Après avoir mis à mal la ville de Montereau au confluent de la Seine et du Loing, les 18 000 Austro-Bavaro-Wurtembergeois du Prince Frédéric Ier von Wurtemberg s’apprêtent à marcher sur Paris. Côté français, le 13 février, le Général Allix défend Sens, le Maréchal Victor garde le passage de Nogent mais le Maréchal Nicolas Oudinot tient difficilement le passage de Bray et doit se replier sur Nangis. Le 14, le Général Pierre-Claude Pajol doit se replier sur Le Châtelet-en-Brie, puis au nord de Melun. De son côté, Napoléon est accouru depuis la Champagne et s’installe à Nangis.
L’Empereur ordonne à Oudinot et au Maréchal François-Etienne Kellermann de se diriger sur Provins puis à Pajol, l’un de ses meilleurs hussards, de faire marcher sa Division de Réserve sur Montereau. Mais Pajol qui attend pourtant le soutien de Victor, pense que le Maréchal occupe encore Montereau et qu’il aura la voie libre entre Le CHâtelet-en-Brie et Montereau. A 4h00 du matin, Pajol fait marcher les Brigades de Cavalerie des Généraux Coëtlosquet et Jacques Delort en avant. Les Chasseurs à Cheval de Delort passent le Bois de Valence-en-Brie mais reçoivent les boulets de canons de Würtembergeois. Pendant ce temps, Napoléon remplace Victor par Etienne-Maurice Gérard à la tête du 2nd Corps. Gérard engage alors une soixantaine de pièces contre les forces du Prince du Würtemberg pour soutenir Pajol et lance ses fantassins au-dessus des Ormeaux et sur le plateau de Surville. Nous sommes alors la matin, le temps est radieux malgré le froid hivernal et le ciel limpide.
Grâce à l’intervention de Gérard, Pajol lance alors son attaque contre les Ormeaux avec les Brigades Girard et Bertrand, avant d’envoyer la Brigade Delort vers Montereau. Sur son aile gauche, Pajol réussit à chasser l’ennemi des Courreaux et de la Ferme du Plat-Buisson mais se heurte à une haie mieux défendue par les Autrichiens. C’est alors que Monsieur Moreau, maire de Montereau fait indiquer au Général français des chemins qui permettent de gagner Montereau plus discrètement. Grâce à cette information, Pajol fait tourner la haie et s’empare définitivement des Ormeaux. Pendant ce temps, Delort à la tête de ses jeunes cavaliers chargent les Autrichiens sous un feu d’enfer et culbute l’ennemi malgré les pertes.
Le Prince du Würtemberg fait alors donner la retraite mais Pajol déploie promptement son artillerie qui mitraille les colonnes ennemies. A 15h00, Napoléon et sa Vieille Garde arrivent aux Ormeaux. L’Empereur est bien décidé à chasser l’ennemi de la ville et à reprendre le Plateau de Surville. Son plan prévoit alors un assaut en quatre colonnes : 1 – Pajol qui doit occuper du terrain avec sa Cavalerie ; 2 – Seconde colonne partant depuis les Ormeaux ; 3 – Troisième colonne commandée par Gérard vers Surville ; 4 – Quatrième colonne qui doit attaquer la droite du 4e Corps de Würtemberg.
L’attaque est lancé toujours sous le soleil. Plusieurs Hussards de la Brigade Subervic parviennent jusqu’au Pont de Montereau sur l’Yonne mais ils sont repoussés. Cependant, l’Empereur lance Gérard à l’assaut de Surville et repousse violemment les Généraux Zach et Colloredo. Napoléon envoie les Chasseurs de la Garde placés alors en réserve pour étriller les Autrichiens.
Peut de temps après, le Capitaine Biot Aide-de-camp de Pajol l’informe que l’ennemi tente de passer Montereau pour se porter retirer le sud-est. Pajol ordonne immédiatement à Delort de charger à la tête de ses jeunes cavaliers. Delort lance alors ses jeunes cavaliers dans une charge fougueuse sous un feu d’enfer. Mais deux cavaliers seront tués. Delort culbute alors les Autrichiens avant d’être rejoint par Pajol et l’Infanterie. Tout le monde se lance ensuite vers le pont de Seine défendu encore par un parti d’Autrichien. Pajol, déjà blessé depuis octobre 1813, tombe en selle après qu’une balle eut abattu sa monture. Mais Delort fait encore des prodiges et malmène durement les Austro-Würtembergeois qui voient leur retraite transformée en déroute.
5 000 autrichiens tombent alors aux mains des Français pendant que le reste s’enfuit.
Le soir, Napoléon embrasse Pajol, l’élève au grade de Grand-Officier de la Légion d’Honneur et lui dit chaleureusement : « Si tous les généraux m’avaient servi comme vous, l’ennemi ne serait pas en France ». Il avait aussi déclaré plus tôt : « Il n’y a plus que Pajol pour mener ma cavalerie ».
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– http://www.amicalechamboranthussards.fr