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« Faire commencer l’histoire de France il y a deux siècles, c’est une imposture » Philippe de Villiers

Voici quelques extraits d’un entretien récent paru sur http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/

L’auteur du Roman de Jeanne d’Arc (Albin Michel, 2014) insiste sur l’urgente nécessité de renouer avec notre histoire !

— Que faut-il pour que les gens aient envie de leur propre histoire ?

— Il faut un préalable. Qu’on cesse de dire aux Français que leur histoire est affreuse, et qu’elle n’a commencé que par la Révolution française. Faire commencer l’histoire de France il y a deux siècles, c’est une imposture. Toute demeure divisée contre elle-même périra. Nous sommes le seul pays au monde qui s’interdit de lui-même, d’une part de lui-même. Qui interdit à ses propres enfants de cultiver la mémoire des siècles de sa grandeur. La France n’a le droit d’étudier son histoire qu’à partir de la période trouble de la Révolution, qui renferme dans son ADN un gène terroriste. La Révolution, c’est l’éradication. Ne pas enseigner toute l’histoire de France, c’est continuer l’éradication.

— Quand on veut éradiquer les crèches, par exemple à La Roche-sur-Yon, vous dites en substance : quelle que soit la loi de 1905, il fallait tenir bon. C’est une leçon pour tout le monde ?

— Mais c’est une question de priorité ! Le droit est supérieur à la violence, mais il y a quelque chose qui est supérieur au droit, c’est la civilisation. Soljenitsyne disait très bien : « Quand un pays n’a plus de mœurs, il fait des lois. » S’il s’avère qu’une loi est contraire au principe même de la civilisation, alors il faut se tourner vers la civilisation plutôt que vers la loi.

En effet, la France est une terre chrétienne. La crèche fait partie de nos racines, de notre identité, de notre patrimoine, de nos affections, de nos enfances, de nos symboles. Cette richesse est infiniment supérieure à je ne sais quelle élucubration, je ne sais quel juridisme d’une laïcité corrompue ou abîmée. La France est le seul pays au monde qui tente de vivre avec l’idée d’une religion séculière, d’un Etat qui n’existe plus. D’ailleurs, ceux qui ont fait interdire la crèche du Conseil général, que j’avais installée moi-même, sont les descendants directs des révolutionnaires qui avaient proposé aux Français, avec le succès que l’on sait, de substituer à la religion chrétienne la religion civile de la Révolution, avec le culte de l’Etre suprême et le changement du calendrier. En fait, le combat révolutionnaire continue.

Le principe de laïcité a été inventé par Jésus-Christ, par le christianisme : c’est la séparation du temporel et du spirituel. On n’a aucun complexe à faire : simplement, la laïcité n’est pas le laïcisme. Le laïcisme, c’est quand le temporel tente d’absorber le spirituel. Nous sommes devant deux tentations au milieu desquelles flotte la pauvre chrétienté finissante de notre pays. La première, c’est l’absorption du spirituel par le temporel, c’est le laïcisme à la Vincent Peillon, la Libre pensée, la franc-maçonnerie : l’idée que le spirituel n’est plus qu’un tout petit refuge dans la vie privée, où on peut murmurer derrière les fenêtres sa petite prière du matin ou du soir, pourvu qu’on ne nous entende pas dans la rue.

La deuxième tentation, c’est l’islamisme : l’absorption du temporel par le spirituel, l’idée que c’est l’imam qui conduit la cité. Finalement c’est le djihad qui mène la danse. Entre les francs-maçons et les djihadistes il y a une alliance objective, redoutable. Les uns détruisent, les autres remplissent le vide.

La totalité de l’entretien sur http://leblogdejeannesmits.blogspot.fr/2014/12/un-entretien-exclusif-avec-philippe-de.html