Maréchal Louis-Nicolas Davout duc d’Auerstaedt et Prince d’Eckmühl
Né le 10 mai 1770 à Annoux (actuel département de l’Yonne), fils aîné de Jean-François d’Avout et de Françoise Adélaïde Minard de Velars, Louis Nicolas D’Avout est issu d’une ancienne famille bourguignonne. Destiné à la carrière des armes, en 1785, il part étudier au Collège Militaire d’Auxerre en tant que Cadet-gentilhomme, avant d’être versé comme Sous-lieutenant au Régiment Royal-Champagne-Cavalerie (1788).
En 1789, il embrasse avec enthousiasme la cause de la Révolution, ce qui lui vaut d’être relevé de son commandement. Néanmoins, en 1791, il est élu Lieutenant-Colonel et se retrouve à commander le 3e Bataillon des Volontaires de l’Yonne. Il change aussi son patronyme en Davout.
Versé dans l’Armée du Nord, puis dans celle de Belgique en 1792, il fait campagne contre les Prussiens et les Impériaux et participe à la bataille de Neerwinden (1793). La même année, il prend parti contre Dumouriez, ordonnant même à son bataillon de faire feu sur lui.
En 1794-1795, il commande une Demi-Brigade en Vendée, puis dans l’Armée des Côtes de l’Océan, ainsi qu’une Brigade de Cavalerie à Brest.
D’abord promu Général de Division dans l’Armée du Nord, Davout refuse cette nomination et se retire un temps en Bourgogne.
De retour à l’Armée du Nord en 1795, Louis Nicolas Davout commande alors à une division avec laquelle il sempare de Mannheim (18 septembre) mais y est fait prisonnier peu de temps après. En 1796, après un échange d’officiers, il attaque avec succès Kehl et Haslach. C’est à ce moment qu’il rencontre le Général Louis-Jean Desaix avec lequel il devient ami. Le 21 avril 1797, toujours à la tête de sa Division, Davout sempare de la correspondance du Général Pichegru dans le fourgon d’un officier du Prince de Condé.
Très vite, Louis Nicolas Davout se forge l’image d’un général sévère, assez austère, froid et parfois peu soigneux de sa tenue mais aussi celle d’un officier droit, honnête et intègre, ainsi que d’un excellent meneur d’homme et d’un redoutable tacticien.
De 1798 à 1800, Davout partie de l’Expédition d’Égypte. C’est Desaix qui le présente au Général Bonaparte. Ce dernier lui donne une brigade de cavalerie, avec laquelle il participe aux combats des Pyramides et d’Aboukir contre les Mamelouks. Davout devient très vite l’un des généraux les plus loyaux et les plus fidèles envers le futur Empereur.
Le 3 juillet 1800, promu Général de Division, il commande la Cavalerie de l’Armée d’Italie (Dragons, Hussards et Chasseurs à Cheval) du Général Guillaume Brune et combat contre les Autrichiens et les Russes de Souvorov.
En 1802, le Général Davout Commande les Grenadiers de la Garde Consulaire.
Le 19 mai 1804, il est élevé à la dignité de Maréchal d’Empire au sein de la première promotion (avec Masséna, Berthier, Augereau, Lannes, Marmont, Mortier), ainsi qu’au grade de Colonel-Général de la Garde Impériale. Il reçoit ensuite le commandement du IIIe Corps, basé à Boulogne avant la campagne de la guerre de Troisième Coalition. Davout à pour chef d’état-major, le Général de Brigade Joseph Daultanne.
Lors de la superbe campagne du Danuble de 1805, Davout participe à la bataille d’Ulm. A Austerlitz, il tient le flanc droit français face aux Russes, à la tête des Divisions Friant (Infanterie) et Bourcier (Dragons).
Mais sa plus belle victoire reste celle d’Auerstädt, complémentaire de celle de l’Empereur à Iéna (14 octobre 1806). En nette infériorité numérique (27 000 hommes des Divisions Gudin, Friant et Vialannes), Davout bat sévèrement les 43 000 Prussiens de Friedrich-Wilhelm III von Preussen, Karl-Wilhelm von Brunswick et Gebhard Leberecht von Blücher à Auerstaedt.
Le 8 février 1807, Davout mène son Corps dans la sanglante bataille d’Eylau. Doit contenir les attaques des 10 000 hommes d’Anton-Wilhelm von L’Estocq (Prussien).
En 1807-1809, il est nommé Gouverneur du Grand Duché de Varsovie reconstitué par Napoléon, ainsi que des villes Hanséatiques. Réorganise l’Armée Polonaise.
Le 22 avril 1809, il se distingue face aux Autrichiens à Eckmühl ce qui lui vaudra le titre de Prince. Le 23 juin, tenant l’aile droite de la Grande Armée face aux Autrichiens, il sempare du plateau de Wagram après un violent engagement. La même année, L’Empereur le charge d’organiser le Corps d’Observation de l’Elbe qui devient la Grande Armée avant la campagne de Russie.
En 1812, pour la campagne de Russie, le Maréchal Davout Commande le Ier Corps de la Grande Armée contre les Russes. Le 23 juillet 1812, il vainc Piotr Iv. Bagration à Moghilev mais ne parvient pas à encercler les forces russes. Le 7 septembre 1812, il est blessé à la Moskowa (Borodino pour les Russes). Avec plusieurs officiers, il tente de convaincre Napoléon d’envoyer la Garde contre les redoutes russes mais Napoléon préfère lancer les cuirassés de Caulaincourt.
Les 15-18 septembre 1812, Davout réussit à empêcher son Ier Corps de se faire écraser par les troupes de Mikhaïl Il. Koutouzov et les Cosaques de Mikhaïl An. Milodarovitch.
En 1813, lors de la Campagne d’Allemagne, Louis-Nicolas Davout tient victorieusement le siège de Hambourg face à 80 000 coalisés Prussiens, Russes et Suédois. Sa résistance lui vaudra le surnom de « la bête de Hambourg ».
En 1814, lors de la Restauration, Davout se retire à Savigny-sur-Orge. Rappelé lors des Cent Jours ; il est nommé Ministre de la Guerre par Napoléon, en vue de préparer la campagne de Belgique. Il se montre un ministre énergique et efficace mais manque cruellement sur le terrain. Le 1er juillet 1815, le Maréchal invaincu mène sa dernière bataille à Rocquencourt avec l’aide de Rémy Joseph Exelmans.
Le 2 juillet 1815, il Signe la Convention de Paris à Saint-Cloud, stipulant que l’Armée Française devait se retirer derrière la Loire. Ensuite, Davout se retire. Il ne refera qu’une apparition pour défendre le Maréchal Ney à son procès.
En 1818, le Maréchal Davout se rallie à la Restauration et entre à la Chambre des Pairs.
Élu Maire de Savigny-sur-Orge en 1822, il exerce son mandant durant à peine un an, avant de succomber à une phtisie pulmonaire. Son fils Napoléon-Louis lui succédera dans cette charge.
Louis-Nicolas Davout est enterré au Cimetière du Père Lachaise. Il reste incontestablement l’un des meilleurs tacticiens de la Grande Armée.