Contexte historique et ascension
Origines et enfance
Louis XII, né le 27 juin 1462 au Château de Blois, est le fils de Charles d’Orléans et de Marie de Clèves. Son père, déjà âgé de près de soixante-dix ans à sa naissance, décède trois ans plus tard en 1465, faisant du jeune Louis le nouveau duc d’Orléans. Issu de la branche cadette Valois-Orléans de la maison royale, il grandit dans une période marquée par les tensions entre les grandes familles nobles et la monarchie française. Son enfance est fortement influencée par la méfiance que lui porte le roi Louis XI, qui voit dans la lignée des Orléans une menace potentielle pour le trône. Cette méfiance royale façonnera les premières décennies de la vie du futur Louis XII, l’obligeant à naviguer avec prudence dans les eaux troubles de la politique française de la fin du XVe siècle.
La question de la succession au trône
La question de la succession au trône de France devient particulièrement pertinente pour Louis d’Orléans après l’avènement de Charles VIII en 1483. Ce dernier, âgé de seulement treize ans à son accession, n’avait pas d’héritier direct. En vertu de la loi salique, qui excluait les femmes de la succession au trône de France et ne reconnaissait que les descendants mâles par lignée masculine, Louis d’Orléans se trouvait être l’héritier présomptif. Sa position dans l’ordre de succession fluctuait néanmoins en fonction des naissances et décès des fils de Charles VIII. Cette situation délicate plaçait Louis dans une position ambiguë : suffisamment proche du trône pour être considéré comme une menace potentielle, mais trop éloigné pour bénéficier des privilèges directs d’un héritier présomptif. La mort successive des quatre enfants de Charles VIII et d’Anne de Bretagne, tous décédés en bas âge, allait finalement ouvrir la voie à l’accession de Louis au trône en 1498.
Le duc d’Orléans et la lutte pour le pouvoir
Entre 1485 et 1488, Louis participe activement à la « Guerre folle », un conflit opposant une coalition de nobles à l’autorité royale représentée par Anne de Beaujeu, régente pendant la minorité de Charles VIII. Allié à François II, duc de Bretagne, Louis affronte l’armée royale lors de la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier le 28 juillet 1488, où il est défait et capturé. Cette défaite aurait pu signifier la fin de ses ambitions, mais Louis bénéficie d’un pardon royal trois ans plus tard. Cette clémence lui permet de se réconcilier avec Charles VIII et de l’accompagner dans ses campagnes militaires en Italie, où il commande l’avant-garde de l’armée française. Cette période de réhabilitation est cruciale pour Louis, qui démontre sa loyauté envers la couronne tout en acquérant une précieuse expérience militaire et diplomatique qui lui servira grandement lors de son propre règne.
Règne de Louis XII
Accession au trône
Le 7 avril 1498, Charles VIII décède brutalement sans héritier direct, ouvrant la voie à l’accession de Louis d’Orléans au trône sous le nom de Louis XII. À l’âge de 36 ans, il devient le seul monarque issu de la branche Valois-Orléans de la dynastie des Valois. Son couronnement a lieu le 27 mai 1498 à Reims, marquant le début d’un règne qui durera jusqu’en 1515. Dès son avènement, Louis XII entreprend de régler plusieurs questions urgentes, notamment celle de son mariage. Marié depuis 1476 à Jeanne de France, fille de Louis XI, il obtient du pape Alexandre VI l’annulation de cette union, présentée comme non consommée. Cette décision controversée lui permet d’épouser Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII, consolidant ainsi l’union personnelle entre la France et le duché de Bretagne, un enjeu territorial et politique majeur pour la couronne française.
Politiques intérieures
Réformes fiscales et administratives
Louis XII met en œuvre d’importantes réformes fiscales qui allègent considérablement le fardeau des impôts pour ses sujets. Il réduit notamment la taille, principal impôt direct pesant sur les roturiers, tout en maintenant un équilibre budgétaire remarquable malgré les coûteuses campagnes militaires en Italie. Pour compenser ces réductions fiscales, il diminue les pensions accordées à la noblesse et aux princes étrangers, et améliore l’efficacité du système de collecte des impôts. L’Ordonnance de Lyon de 1510 renforce notamment le contrôle sur les collecteurs d’impôts, exigeant qu’ils transmettent les sommes perçues au gouvernement dans un délai de huit jours, sous peine d’amendes ou de perte de leur fonction. Ces mesures contribuent à assainir les finances du royaume tout en allégeant la charge fiscale pesant sur le peuple.
