10 – LA « OLD HICKORY » PIÉTINE… MAIS PERCE
– Malchanceuse le 11 juillet, la 30th Division n’est pas plus heureuse le 13. Elle fait face aux excellentes positions d’artillerie allemande situées en amont de la Terrette et qui bloquent toute tentative d’avancée de la division. Hobbs doit impérativement tenter quelque chose. Il doronne donc au 117th Infantry de couvrir le flanc gauche de la division, pendant que le 119th Infantry s’empare définitivement de Pont-Hébert, pendant que le CCB fasse de même à Hauts-Vents.
– Le premier assaut a lieu à 11h00 avec les 117th et 119th Infantry mais il est repoussé au mortier et à la mitrailleuse avec des pertes. Hobbs relance son attaque à 15h00 et le 119th Infantry emporte une bonne centaine de mètres et atteignant la crête au-dessus de la Vire pour s’y faire malmené par le Panzergrenadier-Regiment 902 de Welsch. A la fin de la journée, les éléments de la Panzer-Lehr et de la « Das Reich » tiennent toujours les rives de la Terrette. L’artillerie des deux camps n’est pas en reste et rivalise de contrebatterie. Ainsi, la « Old Hickory » effectue 28 tirs en une seule journée, tout en coopérant avec l’artillerie divisionnaire de la 35th Division. Néanmoins, durant ces quelques jours Hobbs doit déplorer la perte de 961 hommes pour de très maigres gains. Le 14 juillet, le patron de la « Old Hickory » relance néanmoins ses régiments qui repoussent l’ennemi jusqu’à Pont-Hébert, pendant que la 9th Division réussit à dégager les rives de la Terrette au sud du Hommet-d’Arthenay et à opérer la jonction avec le 117th Infantry de Kelly. Ce succès permet à Hobbs de coordonner un plus grand assaut sur l’ouest de la Vire.
Bonne nouvelle toutefois, le CC B de la 3rd Armored réussit à dégager définitivement Hauts-Vents.
– Le nouvel objectif de Hobbs est l’intersection entre la route Saint-Lô – Periers et la route nord-sud le long de la crête de Hauts-Vents. Le 117th Infantry doit attaquer de front avec 2 Bataillons pendant que le 119th doit protéger le flanc de la division et nettoyer les secteurs que le 117th aura percés.
– Le 15 juillet, appuyé par le 743rd Tank Battalion et 2 Compagnies du Combat Command B, le 117th Infantry progressent de moins de 1,4 km malgré les tirs de mitrailleuses, de mortiers et de 88 mm. Grâce à une coopération convenable, les 88 mm peuvent être neutralisés par les chars. Cela n’empêche guère les éléments du PzGren-Regt 902, de la 275. ID de Schmidt et du Fallschirm-Regiment 14 (5. FJDiv.) de ralentir la progression américaine par leur résitance fanatique. Toutefois, aux dire du Colonel Kelly, les pertes de son régiment sont « acceptables ». Seul point négatif, la Cote 91 est toujours aux mains des Allemands et coûte plusieurs tués et blessés au 3/117th dont son commandant.
– Il n’empêche que la journée est un succès pour la 30th Division qui consolide ses positions dès 22h00. Le 120th Infantry du Col. Birks vient relever le 117th sur ces positions. De son côté, le 119th Infantry alors commandé par le Colonel Edwin M. Sutherland avance sur le flanc gauche de la division vers Pont-Hébert avec la C Coy/743rd TB et des M10 Wolverine du 823rd Tank Destroyers Battation. Autre succès, puisque la route entre Hauts-Vents et Pont-Hébert est atteinte.
– Le 120th Infantry entre à son tour dans la danse avec des Sherman du 743rd TB et bien que devant faire face aux attaques de petits groupes de Panzer, parvient à dégager le village du Mesnil-Durand.
– Pendant ce temps, bénéficiant de l’apport de pièces lourdes de 210 mm, le Brig.Gen. MacNair ne ménage pas son artillerie à laquelle il fait effectuer pas moins de 25 tirs de contrebatterie contre les bouches à feu allemande.
A 16h00, un parti de Landser appuyé par 8 Panzer tente une contre-attaque contre le 120th Infantry qui tient bon avant que l’artillerie ne matraque les Allemands qui doivent se replier. Toutefois, la 30th Division n’a fait qu’élargir un saillant déjà existant et peut-être toujours sous la menace de contre-attaques en tenaille.
– Le lendemain, le 16 juillet, la 30th réussit à franchir la crête du « bouchon » situé entre la Vire et la Terrette, pendant qu’un régiment de la 9th d’Eddy atteint Esglandes mais doit netoyer plusieurs positions le long de la Terrette près de Huberderie. Simultanément, les deux autres régiments de la 9th Division emportent les points de résistance allemands le long de la Taute, ainsi que le carrefour aux Champs-de-Losque mais se font encore bloquer peu avant la route Saint-Lô – Periers. Mais le 17-18 juillet, le 39th Infantry du Colonel « Paddy » Flint parvient à briser les défenses allemandes et accroche la route Saint-Lô – Periers sur plusieurs centaines des mètres.
