Après la très dure Bataille des Haies, Omar N. Bradley doit se consacrer à l’assaut sur Saint-Lô. Celui-ci doit se développer sur deux axes de part et d’autre de la vire. 6 divisions (2nd – détachée du Vth Corps, 9tth, 29th, 30th, 35th Infantry-Divisions et 3rd Armored Divisions), 5 Bataillons de Chars, autant de Tank Destroyers Battalions et 2 Cavalry Groups (102nd et 113th) sont mobilisés, soit environ 120 000 hommes. L’aile gauche du VIIth Corps de Collins doit attaquer par le nord-ouest, tandis que le XIXth Corps de Charles H. Corlett est en charge des axes nord et nord-est, des deux côtés de la Vire.
Pour Omar N. Bradley, la prise de Saint-Lô signifie en finir avec la « Bataille des Haies » et de contrôler les routes menant à Vire au sud-est et à Coutances au sud-ouest. En somme, la Ist Army bénéficierait d’un véritable tremplin qui permettrait de manœuvrer dans un terrain plus favorable et qui placerait la 7. Armee allemande dans une position plus difficile.
– Pour la première phase de l’assaut, l’effort principal du XIXth doit avoir être porté par la 30th Infantry-Division « Old Hickory » du Major.General Leland S. Hobbs. Celle-ci (appuyée par le 113th Cavalry Group) doit franchir le canal Vire-Taute et, s’emparer de Saint-Jean-de-Daye, sur la rive gauche de la Vire, clé de la défense allemande sur la route de Saint-Lô. Pendant ce temps, la 29th ID « Blue and Gray » de Charles H. Gehrardt doit nettoyer la rive gauche de la Vire avant d’attaquer Saint-Lô. De son côté, la 35th ID « Santa Fe » de Paul W. Baade doit intervenir durant la seconde partie de l’offensive. Enfin, la 3rd Armored Division de Leroy H. Watson se tient en réserve à Isigny, avant de lâcher l’un de ses Combat Command contre Saint-Lô.
– Les forces allemandes qui défendent Saint-Lô constituent la majorité des effectifs de la 7. Armee. Conscient que la préfecture de la Manche représente un important carrefour routier, Paul Hausser y a massé des éléments du LXXXIV. AK de von Choltitz (rive gauche de la Vire) et du II. Fallschirm-Korps du General der Fallschirmtruppe Eugen Meindl qui tient le front de la rive droite (est) de la Vire jusqu’à Caumont l’Eventé. Les éléments des 266, 275 Infanterie-Divisionen, 17. SS-PzGren « Götz von Berlichingen » et 2. SS-PzDiv « Das Reich » sont intégrés au LXXXIV. AK, pendant que Meindl défend l’est de -Lô avec la 3. Fallschirm-Jäger-Division de Richard Schimpf, les restes de la 352. Infanterie-Division de Kraiss, ainsi que quelques éléments survivants de la 91. Luftlande-Division de l’Oberst König. Enfin, une unité d’artillerie motoréisée, la 30. Schnelle-Brigade se tient prêt à intervenir localement si nécessaire.
– L’attaque démarre le 7 juillet dans le brouillard. A 3h30, les neuf bataillons d’Artillerie du XIXth Corps (Brigadier-General George D. Shea) déclenche son premier dir de barrage d’environ 30 minutes. A 4h15, l’artillerie de la 30th Division, le 92nd Chemical Mortar Battalion et l’artillerie de Corps matraquent chaque point de la ligne de front suspecté d’habriter une position ennemie. Ce tir de barrage permet aux fantassins du 117th de progresser d’environ 400 m dans des champs à découvert, jusqu’à la haie bordant de la Vire.