Réformes juridiques
Les réformes juridiques entreprises par Louis XII comptent parmi ses réalisations les plus durables. L’Ordonnance de Blois de 1499 et l’Ordonnance de Lyon de 1510 étendent les pouvoirs des juges royaux et s’attaquent à la corruption dans le système judiciaire. Le droit coutumier français, extrêmement complexe, est codifié et ratifié par proclamation royale. Ces réformes visent à rendre la justice plus accessible, plus efficace et moins coûteuse pour ses sujets. Louis XII s’efforce également de limiter la vénalité des offices, une pratique consistant à vendre des charges publiques, qui était source de nombreux abus. Ces initiatives juridiques reflètent sa volonté d’établir un système judiciaire plus équitable et plus efficace, contribuant ainsi à renforcer l’autorité royale tout en améliorant la condition de ses sujets.
Gestion de la noblesse
Louis XII fait preuve d’une grande habileté dans sa gestion de la noblesse française, y compris la puissante faction des Bourbon. Contrairement à la tradition de nombreux rois français qui tentaient d’imposer une monarchie absolue en limitant les pouvoirs des nobles, Louis XII n’empiète pas sur les privilèges de la noblesse ni sur les pouvoirs des gouvernements locaux. Cette approche conciliante lui permet de maintenir une paix intérieure remarquable tout au long de son règne, évitant les révoltes nobiliaires qui avaient marqué les règnes précédents. Sa politique de modération contribue grandement à la stabilité du gouvernement français et lui assure le soutien d’une grande partie de l’aristocratie, un atout précieux pour ses entreprises militaires et diplomatiques.
Popularité et titre de « Père du Peuple »
La popularité de Louis XII auprès de ses sujets atteint son apogée lors de la réunion des États généraux à Tours en mai 1506. À cette occasion, il reçoit le titre honorifique de « Père du Peuple » (Le Père du Peuple), une distinction rare dans l’histoire de la monarchie française qui témoigne de l’affection que lui portent ses sujets. Cette popularité s’explique par plusieurs facteurs : ses réformes fiscales qui ont allégé le fardeau des impôts, ses efforts pour améliorer l’administration de la justice, sa protection des plus faibles contre l’oppression, et sa capacité à financer ses guerres jusqu’en 1509 sans augmenter les impôts directs. Sous son règne, la France connaît une période de paix civile et, jusqu’aux dernières années de son règne, reste préservée des invasions étrangères. Ce titre de « Père du Peuple » reflète l’image d’un roi bienveillant, soucieux du bien-être de ses sujets.
Politique étrangère et ambitions italiennes
Les guerres d’Italie
Conquête du Duché de Milan
La politique étrangère de Louis XII est dominée par ses ambitions italiennes, en particulier sa revendication sur le Duché de Milan. Se considérant comme l’héritier légitime du duché par sa grand-mère paternelle, Valentina Visconti, il lance une campagne militaire en 1499 pour concrétiser cette prétention. L’armée française, semant délibérément la terreur sur son passage, chasse son rival Ludovico Sforza de Milan durant l’été 1499. Bien que Sforza réussisse à réoccuper brièvement le duché l’hiver suivant, il est définitivement vaincu et capturé par les Français en avril 1500. Cette conquête permet à Louis XII d’ajouter à ses titres celui de duc de Milan, qu’il conservera jusqu’en 1512. Le contrôle de Milan, l’une des régions les plus prospères d’Europe à cette époque, représente un atout économique et stratégique majeur pour la couronne française.
Campagne | Période | Résultat |
---|---|---|
Première conquête de Milan | Été 1499 | Victoire française, fuite de Ludovico Sforza |
Reconquête par Sforza | Hiver 1499-1500 | Reprise temporaire de Milan par Sforza |
Seconde conquête française | Avril 1500 | Victoire définitive, capture de Sforza |
Perte de Milan | Été 1512 | Expulsion des Français par les Suisses |
Expédition en Naples et le Traité de Grenade
Poursuivant les revendications de Charles VIII sur le royaume de Naples, Louis XII conclut le Traité de Grenade en 1500 avec Ferdinand II d’Aragon pour un partage de ce royaume. L’alliance franco-espagnole conquiert Naples en 1501, et Louis ajoute à ses titres celui de roi de Naples. Cependant, cette entente cordiale ne dure pas : dès 1502, les deux souverains entrent en conflit au sujet du partage convenu. La mésentente entre les deux puissances conduit à une guerre ouverte qui tourne rapidement à l’avantage des Espagnols. Malgré la bravoure des troupes françaises, notamment sous le commandement du célèbre Bayard, les Français sont progressivement repoussés du royaume napolitain. Cette expédition napolitaine illustre les difficultés inhérentes aux alliances diplomatiques de l’époque et les limites de la puissance militaire française dans le sud de l’Italie.
