L’Histoire regorge de femmes extraordinaires qui ont façonné notre monde. Des reines aux scientifiques, en passant par les artistes et les militantes, ces figures féminines ont laissé une empreinte indélébile sur notre société. Cherchons ensemble le parcours inspirant de 30 femmes célèbres qui ont changé le cours de l’Histoire.
Histoire & Culture
Les 50 tableaux les plus célèbres : chefs-d’œuvre incontournables de l’histoire de l’art
L’histoire de l’art regorge de chefs-d’œuvre qui ont marqué les esprits à travers les siècles. Des toiles emblématiques ont su captiver l’imagination du public et s’imposer comme des références incontournables dans le monde artistique. Visitons ensemble quelques-unes de ces œuvres qui ont façonné notre patrimoine culturel et continuent d’inspirer les générations actuelles.
Chaque année, il y a plus de 30 millions de personne qui se rendent en Seine-et-Marne pour découvrir les merveilles de ce département qui font de lui la deuxième cité touristique après Paris. En effet, il s’agit d’un département avec de nombreux sites touristiques historiques, dont ses musées qui forment un ensemble d’une grande richesse et d’une grande diversité. Nous vous invitons donc à découvrir dans cet article les 3 principaux musées en Seine-et-Marne.
Le débarquement en Normandie fût un épisode marquant de la Seconde Guerre mondiale. La France,alors occupée par les Allemands, connu une opération de reconquête le 6 juin 1944 menée de main de maître par les alliés. Des dizaines de milliers de soldats sont débarqués par la mer tout le long des plages normandes. Voici 5 choses sur le débarquement de la Normandie que vous ignorez certainement.
Le prestige de la ville de Paris est un fait. Cette grande capitale a un rayonnement qui la distingue de bien d’autres grandes villes du monde. Aux siècles passés, cette capitale était celle du raffinement dans beaucoup de domaines : mode, cuisine, spectacle, etc. C’est surtout dans les questions sociales et culturelles que Paris a fait sa renommée. Il se trouve pourtant qu’une découverte technique majeure trouve aussi comme berceau cette métropole française.
Les jeux vidéo ont été longtemps cantonnés à la sphère du pur divertissement. C’est un euphémisme de dire que cela a complètement changé depuis une décennie tant les offres (et les demandes) de jeux éducatifs se sont développées pour toutes les matières enseignées à l’école, au collège et au lycée.
Très célèbre figure de la Résistance en Savoie, Théodose Morel naît le 1er août 1915 à Lyon au sein d’une famille d’industriels profondément catholiques. Après l’obtention de son Baccalauréat, il choisit la carrière des armes et entre à l’École de Saint-Cyr en 1935 au sein de la promotion « Maréchal Lyautey ».
Sorti en 1937, il choisit l’Infanterie et est versé comme Sous-lieutenant au 27e Bataillon de Chasseurs Alpins (BCA) basé à Annecy. Il prend ensuite le commandement d’une Section d’éclaireurs-skieurs (SES) dont la mission principale est de patrouiller en altitude le long de la frontière franco-italienne.
En 1940, il ne participe pas aux combats contre les Allemands mais en juin 1940, Mussolini déclare la guerre à la France et jette son armée à l’assaut des Alpes. Côté français, la défense du massif alpin, renforcé par la Ligne Maginot des Alpes construite dans les années 1930 est assurée par le Général René Olry. Avec les maigres effectifs dont il dispose, Olry va mettre à mal l’offensive italienne. En Savoie, les troupes de montagne affrontent avec succès les forces italiennes. Le Lieutenant Morel commande à sa SES et lance des coups de main contre les envahisseurs. Bien que blessé, il demande un tir d’artillerie au plus proche de sa section dans un secteur difficile. Toute son action lui vaudra la Croix de Guerre et la Légion d’Honneur.
Après l’armistice, Théodose Morel conserve son rang dans l’Armée du Gouvernement de Vichy. Dissous temporairement, le 27e BCA est reconstitué sous le commandement d’un Chef de Bataillon qui refuse la défaite, Jean Valette d’Osia, un ancien « poilu » qui s’est distingué en 1918 avant de passer par la Légion Étrangère au Maroc, puis de combattre les Allemands à Narvik et sur la Somme en 1940. Rejoignant les orientations de son chef, le Lieutenant Morel participe aux caches d’armes et à un entraînement poussé en vue de reprendre la revanche. Notons que nombre d’hommes des Troupes de Montagnes cantonnés dans les Alpes seront parmi les premiers à reprendre les armes fin 1942. En 1941, Morel est nommé instructeur à Saint-Cyr qui a été transféré à Aix-en-Provence.
En novembre 1942, suite au débarquement des Alliés en Afrique du Nord, Hitler ordonne l’invasion de la Zone Libre et les autorités de Vichy ordonnent de ne pas résister. Valette d’Osia et Morel passent alors dans l’Action Clandestine et commencent à organiser les Maquis en coopération avec les formations locales de l’ORA (Organisation de la Résistance de l’Armée) puis avec les Mouvements Unis de la Résistance (MUR). Les actions sont alors limitées mais constituent un maillage qui doit aboutir à la création de maquis dans les régions de montagne. Le Lieutenant Morel – qui prend alors le nom de code « Tom » – participe notamment au recueil des réfractaires du STO et à l’encadrement des futurs combattants.
Suite à la création de l’Armée Secrète (AS) en 1943, Tom Morel seconde toujours Valette d’Osia au commandement de l’AS « Haute-Savoie ». Malheureusement, fin 1943, Valette d’Osia est arrêté par les Allemands, soumis à un interrogatoire musclé et envoyé en train en captivité… avant de s’évader menottes au poing ! Par conséquent, le Colonel Henri Romans-Petit, commandant de Maquis de l’Ain et du Haut-Jura, délègue à Tom Morel le commandement de l’AS « Haute-Savoie ».
Début 1944, il reçoit l’ordre de rassembler plusieurs centaines de maquisards et de constituer une « forteresse » au Plateau des Glières, un promontoire abrupt situé à plieurs kilomètres d’Annecy et d’y organiser les parachutages qui doivent arriver depuis l’Afrique du Nord sur ordre de Londres.
Suite à la création de l’Armée Secrète (AS) en 1943, Tom Morel seconde toujours Valette d’Osia au commandement de l’AS « Haute-Savoie ». Malheureusement, fin 1943, Valette d’Osia est arrêté par les Allemands, soumis à un interrogatoire musclé et envoyé en train en captivité… avant de s’évader menottes au poing ! Par conséquent, le Colonel Henri Romans-Petit, commandant de Maquis de l’Ain et du Haut-Jura, délègue à Tom Morel le commandement de l’AS « Haute-Savoie ».
Début 1944, il reçoit l’ordre de rassembler plusieurs centaines de maquisards et de constituer une « forteresse » au Plateau des Glières, un promontoire abrupt situé dans le Massif de Bornes, à kilomètres d’Annecy et d’y organiser les parachutages qui doivent arriver depuis l’Afrique du Nord sur ordre de Londres.
Face à l’occupant allemand qui craint un pullulement des maquis et décrète l’Etat de siège sur l’ensemble de la Haute-Savoie, plusieurs centaines d’hommes arrivent sur le Plateau des Glières. On y trouve des volontaires du moment voulant en découdre avec les Allemands et les « Collabos », des réfractaires au STO, des Républicains Espagnols réfugiés, des Communistes, des Gaullistes et des Catholiques convaincus. Pour rassembler tout ce monde le Lieutenant Morel explique clairement : « Il n’y a plus ici ni A.S., ni F.T.P. leur dit-il, il y a l’armée française » Et le Maquis prend pour devise : « Vivre libre ou mourir ».
Sous le commandement de Morel et du Capitaine Maurice Anjot (Responsable départemental de l’AS), le Maquis se garni d’abris et de postes de combat. Mais il se retrouve très vite en situation critique. Rapidement localisé par les Groupes Mobiles de Réserve, branche de la Police de Vichy chargée d’interventions armées, le Plateau se retrouve bientôt presque cernée dès la mi-février 1944. Et le temps rigoureux ne facilite absolument pas les parachutages qui tardent à arriver.
Dans la nuit du 9 au 10 mars 1944, Tom Morel monte une expédition contre le PC des GMR à l’Hôtel France d’Entremont. Très bien monté, le plan réussit. Les GMR sont désarmés pendant que plusieurs armes sont saisies. Morel désarme le Commandant Lefebvre mais celui-ci avait conservé un pistolet sur lui et abat le Lieutenant. Lefebvre est alors tué sans pitié par les Maquisards.
Le 13 mars 1944, le Lieutenant Tom Morel est enterré par ses camarades sur le Plateau des Glières. On réussit à faire venir un curé pour la cérémonie religieuse car sa Foi n’a jamais vacillé. Sa dépouille sera ensuite transférée à la Nécropole de Morette.
La Promotion Saint-Cyr de 1987-1990 a porté son nom.
Source :
– http://www.glieres-resistance.com
Ralph Monclar
Personnage à la vie digne d’un roman de guerre, Monclar reste une figure marquante de la Légion Etrangère du XXe siècle. S’il n’eut pas la science militaire d’un de Lattre ou d’un Leclerc, il n’empêche qu’il s’avéra un remarquable meneur d’homme doublé d’un soldat particulièrement courageux. – De son vrai…
3 juin 2016
Dans « Histoire militaire française »
24 juin 1940 : Fin de la bataille des Alpes, succès français de 1940 – 2/2
Nous avons vu les combats menés par les Français face aux unités mécanisées allemandes, passons maintenant aux combats menés face aux Italiens. Au début de juin 1940, Benito Mussolini déclare la guerre à la France pour s’emparer notamment de la Tunisie, de la Savoie, de la Corse et de Nice.…
24 juin 2016
Dans « Histoire militaire française »
Général Fernand Gambiez, fondateur du 1er Choc
Fernand Gambiez naît à Lille le 27 février 1903 dans une famille modeste. Toutefois, son père choisit de rejoindre les rangs de l’Armée française et accède au grade d’officier avant la Grande Guerre, ce qui est plutôt rare pour l’époque. Physiquement, Fernand Gambiez n’est pas très grand mais il est trapu…
29 mars 2016
Dans « Histoire militaire française »
Lorsque Louis XIII et le Cardinal de Richelieu lancent le Royaume de France dans la « Guerre Ouverte » contre la Maison d’Autriche et l’Espagne en 1635, l’Armée Royale a subi plusieurs refontes amorcées depuis le règne de Henri IV, dans le prolongement de la convalescence qui a suivi les Guerres de Religion. En outre, même si d’importantes carences subsistent (approvisionnement, discipline), l’Armée Royale a été rehaussée du prestige de la victoire sur les Etats Protestants et des succès de la Guerre de Succession de Mantoue.
Voici donc, un (bref) portrait de l’Armée de Louis XIII.
Précision pour les lecteur, les tactiques et techniques de combat employées durant la Guerre de Trente Ans feront l’objet d’un article ultérieur.
* 1 L’ORGANISATION
A Les Armées en campagne
Pour le chercheur autrichien Gaston Bodart, le type même de l’Armée en campagne pendant la Guerre de Trente Ans comprend entre 20 000 et 30 000 hommes avec une proportion de 30-40 % de Cavalerie. A Rocroi, l’Armée du Prince de Condé déploie entre 16 000 et 20 000 soldats dont une forte proportion de mercenaires allemands, hessois, suédois et ceux venant aussi des troupes de Bernhard de Saxe-Weimar. Toutefois, il est de bon aloi de souligner le fait que les soldats de Saxe-Weimar germaniques (en écrasante majorité de confession luthérienne) qui sont passés du service de la Suède à celui de la France sont extrêmement disciplinés et bien entraînés (ce qui ne les empêchera pas de ravager toute une partie de l’Alsace et de la Franche-Comté).
Lors de la Guerre de Trente Ans, Louis XIII (passionné de la question militaire rappelons-le) crée quatre Armées pour les Campagnes ; Armée des Flandres placée sous les commandements successifs de Louis de Nogaret d’Epernon Cardinal de La Valette, Gaspard III de Coligny Maréchal de Châtillon et Urbain de Maillé Duc de Brézé ; l’Armée du Rhin (Cardinal de La Valette et Bernhard de Saxe-Weimar) ; l’Armée d’Allemagne (Cardinal de La Valette et Jean-Baptiste Budes de Guébriant ) et enfin, l’Armée d’Italie (Duc d’Harcourt) scindée entre le Corps du Piémont (Charles II de Créqui) et le Corps de la Valteline (Duc de Rohan). On trouve enfin l’Armée des Pyrénées qui est en fait un corps d’observation frontalier.
