Campagne d’Alsace – Septième partie (Libération de Colmar)
3 – LE COUP FINAL SUR LA RIVE GAUCHE DU RHIN
1 – Réorganisations
– Le 27 janvier, constatant que les Français avancent moins vite que prévu, en dépit de la dépense d’importantes quantités de munitions, Devers se trouve convaincu que l’aide américaine à la Ire Armée reste nécessaire. Mais le patron du 6th Army Group n’est pas satisfait, estimant que les Français ont manqué de pugnacité et de volonté… C’est faire un mauvais procès à la 1re DMI qui a attaqué comme elle a pu avec des forces épuisées. En revanche, Devers reconnaît que contrairement aux prévisions météorologiques, le « le temps, avec près de 50 cm de neige, est abominable ». Il salue néanmoins la progression de la 3rd Division et note que le Major.General O’Daniel, « humble mais déterminé », assume les quelques erreurs tactiques commises à Maison Rouge, même si l’issue de a été heureuse pour les « Dogface soldiers ».
– En outre, avec l’arrivée prochaine des 75th et 35th Divisions – attribuées respectivement à la de Lattre et à Patch – Devers peut déployer le XXIst Corps mais souhaite que l’unité de Milburn « coiffe » les trois divisions américaines engagées, avec la 12th Armored Division d’Allen en réserve. De Lattre transfère aussi la 5e DB de Vernejoul au XXIst Corps, laissant la 2e DB à Monsabert. Informé du plan de l’attaque, Frank W. Milburn souhaite utiliser la 3rd US Division en fer de lance avec toutefois le renfort de la 5e DB pour appuyer les trois régiments fatigués de la « Rock of the Marne ». La 28th Division de Cota, épaulée par la 75th de Ray E. Porter – qui vient de recevoir une expérience de combat dans les Ardennes – devra couvrir le flanc sud de l’attaque, tandis que le IInd Corps de Monsabert sécurise le flanc nord. La 12th Armored Division, qui se regroupe encore à Herrlisheim, restera temporairement en réserve au nord de Colmar.
C’est après avoir reçu l’approvisionnement nécessaire en munitions pour ses blindés et ses bouches à feu que de Lattre planifie une nouvelle offensive le 1er février.
– Du côté allemand, le 29 janvier, le SS-Oberstgruppenführer Paul Hausser, personnalité éminente de la Waffen-SS, officier viscéralement loyal envers Hitler mais particulièrement expérimenté (France, URSS, Kharkov 1943, Ukraine et Normandie), a pris le commandement du Heeres-Gruppe G, incluant toutes les forces assignées au Heeres-Gruppe Ober-Rhein. Celui-ci est d’ailleurs dissous sur ordre de Hitler, pendant que Heinrich Himmler est envoyé prendre un autre commandement sur le Front de l’Est. Les forces de Joukov et de Koniev y ont forcé le cours de la Vistule et déferlent à présent vers l’Oder et sur la Silésie. Du côté du Heeres-Gruppe G, on conclut dès le 25 janvier que les attaques répétées des franco-américaines menacent sérieusement d’isoler et de détruire la 19. Armee dans la Poche de Colmar. Hausser estime que le saillant d’Erstein doit être évacué afin de renforcer l’aile nord. Durant la nuit du 28-29, Hitler donne son accord pour un retrait partiel vers le nord, tout en insistant pour que la poche soit défendue autant que possible. Gerd von Rundstedt se montre favorable à cette option, estimant – par erreur – que le 6th Army Group lance des attaques de diversion sur Colmar avant d’attaquer dans le Bassin de la Sarre, ce qui préfigure une invasion du territoire du Reich. Sauf que la « diversion » de la Ire Armée est bel et bien un assaut général visant à nettoyer définitivement la rive gauche du Rhin.
– A l’échelle de la poche, Hausser et Rasp pensent que l’objectif final des Franco-Américains est de réaliser une poussée vers l’est depuis la ligne Sélestat – Marckolsheim, afin d’isoler les troupes restantes dans le saillant d’Erstein, avant d’établir une tête de pont sur la rive droite du Rhin au niveau de Neuf-Brisach. A contrario, ils ne reçoivent aucune information sur les renforts envoyés à la Ire Armée, ce qui les empêche de percevoir l’intention du Général de Lattre de lancer une double enveloppement par le nord et par le sud.
