– Il reste sans doute l’un des chefs de la Vendée militaire les plus connus (et les plus hauts en couleurs), notamment parce qu’il a continué de lutter contre la Convention et le Directoire après les massacres de Savenay.
– Né en 1763 à Couffé, François-Athanase de Charette de la Contrie sert d’abord comme jeune officier dans la Marine Royale sous Louis XVI. Il combat notamment contre les Turcs et les Barbaresques. D’abord marié, puis veuf, il s’établit au Manoir de la Chaboterie où il mène une vie quelque peu dissolue. En 1790, bien que réprouvant l’Émigration, il part pour Coblence mais revient très vite sur ses terres.
Peu partisan de l’insurrection royaliste en 1793, il finit par s’y rallier quand ses paysans viennent le chercher et le choisissent pour chef. L’ancien officier de marine se montre alors un chef charismatique et respecté, formant une véritable petite armée disciplinée qui tient le Marais breton. Il compte même une Cavalerie formée de nobles et de bourgeois équipés à leurs frais. La Chaboterie devient alors son quartier général, ce qui ne l’empêche pas d’y organiser des bals.
– Charette se distingue alors contre les Bleus lors de la défense de Légé, à Nantes, à Tiffauges, ainsi qu’à la prise temporaire de Noirmoutier. Mais s’entendant mal avec les autres généraux de l’Armée Catholique et Royale, il choisit de rester en Vendée alors que le gros des troupes participe à la Virée de Galerne. Après les massacres de Savenay, Charette mène une guérilla particulièrement efficace dans le nord de la Vendée. Son second, Pierre Rezeau tient la région de Montaigu. Charette et ses hommes remportent des succès locaux contre le Général Nicolas Haxo. Ses exploits lui valent d’être promu Général par Louis XVIII.
– En 1795, il accepte de signer le traité de La Junaudaye avec le Général Canclaux. Mais après la trêve, il reprend les armes. Le Comte d’Artois (futur Charles X) projette de débarquer en Vendéen et fait savoir à Charette par ses messagers qu’il compte sur son appui. Charette réussit à rassembler près de 12 000 paysans en armes et attend le Comte de Chartres sur la côte. Mais aucune troupe de renfort n’arrive hormis un messager qui vient signifier au chef vendéen qu’aucun débarquement ne sera effectuée. Furieux, Charette réplique par ses mots : « Monsieur, allez dire à votre maître que si j’ai 12 000 hommes aujourd’hui, il ne m’en restera que 1 200 demain ! »
– Les troupes du Directoire reprennent alors l’avantage en quadrillant le Marais breton et la région de Montaigu. Pourchassé, Charette est capturé dans le Bois de la Chaboterie, près de Saint-Sulpice-le-Verdon le 23 mars 1796. Six jours plus tard, à l’issue de son procès, il est condamné à mort et exécuté. Refusant de se faire bander les yeux, il ordonne même aux soldats du peloton de faire feu.
Il recevra un hommage post-mortem de Napoléon Ier qui loua son sens tactique.