B Représentation des forces au sein des Armées
Prenons l’exemple de l’Armée des Flandres. En 1637, elle compte 21 670 hommes partagés entre 15 000 fantassins (68.9 % de l’effectif total) et 6 670 Cavaliers (31.1 %). Sur ce nombre de cavaliers 3 020 sont des Weimariens (44.6 %) dont des étrangers, 2 700 sont des Chevau-Légers (39,9 % Cavalerie Lourde), 400 sont des Gendarmes du Roi (5,9 %), 400 autres des Carabiniers (5,9%) et enfin 250 sont des Hongrois (3,7 %). Sur l’ensemble des effectifs montés, on compte 84,5 % de Cavalerie de ligne, 9,6 % de Cavalerie de ligne et 5,9 % de Cavalerie d’élite qui forme la réserve.
C Formations de combat
Les Régiments sont les unités administratives – un peu à l’exemple des Regiments anglais – et comptant un nombre d’hommes assez important mais inégal ; certains comptent parfois 1 000 hommes alors que d’autres se montent jusqu’à 6 000 voire davantage. Tout dépend aussi du type d’unité. Le Régiment est commandé par un Colonel, en écrasante majorité issu de la Noblesse et peut prendre dans ce cas, le nom de son propriétaire.
On distingue plusieurs types de régiments. Tout d’abord, les Régiments permanents qui comptent d’abord les Gardes Françaises (1560) comme les quatre Vieux Régiments ou Vieux Corps, avec chacun une couleur distincte sur leur drapeau (Picardie rouge, Champagne vert, Navarre feuille morte ou marron et Piémont jaune ). Les Vieux sont les héritiers des Vieilles bandes reformées après la promulgations des chartes de Régiment (Henri II). Viennent ensuite les cing Petits Vieux créés durant le règne de Henri IV (Bourbonnais, Béarn, Auvergne, Flandres et Guyenne). Ces cing régiments arborent la couleur violette sur leur drapeau afin de rappeler l’assassinat du Roi Henri.
Près de trente autres régiments permanents seront créés sous le règne de Louis XIII. Citons entre autres ; Chappes (1611), Rambures (1612/1640), Hôtel (1616/1643), La Suze (1619), Normandie (1620), Estissac (1621), La Force et Turenne (1625), Villeroy (1626), Meslé et Nettancourt (1629), Montausier (1630), Grancey (1630/1639), Nerestang, Castelmoron et Leuville (1631), Sainte-Offrange (1632), La Bloquerie (1633), Lyonnais, Perche, Bellenave, Bourdonne, La Frezelière et Cardinal Duc (1635), La Marine (1636), Isle de France (1637), Régiment des Vaisseaux (1638) et Gramont-Liégeois (1641).
Autre point important. Si les Vieux Régiments sont en quelque sorte propriété royale, avec des officiers pensionnés par le Roi, beaucoup d’autres sont levés aux frais de Colonels particuliers qui en sont finalement les propriétaires. Le Colonel (au même titre que les Capitaines avec les Compagnies) doit donc acheter une charge d’officier ou bien s’en voit octroyer une puis lever son Régiment. Cela peut donner lieu à des situations quelque peu surprenantes. On voit ainsi de très jeunes colonels ou capitaines se placer à la tête d’unités d’infanterie.
Mais l’unité tactique de l’Armée de Louis XIII est le Bataillon ou Petite Bataille (scindé en plusieurs compagnies allant de 50 à 200 soldats et commandé par un Colonel ou un Capitaine) et formé par ponction des Régiments. Par exemple à Rocroi 22 Régiments de l’Armée du Prince de Condé forment 18 Bataillons tandis que les 4 autres ont été créés en scindant deux régiments de moitié. Il n’y a donc toujours pas de rationalisation des effectifs, loin de là.
Les Régiments français se répartissent comme suit : 1 Régiment des Gardes (Gardes Françaises 30 compagnies de 200 hommes), 16 Régiments à 30 Compagnies de 50 hommes (1 500 hommes/Régiment), 106 Régiments à 20 Compagnies du 50 hommes (1 000 h/Regt), 1 Régiment à 18 Compagnies de 50 hommes (900 h), 1 Régiment à 15 Compagnies de 80 hommes (1 200 h), 6 Régiments à 12 Compagnies à 80 hommes (960 h) et 10 Régiments à 10 Compagnies de 80 hommes (800 h).
Et voici la répartition des Régiments Royaux étrangers (volontaires) : 7 Suisses (Gardes Suisses, Molondin, Watterville, Am Büchel, Praromann, Roll et Rhoon), 4 Irlandais (Wall, Coosle, Fitz-William et Beling), 4 Écossais (Douglas, Gardes Écossaises, Lundy et Fullerton), 8 Allemands (Roquesvières, Zillard, Rasilly, Schombeck, Kohlas, Notaf, Ehm et Axtein), le Régiment Liégeois Guiche étranger, ainsi que le Régiment Mazarin italien.
* 2 LES ARMES
A L’infanterie
1 Effectifs et recrutement
Les Fantassins représentent la grande majorité des effectifs de l’Armée Royale et leur nombre ne fait que croître entre 1633 et 1643. En 1633, on en compte 102 000, nombre qui double deux ans plus tard (210 000). En 1637, les fantassins se chiffrent à 238 000 hommes, leur nombre le plus élevé, avant de décroître à 217 000 à la mort de Louis XIII. Conséquence directe, le nombre de Régiments augmente sensiblement lui aussi. De 65 seulement en 1633, ils grimpent à 148 début 1637 et 169 à la fin de la même année. En 1643, on en compte 141.
Lors de la bataille de Rocroi l’Armée Royale comptait 192 860 soldats organisés en régiments – excepté les troupes stationnées en garnison. Sur ce nombre, 151 860 (78.7 %) étaient originaires du territoire français et 41 000 étaient des volontaires étrangers (21.3%) ; Suisses, Allemands et Italiens en particulier. Enfin, il y avait 200 compagnies de soldats à pied en garnison qui regroupaient 26 000 soldats.
Le recrutement des soldats pose le problème le plus sérieux à Richelieu et Louis XIII. D’une part, il n’y pas de conscription comme nous pouvons l’entendre aujourd’hui. La formation des régiments se fait par levée de volontaires. En outre, la Monarchie n’a toujours pas de système centralisé et le recrutement s’effectue donc aux échelons des Généralités, Pays, Baillages, Sénéchaussées et Paroisses. En somme, la capacité de la Couronne à pouvoir recruter dépend amplement de l’enchevêtrement des circonscriptions administratives et des coutumes de l’Epoque. Le système des Milices Paroissiales et du tirage au sort n’existe pas encore et ne sera créé qu’au début du règne de Louis XIV par Michel Le Tellier. Ajoutons à cela la question des Mercenaires que l’on cherche à engager depuis l’Allemagne, la Suisse et l’Italie, bien qu’ils représentent des troupes bien moins fiables, qui peuvent déserter à tout moment et se livrer à des pillages et des exactions sur la population. En 1629, le Cardinal de Richelieu promulgue une ordonnance qui tend à améliorer le recrutement des soldats mais elle ne sera jamais appliquée. En revanche, en 1636 par une nouvelle Ordonnance, le Cardinal-Duc Ministre crée un Ministère de la Guerre qui est chargé d’organiser la levée des troupes ; ce qui représente déjà une amélioration notable.
2. Equipement et armement
Si ce n’est la mode vestimentaire (pourpoint, bas, large chapeau de feutre, bottes à chaudron), le soldat à pied de Louis XIII se distingue très peu de ses aînés de Henri II, Henri III et Henri IV. Les officiers se protègent des coups d’armes blanches avec des cuirasses, des colletins, etc. Quand ils ont les moyens de se procurer des casques, les hommes à pied utilisent des cabassets, des morions de type espagnol et des bourguignottes.
Contrairement à un cliché répandu de nos jours, les Armées européennes du XVIIe siècle utilisent encore largement les armes blanches de toute sorte. Ainsi, l’infanterie française utilise généralement les longues piques disposées en carrés à rangs serrés afin de repousser les charges de cavalerie et d’infanterie en gardant les rangs serrés. Les armes dites d’hast sont toujours répandues en particulier les hallebardes et les pertuisanes.. Les officiers, mais aussi les hommes du rang utilisent aussi des armes de duels que sont les rapières et les dagues de main gauche pour les engagements au corps-à-corps. En outre il n’est pas rare non plus de voir les fantassins utiliser des épées à large lame (comme les miséricordes très répandues chez les Lansquenets), des Espontons, des haches et même des masses d’armes (cette dernière arme étant très apprécié de la cavalerie polonaise). Enfin, c’est en 1642 que la baïonnette fait son apparition dans l’Armée des Flandres. Les premiers modèles consistaient à fixer un poignard au manche vidé au bout du canon, ce qui empêchait le fantassin de tirer. Les baïonnettes à douille apparaîtront durant le règne de Louis XIV.
En revanche, les mousquets à rouet commencent à remplacer les arquebuses (en particulier les arquebuses à clé d’arbalète). Des pistolets à rouet et même à silex – ce dernier étant plus efficace – se répandent de plus en plus au sein de l’armée dans les années 1640. Toutefois, les arbalètes sont toujours répandues elles aussi.
B. LA CAVALERIE
Arme par excellence de la Noblesse Française depuis l’Epoque Médiévale, la Cavalerie reste toujours l’apanage des gentilshommes durant les règnes d’Henri IV et de Louis XIII, même s’il n’est pas rare de voir des bourgeois intégrer les rangs montés royaux (s’ils s’équipent à leur frais). Quoiqu’il en soit, la Cavalerie française subit plusieurs transformations notables qui vont faire d’elle l’une des meilleures d’Europe.
1 Réformes et augmentation des effectifs
Avant l’entrée en guerre de la France, la Cavalerie française est en pleine réformation depuis Henri IV. L’intérêt qu’eut le père de Louis XIII pour réformer sa Cavalerie tient beaucoup à la victoire de Fontaine-Française (1595) en Bourgogne, lorsque 300 cavaliers royaux mirent en fuite 2 000 espagnols.
Sous Louis XIII, plusieurs nouveaux régiments de cavaleries permanents sont créés : Orléans et Souvré (1630), d’Enghien (1632), Colonel Général et Trefski (1635), Royal (1635), Le Roi et Dragons du Cardinal (1635) et La Reine Mère (1638). Enfin, en 1638, le Juste fait promulguer un règlement relatif au « bon ordre et à la discipline ». Bien entendu, certains Colonels, Princes du Sang, Membres de la Cour ou Nobles de Province lèvent un régiment à leurs frais. C’est notamment le cas des Ducs de Soissons et de Longueville en 1638 lorsque les Espagnols marchent en Picardie. Enfin, Louis XIII a aussi recruté des unités de cavalerie étrangère, en particulier allemandes, hongroises et mêmes croates.
Les Dragons forment l’un des plus anciens corps de cavalerie français (arquebusiers à cheval créés au sein de l’armée du Piémont par le Maréchal de Brissac sous Henri II). Toutefois, s’il se déplace à cheval, le Dragon ne combat pas en selle mais à pied, à l’arquebuse, à la rapière ou à la hache.
Grâce à l’Ordonnance édictée en 1635 par le Cardinal de Richelieu l’organisation et la discipline en sont considérablement renforcées afin d’en faire l’arme clé du succès français sur le champ de bataille. La consécration de la cavalerie viendra à Rocroi.
Soulignons donc, le rôle du Maréchal Jean Comte de Gassion. Gentilhomme calviniste béarnais ayant servi comme officier dans l’Armée du Duc de Rohan lors de la campagne de 1626-1629 contre les Etats Protestants, Gassion est passé au service de Gustave Adolphe de Suède contre les Impériaux. Rappelé par Louis XIII et Richelieu, il viendra ajouter son expérience des techniques utilisées par la cavalerie suédoise. Gustave-Adolphe avait notamment formé le Corps des Hakkapeliitta. Recruté chez les Finnois et regroupés au sein de régiments, les Hakkapeliitta avaient pour rôle l’assaut (par de brutales charges), la reconnaissance et la poursuite.
