L’Histoire peut-elle être apprise par les jeux en ligne ?

by adminfhesp
Alesia - jeux en ligne

Les jeux vidéo ont été longtemps cantonnés à la sphère du pur divertissement. C’est un euphémisme de dire que cela a complètement changé depuis une décennie tant les offres (et les demandes) de jeux éducatifs se sont développées pour toutes les matières enseignées à l’école, au collège et au lycée.

Mais si certaines matières comme le Français ou les Mathématiques semblent plutôt bien convenir aux exercices en ligne, même s’ils prennent la forme de jeux, qu’en est-il de l’Histoire ?

L’Histoire, une matière comme les autres ?

En effet l’Histoire, les chaînes de causalité historiques, les raisonnements historiques ne peuvent pas véritablement être réduits à de simples enchaînements de faits et de dates. Il s’agit là surtout d’une manière de développer une logique et une compréhension des causes et des conséquences historiques, et non de réciter une liste, pertinente ou non, d’événements d’importance.

Les jeux, tels qu’on les trouve la plupart du temps en ligne, sont essentiellement des quizz ou des cartes interactives et des frises chronologiques un peu plus élaborées comme sur le site jeuxpedago.com. De tels jeux sont utiles si l’on cherche à évaluer des connaissances historiques, puisqu’il faut bien en passer par là, mais pêchent encore par leur simplicité si l’on cherche à évaluer ou à transmettre des compétences et des raisonnements.

Le même reproche peut être fait à jeux-historiques.com, un site qui regroupe une cinquantaine de jeux plutôt bien faits, mais qui restent au niveau du contrôle de connaissances pures, dates, lieux, et concepts simples.

Les faits simples ont leur importance

Cela dit, de tels jeux sont-ils vraiment dénués d’utilité ? A entendre de nombreux enseignants, il semblerait que non. En effet, l’Histoire est un territoire où l’on entre pas sans une somme de connaissances brutes propres à nourrir les futurs raisonnements et compétences.

La bataille de Marignan, si importante pour l’Histoire de France (et pour le règne de François 1er) s’est bien déroulée en 1515, et Henri IV a bel et bien promulgué l’Edit de Nantes, que Louis XIV a bel et bien abrogé, avec toutes les conséquences qu’on sait. La fameuse histoire du Général Mangin ou encore la musique médiévale de Perotin font partie inhérente de l’histoire de France. On pourrait multiplier les exemples, la logique serait identique : Notre histoire a un squelette construit autour de faits dont la connaissance, même superficielle, est essentielle à la compréhension des choses. Sans ces références, sans ces repères, c’est la structure même de l’enseignement historique qui perd sa cohérence.

Ainsi il n’est pas erroné de dire que l’enseignement historique dépasse absolument le cadre des connaissances simples que sont les dates, les lieux et les évènements isolés, et que les jeux en ligne ne font qu’effleurer le champs large des compétences de l’Historien.

Et il n’est pas stupide d’affirmer que sans ses connaissances simples, que les jeux en ligne permettent parfaitement d’évaluer et de retenir, il n’y pas de raisonnement historique possible.

Lorsque j’étais étudiant en 1ere année d’Histoire, un professeur très connu de notre fac nous avait dit dès l’abord :

les dates on s’en fout !

Et le premier partiel qu’il nous prépara fût… un QCM avec 40 dates !