– Placé en fer de lance, le 2/117th (Lt-Col. Arthur H. Fuller) franchit la Vire, avec l’aide d’éléments du 105th Engineer Combat Battalion. La manœuvre se déroule comme prévu et les Allemands n’offrent qu’une résistance lâche. Toujours appuyés par l’artillerie divisionnaire et les mortiers de 4,2 pouces du 92nd CMB, le 2/177th de Fuller (F et G Companys) franchit la Vire et s’établit solidement dans une tête de pont. Armés de Bazookas et de fusils M1 Garand lance-grenade, les hommes de la G Coy saisissent le village de Saint-Fromond après un violent combat rapproché contre des Waffen-SS. Quoqu’il en soit, un premier pont (bien que partiellement détruit) est aux mains de la 30th Division. D’autre part, à 08h00 la E Coy/117th qui a aussi franchit la Vire, bifurque vers l’ouest et accroche la grand-route Saint-Lô – Perriers. La F Coy fait de même, sauf qu’elle s’aventure trop loin et se retrouve prise à partie avec d’autres Waffen-SS. Elle se sort de se mauvais pas grâce à l’apport de quelques renforts qui réduisent une MG au silence.
– Pendant ce temps, à Saint-Fromond, malgré quelques tirs d’artillerie provenant de la « G.v.B », le 247th Combat Engineer Battalion s’active pour remettre le Pont en état, pendant que la 503rd Light Pontoon Company (503e Compagnie Légère de Pontoniers) s’emploie à monter un pont léger pour les fantassins.
Simultanément, le 3/117th franchit la Vire à son tour à 1,4 km à l’est de Saint-Jean-de-Daye et se dirige vers la Cote 30, pendant que le 1st Battalion avance vers le sud-ouest le long de l’Aire. Grâce à l’aide de deux compagnies du 743rd Tank Battalion les hommes du Col. Kelly s’emparent du secteur de la Cote 30.
– Le 120th Infantry du Colonel Birks démarre sont assaut à 13h45 pour franchir le Canal Vire-Taute. Sauf que les 900 Waffen-SS qui occupent un plateau au-dessus du cours d’eau peuvent surveiller les mouvements américains. Ainsi, les 1 et 2/120th se heurtent à une violente résistance à l’approche de la route Pont-Hébert – Carentan. Bataillant durement, les hommes du Colonel Birks réussissent néanmoins à établir une tête de pont sur la rive gauche du Canal Rive-Taute et se dirigent vers Pont-Hébert. Tournant les défenses ennemies, les deux Bataillons du 120th progressent au sud de la route de Pont-Hébert et dépassent Saint-Jean-de-Daye.
Hobbs ordonne alors aux 6 Bataillons d’assaut de maintenir pousser leur avantage en avançant encore, tout en maintenant le contact. Malheureusement, arrivés sur la route de Saint-Fromond-Eglise, les 117th et 120th sont bloqués par des tirs d’artillerie ennemie provenant du secteur du Dézert. Le Brigadier.General Shea fait immédiatement contrebattre l’artillerie ennemie, pendant que des P-47 Thunderbolt, viennent arrosés les canons allemands. Dangereusement exposé à des tirs de mortiers et de 88, le 2/117thdoit s’enterrer vers 16h00. Le 1/117th tente de combler la brèche entre les 117th et 119th mais son initiative est encore mise à mal par les FlaK de 88 mm. Chargé de protéger le flanc gauche de l’assaut de la 30th, le 2/119th échoue à prendre Saint-Fromond-Eglise pour les mêmes raisons que les deux autres régiments. Toutefois, il faut noter que l’avance enregistrée par la 30th Division reste la plus satisfaisante que la Ist Army peut se prévaloir depuis le 3 juillet. Cela incite Bradley à introduire la 3rd Division de Watson et le 113th Cavalry Group dans l’opération afin, pense-t-il, d’emporter la décision. Watson reçoit alors l’ordre de faire franchir la Vire et l’Aire à sa division dans la nuit du 7-8 juillet pour démarrer son avance vers Saint-Jean-de-Daye.
– Pour mieux préparer l’avance de la 3rd Armored Division, Hobbs donne l’ordre au Colonel Kelly de relancer son 117th Infantry à l’assaut et de l’informer de l’état de son avancée. Kelly prévient alors son chef que le 2/117th de Fuller qui combattait depuis l’aube du 7 juillet, avait besoin de l’aide du 1/117th (Lt-Col. Robert E. Frankland) et le 3/117th n’avait pas réussi à établir le contact avec le 120th. Finalement, les hommes des 117th et 120th réussissent à établir le contact pendant la soirée. A 23h30, Hobbs réorganise le dispositif de sa division afin de repartir à l’assaut le lendemain. De son côté, le Lieutenant-General Corlett insiste auprès du chef de la 30th Division que la pression doit être maintenue sur les positions allemandes.