Sous Louis XIII, un nouvel échelon est créé au sein du Régiment, il s’agit de l’Escadre qui donnera le terme Escadron que nous connaissons aujourd’hui. L’Escadron comprend alors entre 50 et 60 hommes et s’articule en 2 ou 3 Compagnies (voire parfois même une seule).
2 L’élite de la cavalerie royale
Pour veiller sur sa Maison, Louis XIII profite de plusieurs régiments de cavalerie permanents créés par les Valois et son père. Mais d’autres ont des origines plus anciennes. Ainsi les Gendarmes Écossais et la 1re Compagnie des Gardes du Corps (Écossaise) sont les héritiers des gardes de Charles VII et de Louis XI et propriété de la famille Stuart depuis près de deux siècles. Durant le règne de Louis XIII, les Gendarmes Écossais sont placés sous le commandement d’un Colonel étranger ; Charles Stuart Prince d’Ecosse (futur Charles Ier d’Angleterre), Jacques II Stuart Duc d’York et Georges Gordon Marquis de Huntley. Ils passeront sous le commandement d’un Français en 1665. Sous Louis XI, sont créées deux compagnies d’archers français à laquelle s’ajoute une troisième sous François Ier. Les trois compagnies françaises et l’Écossaise prendront le nom de Compagnies de Gardes du Corps.
En 1570, Henri de Navarre (futur Henri IV) crée les Chevau-Légers qui sont rétribués (pensionnés) directement par le Souverain. Contrairement à ce que leur dénomination peut laisser croire, les Chevau-Légers forment la Cavalerie lourde.
Par l’Ordonnance de 1611, Louis XIII place les Gendarmes Royaux dans sa garde et la place avant les Chevau-Légers dans l’ordre de préséance. Enfin en 1622, Louis XIII crée la Compagnie de Mousquetaires dont les hommes se distinguent des autres troupes montées par leur célèbre casaque bleue à croix blanche et leur chapeau large à plumet blanc.
3. Armement et équipement
Hormis les compagnies de Mousquetaires et de Gardes, les cavaliers du Roi de France n’ont pas réellement d’uniforme, chaque homme s’équipant à ses frais. En matière d’équipement, conséquence des réformes de Gassion, si la cuirasse comme le bassinet et l’armet (casques à visière) sont largement utilisés, le complet harnois est de plus en plus abandonné en raison des techniques de charge qui nécessitent de la rapidité, donc un poids moindre à faire supporter par les montures.
En matière d’armement, les cavaliers français n’utilisent plus la lance mais la rapière ou une épée plus courte et plus large, ainsi qu’une arme à feu pour charger.
C. L’Artillerie
Conscient du déclin de l’Artillerie française, Henri IV avait entrepris de la redresser mais lors de la Guerre de Trente Ans, l’artillerie de Gustave-Adolphe de Suède restera la première d’Europe autant du point de vue du matériel que de lemploi. Henri IV décide de placer l’administration et la production des bouches à feu françaises sont sous la responsabilité d’un Grand Maître de l’Artillerie. Sous Louis XIII, les hommes qui occuperont cette charge seront tour-à-tour Maximilien II de Béthune Marquis de Rosny et Prince d’Henrichemont, le fils de Sully (1610-1629), Antoine Coëffier de Ruzé d’Effiat, le père du fameux Cinq-Mars (1629-1634) et Charles de La Porte Duc de La Meilleraye dit « le preneur de villes » (1634-1646).
Comme l’explique Michel Decker, Grand Maître de l’Artillerie commande donc à un état-major, aux « services centraux » formés du Commissaire général aux poudres et salpêtres, du Commissaire général des fontes, du Capitaine général du charroi, du Commandant général des ouvriers et du Maréchal des logis.
Au-dessous de cet état-major arrivent les « départements » (en général les régions de l’Est, des Alpes et maritimes du Royaume) placés sous la direction d’un commandant auquel répondent toute une pléthore de lieutenants provinciaux, commissaires provinciaux (ordinaires ou extraordinaires), des officiers pointeurs, ainsi que des « techniciens » et comptables du matériel.
D’autre part, la production de canons est l’attribut des Fonderies de bronze, arsenaux et poudreries, là encore propriétés directes de la Couronne. Mais le personnel venant bien souvent à manquer, les commandants provinciaux peuvent louer des paysans ou d’autres soldats dont ce n’est pas le métier. En 1621, Louis XIII instaure une indemnité au profit des soldats empruntés.
Du point de vue de l’organisation, les canons français sont regroupés au sein de ce que nous pourrions appeler batteries au sein d’une Armée en Campagne.
Sous Louis XIII, l’Artillerie royale répond encore aux recommandations demploi des « six calibres de France » édictées par Jean d’Estrées Grand Maître de l’Artillerie de Henri II. D’Estrées préconise une répartition d’un tiers de pièces lourdes (en bronze) tirant des boulets de 15 à 30 livres pour deux tiers de pièces plus légères (boulets de 1 à 7 livres). Sous Louis XIII, on vient à ajouter les calibres de 12 et 24 livres. Enfin, le mortier fait aussi son apparition pour les combats de siège mais son utilisation reste fort risquée.
Sources :
JOHNSON Curt : Early Modern Warfare Society, déc. 2007, http://xenophongroup.com
BOIS Jean-Pierre : L’Armée française de l’Ancien Régiment au XVIIe et au XVIIIe siècles, Société des Amis du Vieux Blaye, http://www.vieuxblaye.fr
DECKER Michel : Louvois, l’artillerie et les sièges, 1996, http://www.persee.fr
Les Régiments d’Ancien Régime, http://www.ancestramil.fr
Son nom reste indissociable de Bir-Hakeim. Fils d’un facteur d’orgue d’origine alsacienne, Marie Pierre François Joseph Koenig naît à Caen le 10 octobre 1899.
Après des études secondaires auCollège Sainte-Marie et au Lycée Malherbe. Après avoir obtenu son baccalauréat en 1917, il s’engage dans l’Armée et est versé au 36e Régiment d’Infanterie. C’est avec ce régiment qu’il combat et se distingue dans les Flandres, dans l’Oise et sur l’Ailette, obtenant la Croix de Guerre 1914-1918.
– Après la guerre, il poursuit la carrière des armes au sein du 15e Bataillon de Chasseurs Alpins qui est envoyé en Silésie (1919) pour faire face aux troubles suscités par les Polonais et les unités irrégulières allemandes, avant d’être rapatrié dans les Alpes (1922). Entre-temps, il a obtenu son grade de lieutenant. Puis, il est renvoyé en Allemagne des des unités de renseignement.
– En 1931, devenu capitaine, Pierre Koenig rejoint la Légion Étrangère (4e RE) au Maroc où il participe aux opérations de pacification du Rif soumis aux raids des troupes d’Abd el-Krim. C’est durant cette période qu’il reçoit le surnom de « Vieux lapin », en raison de ses deux grandes incisives.
– Début 1940, Koenig se trouve au Maroc quand il apprend par voie informelle que Raoul Magrin-Vernerey dit Monclar et la nouvelles 13e Demi-Brigade de la Légion Étrangère doivent embarquer pour la Métropole avant de partir pour la Finlande aider la petite armée à lutter contre les Soviétiques. N’ayant pas reçu l’autorisation de quitter le 4e RE, il embarque clandestinement à Alger presque dans les bagages du Capitaine Saint-Hillier qui lui prête main-forte pour l’occasion (J-Chr. Notin). Arrivé en France, Koenig rejoint la 13e Demi-Brigade de la Légion Étrangère qui part s’entraîner en Auvergne. Mais comme ses nouveaux collègues, il apprend que la « 13 » ne part plus pour la Finlande mais pour la Norvège afin de bloquer l’acheminement du fer à l’Allemagne via la Suède.
Koenig participe donc à la bataille de Narvik au sein de la 13e DBLE avant de rejoindre l’état-major du Corps Expéditionnaire que dirige le Général Antoine Béthouart. En juin 1940, après la Norvège, Koenig débarque avec la « 13 » en Bretagne, avant de rembarquer pour l’Angleterre après l’occasion manquée de former un réduit breton délimité par le Couesnon.
– Promu Chef de Bataillon dans les nouvelles forces de la France-Libre, il joue un rôle important dans le ralliement du Gabon avant de prendre le Commandement Militaire du Cameroun. Il doit participer à la campagne d’Éthiopie et d’Érythrée contre les Italiens du Duc d’Aoste mais il tombe malade et l’on doit l’hospitaliser au Caire. Ce sont alors Magrin-Verneret dit Monclar et Dimitri Amilakvari qui mènent les forces françaises à Keren et Massaouah (1941).
– En 1941, Koenig est versé au sein de l’état-major de la 1re Division de la France Libre (DFL – Général Paul Legentilhomme puis Général Edgar de Larminat) qui participe aux combats de Syrie contre les forces françaises restées fidèles au Maréchal Pétain.
– L’année 1942 lui apporte la reconnaissance. Devenu Général de Brigade, il commande la 1re Brigade Française Libre qu’il mène dans les combats de Libye contre l’Afrikakorps germano-italien d’Erwin Rommel. Koenig reçoit l’ordre du commandement britannique de défendre l’oasis de Bir-Hakeim (Le puits du sage), située en plein désert au sud de Tobrouk. Les Britanniques viennent de subir une cuisante défaite qui a vu la destruction de plusieurs brigades, les Français recevant l’ordre de tenir Bir-Hakeim le plus longtemps. Avec l’aide de la 13e DBLE d’Amilakvari, du Bataillon du Pacifique, du Bataillon de l’Oubangui et de Fusiliers-Marins, Koenig réussit sa mission et résiste opiniâtrement au siège mené par Rommel pendant deux semaines. Les Français évacuent alors Bir-Hakeim en forçant le passage dans les lignes italiennes en y laissant toutefois d’importantes pertes. En septembre-octobre 1942, Koenig et ses hommes sont de la bataille d’el-Alamein (flanc sud) où il jouent un rôle de diversion et de fixation des forces ennemies, avec des pertes dont le Colonel Amilakvari qui protégeait la retraite de ses soldats.
– En 1943, il commande la 1re DFL qu’il mène au combat en Tunisie, toujours contre les Germano-italiens.
La même année, il quitte le commandement de la 1re DFL pour devenir chef d’état-major adjoint de l’Armée afin d’organiser avec Alphonse Juin, la fusion (bien souvent houleuse) entre les unités de la France Libre et celles de l’Armée d’Afrique restées jusque-là fidèles au Gouvernement d’Alger. A la fin de 1943, de Gaulle nomme Koenig Représentant du Gouvernement Provisoire de la République Française (GRPF) d’Alger, ainsi que Commandant en chef des Forces Françaises de l’Intérieur. La fusion politique des grands mouvements de Résistance s’étant opérée – non sans heurts – grâce à Jean Moulin, Koenig est chargée de coiffer et coordonner les actions des renseignements et des maquis, ce qui ne se fait guère sans difficultés.
– Le 25 août 1944, Pierre Koenig est aux côtés de de Gaulle et de Leclerc sur les Champs-Élysées à Paris. Dans la foulée, il est nommé Gouverneur Militaire de Paris, fonction qu’il occupe jusqu’à la capitulation allemande.
– Promu Général d’Armée en 1946, il occupe le poste d’Inspecteur en Chef des Forces d’Afrique du Nord. Devenu aussi Député du Bas-Rhin sous la IVe République, il est Président de la Commission de Défense de l’Assemblée Nationale. Il sera aussi Ministre de la Défense dans les Gouvernements Mendès-France et Faure. Il est aussi un ardent défenseur du jeune État Hébreu.
Compagnon de la Libération et membre de l’Académie des Sciences morales et politiques, Pierre Koenig décède à l’Hôpital Américain de Neuilly. Ses obsèques ont lieu en la Cathédrale Saint-Louis des Invalides.
