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Campagne de 1814 (Italie) – 8 février : Victoire du Prince Eugène au Mincio

En 1814, les Autrichiens veulent s’assurer le contrôle du Milanais en vue de reprendre l’ensemble du Royaume des Deux Siciles. Vienne veut remettre la main sur le Royaume de Naples que Napoléon a octroyé à son beau-frère Joachim Murat, l’époux de Caroline Bonaparte.
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Vienne envoie alors une armée sous le commandement du Maréchal Heinrich Johann Graf de Bellegarde. De son côté, Napoléon a dépêché son fils adoptif, Eugène de Beauharnais (l’un des premiers enfants de Joséphine) à la tête de l’Armée d’Italie pour protéger autant le Royaume de Rome dont son fils à le titre, comme le Royaume de Naples car sa confiance en Murat s’est ébranlée depuis que son Maréchal a abandonné la Grande Armée à Vilnius début 1813.
En janvier 1814, Murat qui pense pouvoir réaliser l’idée d’une unité italienne avec l’aide des Autrichiens, déclare la guerre à Napoléon et vient occuper les Etats Pontificaux (Pie VII est alors toujours retenu à Fontainebleau).

Signalons que le Prince Eugène s’est quant à lui montré un très bon manœuvrier lorsqu’il a replié toute une partie de la Grande Armée de 1813 sur l’Elbe sans trop de perte et face à un ennemi supérieur en nombre. Si l’on se rapporte au Chevalier Vacani, avec des forces restreintes mais aguerries, Le Prince de Beauharnais renonce à tenir la ligne de l’Adige et préfère protéger la vallée du Pô afin de sécuriser les accès vers Mantoue, Parme et Plaisance. De son côté, de Bellegarde marche sur l’Italie du Nord à la tête d’un peu plus de 34 000 soldats. L’Armée autrichienne arrive à Villafranca le 7 février derrière l’Armée française qui se retire derrière de Mincio. Le Comte de Bellegarde pense pouvoir frapper dans le flanc du Prince Eugène pour lui couper la retraite après avoir franchi le Mincio. Mais le Prince Eugène comprend très vite la manœuvre. Il scinde alors son armée en trois Corps. A l’est (flanc gauche), celui de Jean-Antoine Verdier avec la Garde Royale Italienne et une Brigade de Cavalerie reste sur la rive droite du Mincio pour culbuter les Autrichiens en s’élançant depuis sa ligne de repli de Mozambano. Le Corps du flanc droit (ouest) commandé par le Général Comte Grenier doit se porter sur Roverbella via Mantoue avec une partie de la Division de Cavalerie Mermet. D’autre part, la Division Fressinet doit traverser le Mincio à Goito afin de cogner contre les lignes de Bellegarde. Enfin, le Prince Eugène forme le Centre avec la Division Quesnel et une Brigade de Cavalerie afin de fixer l’adversaire.

Le 8 février, le Général Philibert Fressinet attaque audacieusement dans la plaine de Roverbella avec 5 000 hommes contre 18 000 Autrichiens de la Division du Général Merville qui sont en train de traverser le Pozzolo. Pendant toute la journée, charges et contre-attaque se succède mais les Français tiennent bien et malmènent leurs ennemis. Voyant Merville en difficulté, le Comte de Bellegarde dégarni une partie de dispositif pour lui fournir des renforts. Le Prince Eugène en profite alors pour lancer Verdier à l’assaut. Celui ci traverse alors le Mincio et vient cogner dans les flancs autrichiens. Devant la hargne des Franco-Italiens et l’habile manœuvre du Prince Eugène, Bellegarde décide alors de retirer ses troupes vers le nord pour s’aligner entre Vérone et l’Adige.

Source :
– VACANI Chevalier : La bataille de Mincio entre l’Armée du Prince Eugène et celle du Comte de Bellegarde, 1857