– Peu avant l’offensive britannique, le 26 juin, le SS-Obergruppenführer Paul Hausser reçoit ses deux subordonnés, Bittrich et Harmel à son poste de commandement. A ce moment, Hausser est toujours convaincu que les ordres de Rommel de passer à la contre-attaque sont toujours en vigueur. Ces trois hommes s’apprécient et s’estiment. Hausser sait qu’il peut leur faire confiance, même si Bittrich diffère quelque peu du « fonceur » Harmel par son côté un peu plus prudent et méthodique.
Hausser explique le plan à ses deux officiers : « Nous allons progresser en direction du Nord-Ouest avec la Hohenstaufen à gauche et la Frundsberg à droite. Commencez les reconnaissances dès maintenant. »
Willi Bittrich et Heinz Harmel s’exécutent et montent chacun de leur côté à bord de petites voitures blindées amphiblies (Schwimmwagen), pour aller étudier le terrain directement, n’hésitant pas à mettre pied à terre s’il le faut. C’est une pratique très courante chez les généraux Waffen-SS, marque de l’idée du commander de l’avant. Durant les journées du 26 et 27 juin, les chefs des Hohenstaufen et Frundsberg préparent sérieusement leur attaque quand vient la surprise. Ordre est donné de conserver le silence radio et les déplacements se font exclusivement de nuit. Sauf que…
– Le 27 juin vers 07h30, O’Connor fait donner toute l’artillerie de son Corps pendant plus d’une heure contre les positions défensives allemandes. Obusiers et canons de 25 livres, 4.3, 4.5 et 5-inches Les cuirassés et croiseurs, dont les HMS « Nelson », « Ramilies » et « Rodney », basés aux larges des côtes normandes se joignent eux-aussi au pilonnage. Montgomery n’a pas lésiné sur les moyens. Plusieurs villages, dont Cheux, sont littéralement rasés.
– Hausser comprend aussitôt que les Britanniques préparent quelque chose et prévient Rommel qui fait annuler l’ordre de contre-offensive. Tout aussi prompt à la réaction, Kurt « Panzer » Meyer, le patron de la « Hitlerjugend » ordonne à ses forces de rester en position sur l’Odon.
– A 07h30, alors qu’un léger brouillard recouvre les champs, les bosquets et les vergers de l’Odon, les fantassins écossais des 44th « Lowland » et 46th « Highland » Infantry Brigades (15th Scottish Division), sonneurs de cornemuses en tête, appuyés par les chars « Churchill » de la 31st Tank Brigade, avancent derrière le barrage roulant, comme c’est la technique chez les Britanniques depuis la Grande Guerre. Sauf que les premières difficultés commencent à apparaître. Plusieurs Churchill sont endommagés par des mines autour du Mesnil-Patry. D’autre part, dans le secteur de la 46th Highland Brigade, si le 2nd Bn. The Glasgow Highlanders ne rencontre qu’une légère résistance, le 9th Bn. The Cameronians tombe en plein sur des points fortifiés de la « Hitlerjugend » à Hauteur du Haut-du-Bosq. Les combats font alors rage pendant près de deux heures sans que les Ecossais ne parviennent à avancer notablement. L’arrivée des Churchill n’y fait rien.
– La 44th Brigade d’H. Money rencontre les mêmes problèmes ; d’abord la résistance allemande est le fait de quelques fantassins et mitrailleurs mais elle vient rapidement à se durcir. Entre 8h30 et 9h30, ses deux bataillons de tête (8th Bn. Royal Scots et 6th. Bn. Royal Scots Fusiliers) atteignent enfin leurs objectifs initiaux à Saint-Manvieu et La Gaule tenus par le SS-Panzer-Grenadier-Regiment 26 de Mohnke. Celui-ci reçoit assez vite l’appui d’éléments du SS-Panzer-Pionier-Bataillon 12. Après un violent combat au corps-à-corps contre les jeunes Waffen-SS, les deux villages sont finalement capturés, même si les Ecossais doivent y nettoyer plusieurs points de résistance allemands.
Toujours prompt au réflexe, Kurt Meyer rassemble alors plusieurs Panzer et fantassins, afin de lancer une contre-attaque avec des éléments de la 21. PzDiv pour reprendre Saint-Manvieu. La contre-attaque est lancée le jour même. Si elle bouscule brutalement des Highlanders, McMillan riposte immédiatement en faisant donner son artillerie de campagne qui arrête net l’attaque des Waffen-SS.