Sources :
– MASSON Philippe (Dir.) : Dictionnaire de la Seconde Guerre mondiale, Tome 1, Larousse, 1980, Parius
– NOTIN Jean-Christophe : Le Général Bernard Saint-Hillier. De Bir-Hakeim au putsch d’Alger, Perrin
– Ordre de la libération (site internet)
Général Paul Lengentilhomme
Fils d’un receveur des contributions directes normand, Paul Louis Victor Marie Legentilhomme voit le jour à Valognes (Manche) le 26 mars 1884. Après sa scolarité, il intègre l’Ecole de Saint-Cyr dans la Promotion « La Dernière du vieux Bahut » en 1905. A sa sortie en 1907, il choisit l’Infanterie et se…
23 mai 2014
Dans « Non classé »
24 octobre 1942 : Mort du Lt-Colonel Dimitri Amilakvari à el-Elamein
Né en 1906 dans le Caucase du Nord, issu de l’ancienne famille géorgienne des Sadguinidzé – celle-ci portant le titre d’Amilakvari, équivalent d’écuyer -, Dimitri Amilakvari arrive en France en 1922 après que ses parents eurent fuit la Russie des Soviets. Sorti de Saint-Cyr en 1926 au sein de la Promotion…
24 octobre 2013
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André Maginot
Attaché à la ligne qui porte son nom, symbole de la défaite de 1940, André Maginot reste pourtant une personnalité méconnue. Un bref retour s’impose donc. Il voit le jour le 17 février 1877 à Paris, bien que ça famille soit originaire de Lorraine. Après avoir obtenu sa Licence en…
7 janvier 2014
Dans « Non classé »
Né en 1593 à Laon, fils d’un sergent du bailliage de Picardie, Louis Le Nain commence sa carrière artistique comme apprenti dans un atelier de Paris. Son maître étant peut-être un flamand.
Ses deux frères, Antoine et Matthieu deviennent aussi peintres, ce qui permettra aux trois de monter un atelier réputé à Paris en 1629. Ils signerons ainsi plusieurs toiles sous le même nom, même si certaines sont encore sujettes à hypothèses.
Louis Le Nain, tout comme ses frères, se spécialise dans la peinture de portraits de familles paysannes dans divers environnements et dans une atmosphère grise, tout en tendant vers le réalisme.
Il peint notamment : L’heureuse famille, La Forge, La famille de la laitière et Le repas des paysans.
Il s’essaie aussi à la peinture religieuse avec Le repos de la Sainte Famille.
25 mai 1510 : mort du Cardinal d’Amboise
Né en 1460 au château de Chaumont-sur-Loire au sein d’une vieille famille de la noblesse tourangelle, fils de Pierre d’Amboise et d’Anne de Bueil, le brillant Cardinal Georges d’Amboise a été considéré comme un véritable premier ministre durant le règne de Louis XII tel Richelieu (Lucien Bély). Ses frères feront…
25 mai 2013
Dans « Non classé »
7 avril, fête de Saint Jean-Baptiste de La Salle
– Fils de la noblesse champenoise devenu prêtre Immense figure de la Réforme Catholique en France, Jean-Baptiste de la Salle naît le 30 avril 1651 à Reims. Aîné d’une famille de onze enfants, il est le fils de Louis de la Salle, Conseiller au Présidial de Reims et de Nicole…
7 avril 2016
Dans « Figures de l’Eglise »
Maréchal Louis Alexandre Berthier
« Berthier connaissait bien la carte, entendait bien la partie des reconnaissances, soignait lui-même l’exécution des ordres, était rompu à présenter avec simplicité les mouvements les plus composés d’une armée ». Ce sont les mots qu’employait le général Bonaparte lorsque il dut travailler pour la première fois avec Berthier qui allait devenir…
1 juin 2016
Chers lecteurs et chères lectrices, je vous propose un peu d’originalité en nous penchant brièvement sur un personnage aussi original que sympathique.
Né à Chargnac dans le Périgord au sein d’une famille paysanne, Antoine de Tounens passe son baccalauréat et achète une étude d’avoué à Périgueux. C’est à peu près à la même période qu’il est initié dans une loge maçonnique.
Aventurier et original, Antoine de Tounens vend son étude et emprunte 25 000 francs au Crédit Lyonnais pour partir en expédition . En 1858, il débarque au Chili, parcourt le pays et se rend dans la Province d’Arauco et se proclame tout bonnement Roi d’Araucanie et de Patagonie.
Orélie-Antoine Ier règne alors sur un territoire peuplé de plusieurs tribus Puelches et Tehueches dont il s’attire la fidélité.
Malheureusement en 1862, les autorités Chiliennes mettent fin à l’existence de son royaume et l’internent dans un asile. Il doit sa liberté au Consul de France à Valparaiso. Rentré en France, il prépare une nouvelle expédition qui s’achève par un nouvel échec en 1874.
Ruiné, il retourne dans le Périgord et y travaille comme boucher. Il meurt, entièrement oublié mais auprès de sa famille. Peu avant sa mort, il retourne au Catholicisme. Achille Laviarde lui succède à la tête du Royaume d’Araucanie et de Patagonie (il dispose même de deux Secrétaires d’Etat et d’une référence dans le Gotha !).
C’est l’écrivain Saint-Loup (future plume de la Collaboration en 1940) qui fait connaître son histoire après un voyage en Patagonie dans Le Roi blanc des Patagons. Plus proche de nous, Jean Raspail reprend la figure d’Orélie-Antoine Ier dans son roman Antoine de Tounens, roi de Patagonie.
17 octobre 1982 : Mort du Général Antoine Béthouart
Né en 1889 à Dole dans le Jura, fils d’un commissaire aux hypothèques, Antoine Béthouart entre à l’Ecole de Saint-Cyr en 1909. Il a notamment comme camarades de promotion un certain Charles de Gaulle et Alphonse Juin. – Sorti de Saint-Cyr en 1912 au sein de la Promotion « du Fez », il…
17 octobre 2016
Dans « Histoire militaire française »
7 juillet 1438 : Charles VII promulgue la Pragmatique Sanction de Bourges
En 1418, réuni à l’initiative de l’Empereur Sigismond, le Concile de Constance s’est achevé avec l’élection de Martin V pour tenter de mettre fin au Grand Schisme d’Occident sans pour autant renforcer l’autorité pontificale, contestée par les Pères du Conciles qui placent celui-ci au-dessus de du Pape. En 1431, un nouveau…
8 juillet 2013
Dans « Non classé »
Arthur de Richemont, Connétable de France et Duc de Bretagne
Dans l’Histoire de la Guerre de Cent Ans, Arthur de Richemont reste curieusement – tout comme Olivier V de Clisson – dissimulé par l’ombre de Bertrand du Guesclin. Pourtant, il fut le troisième représentant de la noblesse bretonne à s’être vu octroyé la dignité de Connétable de France. Richemont ne…
26 décembre 2016
Dans « Epoque médiévale »
Honoré Charles Michel Joseph Reille voit le jour le 1er septembre 1775 à Antibes au sein d’une famille bourgeoise. Se sentant une vocation pour la carrière des armes, le jeune Reille entre à quatorze ans seulement comme volontaire au sein de la Garde Nationale d’Antibes.
– En 1791, il intègre le 1er Bataillon de Volontaires du Var qui est envoyé un an plus tard dans l’Armée du Général Dumouriez. Reille combat alors durant la
campagne de Belgique contre les Impériaux, notamment à Rocoux, Liège et Neerwinden. Grâce à son courage, il obtient le grade de Lieutenant. En 1793, il sert au siège de Toulon et rencontre le Général André Masséna. En 1796, promu Capitaine, Reille suit Masséna comme aide de camp en Italie. Durant la campagne de 1796-1797, il se distingue à Montenotte, Dego, Lodi, Rivoli, Ballano, San Giorgio, sur la Brenta, Caldiero, Arcole, à la Favorite, à Belluno et à Tarvis. En 1797, il est promu Chef d’Escadron au 15e Régiment de Dragons. Il acquiert alors la réputation d’un officier courageux et intrépide, minutieux mais aussi simple et accessible pour ses subordonnés.
– Toujours aide de camp de Masséna en 1799, Honoré Charles Reille est promu Adjudant-Général à l’Armée d’Helvétie. Il effectue toute la reconnaissance des passages sur le Rhin, dans les Grisons et au Lac de Constance. Il combat ensuite à Coire, Feldkirchen, Zurich et Schwitz. Il prend la tête de la Division Oudinot quand son chef est blessé. Après avoir traversé le Limat, il fait son entrée le premier dans Zurich. Cependant, lors de l’offensive du Général Russe Aleksandr V. Souvorov en Helvétie, Masséna doit replier ses forces et c’est l’Adjudant-Général Reille qui retient les forces ennemies dans le Muttenthal. En 1799 toujours, lors du blocus de Gênes, il reconnaît toutes les positions ennemies entre Nice et le Mont-Cenis qui permet au Général Bonaparte de mener sa campagne. Il se distingue ensuite en forçant le blocus anglais. En 1800, il s’illustre au Monte Creto avant de prendre le commandement des forces françaises à Florence.
– Promu Général de Brigade en 1803, Honoré Charles Reille sert ensuite au Camp de Boulogne. Passé maître dans les opérations de reconnaissance, Reille reçoit l’ordre de Napoléon de reconnaître la Bavière et l’Autriche. En 1804, il est nommé Inspecteur des forces de retour de Saint-Domingue. Ensuite, il est nommé commandant en second des troupes partant pour les Antilles, sous le commandement du Général de Lauriston. Mais après la bataille du Cap Finistère, il quitte la flotte à Cadix et retourne en France. Lors de la campagne d’Autriche. Après avoir participé à l’occupation en Haute-Autriche. En 1806, il est placé à la tête d’une brigade de la Division Suchet qui compose le 5e Corps du Maréchal Lannes. Honoré Charles Reille combat donc à Saalfeld et Iéna contre les Prussiens, à Pultusk contre les Russes. Durant cette bataille, il replace le Général Gudin à la tête de sa division, défend efficacement la petite ville d’Ostrolenka en mettant plus de 1 000 soldats ennemis hors de combat et enfonce le centre russe. Suite à cette action, Reille est choisi par l’Empereur pour être son être de camp. Il est aussi élevé au rang de Comte d’Empire.
– Commissaire en Toscane en 1807, il est envoyé ensuite en Catalogne. Il y brise le siège de Figuières et s’empare de Roses. Après un détour en Zélande, il participe à la campagne du Danube de 1809, combat à Essling et commande les unités de la Garde Impériale qui soutiennent l’artillerie de Lauriston contre les Autrichiens.
Après un passage en Zélande pour prévenir d’un débarquement anglais, le Général Reille repart en Espagne comme Gouverneur de la Navarre. En 1810, il bat le Général espagnol Francisco Espoz Mina au Carascal et à Serrin. Il assiste ensuite le Général Louis Suchet lors du siège de Valence qui tombe. Commandant du Corps de l’Ebre en Arragon sous les ordres de Suchet, il reçoit ensuite le commandement de l’Armée du Portugal. Il évacue celle-ci vers l’est en 1812 avant de participer à la défaite de Vitoria. Toutefois, Reille résiste à 20 000 Anglo-Espagnols et Portugais avec 7 000 hommes seulement. Commandant l’aile droite de Suchet en 1813, il combat encore sur la Bidassoa, en Navarre, à Orthez et sous le commandement de Soult à Toulouse.
– Au moment de la Restauration, le Général Reille se retire temporairement de la vie militaire et en profite pour épouser Victoire Thérèse Thècle Masséna Princesse d’Essling, ce qui fait de lui le gendre du Maréchal Masséna. Ils auront un fils, Gustave Charles Reille, né en 1818.
– Lors des Cent-Jours, Reille rallie l’Empereur qui lui confie le commandement du 2nd Corps. Il a alors sous ses ordres cinq divisions : 5e (Bachelu), 6e (Prince Jérôme), 7e (Girard), 9e (Foy) et 2nde Division de Cavalerie Légère (de Piré). En juin 1815, il combat au Pont et à la Ferme des Quatre-Bras. Placé sous les ordres de Ney à Waterloo, Reille ne parvient pas à s’emparer de la ferme d’Hougoumont, fermement tenue par les Anglais en raison d’une discipline de feu hasardeuse et d’un manque d’appui d’artillerie. Deux chevaux sont tout de même tués sous lui. Avant la charge de Ney contre le Mont Saint-Jean, il est avec Milhaud de ceux qui conjurent à Napoléon de ne pas lancer un assaut monté, en vain.
