Républicain de la première heure mais grand commandant de cavalerie impériale, Edouard Jean-Baptiste Milhaud naît le 10 juillet 1766 à Arpajon-sur-Cère dans le Cantal. Elève au Collège d’Aurillac, il choisit la carrière des armes et intègre le Génie maritime. Ensuite, il sert dans un Régiment Colonial en 1790.
Se lançant dans la politique, il est élu Député du Cantal en 1792 et siège sur les bancs des Montagnards. Notons qu’il compte parmi ses cousins un certain Jean-Baptiste Carrier, de sinistre mémoire dans l’Ouest de la France. Édouard Milhaud défend notamment Marat et vote la mort de Louis XVI.
En mai 1793, il est nommé Représentant du Peuple aux Armées dans les Ardennes puis dans l’Armée du Rhin. Il s’y montre particulièrement féroce dans l’épuration des rangs des officiers puisqu’il les vide des nobles.
Après un passage à Paris, Milhaud est envoyé comme Représentant du Peuple aux Armées dans les Pyrénées-Orientales pour y rétablir l’ordre, tâche dont il s’acquitte avec Dugommier. Il n’hésite pas à envoyer le général d’Aoust devant un Tribunal Révolutionnaire qui condamnera cet officier à la guillotine. Ensuite, il rejoint le Comité Militaire de la Convention que pilote Lazare Carnot et y fait montre de bonnes qualités d’organisateur.
Après la chute de Robespierre, Milhaud se retrouve isolé et est même menacé d’être jugé et exécuté mais les membres du Comité Militaire lui évitent d’être condamné. Entretemps, il s’est marié avec Marguerite Lignières, fille d’un important négociant de Perpignan.
En 1795, Edouard Milhaud reprend du service. Promu Chef de Brigade, il commande le 5e Régiment de Dragons au sein de l’Armée d’Italie. Milhaud va se révéler un très bon manieur de cavalerie. Il s’illustre ainsi sur la Brenta en coupant la retraite à 8 000 Autrichiens et à Bassano le 8 septembre 1796 où avec 200 Dragons, il met à mal l’arrière-garde autrichienne et capture 40 bouches à feu ennemies. Blessé ensuite dans le Tyrol, il repart en convalescence en France. Après avoir servi au sein de l’Armée d’Angleterre basée dans le Nord de la France entre 1798 et 1799, il participe au Coup d’Etat du 18 Brumaire An VIII mais comme chef d’état-major du Général Lannes aux Tuileries. Après la proclamation du Consulat, Edouard Milhaud est nommé chef d’état-major de Joachim Murat à Saint-Cloud. En 1805, promu Général de Brigade, Bonaparte lui donne une le commandement d’une brigade légère au sein de la 2nde Division de Dragons de Frédéric-Henri Walther. De son côté, Milhaud commande aux 16e et 22e Régiments de Chasseurs à Cheval à la tête desquels on trouve respectivement Durosnel et La Tour-Maubourg, autre grand chef de cavalerie d’Empire.
Milhaud est à Austerlitz au sein de la 5e Division de Cavalerie Légère de Fauconnet et se distingue en lançant ses escadrons contre l’artillerie autrichienne qui menaçait les régiments français tenant le Plateau de Pratzen.
Le 1er janvier 1806, Milhaud remplace Pierre Margaron au commandement de la Cavalerie Légère du 4e Corps de Soult. Il prend ensuite la tête d’une autre brigade, ainsi que de la 3e Division de Dragons (5e, 8e, 9e, 12e, 16e et 23e Régiments) en remplacement de Beaumont.
Après la victoire d’Iéna, la Division de Milhaud force les 6 000 hommes du Prince de Hohenlohe à déposer les armes. Présent à Eylau, Milhaud reçoit tout le choc d’une charge de Cosaques qu’il repousse difficilement.
Fait Comte d’Empire en 1808, décoré et généreusement pensionné de 30 000 francs, Edouard Milhaud en profite pour s’acheter un logement sur le Quai Voltaire. En septembre 1808, Napoléon l’envoi en Espagne avec quatre régiments de Dragons pour épauler le Maréchal Soult. Ayant imposé une discipline de fer à ses troupes, Milhaud commence par disperser des bandes d’insurgés à Valverde, à l’Empecinado et à Molina d’Aragon. Le 28 mars 1809, après la victoire de Sébastiani à la Sierra Morena, la cavalerie de Milhaud poursuit les espagnols en fuite sur Almagro. Mais c’est à la bataille d’Ocana qu’il s’illustre particulièrement en chargeant à la tête de l’une de ses brigades une avant-garde espagnole et en capturant l’artillerie ennemie.
En 1810, commandant l’avant-garde du 4e Corps, il gagne le titre de Grand Officier de la Légion d’Honneur en culbutant tout un corps espagnol entre Antequera et Malaga.
De retour en France en 1811, Edouard Milhaud prend le commandement de la 25e Division Militaire à Wesel en Allemagne. Rejoignant la Russie en 1812, il est un temps Commandant Militaire de Moscou, sous les ordres de Mortier.
En 1813, Milhaud participe à la Campagne de Saxe et s’illustre une fois de plus en détruisant trois régiments de cavalerie autrichienne dans la Plaine de Zeitz le 10 octobre.
Pierre-Paul Pajol, commandant du 5e Corps ayant été gravement blessé, Edouard Milhaud le remplace à la tête de cette unité. En 1814, placé sous les ordres du Maréchal Victor en Alsace, Lorraine et Champagne, Milhaud mène de victorieuses charges à Sainte-Croix, Saint-Dizier où la cavalerie russe de Lanskoï est détruite, Brienne, La Rothière, Mormant, Valjouan et Villars. Mais devant le nombre et l’arrivée du Corps d’Ignacz Gyulay, Milhaud réussit à se replier en bon ordre sur Fontette.
Rallié à la Restauration, il est fait Chevalier de Saint Louis, il prend le commandement de la 15e Division Militaire et reçoit même une pension de 100 000 francs qui lui permet d’acquérir une propriété à Saint-Maure-Defarse. Rallié à l’Empereur lors des Cents Jours, il prend le commandement d’un Corps de Cuirassiers. Il contribue à repousser les Prussiens à Fleurus mais lors de la bataille de Waterloo, Milhaud rechigne à donner ses cuirassiers au Maréchal Ney pour lancer les charges contre le Mont Saint-Jean que tiennent les carrés de Wellington. Avec Delort et Guyot, il tente de convaincre l’Empereur de mieux utiliser la cavalerie, malheureusement, il doit obéir.
Après la chute définitive de l’Empereur, Louis XVIII ne lui pardonne pas sa défection, lui rappelle son passé régicide, lui retire 75% de ses revenus et le raye de l’ordre de la Légion d’Honneur. Toutefois, Milhaud sera réhabilité en 1817. Il se retire un temps dans ses propriétés mais se ralliera à Louis-Philippe.
Il disparaît le 8 janvier 1833.
Sources :
– Souvenir Napoléonien (site internet)
– http://www.napoleon-series.org