– A 12h50, à Cheux, un Squadron (Escadron) du 2nd Northamptonshire Yeomanry (le régiment reconnaissance de la 11th Arm.Div) reçoit l’ordre d’avancer vers l’Odon afin de trouver un point de passage pour le reste de la division de Roberts. Sauf qu’après avoir dû éviter les champs de mines, le Squadron a du mal à se dégager des rues bloquées par des débris de bâtiments, sans compter les d’audacieux petits groupes de « casseurs de chars » SS qui attaquent les chars « Cromwell » au Panzerfaust ou au Panzerschreck. A 14h00, le Squadron réussit à progresser mais à 14h30, il est engagé sur une crête au sud de Cheux par 20 Panzer IV du SS-Panzer-Regiment 12 (SS-Standartenführer Max Wünsche) et par des Tiger de la 3 Kompanie/schwere-Panzer-Abteilung 101 (SS-Sturmbanführer Haano Rasch). Le reste du 2d North.Yeom arrive en renfort mais la résistance déterminée des Allemands empêche les Britanniques d’avancer plus loin. A 18h00, McMillan fait donner la 227th Highland Brigade de MacIntosh-Walker dans la bataille en soutien du reste de la 15th Scottish. Deux compagnies du 2nd Gordon Highlanders font quelques progrès et accrochent les approches nord-est de Colleville sur le coup de 21h00 mais leur avance est rapidement stoppée par plusieurs contre-attaques allemandes et les deux compagnies se font même encerclées. Après un combat confus, l’une d’entre elles réussit à percer l’anneau allemand et rejoint le reste du 2nd Gordon High.
– Au vu de la tournure des évènements, Rommel demande à Hausser toute l’assistance possible du II. SS-PzK mais pensant que l’offensive britannique a été définitivement contenue, il demande aussi à ce que le PzK reprennent ses préparatifs en vue de reprendre Bayeux.
– Epsom reprend le lendemain à 04h45 du matin avec le 10th Bn. Highland Light Infantry (227th Highland Brigade) qui tente de franchir l’Odon à Gavrus avec l’aide de chars « Churchill ». Mais le Battalion tombe immédiatement sur une féroce résistance des « Hitlerjugend » et malgré un important soutien d’artillerie, se trouve incapable d’avancer. Des deux côtés, les pertes en hommes s’accumulent. A 07h30, le 2nd Bn. Argyll and Sutherland Highlanders (227th Highland Brigade), appuyé par les M4 Sherman du 23rd Hussars (11th Arm.Div) lance une attaque pour s’emparer du hameau du Tourmauville permettant de franchir Odon, au nord de Baron-sur-Odon. Ecossais et tankistes réussissent à aborder Colleville avec facilité mais ils reçoivent un violent tir de barrage de canons FlaK de 88 mm du SS-Flak-Abteilung 12. Highlanders et Hussars relancent leur assaut et en dépit des pertes, réussissent à dégager Colleville. L’obstacle enfoncé, les Arg.&.Sutherl s’emparent du pont de Tourmauville vers 17h00 et parviennent à établir une tête de pont sur la rive droite de l’Odon. Les Highlanders se voient renforcés vers 19h00 par deux Squadrons du 23rd Hussars et une compagnie du 8th Bn. The Rifle Brigade (infanterie portée de la 11th Arm.Div).
– De son côté, Paul Hausser décide de réagir en faisant donner les deux divisions de Panzer-SS contre les Écossais. Recrutés en Allemagne et en Autriche, les jeunes Waffen-SS des « Hohenstaufen » (20 100 soldats) et « Frundsberg » (17 000 hommes) sont pressés d’en découdre avec des « amateurs », a priori bien moins redoutables que le rustique et tenace « Ivan ». Mais gros problème et il est de taille, il leur manque une grande partie de la matériel antichar, ce qui va les forcer à devoir utiliser leurs chars PzKw IV et Panther à cet emploi, ce
– Le reste de la 15th Scottish (44th et 46th Brigades) se positionne autour de Cheux et Saint-Manvieu en attendant d’être relevé par la 43rd « Wessex » de Thomas. Mais dans les rangs britanniques, une certaine confusion règne. Ainsi, l’un des bataillons de tête de la Wessex, avançant aux abords de Cheux où il doit prendre la place d’un bataillon Ecossais, trouve la place occupée par des Waffen-SS du SS-PzGren-Regt.25 ! Un furieux combat s’engage alors, lorsque six chars Panther du III/Panzer-Regiment 3 (2. PzDiv) arrivent en renfort et force les Britanniques à évacuer la place. Les six chars mènent alors un assaut qui permet de réoccuper les abords de Cheux, tout en détruisant plusieurs canons antichars que leurs servants ont à peine le temps de mettre en batterie.
