Chers lecteurs, chères lectrices, cela ne vous aura pas échappé, le soixante-dixième anniversaire du Débarquement de Normandie obligeant, je vous propose une chronique sur l’évènement, entre préparation, forces, chefs et déroulement de l’Opération « Overlord ».
1 – LA GESTATION
La gestation du plan « Overlord » a pris environ une année. Dès 1942, Staline réclame l’ouverture d’un nouveau front à l’Ouest afin de soulager les sacrifices consentis par l’Armée Rouge. Mais à l’époque, les Alliés n’ont pas encore les moyens de satisfaire la demande du Maître du Kremlin. La décision d’un assaut de grande envergure sur le Front de l’Ouest est décidée en mai 1943 par Roosevelt et Churchill lors de la Conférence de Washington. L’opération en question, confiée aux études du COSSAC est prévue pour 1944 et confirmée lors de la Conférence Quadrant de Québec en août 1943. C’est à ce moment qu’elle prend le nom d’« Overlord ». Lors de la Conférence de Téhéran en octobre 1943, toutes les options militaires sont confirmées. Staline est en partie satisfait et raille le « retard » pris par ses alliés. Il va même, en toute ironie, jusqu’à proposer aux Anglo-Américains de leur envoyer 3 Corps de Fusiliers en Grande-Bretagne pour « faire la besogne » (J. Quellien).
Pour les Alliés, le débat porte sur le lieu où « Overlord » devra avoir lieu. Souhaitant préserver les intérêts britanniques en Méditerranée et empêcher les Soviétiques d’étendre leur influence dans les Balkans, Churchill souhaite effectuer un débarquement en Yougoslavie tout en forçant le front italien afin d’atteindre l’Autriche avant l’hiver. Les Américains sont alors sur une toute autre longueur d’onde. En raison des impératifs logistiques qu’une telle opération nécessite, il faudra aux forces de débarquer dans un secteur au relief abordable et pouvant mener à un port en eaux profondes. Mais la sanglante expérience des Canadiens à Dieppe en 1942 a fait comprendre aux Alliés qu’un assaut sur un port était hors de question. L’idée est donc de débarquer dans un secteur moins protégé mais pouvant mener à la prise de grands ports par des opérations terrestres. Après de grands débats entre Britanniques et Américains, décision est prise de débarquer en France.
– A l’origine, un Commandement interallié avait déjà été institué ; le COSSAC (Chief of Staff Supreme Allied Command – Etat-major supérieur du Haut-Commandement allié). Commandé par le Lieutenant-General britannique Sir Frederik E. Morgan, assisté par le Major-General américain Ray W. Barker comme chef d’état-major, le COSSAC était en somme une « création » de Premier Ministre britannique qui souhaitait un organe supérieur pour la planification d’opérations amphibies. Trop optimiste et pas assez réaliste au vu des données stratégiques des années 1941-1942, Churchill envisageait un possible assaut sur l’Europe pour 1942. Sa création répondait aussi à un impératif aussi diplomatique que stratégique. En effet, durant l’année 1942, alors que l’Armée Rouge dut faire face à l’offensive de plusieurs armées allemandes vers le Don, Staline appelait sans cesse l’ouverture d’un nouveau front en Europe Occidentale et Méditerranéenne.
– Le COSSAC était aussi l’héritier du Combined Operations Command dirigé par le Vice-Amiral Lord Louis Mountbatten dont la tâche était d’élaborer des stratégies et des opérations pour la Libération de l’Europe de l’Ouest. Sauf que suite à l’échec – riche d’enseignements – de l’Opération « Jubilee » contre le port de Dieppe en août 1942, Américains et Britanniques décidèrent de confier l’élaboration d’opérations de ce type au COSSAC. Celui-ci mit au point plusieurs plans de grande envergure qui ne furent jamais appliqués faute de moyens matériels, de formation des unités d’assaut et de renseignements suffisants. Citons notamment « Stavanger » et « Tindall » pour une éventuelle attaque combinée sur la Norvège que la Royal Navy, la Royal Air Force et l’Etat-major jugèrent irréaliste et particulièrement risqué. Toutefois, le COSSAC mit au point une opération d’intoxication et de déception baptisée « Cockdade » par laquelle les canaux diplomatiques et médiatiques allemands.