– A l’intérieur de la poche, la situation de la 19. Armee devient de plus en plus critique. Afin d’épauler la défense de Cernay et d’Ensisheim au sud et de Marckolsheim au nord, Siegfried Rasp autorise Helmuth Thumm et Erich Abraham à démarrer le retrait de plusieurs Kampfgruppen des Vosges. Par conséquents, les compagnies et bataillons des 189. ID, 338. ID et 16. VGD entremêlés les uns aux autres commencent à reculer pour être relevés par la 2. Gebirgs-Division. Il en résulte une véritable fragmentation de la structure défensive allemande. Le 29, Helmuth Thumm tente de contrer l’assaut surprise de la 3rd Division sur le Canal de Colmar avec quelques bataillons de la 189. ID, d’un de la 198. ID et d’un autre de Gebirgsjäger. Mais aucune attaque n’est coordonnée, ce qui rend l’effort du LXIV. AK inefficace. Quelque-soit le secteur de combat, cette situation devient commune à l’ensemble des forces allemandes mais ni Rasp, ni ses subordonnés ne savent où se situe l’axe principal de l’attaque franco-américaine, ou même de prévoir la prochain objectif de la 3rd Division.
– Seulement, le 30 janvier, avec les trois régiments mordants de la 3rd « Rock of the Marne » qui déferlent au sud du Canal de Colmar, Rasp, Hausser et même von Rundstedt commencent à saisir que l’objectif initial des Alliés est le pont de Neuf-Brisach et non Marckolsheim. Mais dans le même temps, ils concluent faussement que le principal objectif des Français reste le pont de Neuenburg à Chalampe. Dans la nuit du 30 janvier, le Groupe d’Armées G envoie de nouveaux ordres à Rasp lui assignant la mission « d’assurer la suvrie » de la poche allemand sur le Rhin aussi longtemps que possible, tout en lui autorisant de retirer les forces basées dans les Vosges. La 19. Armee doit alors se concentrer dans la défense des ailes nord et sud de la tête de pont. Par conséquent, Rasp ordonne l’évacuation de toutes les forces dans les Vosges mais il ne dispose d’aucun matériel lourd pour assurer le transport des équipements lourds vers le Rhin.
2 – L’attaque du XXIst US Corps et la libération de Colmar
a – La prise de Neuf-Brisach
– La seconde offensive franco-américaine contre Colmar va s’avérer réussie, même si Rasp tente encore de bloquer les efforts alliés sur les routes clés et les confluences de canaux. Mais après l’engagement de Jebsheim, la pénétration alliée à l’intérieur du système défensif allemand est bien trop importante. Et il y a des brèches entre les points forts des positions secondaires et tertiaires qui pourront facilement être exploitées. Les chefs de corps et de divisions (du moins ce qu’il leur en reste) de Rasp sont incapables d’envoyer les renforts adéquats pour combler les brèches.
– Du côté allié, le 27 janvier, la 75th US Division de Porter commence à se déployer dans le secteur de la Ire Armée. Ainsi, le Lieutenant.General Milburn englobe sous son commandement les 3rd, 28th et 75th Infantry Divisions, ainsi que la 5e DB française, le 1er RCP (fatigué) et le 1er Choc. Le 31, elle commence à relever les trois régiments de la 3rd Division au sud du Canal de Colmar, afin d’exercer une poussée vers le sud avec la 5e DB française. O’Daniel transfère alors ses 7th et 15th Regiments à l’extrémité du Canal de Colmar avant de les orienter aussi vers le sud. Dans la soirée du 29 janvier, les quatre Field Artillery Battalions de la « Rock of the Marne » ouvrent le feu sur les lignes allemandes afin de préparer l’assaut des 7th et 15th Regiments. Les deux régiments de tête de la « Rock of the Marne » passent donc à l’assaut à l’est du Canal Rhin-Rhône. De son côté, le 30th Infantry oblique vers l’est avec la 5e DB. Enfin, le 254th Infantry de Warren couvre les arrières.
