouillard vers Bezange-la-Petite. L’engagement entre chars ne tarde pas. Si les équipages allemands n’ont rien à craindre des appareils américains restés à terre, en revanche, leurs audacieux adversaires n’hésitent pas à s’approcher au maximum pour réduire la distance de tir de leurs canons de 75 et 76 mm.
L’attaque de la 113. PzBrig se développe en une série de frappes consécutives effectués avec des compagnies de Panzer appuyée chacune par une section de fantassins. Mais si les avant-postes du CC A sont facilement enfoncés, les groupes allemands se retrouvent ensuite pris sous les tirs des Tank Destroyers qui manœuvrent de flanc. La supériorité des Américains en matière de mobilité donne aux défenseurs un véritable avantage sur leurs adversaires. Pour exemple, un parti de Panther échoue à s’emparer de Lezey et se fait courser sur environ 2 km par 4 Sherman dirigés par le Captain Lamison. Résultat, quatre « fauves » allemands sont mis hors de combat.
– En fin de matinée, les Allemands tentent de contourner les positions américains en direction de Réchicourt-la-Petite. Mais ils sont encore accueillis comme il se doit par les bouches à feu et les chasseurs de chars américains qui leur infligent des pertes sensibles. Ainsi, le 704th TDB du Lt.Col. William A. Bailey (M18 Hellcat) met 8 Panther hors d’état de nuire, forçant l’ennemi à rebrousser chemin.
– D’autre part, avec l’arrivée d’une compagnie supplémentaire de Sherman à Lunéville, le Colonel Clarke et son CC A peuvent passer à la contre-attaque. Les A et B Companys/37th TB emmenées par le Major William L. Hunter s’avance au sud dans le secteur de Réchicourt-la-Petite et prennent une colonne blindée allemande de flanc. Résultat, 9 Panther supplémentaires sont détruits pour la perte de 3 Sherman seulement. A la fin de la journée le 37th TB de Creighton G. Abrams réussit à repousser les Panzergrenadier à l’ouest de Moncourt et finit par se rassembler à Lezey, guidés par les carcasses de Panther qui achèvent de brûler. Ayant été informé de l’attaque de chars dans le secteur d’Arracourt, Patton se rend au PC de Jack S. Wood à Etain et après entretien, donne son accord pour que le CC A de Clarke avance vers Sarreguemines, appuyé par le CC R de Louis J. Storck qui vient d’arriver à Lunéville pendant la journée. Pour les Américains, il n’y a pas raison de s’inquiéter davantage. Le CC A n’a-t-il pas perdu 19 hommes, 5 Sherman et 3 TD contre la destruction de 43 Panther flambant-neufs, selon les rapports ? Quoiqu’il en soit, la 5. Panzer-Armee de von Manteuffel n’a pas plus de succès en cette journée du 19 septembre. Attendue au nord du canal durant la matinée, la 111. PzBrig est volontairement mal dirigée sur sa route par un civil français et ne peut prendre contact avec la 113. PzBrig à Bures, ni renforcer les forces de Krüger ; d’autant plus qu’une partie de son parc blindé se trouve encore au dépôt. Pire encore, sa colonne de marche a subi des pertes matérielles et pris un sérieux retard à cause d’attaques aériennes américaines.
– Plus au sud-ouest, la situation est pire ou la ligne de sécurité formée par les restes des 21. PzDiv et 112. PzBrig sont malmenés par le XVth Corps. En plus au nord, la 15th PzGren.Div tente désespérément de verrouiller sa position comprise entre la Meurthe et Einville sur le canal Rhin-Marne. Ayant engagé la plus grande partie de ses forces, von Lüttwitz appelle von Manteuffel pour lui signifier qu’il n’a plus rien à envoyer sur son aile nord.
– De son côté, Johannes Blaskowitz se montre mécontent de la tournure des évènements et le signifie à von Manteuffel auquel il donne l’ordre de maintenir l’engagement du LVIII. PzK sans considération pour les pertes que l’unité a déjà subies. Walter Krüger consent à envoyer un patrouille blindée à l’est mais le gros de ses forces reste cantonné entre Ley et Bures, pendant que von Manteuffel s’efforce de persuader Blaskowitz de faire cesser l’attaque. L’officier expérimenté n’a pour toute réponse qu’une réprimande de son supérieur qui l’accuse de contrevenir à « l’esprit offensif » et lui ordonne de poursuivre l’attaque sur Nancy.