– Cependant, l’assaut de du PzRegt.3 est arrêté par une succession d’engagements localisés avec les Britanniques. Durant le reste de la matinée et l’après-midi, les Highlanders, comme les 4th et 29th Armoured Brigades (la seconde commandée par Harvey, appartient à la 11th Arm.Div) s’emploient élargir le saillant au nord de l’Odon et de sécuriser les arrières des Arg.&.Suther. Pendant la soirée, les hommes de la 159th Infantry Brigade de Churcher sont acheminés par camion à travers le « Couloir des Ecossais » (telle est nommée l’avancée britannique dans la Vallée de l’Odon), descendent de leurs véhicules à Tourville et franchissent l’Odon à pied pour renforcer la tête de pont. Pendant ce temps, la 21.PzD est renforcée du Kampgruppe Frey (SS-Standartenführer Albert Frey), formé par ponctions d’éléments de la « Leibstandarte Adolf Hitler » et « corseté » par le SS-Panzergrenadier-Regiment.1 « LSAH » (que commande Frey).
– Sauf que le même jour, alors qu’il tient une conférence avec Hausser pour décider d’une possible contre-attaque, le Generalobert Friedrich Dollmann est victime d’un infarctus et meurt sur le coup. Alors qu’il est en conférence avec Hitler et von Rundstedt, Rommel est informé de la situation et décide de placer Hausser à la tête de la 7. Armee à 15h00. Notons que c’est la toute première fois qu’un officier supérieur de la Waffen-SS prend le commandement d’une grande formation de la Heer. Mais comme le dit bien Jean-Luc Leleu, cela ne semble pas avoir affecté les relations « professionnelles » entre commandants d’unités des deux Armes. Au contraire, malgré les difficultés, la coopération s’est effectuée de façon tout à fait ordinaire. Du coup, quelques jours plus tard, Hausser quittera le secteur anglo-canadien (attribué à von Schweppenburg) pour prendre en charge les forces allemandes faisant face aux Américains. Enfin, le commandement du II.SS-PzK reviendra à Willi Bittrich, lui-même étant remplacé à la tête de la « Hohenstaufen » par Thomas « Zigaren » Müller.
– Le même jour, à 05h30, plusieurs éléments de la 15th Scottish lance un assaut appuyé par des Churchill pour emporter le village de Grainville-sur-Odon. Après un pilonnage et un intense combat de rue, les Ecossais finissent par sécuriser le village sur le coup de 13h00. La « Hitlerjugend » monte alors plusieurs contre-attaques mais les Ecossais les repoussent l’une après-l’autre. Pendant ce temps, Edgar Feuchtinger (commandant de la 21.PzD) et Albert Frey se mettent d’accord pour réduire le flanc est du saillant britannique par une attaque en tenaille, lancée à partir de la rive nord de l’Odon. Elle doit être menée à l’Est par les Panzergrenadiere de Frey, appuyés par des Panzer IV du Panzer-Regiment.22 de l’Oberst Hermann von Oppeln-Bronikowski. Du côté ouest, c’est le Kampfgruppe Weidiger, rameuté du sud de Rauray, qui doit mettre à mal l’autre flanc du saillant britannique, avec l’aide de Panther de la Hitlerjugend. A 06h00, l’attaque démarre brutalement et réussit à atteindre les villages de Mouen et de Tourville mais la 46th Lowland Brigade de Coville, appuyée par plusieurs Sherman et Firefly de la 11th Armoured Brigade et des canons antichars du 102nd Anti-Tank Regiment, contre-attaque vigoureusement et empêche les Allemands de passer.
– Presque au même moment, sur le flanc ouest du saillant, Weidiger lance ses Panzergrenadiere SS à l’assaut pour reprendre Bretteville, Grainville-sur-Odon et en dernier lieu, Mondrainville. Même scénario que sur le flanc est, les Waffen-SS attaquent furieusement, mais se font durement repoussés par les Lowlanders de la 44th Brigade, puissamment appuyés par l’artillerie divisionnaire, qui s’accrochent désespérément à leurs trous. MacMillan ordonne à sa division de ne pas lâcher le terrain durement conquis, voire de le reprendre si nécessaire. Résultat, malgré leurs lourdes pertes, les Ecossais récupèrent ce qu’ils perdent durant la journée et bloquent le KG Weidiger à près de 970 m du point de jonction prévu avec le KG Frey.
– Au sud de l’Odon, à 09h00, les Arg.&.Suther. de la 227th Brigade s’élancent de leur tête de pont en vue de capturer le point au nord du village de Gavrus. Ils doivent combattre durement contre des éléments du SS-PzGren-Regt.26 pour enlever Gavrus et le pont au cours de l’après-midi. Dans le même temps, Roberts ordonne au 23rd Hussars de s’emparer de la Cote 112, qui offre un très bon observatoire sur les faubourgs occidentaux de Caen. Malgré le mordant des Waffen-SS, les Britanniques réussissent à déloger les défenseurs du versant nord de la cote et à la rejeté derrière la Crête.