– Le 113th Cavalry Group du Colonel William S. Biddle (automitrailleuses M8 Greyhound et chars M5 Stuat) reçoit la mission plus difficile de manoeuvrer sur le flanc droit (nord-ouest) de la 30th Division pour sectionner les positions allemandes entre la Taute et le Canal Vire-Taute (Graignes – Port-les-Planques), défendues par l’Ost-Bataillon 639 (Russes et Polonais) et des éléments du SS-Panzergrenadier-Regiment 38. Le 113th se déploie à 20h30 et démarre son assaut à 2h00 du matin (8 juillet). Après avoir franchi le Canal Vire-Taute, les Escadrond du 113th Cav.Group saisissent vers les villages de Goucherie et du Mesnil-Veneron mais poursuivant vers le sud, ils reçoivent de violents tirs de barrages de PaK et de MG, les forçant à se replier sur Goucherie. Les GI’s qui se dispesent ne peuvent aider les blindés. Le Colonel Biddle doit se résoudre à former des positions dédensives.
– La 3rd Armored Division s’installe dans la tête de pont entre l’Aire et la Viret pendant la nuit du 7-8 juillet. Watson a scindé sa Grande Unité en trois Combat Command (A, B et C), chacune composée d’un Armored Battalion (Bataillon de Chars), d’un Armored Infantry Battalion (Infanterie mécanisée) et d’un peloton de soldats du Génie. Et chaque CC est scindé en 3 Task Forces (X, Y et Z). En raison de la congestion du trafic et du silence radio imposé, la Task Force X connaît le plus grand mal à se déployer sur ses positions de départ. Et pour ne rien arranger quant à l’effet de surprise voulu, le 83rd Reconnaissance Battalion (Coy D) se fait sévèrement accroché par une contre-attaque allemande alors qu’il effectue une reconnaissance nocturne.
– Le Combat Command B (Brig.Gen. John J. Bohn) de la 3rd Armored Division entre anction le 8 juillet à 6h42. Initialement, la Division devait emprunter les routes départementales au sud-oues de Saint-Fromond-l’Eglise mais étant donné que les carrefours n’étaient pas tous sécurisés par la 30th Division, Leroy H. Watson décide alors de passer par ldes routes secondaires et de progresser champ par champ. Une petite contre-attaque menée par le Füsilier-Bataillon 275 (Kampfgruppe Heintz) et quelques PzkW IV de la « Das Reich » est repoussée sans difficulté pour un char de perdu. Sauf que la progression de Bohn se fait vite assez lente mais le CCB réussit à progresser vers le sud, le long de la route Saint-Fromond-Eglise – Bordigny – la Bernardrie vers les Hauts-Vents, hameau bien défendu par le Kampfgruppe-Heintz (Oberst Heintz – formé à partir d’éléments de la 275. ID de Schmidt). Le 119th Infantry d’Ednie emboîte le pas au CCB. Chars et fantassins doivent faire face à des tirs de 88 mm, de mortiers et de mitrailleuses. Finalement, la profression s’arrête vers 18h00 entre le nord de La Bernarderie et Cavigny.
– Les progès sont meilleurs sur l’aile droite de la 30th Division ; les 117th et 120th Infantry rencontrent une faible opposition et opèrent enfin leur jonction aux Osmonds après une avance de près de 3 km. Sauf que Hobbs fait immédiatement remarquer à Watson que les Sherman de la 3rd Armored Division sont coupés des fantassins, ce qui rend les seconds trop vulnérables. Afin de rendre la coordination fantassins-blindés plus efficace, Corlett place le CCB de Bohn sous le commandement direct de Hobbs.
Pour renforcer son aile droite, Corlett place aussi le 113th Cav.Group sous le commandement du Combat Command A. Il faut dire que le chef du XIXth Corps a été mis au courant d’une forte concentration de Panzer du la SS-Panzer-Regiment 2 « Das Reich » dans le secteur du Hommet-d’Arthenay.