– Pendant la matinée du 20 septembre, le CC A démarre son attaque en direction du nord-ouest, laissant une compagnie du 37th TB près d’Arracourt afin de couvrir la concentration d’une force combine comprenant le 320th Infantry Regiment, le CC R et le 602nd TDB (M18 Hellcat – Lt.Col. Thomas J. Conlin). Plus au nord, le CC B de Dager doit combattre dans le brouillard fin de nettoyer la route de Château-Salins, puis tente de progresser par de mauvais chemins lattéraux. A 11h30, la colonne de tête du CC A de Clarke atteint Hampont, avant qu’une seconde n’arrive devant Dieuze, lorsque le Major.General Wood apprend par radio que des chars ennemis sont rapartis à l’attaque contre Arracourt. Wood craint de devoir renvoyer une Task Force dans ce secteur mais il se rassure en apprenant que ce sont seulement 8 engins qui y sont impliqués. Le tir de barrage donné par les 155 mm du 191st Field Artillery Battalion et l’arrivée de chasseurs de chars vient conjurer définitivement la menace. Mais le Colonel Clarke décide de faire demi-tour son CC pour anéantir « une fois pour toute » les éléments allemands restant dans ce secteur. Du coup, le Colonel Abrams rassemble près de Lezey 3 compagnies de son 37th TB et 2 compagnies du 10th Armored Infantry Battalion, pendant que l’artillerie règle son tir. Après un bref mais intense combat, les Américains chassent la petite force commandée par l’Hauptmann Junghannis (Panzer et canons de 88 mm) qui se tient entre Ley et Ommeray mais éprouve plus de mal à nettoyer la Cote de Mennecourt et la Cote 241. Il n’empêche qu’à la fin de la journée, Abrams a réussi à sécuriser tout le secteur de Ley.
Sur le flanc sud (droit) du CC A, le Major Kimsey et une petite force motorisée progresse le long du canal Rhin-Marne, détruisant 5 Panther à l’ouest de Bures avant d’être repoussé par d’autres chars tirant à couvert. Cependant, à la fin de la journée Abrams réussit à s’emparer de Moncourt.
– Pour von Manteuffel, c’est le signe que les Américains ont dépassé Ommeray, ce qui signifie que les lignes de sa 5. PzA sont encore faiblement défendues. De son côté, reflétant l’opinion teintée d’irréalisme de Blaskowitz, le rapport du HG G critique l’attitude de la 5. PzA pour avoir fait preuve d’un comportement défensif. Manteuffel réplique en réclamant sa « liberté d’opération » pour contre-attaquer contre les colonnes motorisées américaines au lieu de lancer une plus vaste contre-attaque avec des effectifs réduits. Mais après la chute d’Ommeray, il est contraint de demander l’autorisation de repli pour le LVIII. PzK en Gulécourt et Lagarde, tout en consolidant son flanc sud en retirant le XLVII. PzK de von Lüttwitz en le positionnant entre la Forêt de Parroy et la Forêt de Mondon, ce qui permettra de raccourcir ses lignes.
– Un débat houleux éclate alors entre Johannes Blaskowitz et Hasso von Manteuffel ; le premier ordonnant de lancer une nouvelle contre-attaque, tandis que le second plaide pour un retrait général afin de verrouiller la jonction entre la 1. Armee de von Knobbelsdorf et la 5. PzA. Mais alors que le CCB/4th Armored Division approche de Château-Salins et que le CC A progresse sur l’axe Morhange-Dieuze, Gerd von Rundstedt ordonne à la 1. Armee de rassembler ses réserves en vue de lancer une nouvelle contre-attaques depuis Delme. La 5. PzA, renforcée par la 11. PzDiv de von Wietersheim (dont les éléments avancés sont juste en train d’arriver depuis Sarrebourg), doit renforcer l’aile gauche de l’attaque vers le nord pour rejoindre la 1. Armee près de Moyenvic.
– Mais Blaskowitz n’aura pas le temps de monter ce nouveau plan. En effet, ulcéré que la « brillante victoire » tant attendue fut loin de s’être produite, Hitler en profite pour se débarrasser de Blaskowitz qu’il juge politiquement suspect. Le 21 septembre, le Führer nomme le Generaloberst Hermann Balck – en qui il a davantage confiance – à la tête du Heeres-Gruppe G, pendant que l’Oberst Friedrich von Mellenthin remplace le Generalleutnant Heinz von Gyldenfeldt à la tête de l’Etat-Major.