2 – LE SHAEF
– Finalement, à la fin de l’année 1943 lorsque Roosevelt et Churchill tombèrent d’accord pour lancer une opération en France pour la première moitié de 1944. A l’issue des Conférences de Casablanca (1942) et « Quadrant » (Québec 1943), Britanniques et Américains décidèrent de former un nouvel organe de commandement qui engloberait le COSSAC et se consacrerait pleinement à la planification et organisation d’une opération amphibie sur les côtes françaises. Le plan fut baptisé « Overlord » et le nouvel organe de planification prit l’acronyme SHAEF pour Supreme Headquarters Allied Expeditionnary Forces.
Le SHAEF fut par la suite installé dans la Résidence de Bushy Camps, à Richmond upon Thames dans l’agglomération de Londres.
– Pour commander « Overlord », un seul nom retint les attentions ; Dwight D. Eisenhower qui avait été la tête pensante de l’Opération « Torch » en Afrique du Nord. Pour des raisons politiques, les Britanniques auraient préféré que ce soient un des leurs qui pilote l’opération mais le dernier mot revint à Roosevelt et à son Chef d’Etat-major, George C. Marshall. Finalement, Churchill réussit à placer son protégé, Bernard Montgomery dit « Monty » comme commandant en chef de l’ensemble des forces terrestres. Montgomery bénéficiait alors de la confiance de Churchill. N’avait-il pas vaincu l’invincible Erwin Rommel à El-Alamein ? Seulement « Ike » (surnom d’Eisenhower) aurait préféré le Général Harold Alexander qui avait l’habitude des opérations à grande échelle et avec qui il entretenait de très bons rapports. Mais Alexander commandait alors au XVth Army Group en Italie.
Avec l’original et rigide Montgomery – fils de Pasteur d’Ulster qui ne buvait que du thé, ne fumait pas et ne riait jamais (dixit Eisenhower) – les rapports avec le Général américain allaient être beaucoup plus difficiles que prévu, d’autant que « Monty » souffrait difficilement d’être commandé par un Américain. Walter Bedell-Smith, qu’Eisenhower prit comme chef d’état-major, allait avoir lui aussi une opinion assez mauvaise du général anglais.
– Mais paradoxalement, c’est avec l’un de ses compatriotes au sein du SHAEF que Montgomery allait avoir les rapports les plus tendus : l’Air Chief Marshall Arthur Tedder, ancien commandant des forces aériennes en Egypte et inventeur du « Tedder’s Carpet » ou « Carpet bombing » (tapis de bombes), qui détestait cordialement son collègue. Durant toute la campagne de Normandie, Tedder ne s’économisa pas en critiques auprès d’Ike pour brosser le médiocre bilan de « Monty » au vitriol. Montgomery était en charge des opérations terrestres du Jour-J et de l’assaut sur les plages. Il se montra partisan de l’offensive et songea même à opérer un débarquement de nuit ce qui affola ses commandants aériens et navals. Montgomery commandait aux unités britanniques et canadiennes de la IInd Army de Dempsey et Ire Canadian Army de Crerar. Aux dépens de ses deux subordonnés, Montgomery avait une propension à vouloir s’occuper de tout au niveau opérationnel.
– Les trois autres personnalités choisies par Eisenhower pour commander les trois forces d’invasion tendent quelque peu à passer dans l’oubli. Premièrement, le discret et consciencieux Omar N. Bradley, chef des forces terrestres américaines avait connu l’expérience du commandement en Afrique du Nord et en Sicile contre les Allemands et qui avait la sympathie des GI’s. S’il bénéficiait de la condescendance de Montgomery qui le considérait comme un rustre du Missouri, Bradley commandait directement aux forces terrestres américaines et bénéficiait grâce à Ike d’une autonomie opérationnelle. Il avait pour subordonnés directs les Généraux Leonard T. Gerow (Vth Corps), Joseph L. Collins (VIIth Corps) et Charles H. Corlett (XIXth Corps). Enfin, les deux divisions de parachutistes 82nd et 101st Airborne lui étaient rattachées pour les opérations aéroportées.
