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Général Edgard de Larminat

Fils d’un ingénieur des Eaux et Forêts, Edgard de Larminat voit le jour le 29 novembre 1895 à Alès (département du Gard). Au regard de la profession paternelle qui appelle à diverses mutations, Edgar effectue sa scolarité successivement à Alès, Gap, Troyes et Dijon.
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Il obtient son Baccalauréat à seize ans en 1912 et souhaite entrer à Saint-Cyr mais il doit d’abord renoncer étant donné qu’il est encore trop jeune pour postuler. Il se représente alors en 1913 et se trouve admissible aux oraux. Mais quand éclate la Grande Guerre, Edgard de Larminat doit interrompre son examen et s’engage

comme simple soldat au 27e Régiment d’Infanterie. Détaché ensuite au 134e RI, il peut suivre des cours d’officiers à l’Ecole de Saint-Cyr. Choisissant définitivement l’Infanterie, l’Aspirant de Larminat est versé en 1915 au 321e RI du Lieutenant-Colonel Picard, l’un des plus distingués que comptera la France.
Edgard de Larminat connaît le feu et son apprentissage d’officier à Verdun au printemps 1916 et reçoit sa première blessure au Fort de Vaux au cours d’un combat de trois jours sans discontinuer et où l refuse d’être évacuer pour rester avec ses soldats. Élevé au grade de Lieutenant fin 1916, il reste ensuite au 321e RI qui combat dans les Flandres en 1917.

– En mars 1918, Larminat et son régiment se trouvent dans le secteur de Moreuil en Picardie et prennent de plein fouet l’offensive allemande mais le Régiment tient bon et ne se déband pas. Seulement, le Lieutenant de Larminat est gazé en mars. Il reste néanmoins au front dans le secteur de Montidier et reçoit un éclat d’obus. Son comportement au feu lui vaut la Croix de Guerre 1914-1918, quatre citations à l’ordre de l’Armée et le grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Edgard de Larminat reprend ses cours à Saint-Cyr en 1919 et choisit l’Infanterie coloniale. Il sert au Maroc entre 1919 et 1922 et se distingue dans les combats contre les Djebalas. Envoyé en Afrique Occidentale Française (AOF) en 1923, il devient attaché d’état-major auprès du Gouverneur Général de l’AOF avant de passer en Mauritanie comme commandant du Cercle de Kiffa.
Promu ensuite Capitaine, il sert successivement en Afrique au sein du Bataillon de Tirailleurs Sénégalais N°1, puis au 1er et au 22e Régiments d’Infanterie Coloniale entre 1925 et 1928.
En 1928, il part pour l’Indochine pour servir ans le Cabinet du Gouverneur Général etobtient le grade de Chef de Bataillon en 1929.

– Retourné en France en 1931, il prend le commandement d’un Bataillon du 4e Régiment de Tirailleurs Sénégalais à Fréjus avant d’être élève à Ecole de Guerre de 1933 à 1935. Cette même année, il part au Levant (Syrie et Liban) comme Chef d’état-major du Général commandant des Troupes au Levant. Colonel en mars 1940, puis Chef d’état-major du Théâtre d’Opérations du Moyen-Orient, Edgar de Larminat apprend la défaite de 1940 à Damas. Il tente alors de rallier la France Libre naissante mais le Général Dentz le fait arrêter et emprisonné à Damas. Mais le 30 juin, Edgard de Larminat s’enfuit en Palestine, avant de rejoindre le Général Paul Legentilhomme. Les deux officiers tentent de rallier les troupes de la Côte des Somalis mais sans succès.  Il connaît bien plus de succès en ralliant les troupes coloniales du Moyen-Congo, durant l’épopée du ralliement de l’AEF aux côtés de Messmer, Leclerc et d’Ornano. De Gaulle le nomme alors Gouverneur général et Commandant des Troupes d’AEF. En juillet 1941, il est condamné à mort par contumace par le Tribunal Militaire de Gannat.