– Après Waterloo, Reille se retire de tout commandement. Mais en 1819, Louis XVIII lui octroie la dignité de Pair de France, ainsi que l’Ordre de Chevalier de Saint-Louis. Il et obtient aussi la charge de Gentilhomme de la Chambre du Roi. Membre du Conseil Supérieur de la Guerre en 1828, il devient ensuite Président du Comité de l’Infanterie et de la Cavalerie. En 1847, Louis-Philippe lui octroie le bâton de Maréchal de France. Il s’éteint sous le Second Empire à Paris le 4 mars 1860. Il aura connu huit régimes et en servi six.
Source :
– http://www.napoleon.org
François-Etienne Kellermann
Fils aîné de François Etienne Christophe Kellermann, Maréchal et Duc de Valmy et d’Anne Barbe, François-Etienne Kellermann reste considéré comme l’un des meilleurs généraux de cavalerie de la Grande Armée. Il voit le jour à Metz le 14 août 1770. – Suivant l’exemple de son père et bien éduqué, il…
2 juin 2016
Dans « Grande Armée »
Général Louis Pierre de Montbrun, cavalier d’Empire
Né le 1er mars 1770 à Florensac dans l’Hérault, Louis Pierre de Montbrun est issu de la noblesse de province. Son père est Juge de paix, ce qui assure une bonne situation à la famille. Pierre Louis reçoit en outre une très bonne instruction, autant intellectuelle que physique. En mai 1789,…
7 septembre 2016
Dans « 1715-1804 »
Maréchal André Masséna Duc de Rivoli
Né en 1758 en Corse, enfant turbulent, André Masséna devient d’abord mousse à quatorze ans avant d’intégrer le Régiment Royal-Italien en 1777 comme simple soldat. Gravissant les grades au sein de son régiment, Massénarejoint les rangs de la Révolution et combat dans le 2e Régiment du Var (Division Charton) et…
4 avril 2016
Dans « Grande Armée »
Victoire difficile, où Louis Charles Desaix dût se replier face aux assauts autrichien et attendre l’artillerie, Victor, Lannes et la Garde Consulaire (Kellermann) face aux Autrichiens d’O’Reilly dans la défense du village de Marengo.
Après sa victoire sur les Suisses à Zurich, Napoléon passe
le Col du Grand Saint-Bernard et fond sur l’Italie du Nord contre les Autrichiens. Mais il ne peut empêcher le Général Mélas de prendre Savone et d’assiéger Gênes où Masséna s’est retranché, bloqué par les Anglais par la mer, les Autrichiens et des paysans insurgés par la terre. Dans le même temps, plusieurs unités françaises de l’Armée d’Italie étaient stationnées au sud de Marengo, avec les Corps de Victor (divisions de Chambarlhac de Laubespin et de Gardanne) et de Lannes, ainsi que la Cavalerie de Kellermann.
– Mélas laissa dont Ott devant Gênes et lance son armée dans le Var pour talonner Suchet.
De son côté, Bonaparte, après avoir laissé Moreau mener une belle campagne sur le Rhin contre l’Autrichien Kray, décide de se porter en Italie. Il part donc avec une armée qu’il a réorganisée dans le Midi, en mettant l’action sur la mobilité.
– Comptant venir rapidement à bout des Français et partant d’Allessandria, Mélas scinde son armée en trois forces distinctes : Ott (libéré du siège de Gênes) au nord, avec Friedrich Heinrich von Gottesheim , ainsi que les divisions von Schellenberg et de von Vogelsang ; O’Reilly au sud et Mélas lui-même au centre avec la force la plus importante (divisions de Hadik von Futak, von Kaim, von Morzin et Anton von Elsnitz). Notons que pour tromper Bonaparte, les Autrichiens dépêchèrent auprès de lui l’espion François Toli, censé lui livrer de fausses informations, ce qui fonctionnera dans un premier temps.
– Le 14 juin, l’avant-garde d’Ott formée par la colonne de Frimont atteint les lignes de Victor qu’elle repousse sur les fermes de Pedrabona et de Stortiglione. Par son mouvement, Ott menace directement les communications françaises vers Milan. Cependant, au centre, Mélas tente de forcer les lignes françaises mais les fantassins de la Division Gardanne réussissent à contenir la pression en combattant sans relâche, ce qui provoque un retard dans l’exécution du plan du général autrichien. Epuisés, les fantassins de Gardanne sont immédiatement relevés sur ordre de Victor par les troupes de Chambarlhac, alors que Melas se porte sur les positions françaises et décide d’engager les divisons de Hadik von Futak et Kaim. Sauf que là encore et malgré un appui d’artillerie, les Autrichiens sont repoussés par les tirs français, en grande partie en raison de leur difficulté à manœuvrer dans un terrain transformé en bourbier par les pluies.
– Du côté français, Jean Lannes avait mit son Corps en marche, pendant que François-Etienne Kellermann (fils de l’homme de Valmy) vint renforcer les forces de Victor avec sa cavalerie.
Von Melas décide alors d’envoyer les Grenadiers de Morzin, des troupes d’élite, enlever les positions françaises à Marengo. Cependant, le général autrichien commet l’erreur de se séparer des Hussards de von Nimpsch qu’il expédia barrer la route à Suchet que des Autrichiens avaient cru voir approcher de Marengo depuis Acqui Terme.
– Bonaparte comprend alors le but de la manœuvre autrichienne et envoya Lannes couvrir le flanc droit français face à la division de von Kaim qui a franchi le Fontanone au nord de Marengo. Lannes envoie l’infanterie de Watrin barrer le passage à l’Autrichien qu’il repousse pour traverser le Fontanone à son tour… et être lui-même repoussé par les canons de von Kaim. Toutefois, sur le flanc gauche Kellermann et ses cavaliers – et en particulier le 8e Régiment de Dragons – écrasent la Brigade de Pilati. Ott lance sa colonne contre les Français pour se faire d’abord stopper par Champeaux qui est tué dans l’action à Castel Ceriolo, avant de s’emparer du village.
Ces combats confus profitent à Bonaparte qui débouche depuis la plaine de la Sale, avec la réserve commandée par Louis Antoine Dexaix. Ce dernier envoya immédiatement la Divison Monnier renforcer Lannes plutôt que Victor (qui manque sérieusement de munitions) car c’était là que se jouait la bataille.
– Mais après un redéploiement, Von Melas, Ott et O’Reilly relancent leur assaut vers le Fontanone et le troisième reprit Stortiglione pendant que les Grenadiers de von Lattermann disputent Marengo aux fantassins de La Raffinière, qu’ils enlevèrent vers 14h00. De leur côté, Ott et Frimont repoussent Monnier. Bonaparte expédia alors la Garde Consulaire et les restes de l’infanterie de Champeaux (6e de Ligne) qui s’en prennnent à l’avant de la colonne autrichienne et anéantirent complètement les forces de Frimont.
– Les Français reculent de trois kilomètres pour, à San Giuliano pour faire face à la masse autrichienne qui menaçait encore de les submerger.
Sauf que Bonaparte reçoit le message que Desaix arrivait en trombe avec ses 9 000 hommes (reste de la Division Monnier et toute la Division Boudet). Bonaparte déploya la Réserve de Desaix à l’entrée nord de Marengo, pendant qu’Auguste de Marmont déploie son artillerie pour pilonner les colonnes ennemies commandées par le Général Zach. Là encore, les combats s’avèrent indécis face aux Cavaliers et aux Grenadiers Autrichiens.
– Le Premier Consul ordonne alors à Desaix de charger à la tête de la cavalerie, avec Kellermann. Les deux généraux se ruent sur les Grenadiers de von Lattermann qui se firent tailler en charpie. Ce fut le tournant de la bataille, Zach et 2 000 de ses soldats se font capturer par l’Armée française, endeuillée par la mort courageuse de Desaix qui s’était retrouvé isolé du reste de ses cavaliers.
Dans le même temps, Kellermann repousse sans ménagement les Dragons du Liechtenstein qui, dans leur retraite à bride abattue enfoncent plusieurs rangs de leur propre armée, les Français à leurs talons. Par conséquent, tout le reste de l’Armée de von Melas décide de prendre la fuite pers Alessandria, laissant 6 500 tués, 8 000 prisonniers et 15 drapeaux de Régiment. Les Français doivent compter 4 700 tués, dont un valeureux général et 900 blessés.
– Marengo eut pour conséquence de forcer les Autrichiens à quitter le Milanais après la Convention d’Alessandria et servit grandement la propagande de Bonaparte auprès des institutions du Consulat.
31 mai 1809 : Mort du Maréchal Jean Lannes à Essling
Avec Davout il fut l’un des seuls Maréchaux d’Empire restés invaincu et demeure sans conteste l’un des plus grands chefs de la Grande Armée. Connu pour sa fougue qui lui venait de ses profondes racines gasconnes et reconnu pour ses qualités de tacticiens et de manœuvrier, Jean Lannes représente aussi…
31 mai 2016
Dans « Grande Armée »
Maréchal André Masséna Duc de Rivoli
Né en 1758 en Corse, enfant turbulent, André Masséna devient d’abord mousse à quatorze ans avant d’intégrer le Régiment Royal-Italien en 1777 comme simple soldat. Gravissant les grades au sein de son régiment, Massénarejoint les rangs de la Révolution et combat dans le 2e Régiment du Var (Division Charton) et…
4 avril 2016
Dans « Grande Armée »
Maréchal Claude-Victor Perrin dit Victor
Fils d’un huissier royal, Claude-Victor Perrin voit le jour à Lamarche dans les Vosges le 7 décembre 1764. A dix-sept ans, il s’engage dans l’Armée du Roi et est incorporé comme Tambour au Régiment d’Artillerie de Grenoble. En 1791, il s’engage dans la Garde Nationale et gravit les échelons rapidement.…
1 mars 2016
Dans « Grande Armée »
V – LE XXth CORPS TENTE DE PRENDRE METZ
1 – Échec devant le Fort Driant
– Fin septembre, la 90th Infantry Division retourne à l’attaque contre le secteur du Fort « Jeanne d’Arc ». Baptisée « Thunderbolt », l’opération mis au point par le Major.General McLain consiste à exercer une poussée en force vers l’est depuis le sud de Gravelote et franchir le secteur de l’ouvrage « Jeanne d’Arc ». Pour donner de la force à son attaque, McLain déporte le 358th Infantry Regiment du nord au centre, en le relevant par la Task Force Polk (le 3rd Cavalry Group renforcé). Au centre, une journée plus tôt, le 359th Infantry du Colonel Robert L. Bacon avait déjà commencé à combattre pour dégager la route entre Gravelotte et la Ferme de Saint-Hubert. Mais en dépit de leurs efforts, les hommes de Bacon buttent sur une bonne défense. Mais plus grave, le stock d’artillerie alloué aux quatre bataillons d’artillerie de campagne de la Division sont bas et doivent être drastiquement rationnés. Du coup, McLain doit abandonner son plan. Au début du mois d’octobre, le front de la 90th Infantry Division reste calme et la Division en profite pour se reposer tout en affrontant le mauvais temps automnal qui s’abat sur la Lorraine.
– Raymond S. McLain ne reste pas inactif pour autant et dresse un plan d’attaque sur une « grande échelle ». Il prévoit d’exercer une triple pression en force : le 357th Infantry du Colonel Barth doit enfoncer le flanc nord de la tête de pont allemande pour prendre Maizières-lès-Metz, pendant que les 358th et 359th Infantry forceront les positions de l’ouvrage « Jeanne d’Arc » et enlever le Fort Driant de vive force.
En outre, au sein de l’état-major du XIIth Army Group, décision est prise de détacher la 7th Armored Division du XXth Corps pour l’attribuer à la Ist Army de Hodges décide Patton à abandonner définitivement le contournement de Metz par l’est. Même si Patton et Walker ne peuvent se résoudre à abandonner, ils doivent se rendre à l’évidence ; la 5th Infantry Division d’Irwin – déjà fatiguée et saignée – n’a pas les moyens de tenir à la fois la ligne le long de la Moselle, tout en lançant un assaut contre le Fort Driant. Les unités d’Irwin se replient sans incident à l’ouest de la Seille et sous la protection de l’artillerie, tout en abandonnant Corny et Pournoy-la-Chétive dont la prise leur avait tant coûté. Mais le combat est loin d’être terminé pour la Division « Red Diamond », puisqu’elle reçoit la mission difficile de s’emparer du « Fort Driant » qui donne du fil à retordre à tout le XXth Corps.