– Le choix de Sir Trafford Leigh-Mallory aurait pu paraître étonnant à l’observateur car cet officier supérieur de la RAF s’était violemment opposé à son supérieur Sir Hugh Dowding dans la conduite des opérations aériennes de la Bataille d’Angleterre, optant pour l’assaut général en lieu et place du harcèlement de la Luftwaffe préconisée par Dowding. Et les commandements opérationnels de Leigh-Mallory ne furent guère des plus brillants mais il bénéficiait de l’appui de Churchill. Leigh-Mallory avait sous ses ordres la VIIIth US Air Force (bombardiers) de Carl Spaatz, la IXth US Air Force Army du General Lewis H. Brereton (aviation d’appui tactique et chasseurs), ainsi que la RAF 2nd Tactical Air Force d’Arthur Cunningham, ancien commandant expérimenté de la Western Desert Air Force en Afrique et qui vouait une profonde détestation envers Montgomery. Outre les Britanniques, Américains et Canadiens, les forces aériennes alliées comprenaient des escadrilles, squadrons et groupes Français, Tchèques, Belges, Hollandais, Norvégiens, Grecs, Polonais, Australiens, Néo-Zélandais, Sud-Africains et même Rhodésiens.
Enfin, Leigh-Mallory avait en charge toutes les escadrilles de C-47 « Dakota » qui devaient assurer le largage des parachutistes au-dessus de la France ainsi que des unités de planeurs qui allaient être engagées pour la première fois. Leigh-Mallory sera tué dans un accident d’avion dans les Alpes fin 1944.
– La troisième personnalité était le très compétent Admiral Sir Bertram Ramsay qui avait la haute-main sur l’ensemble de la flotte alliée. Ramsay s’était fait connaître en 1940 en menant l’Opération « Dynamo » à Dunkerque. Churchill l’avait choisi ensuite pour commander les opérations navales de « Torch » en Afrique du Nord et il eut l’occasion de coopérer avec Eisenhower qui le choisit naturellement pour « Overlord » au vu de son savoir-faire amphibie. « Ike » dira n’avoir jamais eu à se plaindre de Ramsay.
Celui-ci commande à deux subordonnés tout aussi expérimentés. D’une part, l’Admiral Philip Vian pour la Royal Navy qui avait participé à la traque du « Graf von Spee » et du « Bismarck ». Après avoir passé un temps au sein de la branche navale du COSSAC, Vian avait exercé des commandements lors des Opérations « Husky » (Sicile) et « Avalanche » (Golfe de Salerne). Ensuite, le Rear-Amiral Alan G. Kirk pour les unités de l’US Navy avait lui aussi participé aux débarquements de Sicile et d’Italie.
– Enfin, comme pour les forces aériennes, les forces navales comprenaient des unités des différents pays occupés d’Europe.
Enfin, des observateurs et correspondants alliés autres qu’Anglais et Américains entretiennent des liens avec le SHAEF. Pour la France, il s’agit du Général Pierre Koenig qui commandera en même temps les FFI depuis Londres. L’URSS est aussi représentée par la voix du Général Ivan A. Sousloparov.
C’est donc à ses sept personnalités et leurs états-majors respectifs que revient la mission de mettre au point le plan d’invasion de l’Europe occupée.
3 – LE CHOIX DE LA NORMANDIE ET LA MISE EN PLACE D’ « OVERLORD »
– Plusieurs secteurs sont alors étudiés par le SHAEF que commande Eisenhower : D’abord le Golfe de Gascogne en raison de ses grandes plages et de la proximité du port de Bordeaux mais la traversée à partir de la Grande-Bretagne est particulièrement risquée en raison des bases de U-Boote sur la côte atlantique de la France (Brest, Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle, Royan). Cette option est rejetée et l’on pense aussi à la côte nord de la Bretagne entre Brest et Saint-Malo. Cette région dispose de plusieurs grands ports certes, mais la nature des côtes découpées rend des opérations de débarquement extrêmement risquées. Grâce aux renseignements transmis par la Résistance française, un autre secteur est choisi par le SHAEF : la Basse-Normandie et plus précisément la côte du Calvados.