– Pendant près de trois ans, Edgard de Larminat occupe des postes dans lesquels il est en charge de l’organisation des toupes combattantes de la France Libre, comme les troupes Africaines ralliées, ainsi que les unités de la « Colonne Leclerc ». En 1941, il cumule les charges de Membre de Conseil de Défense de l’Empire, Haut-Commissaire et Commandant des Troupes de l’AEF, ainsi que le grade de Général de Brigade.
Commandant la 1er Brigade de la France Libre en Libye, il conduit cette force dans les opérations de harcèlement de l’Afrikakorps. C’est aussi lui qui organise les défenses de Bir-Hakeim avant de laisser le commandement de la BFL à Pierre Koenig. Toutefois, comme le fait remarquer Jean-Christophe Notin, les relations avec des éléments FFL, notamment les officiers comme Brosset et Saint-Hillier ne seront jamais au beau-fixe, en dépit d’un respect mutuel.
Lors d’une inspection auprès de la 2nde BFL, le Général de Larminat est victime d’un accident près d’Alexandrie ce qui le place en indisponibilité. En septembre 1942, il reçoit le grade de Général de Division et le commandement de l’ensemble des FFL de la Western Force.

– Commandant de la 1re DFL en 1943, Edgard de Larminat dispose alors des 1re et 2nd BFL, ainsi que du Bataillon du Pacifique. Il mène alors brillamment sa division contre les Germano-Italiens dans le Djebel Garci et à Takrouna.
Général de Corps d’Armée et Chef d’état-major des FFL en 1943-1944, Larminat assiste ensuite Juin lors de la campagne d’Italie. Prenant la tête d’un « Corps de poursuite » formé avec des éléments de la 1re DFL et de la 3e DIA après la prise de Rome, Larminat talonne efficacement les forces de la XIV. Armee allemande et dégage la région de Viterbe en Toscane.

– Commandant du IInd Corps d’Armée Français en août-septembre 1944, il prend ensuite le commandement des Forces Française de l’Ouest qui devient ensuite Détachement d’Armée de l’Atlantique. Entre-temps, il assiste aux obsèques de Diego Brosset dans l’église de Villersexel en Haute-Saône, suite au décès accidentel du chef de la 1re DFL. Sa mission est alors de constituer les unités de FFI équipées de manière improvisée en formations de combat régulières. En dépit d’une dépression nerveuse et grâce à son talent d’organisation, il réussit à mettre sur pied 5 Divisions d’Infanterie à partir de FFI-FTP de diverses obédiences mal armés, mal vêtus et mal équipés.
En avril 1945, avec l’aide d’une division de Croiseurs il met fin à la résistance allemande dans la Pointe de Graves et dans la Poche de Royan. A la fin du mois, il force les dernières troupes allemandes en France à capituler à La Rochelle et Saint-Nazaire.

– Inspecteur Général des Forces d’Outre-Mer en novembre 1945, il reste à ce poste durant cinq ans avant d’entrer au Conseil Supérieur de la Guerre en 1950. De 1953 à 1955, il est Inspecteur des Troupes Coloniales en Afrique. En 1956, déjà physiquement diminué en raison des séquelles de la Grande Guerre, Larminat atteint la limite d’âge et est placé en réserve avec le grade de Général d’Armée.
S’étant tenu écarté de la Guerre d’Algérie, on le rappelle en 1961 pour présider la Cour Militaire de Justice devant juger les auteurs du putsch d’Alger. Estimant que cet ordre est moralement trop lourd pour lui, de Larminat se donne la mort le 1er juin 1962.
Il est inhumé au cimetière de Montain dans le Jura.

– Le Général de Larminat était titulaire de trois Croix de Guerre (1914-1918, 1939-1945 & TOE), de la Grand Croix de la Légion d’Honneur, de la Croix du Combattant Volontaire, de la Médaille Coloniale du Maroc, de la Médaille des Évadés, de l’Ordre de la Libération, de la Legion of Merit, de l’Ordre du Bain, de la Croix de Guerre belge et du Virtuti Militari (Pologne).

Sources :
– MASSON Philippe : Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Larousse
– NOTIN Jean-Christophe : Le Général Saint-Hillier. De Bir-Hakeim au putsch d’Alger, Perrin
– http://www.ordredelaliberation.fr