Échecs militaires et retrait de Naples
En mars 1504, les Français ont perdu la totalité du royaume de Naples, marquant l’échec de la politique napolitaine de Louis XII. Cette défaite s’explique par plusieurs facteurs : la supériorité tactique du général espagnol Gonzalve de Cordoue, les difficultés logistiques liées à la distance entre la France et Naples, et les erreurs diplomatiques commises par Louis XII. L’échec napolitain inspire d’ailleurs à Nicolas Machiavel, dans son célèbre ouvrage « Le Prince », une analyse critique des erreurs stratégiques du roi français. Selon Machiavel, Louis XII a commis plusieurs fautes graves : affaiblir ses alliés italiens, renforcer l’Église en lui permettant d’accroître son pouvoir temporel, et partager le royaume de Naples avec l’Espagne alors qu’il aurait dû soit le conquérir seul, soit y renoncer complètement.
Formation de la Ligue de Cambrai
Après ses revers à Naples, Louis XII réoriente sa politique italienne vers le nord de la péninsule. En 1508, il participe à la formation de la Ligue de Cambrai avec Ferdinand d’Aragon, l’empereur Maximilien Ier et le pape Jules II. Cette alliance vise officiellement à contrer l’expansionnisme de la République de Venise, accusée de menacer les intérêts de chacun des membres de la Ligue. Pour Louis XII, l’objectif est de sécuriser ses possessions milanaises face aux ambitions vénitiennes. La campagne militaire qui s’ensuit connaît son point culminant avec la victoire française à la bataille d’Agnadello en 1509, considérée comme l’un des plus grands succès militaires de Louis XII. Cette victoire permet aux Français d’affaiblir considérablement la puissance vénitienne et de consolider temporairement leur position dans le nord de l’Italie.
Conflits avec le Pape et redéfinition des alliances
Le succès de la Ligue de Cambrai est de courte durée. Dès 1510, le pape Jules II, ayant obtenu ce qu’il voulait de Venise, se retourne contre la France, qu’il considère désormais comme la principale menace pour l’équilibre des pouvoirs en Italie. Louis XII riposte en convoquant un concile général de l’Église catholique à Pise en 1511, contestant ainsi l’autorité du pape. Cette initiative provoque la formation d’une nouvelle alliance, la Sainte Ligue, réunissant le pape, l’Espagne et Venise contre la France. Maximilien conclut une trêve séparée avec Venise en avril 1511, et Henri VIII d’Angleterre rejoint rapidement la Sainte Ligue, isolant davantage Louis XII sur la scène internationale. Malgré une victoire française à Ravenne en avril 1512, la situation se détériore rapidement : les alliés suisses de la Sainte Ligue s’emparent de Milan à l’été 1512, et Maximilien rejoint la Ligue en novembre.
Réformes et législation
Ordonnances de Blois et de Lyon
Les Ordonnances de Blois (1499) et de Lyon (1510) constituent les piliers de l’œuvre législative de Louis XII. Ces textes fondamentaux visent à réformer en profondeur l’administration du royaume et à améliorer le fonctionnement de la justice. L’Ordonnance de Blois étend notamment les pouvoirs des juges royaux et s’attaque à la corruption dans le système judiciaire. Elle prévoit également la codification du droit coutumier français, extrêmement complexe et variable selon les régions. L’Ordonnance de Lyon, quant à elle, se concentre davantage sur l’amélioration du système fiscal, imposant des règles strictes aux collecteurs d’impôts et prévoyant des sanctions sévères en cas de malversation. Ces deux ordonnances témoignent de la volonté de Louis XII de rationaliser l’administration du royaume et d’en améliorer l’efficacité.
Codification du droit coutumier
L’une des réformes les plus durables initiées par Louis XII est la codification du droit coutumier français. Avant son règne, la France était gouvernée par une multitude de coutumes locales, souvent non écrites et variables d’une région à l’autre, ce qui rendait l’administration de la justice complexe et parfois arbitraire. Louis XII entreprend un vaste travail de recensement, de clarification et de codification de ces coutumes. Ce projet ambitieux vise à rendre le droit plus accessible, plus cohérent et plus équitable. Les coutumes locales sont désormais consignées par écrit, examinées par des juristes et ratifiées par proclamation royale. Cette codification contribue à renforcer l’autorité royale tout en préservant les particularismes régionaux, illustrant la démarche pragmatique et respectueuse des traditions qui caractérise le règne de Louis XII.
