Jean Raspail : Prophète désespéré de notre temps ?
Nous réagissons à un bel article publié récemment sur http://www.ndf.fr/ de Gabriel Privat sur un auteur français trop ignoré de nos jours.
Malgré le monde moribond dépeint lucidement par Raspail, l’espérance n’en demeure pas pour autant totalement absente. Comme nous aimons à le rappeler sur FHE la véritable espérance c’ est bien « désespoir surmonté » ( Bernanos) et il semble que l’on puisse la percevoir en creux, malgré tout, dans l’horizon obscur et amer de l’univers raspaillien. En effet même si tout semble visiblement perdu, l’espérance semble demeurer en tant qu’elle reste accrochée à la foi (sa « grande sœur » comme dirait Peguy) de quelque uns, d’un « petit reste » qui survit à son époque… Comme le rappelle l’auteur de cet article en renvoyant à la lecture de « Sire » (1990) le roi demeure même si la royauté n’est plus… De même dans « l’Anneau du pécheur » (1995) où, bien que la papauté soit malmenée et les chrétiens divisés, l’ Eglise, elle, en tant qu’Institution divine demeure et survit à ces temps troublés. Si la barque vacille elle ne sombre pas !
Ainsi les événements requièrent un certain regard. L’espérance consiste justement en ce regard posé sur notre monde, plus que sur sa réalité et ses manifestations proprement visibles. C’est ce même regard qui habitait Jésus-Christ à Gethsémani, lorsqu’il était « triste à en mourir »… Et ce regard n’est rien d’autre que celui de la foi. Est-ce celui de Jean Raspail ? La question reste ouverte…
Voici l’article :
» Si un auteur contemporain mériterait bien d’entrer à l’Académie française, c’est Jean Raspail. Loin des récits sans récit, des romans à la sauce « moi, je », des nouvelles agrémentées de force détails obscènes ou simplement triviaux, les œuvres de Raspail nous emmènent dans des terres lointaines en partie mythiques, chevauchant botte à botte avec des margraves en rupture de ban et des abbés menant leur dernière croisade, pour la civilisation.
Raspail fait rêver et porte l’esprit de son lecteur vers des sentiments élevés de don de soi (dans Sire par exemple), de courage au milieu du chaos (dans Le Camp des saints), de respect religieux envers la lignée (dans Hurrah Zara), d’esprit hussard qui vaincu répète encore comme le roi François Ier au soir de Pavie ; « Tout est perdu, sauf l’honneur. » (dans le recueil Les Hussards, justement)… »
Suite de l’article sur http://www.ndf.fr/poing-de-vue/17-05-2014/le-delicieux-venin-de-jean-raspail#.U3o_59J_vfI
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