– Le flanc droit de son XIXth Corps donne des sueurs froides à Corlett du fait que le 113th Cav.Group est toujours bloqué. Pour débloquer la situation, le 9 juillet, le 3/120th Infantry tente de prendre le plateau dominant Le Dézert. Un Kampfgruppe de Grenadiers et de 3 Panzer IV de la « Das Reich » contre-attaque sur le flanc du 120th. Mais il se fait arrêté net par les Howitzer 105 mm de l’artillerie divisionnaire et par une compagnie du 743rd TB. Le 120th Infantry tente alors de s’emparer de la Cote 32.
– Malheureusement, en voulant relancer son avance, la compagnie 743rd TB rattachée au 120th Infantry tombe dans une embuscade montée par les éléments de la « Das Reich ». En quinze minutes, une bonne dizaine de Sherman est perdue, dont des Dozers (chars bulldozer conçu pour franchir les haies) et 123 hommes sont faits prisonniers. La perte des dix engins provoque un début de panique dans les rangs de la 30th Division les chefs de Bataillons du 120th doivent s’employer à maintenir la cohésion dans leurs rangs, tout en devant retraiter de 300 mètres. L’un d’entre eux est même blessé durant les combats. Faisant chauffer ses tubes de 105 et 155 mm, l’artillerie américaine vient encore sauver la situation, en dépit du temps couvert. Le 230th Field Artillery Battalion (obusiers de 155 mm) a déjà tiré pas moins de 3 280 obus depuis le débuat de l’opération. L’artillerie de la Das Reich n’est pas en reste non plus puisqu’elle riposte à son adversaire en pilonnant les positions du 120th Infantry. Le renseignement US estime même que quatre Artillerie-Abteilungen sont déployés rien que pour matraquer le seul régiment du Colonel Briks.
– Et comme si cela ne suffisait pas, les quelques reconnaissances aériennes et les patrouilles du CCB indiquent à Hobbs qu’il y a tout à parier que la « Das Reich » tente une action dans le secteur. Les éléments de la « Das Reich » lancent aussi une contre-attaque contre le 3/117th (Lt-Col. Samuel McDowell) qui doit se replier. Enfin une autre mésaventure arrive au 117th Infantry. Alors qu’il tente d’accrocher la route de Pont-Hébert, il subit les tirs amis de la TF Y/CCB, qui croit alors être tombé sur le flanc d’une unité allemande.
– La seule bonne nouvelle de la journée ; la TF X/CCB, en progressant par des routes étroites, réussit à à atteindre le sud de la grand-route Le Dézert – Pont-Hébert et se trouve capable de pousser vers Belle-Lande. Mais contre l’avis de ses chefs de Task Forces, le Brig.Gen. Bohn préfère arrêter là sa progression car ses chars et fantassins portés se retrouve coupés des éléments du 120th Infantry. Sauf qu’en raison du manque de coordination, la TF Z a quant à elle atteint Belle-Lande. Selon Martin Blumenson, la déception des commandants des Task Forces était justifiée car il semble que le CCB n’avait pas d’opposition sérieuse devant lui. Bohn a donc manqué une occastion de forcerla décision d’une partie de la bataille.
– Cependant, en dépit des difficultés, la situation de la 30th Division a de quoi faire envier celles du VIIIth Corps. En effet, si sa progression subit quelques ratés, elle tient solidement ses positions conquises, ce qui conduit Corlett à introduire dès que possible sa troisième grande unité, la 35th Infantry Division, pour un assaut de plus grande échelle.
– Le soir du 9 juillet, la 9th Infantry Division d’Eddy vient prendre position sur le flanc droit (ouest) de la 30th. Son objectif ; avancer vers Hauts-Vents le 10 juillet, en coopération avec le 30th Division et le CCB, puis franchir la vire à Pont-Hébert. Eddy reçoit en outre le Combat Command A et le 113th Cavalry Group de Biddle sous son commandement direct. Eddy promet à Hobbs qui sa division améliorera la situation en élargissant la tête de pont.