– Walker décide de consacrer ses efforts à la prise du Fort Driant (rebaptisé « Kronprinz » par les Allemands). Les Américains ne connaissent grosso modo que le plan d’ensemble du Fort grâce aux photographies aériennes et non les détails comme les connexions avec les fortins alentours. Mais ils ont pu mesurer l’importance tactique qu’il représente grâce à sa position en hauteur et à son artillerie qui protège les approches le long de la Moselle. Construit en 1902 pour protéger Metz alors allemande, il a été tour à tour modernisé entre 1918 et 1944. Sa principale fortification culmine au sommet d’un massif boisé haut de 360 m. L’ouvrage principal est flanqué par quatre casemates armées de canons de 100 ou 150 mm, tandis que l’abord sud du fort est protégé par la Batterie « Moselle » consistant en trois canons de 100 mm placés sous tourelle. Enfin, l’ensemble de l’ouvrage était creusé en différents étages chacun doté d’un système d’aération et de tunnels, alors que l’extérieur est copieusement enlacé de fils barbelés. Von Knobelsdorf, commandant de la 1. Armee, prend soin d’approvisionner les défenseurs du « Driant » en eau, en munitions et en armes.
– Du côté américain, la mission de prendre le fort échoit au 2nd Infantry Regiment du Colonel Worrell A. Roffe et au 11th Infantry Regiment du Colonel Charles W. Yuill. L’état-major de Yuill et le renseignement de la Division doivent d’abord monter le plan d’assaut à l’aide de cartes au 1 : 50 000, avant qu’un officier du renseignement ne mette la main sur une carte du secteur de Metz au 1 : 20 000. De plus, un officier fournit aux Américains les plans des travaux de l’ouvrage qu’il avait cachés en 1940. Mais ses précieux renseignements n’arrivent sur la table de l’état-major de Yuill que le 29 septembre seulement.
– Le 29 septembre donc, alors que les P-47 d’Otto P. Weyland matraquent le Fort Driant à l’aide de bombes de 1 000 livres et de napalms, le Major.General Leroy S. Irwin donne le signal du départ. Malheureusement – une fois de plus – la pluie de bombes déversées par les appareils d’attaque n’entament guère les défenses du Fort Driant, ni même les canons. Les obusiers de 155 mm du 21st Field Artillery Battalion et les Tank Destroyers pilonnant les positions allemandes en tir tendu n’ont pas davantage de succès.
– A l’heure H, l’E Company du 11th Infantry s’élance dans les pentes boisées sous le couvert d’un écran de fumée fourni par les mortiers de 4.2 inches. La G Company et une compagnie du 818th Tank Destroyer Battalion suivent. Mais les Allemands ripostent très vite à l’arme légère, au mortier et à la mitrailleuse. Le combat dure pendant tout le reste de l’après-midi. Les Tank Destroyers tentent en vain d’entamer les embrasures abritant les mitrailleuses, en vain. A 18h30, Irwin donne l’autorisation à Yuill de retirer ses hommes, même si dix-huit hommes seulement ont été perdus.
– Le 30 septembre, Patton vient se rendre compte de la situation auprès de Walker et d’Irwin. Etonnement par rapport à sa réputation d’audacieux fonceur, il ne force absolument pas Irwin à se casser les dents sur le Fort Driant. Il l’autorise même à prendre davantage de repos, vu qu’un arrêt des opérations est prévu en octobre. Mais Harris W. Walker ne se montre pas aussi complaisant. Il insiste auprès de son subordonné pour que chaque Colonel et Commandant de Bataillon fasse montre d’une plus grande agressivité dans l’assaut. Irwin lui rétorque que les difficultés rencontrées par sa division sont plus grandes que ce qui avait été anticipé. Et il rappelle au commandant du XXth Corps que les photos aériennes ne montraient aucun emplacement de mitrailleuse ou de fils barbelés autour du fort. Lors d’une visite d’Eisenhower à Etain (PC de Patton), le commandant en chef allié défend l’idée de reporter l’assaut général pour reposer et ravitailler convenablement les unités. Patton estime quant à lui que l’on peut lancer des opérations localisées à condition de bénéficier du ravitaillement et des munitions adéquates, ce qui est le cas début octobre. Mais Irwin n’est pas d’accord et estime que sa division a encore besoin de repos et d’entraînement, convaincu que le Fort Driant doit être pris par une manœuvre d’encerclement. Or, pour se faire les troupes manquent, même si la 83rd Infantry Division (Robert C. Macon) commence à arriver en renfort.
– Cependant, l’état-major de Walker travaille minutieusement pour réussir la prise du Fort et amasse une importante réserve de munitions. Il ressemble aussi différents nouveaux équipements sortis des dépôts du Génie. Deux types d’engins sont particulièrement sélectionnés ; le Tank Dozer (un Sherman équipé d’une lame de bulldozer), adapté à l’attaque de fortifications et le « Snake » (« Serpent), consistant en un long tube d’acier chargé d’explosif pour faire exploser les fils barbelés. Le « Snake » n’étant pas évidemment sans rappeler la torpille « Bangalore » utilisé en Normandie. Enfin, toute l’artillerie du XXth Corps vient se placer en soutien de la 5th Infantry Division.
– C’est le 2/11th Infantry qui est désigné pour l’assaut avec le concours de la B Compagny du 1/11th et de 12 chars du 735th Tank Battalion. L’attaque doit s’effectuer par le nord-ouest et le sud-ouest du Fort. Les chars, les Tank Dozers et les éléments du Génie sont répartis à égalité auprès des compagnies d’assaut. Leur progression sera aussi couverte par les mortiers de 4.2-inch du 81st Chemical Mortar Battalion chargé de recouvrir la vallée entre Driant et Ars-s/-Moselle. La IXth Bombardment Division du Major.General Samuel E. Anderson assure l’appui aérien mais ses appareils ne pourront entrer en action que sur le coup de 12h00 en raison du mauvais temps matinal.
– L’assaut démarre en tout début d’après-midi avec l’entrée en action des équipes de « Snakes » et de l’artillerie qui tire des obus à haute capacité explosive. Les lignes de fils barbelés sautent. Ensuite, les Tank Dozers ouvrent la marche devant l’Infanterie mais les engins sont bientôt victimes de pannes mécaniques. La E Company/11th Infantry est stoppée par un intense tir de barrage mais la B Company a plus de chance, puisqu’elle réussit à s’approcher de l’ouvrage principal par le sud sur le coup de 14h00. Appuyés par les chars, les GI’s et les équipes du génie procèdent méthodiquement à nettoyer les blockhäuse à coups de TNT, tout en forçant les défenseurs allemands à se retrancher dans les tunnels. Mais les charges posées entament difficilement les murs de béton. Sur le côté nord, les Allemands résistent bien et forcent la Compagnie de réserve du 2/11th à se replier et des « casseurs de chars » réussissent à mettre quatre Sherman hors de combat.
– Le 4 octobre durant la matinée, le Major.General Irwin ordonne au Colonel Yuill de s’accrocher au secteur du fort et d’étendre sa ligne, puis il envoie la K Company/2nd Infantry Regiment pour stabiliser la ligne. De vaines tentatives sont effectuées à l’aube pour percer la partie centrale du fort avec des lance-flammes et des explosifs, sous la menace sérieuse des tireurs d’élites allemands. Dans la nuit du 4 au 5, les défenseurs allemands ont encore l’audace d’effectuer une sortie contre leurs assaillants qui se solde dans un combat confus. Au matin du 5 octobre, les forts ceinturant le « Driant » ouvrent un feu d’enfer sur les Américains. Les observateurs d’artillerie du XXth Corps tentent de localiser les tubes ennemis dans la brume mais la contrebatterie ne donne pas de grands résultats. Deux obusiers allemands pilonnent allègrement le bois faisant voler les arbres en éclat. L’effet est dévastateur pour les deux compagnies d’assaut du 11th Infantry. En milieu d’après-midi, elles sont réduites à une simple force combinée. Mais Irwin ne veut pas céder, il confie une Task Force au commandement de son commandant-adjoint, le Brigadier.General Alan D. Warnock afin de casser définitivement la noix dure.
– Pendant la nuit du 5-6 octobre, le 1/10th Infantry (sans sa A Compagny) vient se placer sous le commandement de Warnock en remplacement des deux compagnies éprouvées. Par chance, les tirs allemands baissent en intensité, permettant à la relève de s’effectuer dans de bonnes conditions. A 11h00, le 3/2nd Infantry (sans ses I et K Coys) se joint à la TF Warnock, ainsi que tout le 7th Combat Engineer Battalion.
Le 7 octobre, Warnock relance un assaut général avec l’objectif de rejeter les Allemands de la partie sud-est du Fort, en profitant de la prise d’une portion de tunnel qui mène sous les casemates du même secteur.
– L’attaque démarre à 10h00 avec le 1/10th Infantry. Une compagnie de fusiliers s’avance lentement par l’ouest durant une marche d’approche de quatre heures et réduit au silence trois nids de mitrailleuses. Mais la tentative échoue en raison d’un violent tir croisé et d’une sortie des défenseurs allemands survenue à 16h15. Mais une section avait réussi à s’infiltrer dans l’un des tunnel, fermé par une porte en fer. Le génie fit sauter la porte mais il était encore bloquer par de vieilles machines. Pendant la nuit, grâce à des explosifs, les Américains réussissent à percer le tunnel mais ils sont repoussés par des défenseurs allemands abrités par derrière des sacs de sable. La situation reste confuse durant les 8 et 9 octobre. Irwing et Warnock ont déjà perdu 506 hommes dans l’affaire et l’ensemble des unités de la TF sont désorganisées.
– Tôt dans la matinée du 9, le Lieutenant.General Hobart R. Gay, représentant de Patton, Walker, Irwin et Warnock se réunissent. Warnock propose – quelque peu naïvement (H. McCole) – qu’un nouvel assaut sera trop coûteux et qu’il vaudrait mieux dépasser l’ouvrage. Mais ce plan qui nécessite l’addition de quatre bataillons supplémentaires. Gay ordonne alors que les pentes du fort soient évacuées et que l’opération soit abandonnée. L’évacuation a lieu dans la nuit du 12 au 13, sans coup férir. Elle s’achève sur un fiasco tactique qui a encore épuisé moralement une partie des hommes de la 5th Infantry Division.
2- L’attaque de la 90th Infantry Division à Maizières-lès-Metz
– La volonté de Patton de poursuivre des offensives aux objectifs limités découle de la nécessité de sécurisé des secteurs avantageux qui permettront de reprendre l’offensive après la pose. Sur le flanc nord du XXth Corps, le moyen le plus rapide de s’approcher de Metz consiste à saisir la route Thionville – Metz qui traverse toute la plaine entre la Moselle et les collines à l’ouest. En septembre, les opérations de la 7th Armored Division et de la 90th Infantry Division ont permis d’approcher Maizières-lès-Metz par le sud. Il s’agit d’une ville minière de 5 000 habitants située à 6 km du centre de Metz. La capture de Maizières-lès-Metz permettrait aux Américains, non seulement de se constituer une base solide sur un tronçon de la route Metz-Thionville, mais aussi de tourner les solides positions allemandes à l’ouest de Metz.
– Le 24 septembre déjà, McLain proposait que son 357th Infantry Regiment du Colonel George H. Barth (ligne Talange – Saint-Privat) lance une attaque limitée dans le secteur de Maizières-lès-Metz dans le but de s’entraîner à l’attaque de fortifications.