Protection des sujets et réduction des impôts
La protection des sujets et la réduction des impôts sont deux aspects fondamentaux de la politique intérieure de Louis XII. Contrairement à de nombreux souverains de son époque, il s’efforce de protéger les plus faibles contre l’oppression et de limiter la charge fiscale pesant sur le peuple. Parmi ses mesures les plus populaires figure la réduction de la taille, principal impôt direct frappant les roturiers. Pour compenser cette baisse des recettes fiscales, il réduit les pensions accordées à la noblesse et aux princes étrangers, et améliore l’efficacité du système de collecte des impôts. Ces initiatives lui valent une popularité exceptionnelle auprès de ses sujets, comme en témoigne le titre de « Père du Peuple » qui lui est décerné. Elles illustrent également sa conception du pouvoir royal, qu’il exerce non comme un privilège absolu mais comme une responsabilité envers ses sujets.
- Réduction de la taille, principal impôt direct pesant sur les roturiers
- Diminution des pensions accordées à la noblesse et aux princes étrangers
- Amélioration de l’efficacité du système de collecte des impôts
- Lutte contre la corruption dans l’administration fiscale
- Protection des plus faibles contre l’oppression
Relations matrimoniales
Marriages politiques
Épouse : Jeanne de France
Le premier mariage de Louis XII avec Jeanne de France, fille de Louis XI, est un mariage politique imposé par ce dernier en 1476. Cette union forcée s’inscrit dans la stratégie de Louis XI visant à contrôler la branche cadette des Orléans et à éteindre potentiellement cette lignée, Jeanne étant réputée infirme et stérile. Dès son accession au trône en 1498, Louis XII entreprend des démarches pour faire annuler ce mariage. Il invoque plusieurs arguments, notamment la prétendue malformation physique de Jeanne qui aurait rendu impossible la consommation du mariage, ainsi que l’influence de la sorcellerie sur ses capacités sexuelles. Malgré la résistance farouche de Jeanne, qui produit des témoins attestant de déclarations contraires de Louis, le pape Alexandre VI, pour des raisons politiques, prononce l’annulation du mariage en décembre 1498. Jeanne se retire dans la vie religieuse et sera canonisée en 1950 sous le nom de sainte Jeanne de Valois.
Épouse : Anne de Bretagne
Le second mariage de Louis XII avec Anne de Bretagne, veuve de Charles VIII, a lieu en janvier 1499, peu après l’annulation de son premier mariage. Cette union revêt une importance politique majeure car elle permet de maintenir l’union personnelle entre la France et le duché de Bretagne, un enjeu territorial crucial pour la couronne française. Anne, duchesse régnante de Bretagne, est une femme de caractère qui défend farouchement l’autonomie de son duché. De cette union naissent deux filles qui survivent à l’enfance : Claude de France, née en 1499, et Renée de France, née en 1510. Deux fils naissent également de ce mariage, mais tous deux meurent le jour de leur naissance. Anne de Bretagne décède le 9 janvier 1514, laissant Louis XII veuf pour la seconde fois. Sa mort pose à nouveau la question de l’avenir du duché de Bretagne et de la succession au trône de France.
Épouse : Marie Tudor
Après la mort d’Anne de Bretagne, Louis XII, alors âgé de 52 ans, épouse en troisièmes noces Marie Tudor, sœur d’Henri VIII d’Angleterre, le 9 octobre 1514 à Abbeville. Ce mariage s’inscrit dans le cadre de la Paix de Londres, signée en août 1514 entre la France et l’Angleterre. Pour Louis XII, cette alliance matrimoniale poursuit deux objectifs principaux : engendrer un héritier mâle pour le trône de France et établir une alliance solide avec l’Angleterre, rompant ainsi son isolement diplomatique. Marie Tudor, âgée de seulement 18 ans, est réputée pour sa beauté. Cependant, ce mariage sera de courte durée : Louis XII meurt le 1er janvier 1515, moins de trois mois après ses noces, prétendument épuisé par ses efforts dans la chambre à coucher. Cette union ne produit aucun enfant, échouant ainsi à assurer la succession masculine tant espérée par Louis XII.