En voici les principales raisons :
1 – La Côte du Calvados est formée de plusieurs plages de sables idéales pour un assaut amphibie.
2 – Les ports de Cherbourg et du Havre sont trop fortement défendus par des batteries de marine mais ils sont suffisamment éloignés des plages choisies pour maintenir les forces amphibies hors de portée. Ils sont également suffisamment proches du secteur des futures opérations pour être pris par un assaut terrestre, ce à qui l’ennemi ne s’attend pas d’un point de vue stratégique.
3 – Malgré quelques batteries de canons sous « Blockhaus » (Longueville-sur-Mer et Merville notamment), les côtes du Calvados sont parmi les moins bien défendues du Mur de l’Atlantique.
4 – Le littoral du Calvados ne présente pas de hauts fonds marins, idéal donc pour déployer les équipements logistiques conçus par dans le plus grand secret par les ingénieurs navals britanniques ; les ports artificiels « Mulberry » (« Mûre »).
L’idée des « Mulberries » a germé au sein de l’Amirauté britannique et du COSSAC durant les années 1942-1943. Après Dieppe, l’idée n’est plus de prendre un port d’assaut MAIS D’AMENER LE PORT DIRECTEMENT SUR LE LIEU DES OPERATIONS, selon les mots de son initiateur, l’Admiral Hugh Iorys Hughes. D’abord considérée comme fantaisiste, l’idée est fouillée et étudiée et convainc finalement Churchill de l’adopter. Le concept des « Mulberries » (« Mûre ») est d’assurer un flux continu en matière de renforts, de logistique et de ravitaillement pour les forces débarquées. Leur concept est simple. Il s’agit de gros caissons en bétons – baptisés « Phoenix » – placés sur flotteurs qui doivent être remorqués vers les Côtes normandes. Arrivés sur place, ils sont lestés d’eau de mer et disposés pour créer des rades de 300 hectares et 3 km de long chacune, à l’intérieur desquelles des plateformes de débarquement Lobnitz seront installées pour servir de débarcadères.
– Véritable performance en matière de génie naval et de logistique, les « Mulberries » et leurs composantes sont, fabriqués, assemblés et testés dans le plus grand secret dans les chantiers des grands ports britanniques de Portsmouth, Bristol et Southhampton.
Opération de grande envergure à visée stratégique, « Overlord » est planifiée avec une très grande minutie, profitant de l’intoxication infligée aux Allemands grâce à « Fortitude ». « Overlord » ne concerne pas seulement le débarquement en Normandie mais englobe aussi plusieurs opérations préparatoires et parallèles.
1 – Des Opérations navales préparatoires visent à empêcher la Kriegsmarine de sortir de ses bases. La Royal Navy pose alors des mines au large du port allemand de Kiel (Opérarion « Bravado »), comme au large des bases navales ennemies de Bretagne et de la côte Atlantique (Opération « Maple »).
2 – Les Avro Lancaster du No. 617 Squadron ont pour mission de poursuivre l’intoxication en larguant des « Windows » au-dessus des bases radars allemandes de Douvres-la-Délivrande, de Haute-Normandie et de Boulogne. Les « Windows » sont de simples morceaux d’aluminium qui peuvent brouiller les ondes radars.
3 – Les Bombardiers du Bomber Command (Royal Air Force) commandé par Harris et la VIIIth US Air Force de C. Spaatz doivent bombarder les bases allemandes dans le Pas-de-Calais et dans la région de la Baie de Somme pour faire toujours croire à un débarquement dans cette région.