Du coup le 3 octobre, alors que la 5th Division commence à se casser les dents sur le Fort Driant, 2 compagnies du 357th Infantry emmenées par le Major. Jack W. Ward déclenchent une attaque surprise à l’ouest de Maizières depuis le Bois de l’Abbé. Au prix de seulement quatre hommes perdus, les 2 compagnies s’assurent le contrôlent d’une longue crête dominant la ville. Le 6, la TF Polk vient relever le reste du 357th Infantry, permettant ainsi à McLain de procéder à la prise de Maizières. L’attaque est planifiée pour le 7 octobre avec le E Company (2nd Battalion) en tête pour pénétrer dans la ville par le nord-ouest depuis la route de Bronvaux. Dans son sillage, la G Company doit basculer vers le sud pour nettoyer la zone industrielle à l’ouest de la voie-ferrée Thionville – Metz, considéré comme le point fort de la résistance ennemie. Heureusement pour les Américains, les Allemands les aident malgré-eux en déclenchant une sortie avant l’aube pour dégager les deux compagnies de Ward qui les repoussent sans ménagement. La E Company bondit alors de ses positions sous le couvert des tirs de 2 Artillery Groups. La partie nord de la ville est rapidement conquise et les GI’s s’établissent solidement dans la zone industrielle. Mais leur avance est stoppée par des mines et des tireurs d’élite. Les Allemands expédient en hâte des renforts à la garnison, soit des éléments du Grenadier-Regiment 73 (19. VGD). Chaque maison – solidement construite – a été transformée en petit fortin avec sacs de sables et fils de fer barbelés. S’engage alors un violent combat urbain rue par rue, maison par maison. Le 8 octobre, le 2/357th Infantry progresse méthodiquement et lentement dans la zone industrielle et vers le centre-ville, en utilisant des charges de démolition et des lance-flammes, avec des Howitzer et des chasseurs de chars usant du tir tendu. Les mortiers de 4.2 inch maintiennent un rideau de fumée à la bordure sud de Maizières pour y aveugler les postes d’observation ennemis. Une section de chars est aussi envoyée en appui par le nord en profitant d’une zone déminée. Mais l’étroitesse des rues comme la présence de Panzerknäcker (« casseurs de chars ») armés de RPbZ-43 « Panzerschreck » et de Panzerfäuste rend l’utilisation des bindée risquée, ce qui explique le rôle mineur qu’ils vont jouer.
– Le 11 octobre, les Américains sont moins optimistes. George H. Barth informe McLain qu’il faudra 2 bataillons supplémentaires pour faire tomber Maizières. Mais McLain n’a rien à donner à Barth et le mieux que le Colonel puisse faire est de simplement relever son 2nd Battalion fatigué par huit jours de combats discontinus, par le 3rd durant la nuit du 12 au 13. Pire encore, l’état-major de la IIIrd Army informe McLain que les munitions qui sont fournies à l’artillerie d’appui – notamment aux pièces de 3-inches – vont être rationnées. McLain ne commandera pas la suite des opérations car il est promu à la tête du XIXth Army Corps (IXth Army) en remplacement de Charles H. Corlett. Le commandement de la « Tough & Ombres » revient alors au Brigadier.General James A. Van Fleet, ancien camarade de promotion de Bradley et d’Eisenhower à West Point. Mais Van Fleet a aussi commandé l’assaut du 6 juin sur Utah Beach à la tête du 8th Infantry Regiment et s’est distingué dans les combats urbains de Cherbourg.
– La ligne de front à l’intérieur de Maizières-lès-Metz reste calme, même si le 20 octobre, un Long Tom (155 mm) autoporté s’approche d’environ 140 m de l’Hôtel de Ville et y canonne les défenseurs allemands de dix coups, avant que la K Company du 357th ne s’attaque à l’édifice pour se faire repousser. Un nouvel assaut a lieu le lendemain avec plusieurs groupes de 10 hommes appuyés par des lance-flammes mais il tourne au jeu de massacre.
– Cependant, la IIIrd Army assure à McLain que sa division recevra l’appui nécessaire en artillerie pour reprendre son offensive en novembre elle est devenue prioritaire pour la prise de Metz. De son côté, bien que blessé, le Colonel Barth ne reste pas non plus inactif. Les 28-29 octobre, sans préparation d’artillerie, 6 compagnies manœuvrent au nord et au sud de l’Hôtel de Ville transformé en vulgaire tas de ruines par les obus de 240 mm et les mines explosées par les défenseurs qui ont évacué les lieux. Les seuls occupants que les GI’s trouvent le 29 sont quelques cadavres de soldats allemands.
– Le 30 octobre, le 357th Infantry tient presque tout Maizières et les approches du sud, même si les Allemands conservent des points d’observation au sud-ouest. Finalement, les pertes américaines ont été assez légères. Outre Barth, le 357th accuse la perte de seulement 55 officiers et soldats, bien en deçà des pertes allemandes. Barth, qui a mené son régiment de la Normandie à la Lorraine, part en repos pour laisser son commandement au Colonel Julian H. George.
Une fois de plus, les Américains ont pu démontré qu’une ville bien défendue pouvait être prise grâce à une bonne planification, une bonne coordination et une infanterie bien formée qui peut faire la différence avec un usage immodéré de l’Artillerie.
3 – Sur l’aile nord du XXth Corps
– Le renforcement de l’aile droite du XXth Corps est rendue possible par l’arrivée dès le 21 septembre de la 83rd Infantry Division « Thunderbolt » du Major.General Robert C. Macon, détachée du VIIIth Army Corps. La « Thunderbolt » a connu un baptême du feu particulièrement sanglant dans le bocage normand en juillet mais elle s’est emparée de Saint-Malo en août. Seulement, ses effectifs ont été complétés par un important apport de remplaçants qui ont encore besoin d’être formés au combat.
Les troupes de Macon prennent alors positions tout au nord du XXth Corps, soit à la jonction avec le Vth Corps (IXth Army). Patton avait déjà envisagé de lancer la 83rd Division derrière la Moselle à Remich, à mi-chemin de Thionville et de Trier, quand sont tombés les ordres du SHAEF de placer la IIIrd Army. Le 25 septembre, Macon dépolie un Regimental Combat Team sur la rive ouest de la Moselle près de Remich, ce qui permet à la TF Polk de se porter au sud de Thionville et de « libérer » le 358th Infantry, comme nous l’avons montré plus haut.
– La mission de la 83rd « Thunderbolt » se limite alors à nettoyer le saillant à l’ouest de Trier formé par la Moselle et la Sauer. Ce secteur n’est pas solidement tenu, la majeure partie des troupes allemandes s’étant repliée à l’est de la Moselle et au nord de la Sauer. Mais des détachements d’arrière-garde sont maintenus dans la petite tête de pont du Luxembourg, notamment à Echternach et Grevenmacher. Macon ordonne à deux de ses régiments de se préparer mais en ne mobilisant qu’une à deux compagnies chacun. Les autres compagnies connaîtront un entraînement à l’assaut des positions fortifiées dans les secteurs de la Ligne Maginot abandonnés par les Allemands. Le 1er octobre, la C Company/329th Infantry Regiment atteint les abords de Grevenmacher mais dépense quatre jours pour en rejeter l’ennemi solidement établi dans des maisons en pierre, avec l’appui de l’Artillerie et des chasseurs-bombardiers. Le 3/329th doit quant à lui combattre pendant près d’une semaine pour dégager Echternach, qui tombe le 7 grâce à un assaut coordonné avec les chars du 774th TB (Lt.Col. N.K. Markle Jr.). Le même jour, le 331st Infantry du Colonel Robert T. Foster chasse l’ennemi de Wormeldange au nord de Remich, mettant ainsi fin à toute présente de l’Armée allemande à l’ouest de la Moselle. Sauf que les trois villages se retrouvent assez vite sous la menace des canons allemands.
– Cependant, le 11 octobre, la 83rd Infantry Division repasse sous l’autorité du VIIIth Corps de Middleton, à la jonction du flanc sud de la IXth US Army et du flanc nord de la IIIrd Army, soit au sud de Sierck-les-Bains. Durant le reste du mois d’octobre, la TF Polk reprend ses missions de patrouille et de surveillance sur la rive gauche de la Moselle, tout à la gauche de la IIIrd Army.
4 – La stabilisation du centre de la IIIrd Army (XIIth Corps)
– Lorsque l’avance de la IIIrd Army est stoppée à la fin du mois de septembre, le XIIth Army Corps d’Eddy conserve une position défensive favorable en dépit des difficultés de la 35th Division dont il était question plus haut. Le 3 octobre, le centre et le flanc droit (sud) d’Eddy sont définitivement consolidés. Toutefois, sur le flanc gauche, la 80th Infantry Division de McBride ne parvient pas à réduire les dernières défenses allemandes le long de la Seille entre Serrières et Moivron. McBride tente de régler définitivement la question en jetant la masse principale de sa division sur la partie du sud de saillant entre Moivron et Jeandelaincourt mais rien n’y fait. La défense acharnée de la 559. VDG a raison des efforts américains.
– Le 1er octobre, suivant les ordres de Patton, la 80th Division débute une série de petites attaques localisées pour réduire les secteurs avancés de la résistance ennemie à l’ouest de la Seille, là où les Allemands ont placé des Grenadiere (par section ou par bataillon) dans les petits villages lorrains, en particulier dans ceux bordant les routes menant vers la Seille. Dans la plupart des cas, la défense consiste en des garnisons solidement établies dans des maisons en pierre. Autre avantage aussi moral que pratique pour les défenseurs Allemands, contrairement à leurs adversaires ils n’ont pas à grelotter sous les fortes averses automnales. Les compagnies du 318th Infantry (Col. Lansing McVickar) éprouve les pires difficultés pour s’emparer des Quatre-Fers qui contrôle la route Pont-à-Mousson – Nomény, à la jonction des 318th et 319th Infantry. A chaque tentative américaine, les Allemands répondent à la mitrailleuse MG, au canon FlaK 38 de 20 mm et au canon antichar PaK. Mais après un pilonnage d’artillerie en règle, une compagnie du 319th Infantry réussit à s’emparer des Quatre-Fers avec l’aide de M36 Jackson du 808th TDB.
– Néanmoins, le 318th Infantry échoue à prendre Serrières après avoir subi de lourdes pertes. Le 317th Infantry du Colonel Warfield M. Lewis connaît la même malchance contre le village de Sivry par le II/Volksgrenadier-Regiment 1119 (553. VGD). Son 2nd Battalion perd la moitié de ses hommes dans l’affaire, soit plus de 400 hommes. L’arrivée de Howitzer M1 de 105 mm comme des pièces de la compagnie de canons du régiment qui pilonnent les habitations, permet à la G Company de prendre possession de Sivry. Mais une contre-attaque du Panzergrenadier-Regiment 8 (3. PzGrenDiv.) et d’un Bataillon du Grenadier-Regiment 1121 surgissant de la ligne Serrières – Mont-Toulon met en difficulté les hommes du 317th. Finalement, McBride doit ordonner la retraite et les 191 derniers défenseurs de Sivry quittent le terrain, avec la moitié de blessés.
– Le 5 octobre, Manton S. Eddy fait rédiger une Directive Opérationnelle montant une nouvelle attaque pour le 8 octobre avec la 80th Division, la 35th Division et la 6th Armored Division. La 80th Division reçoit aussi le renfort des « bleus » du 328th Infantry Regiment du Colonel Ben R. Jacobs, détaché de la 26th Infantry Division récemment arrivée en France.
– Alors que le XIIth Corps se regroupe avant la nouvelle offensive, les chasseurs-bombardiers du XIXth Tactical Air Command déclenchent un bombardement systématique des points fortifiés allemands à Moivron, Jeandelaincourt, Sivry et sur le Mont Saint-Jean. Bombardement coordonné avec l’une des armes favorites de Patton, les mortiers de 4.2-inch tirant des obus au phosphore. Eddy et son état-major prennent cette fois-ci le soin de bien préparer leurs manœuvres d’attaque, à la différence des improvisations tactiques du mois de septembre. Grâce au coopération des avions d’observation du XIXth TAC, les artilleurs peuvent opérer contrebattre les tubes allemands avec bien plus d’efficacité. Ainsi, treize missions de ce type permettent aux pièces du XIIth Corps de faire taire douze batteries allemandes.
Le 5 octobre toujours, trois Squadrons de P-47 survolent les secteurs des réserves et des lignes de communication allemandes et larguent 864 bombes à fragmentation sur le Bois de la Fourrasse (la zone principale de concentration ennemie derrière le massif de collines) comme sur le pont de la Seille à Nomény.
– Le 8 octobre à 05h15, tous les 17 bataillons d’artillerie du XIIth Corps comme ceux des divisions d’assaut et les mortiers du 86th Chemical Mortar Battalion, déclenchent un feu d’enfer d’une heure. Un traitement privilégié et particulièrement administré à Jeandelaincourt qui reçoit les tirs de cinq bataillons ! Et lorsque les trois divisions américaines bondissent de leurs positions à 06h15, Eddy ordonne à son artillerie d’allonger la portée pour frapper les batteries et les arrières allemands. Le patron du XIIth Corps fait là du Joukov, du Rokossovski ou du Koniev (NDLR) ! Pendant que les troupes terrestres progressent, les P-47 sortent en essaim pour frapper les positions allemandes entre Moivron et Jeandelaincourt.