– Issu d’une famille de militaires, Hermann Balck combat sur le Font de l’Ouest Durant la Premier Guerre mondiale. Durant les années 1920, il participe à la mécanisation de la Reichswehr et se convertit à l’usage de troupes mécanisées. Colonel en 1939, il participe à la Campagne de France en 1940 (Somme) avant d’occuper un poste à l’OKH. Il s’illustre ensuite dans les Balkans à la tête du Panzer-Regiment 3, puis à la tête de la 11. Panzer-Division en URSS avec laquelle il se distingue en Ukraine. Commandant de la Grossdeutschland, il participle à la campagne du Dniepr en infligeant de lourdes pertes aux Soviétiques. Commandant du XLVIII. PzK début 1944, il participe à la contre-attaque de von Manstein de Korsoun-Tcherkassy face aux forces de Vatoutine et Koniev. Comme le dit Jean Lopez, bon commandant, brutal et loyal au régime mais arrogant et pouvant faire preuve d’un optimisme parfois excessif, Hermann Balck n’hésite pas non plus à s’afficher aux côtés d’Heinrich Himmler pendant la visite de camps de prisonniers soviétiques. Mais son étoile commence à pâlir lorsqu’il choisir l’option de défendre Tarnopol qui tombe aux mains des Soviétiques. Durant l’été 1944, toujours à la tête du XLVIII. PzK, il subit l’offensive de Lvov-Sandomierz magistralement orchestrée par le Maréchal Ivan S. Koniev, avec un rapport de force défensif qui n’était pourtant pas si défavorable pour les Allemands (J. Lopez). S’il échoue à secourir le XIII. AK à Brody, Hermann Balck est néanmoins nommée un temps commandant de la 4. Panzer-Armee en remplacement de Walter Nehring. Puis, il succède à Blaskowitz à la tête du HG G. Mais contrairement à ce que pouvaient attendre von Knobelsdorf et von Manteuffel, la première mesure que prend Balck lors de son arrive à la tête du HG G est de durcir les mesures disciplinaires.
– Mais le 21 sepembre, Balck ordonne à la 1. Armee de s’avancer de Château-Salins vers Moyenvic afin d’appuyer l’attaque du LVIII. PzK. Par cette offensive, Balck espère s’emparer du plateau au sud-est de Juvelize, afin de preparer l’avance sur Moyenvic qui doit être opérée par la 11. PzD. Pour l’heure, précédé par des appareils du XIXth TAC, le CC A de la 4th Armored Division nettoie la portion du canal Rhin-Marne comprise entre Bures et Coincourt. Les hommes du Colonel Clarke sont alors surprise de ne rencontrer qu’une faible résistance, à l’exception de la part de fantassins dans leur trou. Sans aucune information des attentions allemandes, Jack S. Wood ordonne à ses Combat Command de consacrer la journée du 22 septembre au repos et à la maintenance, avant de se lancer dans le nettoyage des environs de Château-Salins qui tient encore. Le 9th Tank Destroyer Group du Lt.Colonel James L. Bidwell et le 42nd Cavalry Group viennent se placer sur le plateau entre Ley et le Canal.
Mais le 22, profitant d’une matinée brumeuse et humide qui les protège des raids aériens, les troupes de von Manteuffel passent à l’attaque vers Juvelize. Mais elle prend trois heures de retard car les Panzergrenadier de la 11. PzDiv arrivent tardivement pour relever la 111. PzBrig. C’est le 25th Cavalry Reconnaissance Squadron, placé en protection du flanc droit du CCA, qui reçoit le choc principal sur la route entre Dieuze et Moyenvic. 7 engins Greyhound sont détruits et les équipages de Panzer prennent espoir de s’enfoncer dans les lignes ennemies. Mais la C Company/704th TDB arrive à la rescousse depuis un défilé sur les arrières du 25th Cavalry Reconnaissance Squadron et détruit 3 Panther. Et lorsque le ciel s’éclaircit, les appareils du XIXth TAC fondent sur les engins allemands et tirent au rase-motte, pendant que le Lt.Col. Abrams lance son 37th TB et le 10th Armored Infantry Battalion en contre-attaque pour reprendre Juvelize et briser l’avance allemande. Grâce à une une habile manœuvre en cercle, un parti de Sherman et de fantassins portés d’Abrams passe par le nord-ouest de Juvelize et atteint la colline des Trois-Croix qui domine la vallée à l’est de Juvelize. Là, les équipages américains surprennent toute la colonne de renfort de la 111. PzBrig. L’occasion est trop belle et les tankistes d’Abrams n’hésitent pas et canonnent implacablement leurs adversaires à une portée de 380 pour les chars et à 1,9 km pour les canons. Résultat, 14 Panzer sont détruits et le commandant de la Brigade, l’Oberst von Schellendorf est mortellement blessé. Tous les espoirs des allemands sont ruinés par les P-47 Thunderbolt. Averti, von Manteuffel demande urgemment l’appui de la Luftwaffe mais cette requête reste sans réponse. En désespoir, le patron de la 5. PzA lâche sa dernière réserve, les quelques chars de la 113. PzBrigade pour s’emparer de la route Moyenvic-Bourdonnay et forcer le secteur de Lezey. Mais ce dernier coup de dés, permet seulement de sauver les quelques derniers Panzer de la 111. PzBrig.