4 – Coopération avec la Résistance Française (FFI) dont les actions doivent permettre de désorganiser les arrières allemands et l’arrivée de renforts en Normandie ; dynamitage de ponts et de lignes de chemin de fer (Plan Vert), d’installations électriques (Plan Bleu), d’actions retardatrices contre des unités ennemies (Plan Tortue) et désorganisation de communications téléphoniques (Plan Violet).
Ces actions sont menées avec la coopération des agents du Special Executive Order (SOE) présents en France mais aussi de 530 hommes Special Air Service (SAS) placés sous le commandement britannique du Brigadier McLeod. Les SAS seront parachutés par « sticks » en Bretagne et dans le Centre de la France (Opérations « Dingson », « Samwest » et « Cooney »). Les éléments du 1er Régiment de Chasseurs Parachutistes du Colonel Jacques Faure seront aussi envoyés en France auprès des Maquis dans les semaines qui vont suivre. Les groupes Résistants français savent qu’ils doivent passer à l’action grâce aux « messages personnels » diffusés par la BBC.
Outre les célébrissimes vers du poème de Verlaine « Chanson d’automne », on en trouve d’autres tels « Il y a le feu à l’agence de voyage », « Jean a de longues moustaches » ou encore « Il fait chaud à Suez ». Ce dernier signifiant qu’il faut faire sauter des lignes de chemin de fer.
** Le débarquement naval et les opérations aéroportées doivent se dérouler selon des conditions météorologiques bien précises, ce qui impacte nécessairement sur la planification et le jour même. Les calculs et l’étude des données météorologiques sont confiées aux unités du Group Captain James Stagg, du Royal Air Force Meteoroligist Service.
Ainsi donc, le débarquement doit avoir lieu à mi-marée ou marée montante. Si le débarquement a lieu à marée basse, les GI’s et Tommys se retrouveront à découvert. Et s’il se déroule à marée haute, les chalands (LCI et LCT) risquent de heurter les tétraèdes et les « asperges de Rommel ». D’autre part, le largage des parachutistes nécessite une nuit de pleine lune pour faciliter le guidage des avions C-47.
Or, ces deux conditions ne peuvent converger au plus tôt début mai 1944 ou au début du mois de juin. Afin de parachever au mieux les préparatifs, Eisenhower décide d’abord de déclencher « Overlord » dans la nuit du 4 au 6 juin.
*** Les Opérations aéroportées son séquencées comme suit :
1 – Opérations « Boston » et « Albany » pour le largage des 82nd et 101st Airborne Divisions américaines de Mathew B. Ridgway et Maxwell D. Taylor dans les secteurs de Sainte-Mère-Eglise et Saint-Côme-du-Mont. Le plan de vol attribué aux pilotes des Carrier Squadrons (Escadrilles de transports) prévoit d’abord de passer au large du nez de Jobourg au nord-ouest du Cotentin avant d’obliquer vers l’Est au nord de Barneville-Carteret.
2 – Opération « Tonga » pour la 6th Airborne Division de Richard Gale dont les trois Brigades (2 de Parachutistes et 1 de Planeurs) seront larguées dans le centre-est du Calvados entre l’Orne et la Dives. « Tonga » comprend le plan « Deadsick », attribué à une partie de 6th Airlanding Brigade (Planeurs) et à des éléments des brigades de paras, qui prévoit la prise et la sécurisation des ponts sur l’Orne (Ranville et Bénouville). Enfin, le 9th Parachute Battalion du Lt-Col. Terence Otway reçoit la mission de s’emparer de la batterie de Merville.
« Deadsick » doit être suivi par « Mallard » qui consiste à larguer tout le reste de la 6th Airlanding durant l’après-midi du Jour-J, pendant que les Commandos et Royal Marines de la 1st Special Service Brigade de Lord Lovat doiventt effectuer leur jonction avec les Parachutistes de Gale. Le plan de vol est plus simple ; la 6th Airborne doit partir de ses bases de … pour filer tout droit vers le nord-est de Caen.
En tout, 24 000 parachutistes doivent êtres largués et acheminés en Normandie.