– Le Renseignement de la « Old Hickory » informe Hobbs que les positions ennemies sur la Terrete ne représentent pas d’opposition sérieuse. On y compte notamment quelques éléments de la 275. ID de Schmidt comme le Fallschirmjäger-Regiment 24 (Ob. März) de la 5. Fallschirmjäger-Division qui n’a pas eu le temps de se préparer au combat.
Le 16 juillet, Hobbs relance sa division au sud du Mesnil-Durand et bouscule le 24. FJ-Regt qui ne peut faire grand-chose. Finalemement, le pont de Pont-Hébert passe sous le contrôle des GI’s, ce qui met alors en danger le flanc gauche de la 352. ID. Bayerlein monte une contre-attaque le 17 juillet contre la 30th Division mais elle échoue complètement. Pire encoe pour le patron de la Panzer-Lehr, la 9th Division d’Eddy réussit à sectionner plusieurs des positions le long de la route Saint-Lô – Periers. Le salut pourrait provenir de la « Götz von Berlichingen » mais cette division est mise sous pression entre les VIIth et XIXth Corps.
11 – LA « SANTA FE » ENTRE DANS L’ARENE
– La 35th Infantry Division « Santa Fe » a débarqué en Normandie les 5-7 juillet pour être postionnée sur la rive orientale de la Vire (entre La Meauffre et Villers-Fossard) les 9-10 juillet. C’est une unité bien entraînée et si la majorité de ses GI’s sont des « Bleus », ils ont le privilège d’être encadrés par des officiers et des sous-officiers qui ont connu les combats d’Afrique, de Sicile et d’Italie.
– Son objectif est de s’assurer le contrôle de la zone Pont-Hébert – Belle-Lande, qui était intialement l’objectif de la 30th Division. Le 134th Infantry servant de réserve, le Major-General Paul W. Baade prévoit que le 137th Infantry fixe les défenses allemantes sur la Vire, pendant que le 320th Infantry, sur la gauche doit exécuter une manœuvre risquée contre le point fort des défenses allemandes situé au lieu-dit le Carillon , Il s’agit d’une position fortifiée en forme de L, orientée nord – nord-ouest, tenue par des éléments du Kampfgruppe-Heintz appuyés par les canons de la 30. Schnelle-Artillerie-Brigade.
– Le 13 juillet, après une nuit durant laquelle l’artillerie allemande se montre particulièrement active, la 35th Division se lance à l’assaut de ses objectifs à 06h00 du matin. Le 137th Infantry du Colonel Grant Layng attaque avec deux bataillons vers Saint-Giles quand son chef est blessé d’une balle de mitrailleuse dans les premiers instants du combat. Après une progression satisfaisante, les 1 et 3/137th sont bloqués par des violents tirs de mitrailleuses en progressant le long de haies.
– L’avance du 320th Infantry s’avère tout aussi difficile et les gains sont donc limités. Le 2/137th met alors au point une tactique d’assaut qui va s’avérer payante. Renforcé par un peloton de mitrailleuses lourdes et par une section de mortiers de 81 mm, il effectue de puissants tirs de concentration sur les portions de haies « suspectes ». Relançant leur avance, les E et G Coy progressent respectivement que de 500 et 320 mètres. Malheureusement, les bouches à feu de la 30. Schnelle-Artillerie-Brigade pilonnent les américains qui ne mesurent leur avance qu’en haies détruites. Malgré ces progrès difficile la « Santa Fe » réussit à percer la ligne de défense allemande.
– Le 14 juillet, alors que le Général de Gaulle va prononcer son premier discours en France, à Bayeux, le 134th Infantry atteint Emelie et approche des Romains. Baade ordonne alors à son commandant adjoint, le Brigadier.General Edmund B. Sebree de former une Task Force pour s’emparer de la Cote 122. Cette TF comprend tout le 134th Infantry, deux compagnies du 737th TB, des éléments du 60th Engineer Combat Battation et du 654th Tank Destroyers Battation. Tout ce monde est appuyé par l’artillerie divisionnaire et par le 92nd Chemical Mortar Battalion.
– L’attaque démarre le soir du 16 juillet après un assaut aérien de P-47 Thunderbolt contre la Cote 122 ainsi qu’une impressionnante préparation d’artillerie de quinze minutes. Le 134th Infantry abat moins d’un kilomètre et atteint le versant nord de la Cote 122 pour s’y enterrer. Durant cette seule journée, le 92nd CMB crache 7 000 obus contre 11 000 pour toute l’artillerie divisionnaire !
– Le 16 juillet, les 137th et 320th Infantry réusissent à encercler la position de Carillon et la colline 122, ce qui force le KG Heintz et ses unités de soutien à se replier sur Saint-Lô sans tarder. Le lendemain 17 juillet, le Carillon est définitivement aux mains de la 35th Division qui n’aura guère démérité durant ces quatre jours.
NB : Pour les cartes, se reporter aux articles N° 17 et 18
[Suite]