– Si le Colonel Clarke doit déplorer la perte de 14 chars Sherman, de 7 chars légers Stuart, ainsi que de 113 soldats (dont 25 tués), il a réussit à mettre hors d’état opérationnel – et en peu de temps – une brigade de Panzer ; la seconde ayant été déjà bien entamée. Pour ces nouvelles formations blindées de la Heer, la déconvenue est particulièrement sévère.
4 – La suite du combat blindé
– Alors que le Major.General Wood accorde à sa division une journée de repos pour mieux se préparer, les blindés légers de reconnaissance aidés des Thunderbolt et Mustang harcèlent les allemands sur les routes à l’est de l’axe Lunéville – Lezey. Mais des prisonniers informent les officiers américains qu’une nouvelle attaque doit se produire dans le secteur du Combat Command B d’Holmes E. Dager, à l’ouest de Château-Salins.
Il est vrai que deux jours avant, Hitler a retransmis ses ordres pour que le contact soit établi avec la 553. VGD et que toutes les forces ennemies situées au nord du Canal Rhin-Marne soient détruites par une jonction entre la 1. Armee et la 5. PzA. Pour cela, von Rundstedt ponctionne la 559. VGD du Generalleutnant Kurt Freiherr von Mühlen du secteur de Metz pour la rassembler à Morhange, avec la 106. PzBrig de l’Oberst Dr. Franz Bäke en soutien. Simultanément, le SS-Gruppenführer Hermann Priess et son XIII. SS-Korps arrivent dans le secteur à l’est de Nancy.
– Le 24 septembre, couvrant l’avant de la 35th Infantry Divsion entre Fresnes-en-Saulnois et Château-Salins, le CCB de Dager attend l’ordre de continuer son offensive vers le nord-est. Mais la 559. VGD de von Mühlen ne lui en laisse pas le temps. En effet, appuyés par de l’artillerie et des Panzer de la 106. Brigade, 2 Volks-Grenadier-Regimente attaquent les trois côtés du périmètre défensif de Dager. L’effort principal ennemi se produit peu après 08h30 sur le flanc droit (sud-est) du CC B. Chars et fantassins portés américains se retrouvent en difficulté jusqu’à 10h00 lorsque le ciel s’éclaircit pour laisser la place aux Thunderbolt de Grossetta qui anéantissent les chances de succès allemands. Mais depuis la Forêt de Château-Salins, l’artillerie ennemie continue d’harceler le CC B qui déplore la destruction d’une antenne médicale et de 120 hommes.
– S’ensuit alors une confusion dans les ordres allemands. Constatant l’échec successif des différents attaques de la 5. PzA, Gerd von Rundstedt ordonne à Hasso von Manteuffel d’évacuer les chars restant de la 5. PzA sur Aix-la-Chapelle, déjà menacée par la IXth US Army de Simpson. Mais Hitler ordonne à von Manteuffel de repartir à l’offensive avec ce qui lui reste de chars et d’appui d’infanterie mais avec le renfort de la 11. Panzer-Division de von Wietersheim « Division Fantôme », enfin arrivée sur ses lignes de départ…. Mais avec seulement 16 chars et ses Panzeregimente 110 et 111 qui ne sont pas à effectifs pleins. Du coup, lorsqu’il doit repartir à l’assaut, von Manteuffel n’a que 50 Panzer en tout et pour tout, soit l’équivalent d’un gros bataillon. L’effort principal de cette troisième attaque doit être porté par la 11. PzD sur le flanc nord des américains à 09h00 mais le déclenchement est retardé car les chars ne peuvent être sur leur point de départ à temps.