– A 06h00, le CCB (commandé alors par le Col. Dorrance S. Roydson) relance son assaut vers Hauts-Vents à partir du sud-ouest de la Cote 91, avec la TF X qui franchit les positions tenues par la TF Y. Les averses intermittentes empêchent la IXth Air Force de déployer l’appui aérien nécessaire. La TF X se retrouve bientôt sous les tirs des FlaK 88. Heureusement, l’artillerie de la 30th Division (Brig.Gen. Raymond S. McLain) fournit l’appui nécessaire au CCB, lui ouvrant un couloir de 650 mètres en aval de la Cote 91. Mais dès lors que la progression, les Grenadiere du KG Heintz et les Waffen-SS arrosent les GI’s d’un tir nourri d’armes légères et de canons antichars. Les choses ne vont pas d’un meilleur train dans le secteur de la TF Z, en avant des positions 119th Infantry. En effet, la TF Z est bloquée par des tirs provenant de Belle-Lande, l’hésitation de Bohn ayant permis aux Allemands de renforcer cette position. En outre, les Sherman et fantassins portés ne peuvent recevoir l’aide efficace du 3/119th car celui-ci manque de munitions et son approvisionnement peine à arriver du fait de la mauvaise qualité des petites routes. Une conférence se tient alors entre Watson, Ednie et Roydson et les trois officiers conviennent que les unités mécanisées doivent privilégier la prise des Hauts-Vents, pendant que le Bataillon du 119th Infantry s’occupera de Belle-Lande. Profitant de l’arrivée sur la ligne de front de la 35tthInfantry Division de Baade, Hobbs décide d’accroître l’effort du 119th et ordonne au Col. Ednie d’expédier le 3rd Battalion contre le hameau de La Foutelaie, sur la crête sud Hauts-Vents – Cote 91, afin de percer les lignes ennemies et de « souder » l’ensemble des unités de la 30th Division. Pendant ce temps, les 1st et 2nd Battalion doivent progresser le long de la Vire et prendre La Bessinière, à l’est de La Foutelaie.
– Malheureusement à l’ouest de Belle-Lande, le KG Heintz devance Hobbs et lance une contre-attaque contre le 3rd Battalion qui se retrouve pris dans un violent combat rapproché. L’arrivée de la E Coy/32nd Armored Regiment n’y change rien. Ednie doit alors demander l’appui de l’artillerie divisionnaire et fait avancer ses fantassins derrière le barrage roulant mais les Grenadiere mettent encore en échec l’effort du 119th.
– La bonne nouvelle de la journée du 10 juillet vient du 120th Infantry. Repris en main par le Col. Birks, le regiment réussit une belle progression de 800 mètres environ et s’empare du Rocher. C’est à ce moment que la 9th Infantry Division entre dans la danse.
2 – L’ATTAQUE DE LA 9th DIVISION
– Celle-ci démarre le 10 juillet à partir du Canal Vire-Taute, en direction du Dézert. Le 60th Infantry (Col. Frederick J. de Rohan) démarre sont assaut à l’ouest de Goucherie, dans la « péninsule » de Graignes et mène à bien sa mission de dégager la zone nord du Canal Vire-Taute.
Sauf que la résistance allemande se fait beaucoup plus dure dans le secteur de Tribehou tenu par des éléments de la « Das Reich ». Le 47th Infantry du Col. George W. Smythe se heurte à un mur de feu à l’ouest de Charlemenerie mais réussit à investir le Bois du Hommet, un autre point d’importance. Ce sont les « Fighting Falcons » du 39th Infantry du Col. Harry « Paddy » Flint qui connaît le plus de difficultés. Devant avance de haie en haie, il ne se trouve qu’au Dézert le soir du 10. Conséquence, il y a un trou de près de 1 km entre le 47th et le 39th. L’échec du 39th à s’emparer de ses objectifs expose dangereusement l’aile droite de la 30th Division, forçant Hobbs à rééchelonner son dispositif en toute urgence. Le patron de la « Old Hickory » se penche alors sur la situation sa division. Celle-ci se concentre dans un saillant (avec la Vire comme base de départ) qui ne peut s’approfondir et s’élargir en raison de la forte résistance ennemie. Mais Corlett ordonne à Hobbs de continuer d’exercer sa pression mais au vu des mouvements de Panzer, il accepte de placer le CCB en retrait. En pour cause, le renseignement apprend à Corlett que le Grenadier-Regiment 902 de l’Oberst Welsch (Panzer-Lehr) est arrivé face aux positions de la « Old Hickory », ce qui indique que les Allemands s’apprêtent à passer à l’action…
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