Conséquences dynastiques des mariages
Les mariages successifs de Louis XII ont des conséquences dynastiques majeures pour la France. L’absence d’héritier mâle issu de ses unions entraîne l’extinction de la branche Valois-Orléans de la dynastie des Valois et l’avènement de la branche Valois-Angoulême avec François Ier. Le mariage de sa fille aînée, Claude de France, avec François d’Angoulême (futur François Ier) en mai 1514 assure néanmoins une transition dynastique en douceur. Cette union, fortement souhaitée par les États généraux réunis à Tours en 1506, permet également de maintenir le duché de Bretagne dans le giron français. Sa seconde fille, Renée de France, épouse en 1528 Hercule II d’Este, duc de Ferrare, créant ainsi une alliance avec cette puissance italienne. Les choix matrimoniaux de Louis XII illustrent l’importance cruciale des alliances matrimoniales dans la politique dynastique et internationale de l’époque.
Mort et héritage
Circonstances de la mort
Louis XII s’éteint le 1er janvier 1515 à l’Hôtel des Tournelles à Paris, à l’âge de 52 ans. Sa mort survient moins de trois mois après son mariage avec Marie Tudor, ce qui a donné naissance à la légende selon laquelle il serait mort épuisé par ses efforts pour engendrer un héritier avec sa jeune épouse. Les historiens modernes attribuent plus vraisemblablement son décès à une aggravation de la goutte dont il souffrait depuis plusieurs années, possiblement compliquée par d’autres problèmes de santé liés à l’âge. Ses funérailles sont célébrées avec la solennité due à son rang, et il est inhumé dans la basilique Saint-Denis, nécropole traditionnelle des rois de France. Sa mort marque la fin de la branche Valois-Orléans de la dynastie des Valois, qui n’aura compté qu’un seul monarque.
Succession et impact sur la France
En l’absence d’héritier mâle, Louis XII est succédé par son cousin et gendre, François d’Angoulême, qui devient roi sous le nom de François Ier, inaugurant la branche Valois-Angoulême de la dynastie des Valois. Cette succession se déroule sans heurts, témoignant de la stabilité politique que Louis XII a su instaurer durant son règne. François Ier, alors âgé de 20 ans, hérite d’un royaume intérieurement pacifié et administrativement renforcé, mais confronté à des défis diplomatiques et militaires considérables, notamment en Italie. Le nouveau roi poursuit d’ailleurs les ambitions italiennes de son prédécesseur, remportant rapidement la célèbre victoire de Marignan en septembre 1515. L’héritage administratif et juridique de Louis XII, en particulier ses réformes fiscales et judiciaires, perdure bien au-delà de son règne, contribuant à la modernisation de l’État français.
Réputation historique de Louis XII
La réputation historique de Louis XII reste globalement positive, malgré l’échec de sa politique étrangère. Il est généralement considéré comme un bon roi sur le plan intérieur, soucieux du bien-être de ses sujets et attaché à une gouvernance juste et efficace. Son surnom de « Père du Peuple » témoigne de la popularité dont il jouissait auprès de ses contemporains. Les historiens modernes soulignent ses qualités d’administrateur, ses réformes judiciaires et fiscales, ainsi que sa capacité à maintenir la paix civile. En revanche, sa politique étrangère, en particulier ses campagnes italiennes, est généralement jugée avec plus de sévérité. Ses ambitions démesurées en Italie, qui se soldèrent par des échecs coûteux, contrastent avec la prudence et la sagesse dont il fit preuve dans la gouvernance intérieure du royaume. Cette dualité entre un roi sage à l’intérieur et aventureux à l’extérieur constitue l’un des paradoxes les plus intéressants de son règne.
## Quiz de Louis XII (1498-1515), dit « le Père du peuple »
1. **Qui était le père de Louis XII ?**
– A) Charles, duc de Bourbon
– B) Charles, duc d’Orléans
– C) Charles, duc de Berry
2. **Quel titre honorifique a été conféré à Louis XII par les États généraux en 1506 ?**
– A) Le Roi des Rois
– B) Le Père du Peuple
– C) Le Protecteur des Arts
3. **Quel était le nom de la guerre que Louis XII a menée contre Ludovico Sforza pour le contrôle du Duché de Milan ?**
– A) La Guerre des Deux Roses
– B) La Grande Guerre Italienne
– C) La Guerre de Cent Ans
4. **Qui a été l’épouse de Louis XII après l’annulation de son premier mariage ?**
– A) Marie de Cleves
– B) Anne de Bretagne
– C) Jeanne de France
5. **Quel était le nom de l’ordonnance promulguée par Louis XII en 1499 qui a étendu les pouvoirs des juges royaux et a tenté de réduire la corruption dans la loi ?**
– A) L’Ordonnance de Blois
– B) L’Ordonnance de Lyon
– C) L’Ordonnance de Paris
## Réponses
1. B
2. B
3. B
4. B
5. A