– Le 24 septembre donc, les éléments de la 5. PzA repartent à l’assaut. A leur surprise, ils reprennent très facilement Marsal et Moyenvic, faiblement tenus. A 10h00 donc, von Manteuffel ordonne une avance générale avec le LVIII. PzK sur la ligne Moncel-s/-Seille – Moyenvic, en diagonale de l’axe Bezange-la-Grande – Barthelémont, afin de rejoindre Hénaménil sur le Canal Rhin-Marne où se tient le XLVII. PzK. Manteuffel appelle aussi Heinrich von Lüttwitz pour lui ordonne de soutenir l’attaque de Krüger par un feu de contre-batterie sur l’artillerie américaine massée sur les collines au nord-est de Barthelémont. Mais von Lüttwitz fait savoir à son chef qu’il n’a que peu de pièces pour cette tâche. On ne peut lui donner tort au vu de la très nette supériorité américaine en la matière.
– L’attaque allemande reprend alors contre le flanc nord du CC A de Clarke afin de pouvoir ouvrir un couloir d’assaut. Les Panzer viennent percuter le 37th TB d’Abrams au nord-est de Juvelize mais le Lt.Colonel américain réagit bien en expédiant ses Sherman sur les flancs des assaillants qui ploient sous la supériorité numérique. Ensuite, c’est au tour d’un bataillon de Panzergrenadiere appuyé par quelques chars de tenter de percer les lignes tenues par les 10th et 53rd Armored Infabtry Battalions et par le 25th Cavalry Reconnaissance Squadron (au sud-est du Juvelize). La bataille fait rage durant toute la journée mais si les Allemands à reprendre Moncourt, chacun de leurs assauts sporadiques est repoussée par les contre-attaques américaines.
Pendant la nuit du 24-25, le Major.General Wood déplace le CC B de Dager pour relever le 320th Infantry Regiment du Colonel Byrne entre Réchicourt et le Canal Rhin-Marne (sur le flanc droit du CC A), tandis que le reste de la 35th Infantry Division de Baade occupe l’ancien secteur du CC B à l’ouest de Château-Salins.
– Le 26 septembre, la 4th Armored Division réorganise sa ligne de front par un léger repli vers l’ouest. Mais du coup, avec son sens de l’opportunité, Hasso von Manteuffel profite de l’opportunité offerte par Wood pour préparer son attaque vers l’ouest. Il modifie alors l’axe de direction du LVIII. PzK de Krüger pour venir frapper dans le flanc sud des Américains. Un Kampfgruppe de 25 chars arrive alors en soutien de la 11. PzD et de la 15. PzGren. Les 25 nouveaux engins se regroupent alors avec le Panzer-Aufklärungs-Abteilung 11 de l’Hauptmann Wilhelm Pirch afin de marcher entre le Canal Rhin-Marne et l’Etang de Parroy pour s’emparer des Cotes 318 et 293, ainsi que d’Arracourt. Manteuffel veut aussi enlever aux Américains une bonne zone d’observation d’artillerie. Mais il y a un rétif à ce nouveau en la personne de von Wietersheim qui, selon son expérience, estime que c’est bien trop risqué à cause des Jabos (surnom des chasseurs-bombardiers américains). Manteuffel – lui aussi expérimenté – est bien conscient qu’une attaque de chars concentrés nécessite un fort appui aérien. Il ne peut alors que promettre à von Wietersheim l’appui potentiel de 50 appareils de la Luftwaffe… qu’il n’est pas du tout sûr d’obtenir de la part de von Rundstedt.
– Cette nouvelle attaque démarre à 08h00. Le LVIII. PzK de Krüger commence par frapper sur la gauche et au centre de la 4th Armored Division américaine. Un bataillon de Panzergrenadier se rue furieusement sur le 10th Armored Infantry Battalion du Lt.Col. Arthur West qui tient une ligne d’environ 3,2 km (bien trop pour une telle unité) entre Bezange-la-Petite et Réchicourt. Son flanc gauche qui tient la Cote 265 et forme la jonction avec le 51st Armored Infantry Battalion menace d’être troué. Les Allemands auraient pu réussir à percer si le 1st Lieutenant James H. Fields, blessé à la tête et à la gorge, ne s’était pas emparé d’une mitrailleuse pour réduire au silence deux mitrailleuses MG qui prenaient ses hommes en tir croisé. Galvanisé par l’exemple de leur chef, les hommes de Fields repoussent les assaillants. Cette action valut au courageux lieutenant la Congress Medal of Honor.