**** L’Armada navale rassemblée et organisée par l’Amiral Bertram Ramsay doit quitter ses ports de Bristol, Plymouth, Southampton, Portsmouth et Douvres pour se rassembler en plein centre de la Manche dans une zone surnommée « Piccadilly Circus ».
Ramsay commande à une formidable force navale de 6 339 navires manœuvrés par plus de 195 000 officiers et marins (près de 60 % britanniques), dont 1 412 navires de guerre en tous genre (cuirassés, croiseurs, destroyers, LCT lance-roquettes…) et plus de 4 500 navires de transport, en plus des dragueurs de mines chargés d’ouvrir le passage et de sous-marins chargés d’aiguiller le reste de l’armada vers les côtes.
L’Armada alliée est scindée entre la Western Task Force de l’Amiral Alan G. Kirk (Etats-Unis) chargée d’appuyer les forces américaines sur Omaha et Utah Beaches et l’Eastern Task Force du Vice-Admiral Philip Vian qui doit couvrir les débarquements anglo-canadiens sur Gold, Juno et Sword.
175 000 hommes Américains, Britanniques, Canadiens et Français (les 177 de Kieffer) doivent débarquer sur les cinq plages sous le commandement de Montgomery.
– Utah (VIIth US Corps ) : 4th Infantry Division de Barton – Débarquement entre Saint-Martin-de-Varreville et Sainte-Marie-du Mont.
* Objectifs : Établir la liaison avec les parachutistes à Sainte-Mère-Eglise et Saint-Côme-du-Mont avant d’étendre la tête de pont du VIIth Corps vers le nord en vue de prendre Cherbourg.
– Omaha (Vth US Corps) : 1st Infantry Division « Big Red One » d’Huebner, 29th Infantry Division de Gerhardt, 3 Compagnies du 2nd Rangers Battalion et du 5th Rangers Battalion de Schneider, avec l’appui de chars Sherman amphibies Duplex Drive (DD) des 741st et 743rd Tank Battalions débarqueront entre Vierville-sur-Mer et Colleville-sur-Mer. Enfin, les 3 autres compagnies du 2nd Rangers Battalion du Lt-Col. James E. Rudder doivent neutraliser la batterie de la Pointe-du-Hoc entre Grandcamp-Maisy et Vierville-sur-Mer.
* Objectifs : Sécuriser la route Isigny-sur-Mer – Bayeux, prendre Grandcamp-Maisy à l’ouest, Isigny-sur-Mer dans les jours qui suivent et rejoindre les parachutistes de la 101st dans le secteur de Carentan.
– Gold (XXXth British Corps) : 50th Division « Northumbrian » de Graham, avec l’appui de la 8th Armoured Brigade de Cracroft, du 47th Royal Marines Commando (4th Special Service Brigade) et de « funnies » de la 79th Armoured Division d’Hobart. Débarquements entre Port-en-Bessin et Arromanches – Le Hamel.
* Objectifs : Libérer Bayeux, rejoindre les Canadiens à Juno à l’est entre Le Hamel et la Rivière et neutraliser la batterie de Longues-sur-Mer (Royal Marines).
– Juno (Ist British Corps) : 3rd Canadian Division de Keller, avec l’appui de la 2nd Canadian Armoured Brigade de Wyman, des 45th et 46th Royal Marines Commandos (4th Special Service Brigade) et de « funnies » de la 79th AD ; débarquements entre La Rivière et Saint-Aubin-sur-Mer.
*Objectifs : Libérer les villes côtières, rejoindre les Britanniques venant de Gold et Sword et avancer vers l’aéroport de Carpiquet.
– Sword (Ist British Corps) : 3rd Infantry Division (Britannique) de Rennie, avec l’appui des chars amphibies DD de la 27th Armoured Brigade de Prior-Palmer, les Royal Marines de la 1st Special Service Brigade de Lovat et de « funnies » de la 79th AD ; débarquements entre Lion-sur-Mer et Ouistreham.
* Objectifs : Libérer les villes côtières, traverser l’Orne et sécuriser les ponts (1st SS Brigade) et atteindre Caen au soir du 6 (3rd Division).
[Suite]