– Le 1er février, un pont Bailey est jeté sur l’Ill par le Génie américain. Le 7th Infantry et le Combat Command N°4 de Guy Schlesser (5e DB) traversent l’Ill et arrivent devant Horbourg. Le 15th Infantry traverse lui aussi l’Ill avec l’appui du CC N°5 du Colonel Mozat. Les deux unités s’emparent ensuite d’Untersheim. Pendant ce temps, le CC N°6 du Colonel Boutaud de La Villéon et le 254th Infantry attaquent vers l’est avec Artzenheim pour objectif. Mais quelques Jagdpanther restant du Pz-Jag.Abt 654 bien dissimulés, surgissent et leurs canons longs de 88 font mouche sur 6 chars du 6e Chasseurs d’Afrique et 4 Half-tracks du 3/RMLE. Deux jours de combats seront nécessaires pour faire tomber Artzenheim. Du coup, ne comptant plus que 13 chars opérationnels et avec son bataillon de légionnaires accusant de lourdes pertes, le CC N°6 est retiré du front par de Vernejoul. Il est alors remplacé par le GT V de la 2e DB.
– Le 31 janvier, le 1er RCP de Jacques Faure repasse à l’attaque et s’empare de Widensolen. Le 1er février, les 15th et 30th Infantry progressent le long du Canal Rhin-Rhône et atteignent Neuf-Brisach. Le 2-3 février, passant par Artzenheim, le 7th Infantry Regiment s’empare de Biesheim après un dur combat qui occupe toute la journée. Le 3 février, les éléments des trois régiments de la 3rd Division approchent de Neuf-Brisach et les Allemands tentent de renforcer leurs défenses avec ce qu’ils peuvent. Le 5 février, Vogelgrun tombe et le 6 février, Neuf-Brisach tombe entre les mains du 30th Infantry.
b – La libération de Colmar
– A l’intérieur de la poche, les défenses allemandes ceinturant Colmar commencent à s’écrouler complètement. Alors que le 3rd Division marche rapidement vers Neuf-Brisach, avec le 254th, les trois régiments de la 28th Division (109th, 110th et 111th) démarrent leur poussée vers le nord de Colmar par la Vallée de Kayserberg. Le 2 février, les troupes de Cota nettoient définitivement Kaysersberg des quelques unités d’arrière-garde allemande. Le 109th Infantry Regiment du Lt.Colonel James E. Rudder (l’ancien commandant du 2nd Rangers Battalion sur la Pointe du Hoc et à Hürtgen) arrête son régiment pour laisser les Cuirassiers et Légionnaires du CC 4 de Schlesser entrer dans les faubourgs de Colmar, avec les « Diables Rouges » du 152e RI (régiment historique de Colmar) sur les talons, sans rencontrer d’opposition. Montés sur les M4 Sherman, les Légionnaires du RMLE chantent à tue-tête (1). Le 109th Infantry Regiment du Lt.Col. Rudder participe lui aussi au nettoyage de la ville. Fantassins et cavaliers nettoient Colmar quartier par quartier mais dans d’assez bonnes conditions. A 11h30, la Place Rapp est investie et la population commence à sortir des habitations et des abris pour rencontrer les libérateurs. De Lattre a eu ce qu’il voulait en décembre précédent ; la Ire Armée a libéré Colmar.
– Le 2 février toujours , le Général de Lattre Tassigny fait diffuser la déclaration suivante à la population de Colmar : « Habitants de Colmar. Après quatre ans d’oppression et de souffrances, quantre ans et demi d’une séparation si cruelle à nos cœurs, votre Cité retrouve la Mère Patrie et le Drapeau Tricolore. Fraternellement unis, les Français de la 5e Division Blindée et les fantassins des Divisions Américaines ont pénétré aujourd’hui 2 février dans la ville de Colmar, à laquelle notre manœuvre a voulu épargne les destructions de la bataille.
Désemparé, l’Allemand bat en retraite.
Désormais, toute menace écartée, sous la protection de nos troupes, vous êtes rendus à la liberté et à la vie française.
Au nom du Général de Gaulle, Chef du Gouvernement , Chef Suprême des Armées et Libérateur de la France, je salue la population de Colmar, les vivants, présents ou absents, et les morts ».