– Sur le flanc nord, le Panzergrenadier-Regiment 110 de l’Oberstleutnant Karl Thieme réussit à dépasser Xanrey. Mais alors qu’ils se regroupent et se réorganisent, les soldats allemands sont surpris par plusieurs chars américains dissimulés dans la ville. Les Allemands doivent alors se retirer en laissant 135 cadavres des leurs sur le terrain.
– Mais c’est à 10h00 que commence l’attaque principale de von Manteuffel. Le groupement blindé réussit à dépasser la Ferme Fourasse à environ 1,7 km à l’Ouest de Bures lorsqu’un fort pilonnage d’artillerie américaine force les chars à s’arrêter. Pendant la nuit du 27-28, von Wietersheim décide alors de changer l’axe de progression du Panzergrenadier-Regiment 110 vers le flanc sud afin de renforcer le groupement blindé. L’un de ses patrouilles réussit alors à s’emparer de la Cote 318 après un dur mais intense combat. Mais à l’aube, le 51st AIB contre-attaque et reprend la Cote qu’il tient fermement. Et une fois de plus, les bouches à feu américaines mettent à mal la contre-attaque allemande, tout comme les appareils de guerre.
– Au centre du dispositif américain, les Grenadiere épaulés par des canons automoteurs réussissent à pénétrer dans les lignes américaines sur les pentes de la Cote 318. Repoussés, les Américains doivent se replier sous un tir d’artillerie parfaitement exécuté. Mais pendant la nuit, le 51st AIB repart à l’assaut appuyé par le feu de quatre Bataillons d’Artillerie. Réponse des allemands, l’artillerie lourde du LVIII. PzK donne de la voix causant de nombreuses pertes dans les rangs du CC B de Dager. Grâce à cette couverture, la 11. PzD réussit à s’emparer de la Cote 293 avant de partir à l’assaut du plateau qui domine l’est la lisière est du Bois de Bénamont. Mais les tenaces fantassins du 51st AIB s’accrochent dans leurs trous et ne cèdent aucune once de terrain. Si les Allemands réussissent à progresser de manière plus importante que dans les jours précédents, ils sont arrêtés par l’arrivée de 107 chasseurs-bombardiers du XIXth TAC. Le Major.General Otto P. Weyland fournissant 107 appareils d’appui en permanence aux troupes de Wood. En effectuant une frappe sur Bures, le 23rd Fighter Squadron du Colonel Alfred A. Wegaar détruit une grosse partie des réserves allemandes basées dans ce secteur ; réduisant à néant les dernières chances de succès de von Manteuffel.
– Durant la matinée du 29 septembre, l’Infanterie allemande complètement épuisée lance un dernier assaut sur Arracourt. Mais une section de Sherman du 8th Tank Battalion escalade la Cote 318 dans le brouillard et arrivé au sommet, le commandant de peloton dirige lui-même les appareils américains. Après un premier largage infructueux de tracts appelant à la reddition, les aviateurs américains matraquent l’infanterie mécanisée allemande comme à l’exercice. En milieu d’après-midi, les éléments du PzGren.Regt 110 se replient par la Ferme de Fourasse, protégés par quelques chars à l’est de Parroy. Les restes du II/PzGren.Regt 110 (Hauptmann Schneider) et quelques blindés légers du Pz.Aufkl.Abt. 11 tiennent toutefois couragement leurs positions dans le Bois de Bénamont sous un intense tir des chars américains. Enfin, durant l’après-midi toutes les dernières forces blindées de von Manteuffel se replient vers l’est.
– Les raisons de l’échec des contre-attaques allemandes tiennent dans l’inexpérience des éléments des Panzer-Brigaden, la supériorité aérienne américaine et dans le manque d’infanterie pour appuyer les blindés. Hermann Balck se rend alors au QG de von Rundstedt à Bad Kreuznach et lui explique que son HG G peut tenir une tête de pont entre Pont-à-Mousson et sur la Moselle mais demande impérativement trois divisions supplémentaires et 40-50 Panzer, 50 canons antichars, 20-30 canons automoteurs, 4 bataillons d’artillerie lourde et 4 bataillons du Génie.. Mais bien évidemment, von Rundstedt réplique à son subordonné qu’il n’a rien à lui donner car toute une partie de ses réserves a dû partir en Hollande pour mettre en échec l’Opération Market Garden de Montgomery comme l’avance de la IInd British Army.