– Sauf qu’en voulant se lancer sur le versant sud, les fantassins du 1st Hereford et les Hussars sont pris sous un violent tir d’artillerie et même de lance-roquettes Nebelwerfer. Incapables d’avancer davantage, ils s’enterrent en haut de la Cote 112. Comprenant que le versant sud de la Cote 112 ne doit absolument pas tomber Kurt Meyer expédie plusieurs Kompanien de Panzer et des fantassins du SS-PzGren-Regt.25 pour rejeter les Anglais du versant nord. Au prix de violents combats au corps-à-corps et de duels de chars, les Anglais empêchent les HJ de forcer le passage. A 15h00, le 3rd Royal Tank Regiment (seul élément de la 11th Arm.Div ayant l’expérience du feu) se place au somment de la Cote 112 et relève le 23rd Hussars complètement épuisé. Là encore, Allemands et Britanniques préfèrent s’enterrer et renforcer leurs positions. Le 23rd Hussars ne laisse pas moins de 40 chars détruits ou endommagés sur les deux versants de la Cote 112. De son côté, Roberts fulmine, il ne peut exploiter la prise de la Cote 112 car O’Connor lui a ordonné de mettre son infanterie (soit la 159th Brigade) aux ordres de la 15th Scottish Division, ce qui oblige ses deux brigades à combattre de manière séparée.
– Le 29 juin, O’Connor est informé via les reconnaissances aériennes que le II. SS-PzK reçoit d’importants renforts. Le chef du VIIIth Corps soupçonne alors les Allemands de préparer une importante contre-attaque. Savant encore son flanc droit vulnérable, O’Connor demande le report des attaques des Ist et XXXth Corps et place le sien en position défensive. De son côté, Miles Dempsey en réfère au service de décryptage ULTRA qui l’informe d’un important trafic radio allemand annonçant l’imminence d’une prochaine contre-attaque. Les Britanniques repèrent notamment un important mouvement de ravitaillement à destination des divisions des divisions de Hausser, mouvement localisé dans le triangle Evrecy – Noyers-Bocage – Villers-Bocage. Le matin et au début d’après-midi du 29 donc, la RAF Group N°83 lâche ses meutes de chasseurs bombardiers vers la zone indiquée. Les Hawker Typhoon et autre appareils d’attaque au sol matraquent les mouvements allemands. La RAF revendique 200 véhicules ennemis détruits.
– Revenons-en maintenant aux opérations terrestres. C’est le même jour que la 43rd « Wessex » Division du Maj.Gen Ivor Thomas entre en scène. A 8h00 du matin, la 214th Brigade (H. Essame) s’élança à l’assaut du village de Mouen. Ses fantassins ne disposent pas de soutien blindé mais d’un puissant soutien d’artillerie de campagne avec les 29th, 112th et 179th Field Regiments, ainsi qu’une partie des bouches à feu du VIIIth Corps. Avançant derrière un tir de barrage, le 1st Bn. Worcestershire chasse les Panzergrenadiere de la « Leibstandarte » de Mouen à 11h00. Immédiatement, le 7st Bn. Somerset Light Infantry prend le relais des Worcesters et va s’enterrer le long de la route Caen – Villers-Bocage. De son côté, la 129th Brigade (G.H.L. Luce) sécurise les bois et les vergers autour de Tourville-sur-Odon avant de franchir l’Odon au nord de Baron et de nettoyer la rive sud du cours d’eau.
– Du côté de la 15th Scottish, les évènements ne tournent pas à l’avantage des Ecossais. En effet, la 44th Lowland Brigade relance son assaut sur l’Odon pour tenter de faire la jonction avec les unités tenant les ponts de Gavrus mais l’opération tourne court. Dans le même temps, les anciens d’Afrique du Nord du 44th Bn. Royal Tank Regiment (4th Armoured Brigade) échouent à s’emparer de la Cote 113 au nord d’Evrecy, après avoir s’être fait repoussé par des éléments de la 10.SS-PzD « Frundsberg », laissant 6 Churchill sur le terrain.
– Tentant de renforcer les positions de sa division à l’ouest de la Cote 112, Roberts expédie le Fife and Forfar Yeomanry (29th Armoured) contre Esquay-Notre-Dame. Malheureusement, l’assaut butte durement contre les éléments de la Frundsberg concentré dans le secteur. Toutefois, seul succès notable pour la 11th Arm.Div, un attaque combinée chars-fantassins du groupement 3rd RTR – 8th Bn. Rifle Brigade, réussit à chasser les allemands accrochés au versant sud de la Cote 112 malgré le mordant des forces allemandes. Malgré le retard considérable qu’a pris son offensive, Montgomery jubile, ses troupes tiennent la Cote 112 mais Hausser ne va pas lui laisser le temps de savourer le succès. Enfin, la 159th Brigade de Churcher combat durement pour s’emparer de Baron. Elle réussit mais ne peut poursuivre plus à l’est, car toute tentative d’avancée est systématiquement contrecarrée par les tirs de barrage du II. SS-PzK.
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