– Immédiatement, de Lattre est d’accord pour engager la 12th Armored Division sur les talons de la 28th et attaquer vers le sud. Le 3 février, le 112th Infantry Regiment (Col. Gustin M. Nelson) s’empare de Turckheim et d’Ingersheim. D’autres éléments de la Division de Cota rencontrent des éléments du Ier Corps de Béthouart le 4 février à Rouffach et Sainte-Croix, coupant ainsi la retraite aux dernières maigres forces allemandes tenant le versant alsacien des Vosges.
c – L’attaque des 75th Infantry et 12th Armored Divisions
– La 75th Division de Porter passe à l’attaque le 1er février entre les 28th et 3rd Divisions face à des troupes allemandes en pleine dislocation. Le 289th Infantry (Colonel Douglas B. Smith) s’empare de Horbourg, tandis que le 290th Infantry (Col. Carl F. Duffner) s’empare d’Andolsheim à 14h00. Durant trois jours durant, la 75th Division opère plusieurs attaques de diversion pour couvrir l’avancée de la « Rock of the Marne » et de la 5e DB sur Colmar. Le 5 février, après avoir consolidé ses positions, la division de Porter déborde Appenwihr, Hettenschlag et Wolfgantzen. Le 6 février, elle atteint le Canal Rhin-Rhône au sud de Neuf-Brisach.
– La 12th Armored Division de Roderick R. Allen se place en position d’attaque le 3 février le long des lignes de la 28th Division. Elle a pour mission d’attaquer vers le sud, rejoindre le Ier CA français pour couper la poche en deux. Le 4 février, Allen démarre son attaque sur trois axes avec ses trois Combat Commands. Le CC B (Colonel Charles V. Bromley) démarre depuis la tête de pont de Sundhoffen, tandis que le CC R (Col. Richard A. Gordon) avance sur la route entre Colmar et Hattstatt mais se retrouve arrêter par quelques canons allemands. Le 5 février, le CC A (Riley F. Ennis) démarre son attaque et entre dans Rouffach, établissant ainsi sa jonction avec la 4e Division Marocaine de Montagne. De son côté, le CC A finit par s’emparer de Hattstatt.
3 – Le Ier Corps d’Armée poursuit son attaque au sud
– Le premier objectif pour Béthouart est de nettoyer les derniers îlots de résistance au sud de la Thur, entre Cernay et Ensisheim. Trois jours de combats sont nécessaires aux 4e DMM et 2e DIM, aux Commandos, ainsi qu’au Goumiers du Groupement de Tabors Marocains pour anéantir les derniers détachements des 338. et 198. ID au sud de la Thur et nettoyer les contreforts des Vosges.
Du côté de la 4e DMM, les Tirailleurs nord-africains et français du Général de Hesdin (bientôt blessé et remplacé par le Général Bondis) ont pour mission de cerner les villages flanquant les Vosges (Steinbach, Uffholtz, Wattwiller, Hartmannswiller et Waldkapelle) pour envelopper Cernay par le nord. La mission incombe au 1er Régiment de Tirailleurs Marocains du Colonel Deleuze, au 1er Tirailleurs Algériens du Colonel Guénin, ainsi qu’aux Commandos d’Afrique.
– L’assaut démarre le 21 janvier par un temps particulièrement épouvantable. L’assaut sur Cernay coûte très cher aux Commandos. Les Allemands répliquent durement au mortier et à l’arme lourde. En revanche, leurs tireurs d’élite formés à la hâte ne font que peu de dégâts dans les rangs français. Les meilleurs résultats sont enregistrés par les Marocains du 1er RTM. Attaquant depuis le Rangenkopf au nord, de Thann, ils s’emparent du Brandwaldkopf et du Herrenstubenkopf. En revanche, l’offensive de Hesdin et Bondis piétine durant près d’une semaine, avec des pertes sérieuses. Une pause est donc nécessaire et Bondis monte un nouveau visant à engager le 6e RTM du Colonel Bonfils depuis Vieux-Thann, afin de prendre Cernay en tenailles avec le 1er RTA.
– L’attaque reprend donc le 29 janvier. Si le 1er Tirailleurs Algériens est refoulé de Cité Baudry, le 6e Tirailleurs Marocains parvient à s’emparer d’Ochsenfeld. Le 30 janvier, le 3e Bataillon du 1er RTA attaque au niveau de la bifurcation Vieux-Thann – Cernay et Uffholtz – Steinbach et réussit à déboucher. Le 3 février dans la matinée, les Allemands font sauter plusieurs ponts, dont les deux enjambant le Steinbachrutz. Mais le même jour, le 1er RTA s’empare de la Cité Baudry, avant d’entrer dans Steinbach (détruit à 41%), pour s’emparer ensuite d’Uffholtz et de Wattwiller. De son côté, le 6e RTM entre enfin dans Cernay. Bondis ordonne alors au 1er RTA de surveiller la ligne des Crêtes afin de couvrir l’avance du 1er RTM vers le nord-est afin d’opérer la jonction avec le XXIst US Corps.
– Le 4 février, le 1er RTM et les équipages du 4e Régiment de Spahis du Maroc (Chef d’Escadron Dodelier) franchissent la Thur pour enfoncer successivement les positions allemandes à Soultz, Soultzmatt et Guebwiller. Ramassant plus de 1 000 prisonniers ennemis, le 1er RTM entre dans Rouffach le 5 et y établit sa jonction avec la 12th Armored Division.
– Sur la droite de la 4e DMM, la 9e Division d’Infanterie Coloniale de Magnan et la 2nde Division d’Infanterie Marocaine de Carpentier, toutes deux appuyées par la 1re DB de Sudre, démarrent leur attaque dans le Bassin potassique le 4 février. Après un bombardement d’artillerie en règle, fantassins et chars français passent à l’assaut. La résistance allemande se durcit. Kingersheim est violemment bombardé des deux côtés, les Allemands usant même des Nebekwerfer. Son église baroque Sainte-Marie est détruite par un incendie. Les 3 régiments coloniaux de la division (6e, 21e et 23e) appuyés par le Régiment Colonial de Chasseurs de Chars (Colonel Charles). On se bar rageusement pour dégager les Cités Kullmann, Sainte-Marie et Sainte-Barbe. Mais le 5 février, Kingersheim finit par tomber. Le 6 février, le 21e Régiment d’Infanterie Coloniale (9e DIC) s’empare d’Ensisheim. Cela permet aux Coloniaux de Magnan d’obliquer vers le Rhin. Le 7 février, la 9e DIC et l’un des Combat Commands de la 1re DB atteignent le Canal Rhin-Rhône à l’Est d’Ensisheim.
De son côté, la 2e DIM s’empare de Hirtzfelden le 6 février. Aussitôt, le 151e RI (Colonel Michelin) et le 3e Régiment de Spahis du Maroc (Navarre) commencent à nettoyer la Forêt de la Hardt. Enfin, le 8 février, la 1re DB fait sa jonction avec l’un des GTV de la 2e DB à Chalampé. Le 9 février, tout est fini, la dernière arrière-garde allemande cesse le combat à Chalampé. La bataille de la poche de Colmar est terminée.
– Bilan humain
– Plus de 22 000 soldats allemands se rendent sur la rive droite du Rhin. Plusieurs milliers ont réussi à fuir par les ponts de Neuf-Brisach et de Chalampe avant qu’ils ne sautent. Plus de 2 250 soldats Français (Métropolitains, Coloniaux, Nord-Africains et Pieds Noirs) ont été tués, pour plus de 11 000 blessés, disparus ou hors de combat en raison d’engelures (sur 420 000 déployés). Les Américains doivent déplorer un peu plus de 500 tués pour plus de 7 000 blessés ou soldats mis hors de combat. Enfin, le patron de la Ire Armée fait remettre la Croix de Guerre à la belle 3rd Division « Rock of the Marne » et au 109th Infantry Regiment de Rudder.
(1) : Andecdote rapportée par François de Lannoy dans « Au cœur du Reich », Heimdal, 2007
Sources principales :
– CLARKE Jeffrey L. & SMITH Robert R. : « Riviera to the Rhine », http://www.history.army.mil
– NOTIN Jean-Christophe : « Leclerc », Perrin
– NOTIN Jean-Christophe : « Le Général Saint-Hillier. De Bir-Hakeim au putsch d’Alger », Perrin
– DE LANNOY François : « Au cœur du Reich », Heimdal, 2007
– DUFOUR Pierre : « La bataille de Jebsheim », in KADARI Y. (Dir.) : Ligne de Front N° 51 (sept.-oct. 2014), Caraktère