– Le poids principal de l’assaut terrestre est porté par la 6th Armored Division de Grow dont l’objectif principal n’est autre que le plateau de Létricourt, dont la prise contraindrait les Allemands évacuer la rive gauche de la Seille. Organisé avec les deux-tiers de la force de combat de la « Super Sixth », le Combat Command B du Colonel Read fonce en fer de lance depuis Leyr, scindé en trois Combat Teams. Chars de tête du CT 50 (aile gauche) atteignent Moivron sur le coup de 06h45. Les Allemands se montrent alors bien moins tenaces, préférant se retirer ou se rendre en groupes dès qu’une de leurs positions est submergée. Toutefois, les hommes du 317th Infantry doivent relever les chars à Moivron.
Le CT 15 (centre) du Lieutenant.Colonel Emby D. Lagrew doit s’emparer de Jeandelaincourt et nettoyer les Bois de Brasquin et d’Ajoncourt, les tremplins des opérations du lendemain. L’avance vers les bois se déroule d’abord bien mais le CT subi des tirs de mitrailleuses et de mortiers jusqu’en fin d’après-midi, après qu’une compagnie d’infanterie eût nettoyé les bois. La force principale encercle Jeandelaincourt par l’est et le nord, pendant que la 80th Infantry Division pousse son effort sur la pente ouest du Mont Saint-Jean avant d’expédier une partie de ses éléments vers la ville. Le gros de la garnison allemande tente de résister dans le quartier industriel. Des chars et des chasseurs-de chars pilonnent l’usine mais la besogne est achevée par des frappes directes de P-47. Lorsque les survivants tentent de sortir, ils se font cueillir par une mitrailleuses qui ne laissent qu’une poignée de survivants qui se rendent immédiatement. Gardant l’oreille sur sa radio, Robert W. Grow entend alors le Lieutenant.Colonel Lagrew s’exclamer : « ça dépasse mon plus beau 4 juillet ! »
– Sur la droite, le CT 69 qui avance vers Arraye-et-Han, est d’abord retardé à l’aube par le brouillard venant de la Seille. Mais à 13h00, chars et fantassins portés s’emparent de la ville. A l’est, la 35th Infantry Division de Baade envoie son flanc gauche sur la Seille, ce qui étend la ligne américaine sur Ajoncourt et Fossieux.
La manœuvre se solde par un succès puisque le CT 15 nettoie le Bois de Chenicourt. La ville du même nom est même laissée inoccupée par les Allemands.
– Sur l’aile gauche du XIIth Corps, l’avance de la 80th Infantry Division, épaulée par les « Red Devils » du 702nd TB de Talbot. Les Américains submergent rapidement les positions allemandes du massif de collines et des vallées. Alors qu’ils s’étaient heurtés à des défenseurs mordants les 1er et 2 octobre, les hommes de la « Blue Ridge » ne trouvent devant eux que des soldats littéralement assommés par le déluge de feu que leur a infligé les bouches à feu d’Eddy. Ironique car le 7, les GI’s avaient reçu des tracts de propagande les enjoignant de ne pas attaquer. A 06h55, le 318th Infantry de McVickar envoie un bataillon prendre possession du Mont-Toulon et à la fin de la journée, le régiment tient Lixières et Sivry. Le 317th Infantry de Lewis s’empare des pentes ouest du Mont Saint-Jean et avance vers le sud pour maintenir le contact avec la 6th Armored. A la fin de la journée, la 80th Division a ramassé 1 264 prisonniers appartenant à la 553. VGD.
En comparaison, les pertes américaines sont légères. On ne connaît pas les chiffres de la 80th Division mais le CC B de Read a perdu seulement 36 tués et 61 blessés et seulement 6 chars M4 Sherman (dont 5 réparables).
– Le 9 octobre, le CC B envoie ses Combat Teams pour nettoyer les Bois du Haut-des-Trappes et d’Aulnois qui couvrent Létricourt. Les Allemands sont alors complètement désorganisés et dispersés devant la brutalité et la rapidité de l’assaut mécanisé américain. Arrivé dans le sillage du CC B, le CC A du Colonel Harry F. Hanson se jette sur le plateau de Létricourt. Mais sa CT 44 du Lt.Col. Lewis E. McCorison qui forme le flanc droit se retrouve prise sous un violent tir d’artillerie dans Chenicourt. A 13h30, McCorison fait savoir qu’il ne peut pas attaquer sur Létricourt en raison de lourdes pertes. Le CC B est alors forcé d’intervenir en renfort. Les combats font rage durant toute la jorunée mais le 317th ne peut arriver avant la tombée de la nuit pour prendre Létricourt. Le CC A a perdu 126 hommes dont 39 tués mais la « Super Sixth » a encore ramassé 650 Allemands. Le 10 octobre, la 80th Division relève les éléments blindés et nettoie les bois du plateau de Létricourt mais le village reste aux mains des Allemands. Ceux-ci lancent des contre-attaques, sans succès.
– Commence alors pour le XIIth Corps, une période de calme qui va durer jusqu’au 8 novembre, avec quelques interruptions. Le Corps d’Eddy est alors renforcée par la 26th Infantry Division « Yankee » du Major.General Willard S. Paul, issue de la National Guard débarquée en France le 7 septembre. La « Yankee » relève alors la 4th Armored Division.
Mais la situation du ravitaillement du XIIth Corps ne permet pas à Eddy d’utiliser la division en combat rapidement, car les véhicules de la 26th sont utilisés comme transports de ravitaillement et les GI’s doivent garder les lignes de communication. Et lorsque la division de Paul arrive dans les lignes de la IIIrd Army, elle n’a toujours pas acheminé l’ensemble de ses troupes ni tout son équipement. Elle n’est opérationnelle qu’à la mi-octobre. Pour lui donner de l’expérience, Eddy la charge d’étendre le saillant américain à l’est d’Arracourt, un objectif limité, pour le 22 octobre. Eddy lui adjoint alors l’expérimenté 704th Tank Destroyer Battalion. Mais la « Yankee » se bat plutôt bien en poussant à l’ouest de Moncourt et capte même l’attention de Patton.
– Les trois autres divisions du XIIth Corps prennent aussi un repos non démérité. Après la campagne de Normandie, elles combattent en Lorraine depuis un mois. Marlène Dietrich vient même donner un concert. Mais ce sont aussi les cuisiniers divisionnaires et régimentaires qui trouvent de quoi remonter le moral des fantassins et des tankistes grâce aux impressionnantes quantités de boîtes de bœuf allemand capturées à Reims et à Briey. Ce qui naturellement, change les soldats des Rations K.
– Mais l’autre urgence pour la IIIrd Army reste le remplacement des chars. Patton a ainsi perdu 63 chars légers Stuart et 160 Sherman (toutes unités confondues). La plus épargnée reste la 6th Armored de Grow mais la 7th Armored a particulièrement souffert. En outre, au vu du mauvais temps d’octobre, il est absolument inutile de faire manœuvrer les unités blindées dans les champs boueux. Et outre les chars, il faut remplacer des mitrailleuses, des FM BAR, des mortiers de 60 pour les unités d’infanterie. Or, les services logistiques de la IIIrd Army doivent compter soit sur le Red Ball Express, soit ponctionner sur les dépôts de Paris et de Reims.
[Suite]
Soixante-dix ans de la campagne de Lorraine – Sixième partie
C – COMBATS A L’OUEST DE METZ – Alors que la bataille s’engage pour le franchissement de la Moselle, l’aile gauche et le centre que forment respectivement la 90th Infantry Division, le CC A de la 7th Armored Division qu’appuie le 2nd Infantry Regiment du Colonel Worell A. Roffe s’apprête…
11 octobre 2014
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Soixante-dix ans de la campagne de Lorraine – Dixième partie
VI – LA SECONDE OFFENSIVE DU XXth CORPS CONTRE METZ 1 – Préparatifs de Walker – Durant la pause d’octobre, la IIIrd Army de Patton reçoit les renforts attendus afin d’achever la phase d’encerclement et de nettoyage du secteur de Metz. Afin de relever la 5th Infantry Division éreintée, le…
7 décembre 2014
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3 – LA TROUÉE DE BELFORT
1 – Préparatifs
– La percée dans le secteur de Belfort et en direction de la Haute-Alsace, est confiée au Ier Corps d’Armée du Général Antoine Béthouart, lui-même Franc-Comtois. Issu de la même promotion que de Gaulle et Juin à Saint-Cyr, jeune officier plusieurs fois décoré et cité durant la Grande-Guerre, Béthouart reprend-là son second commandement d’importance en opération, quatre ans après avoir dirigé le Corps Expéditionnaire à Narvik, unique victoire française de 1940. Ensuite, il a exercé diverses fonctions dans l’Armée d’Armistice tout en menant des activités de Résistance. C’est ensuite lui qui a dû négocier à Washington le rééquipement de l’Armée d’Afrique.
– La prise du secteur de Belfort est importante pour les Français, car elle permettrait de remettre la main sur le bassin industriel de Sochaux-Montbéliard, que Béthouart doit préserver, ce qui implique une action rapide. Outre la 9e Division d’Infanterie Coloniale de Joseph Magnan – dont les Tirailleurs Sénégalais commencent à souffrir du froid, ce qui explique le processus de « blanchiment » de la Division – et la 2e Division d’Infanterie de Montagne de Marcel Carpentier, de Lattre octroie à de Lattre toute la 5e Division Blindée de Vernejoul, 1Combat Command de la 1re Division Blindée, le 7e Régiment de Chasseurs d’Afrique équipé de chasseurs de chars M10 Wolverine, le 1er Régiment de Spahis Algériens de Reconnaissance, 1 Regimental Combat Team de la 4e Division Marocaine de Montagne, le 1er Groupement de Tabors Marocains (Colonel Georges Leblanc), le Groupement de Choc Gambiez, le 9e Régiment de Zouaves, 11 groupes d’artillerie, 1 groupe d’obusiers Howitzer M1 de 240 mm et 1 groupe de M2 8-inch (203 mm) américains venus d’Italie. En outre, de Lattre obtient que les troupes qui doivent partir pour la réduction des poches de l’Atlantique soient retenues.
De Lattre et Béthouart montent alors une opération d’intoxication à l’encontre de l’ennemi, pour lui faire croire que l’attaque principale doit avoir lieu dans le secteur de Remiremont, beacoup mieux tenu. Des équipes de la 5e DB installent alors des pancartes, avec de faux fléchages d’itinéraires, tandis que d’autres déversent de faux messages radio écoutés par l’ennemi. On va même jusqu’à installer des PC fictifs aux vu des observateurs allemands. Mais pendant ces préparatifs, la météo s’affole.
– L’attaque principale sur Belfort est attribuée à la 2nde Division Marocaine de Montagne de Carpentier qui doit prendre la ville ou ses arrières par un double mouvement-tournant. Les Marocains sont alors renforcés par les Combat Commands 4 (S) et 5 (O) commandés respectivement par Guy Schlesser et le Colonel Desazars de Montgaillard, d’unités du génie et d’artillerie, ainsi que par les Groupements FFFI de Bourgogne, Vigan-Braquet et du Lomont. Sur sa droite (est), la 9e DIC de Magnan doit attaquer en parallèle de la frontière suisse, avec l’aide du 6e Régiment de Tirailleurs Marocains (Colonel Baillif) déjà fortement secoué dans le secteur du Col de Busang, du 9e Régiment de Zouaves (Lieutenant-Colonel Aumeran), de la Demi-Brigade d’Auvergne (Colonel Fayat dit « Mortier »), du Combat Command 2 de la 1re DB (Colonel Kieffe), du Régiment Colonial de Chasseurs de Chars (Colonel Rousseau), d’un Chemical Mortar Battalion américain (tirant des obus au phosphore blanc), de 3 Groupes d’obusiers de 105 mm. En outre, d’autres unités doivent effectuer la jonction avec le IInd Corps de Monsabert plus à l’ouest ; le 1er Régiment de Spahis Algériens de Reconnaissance (Colonel Hennoque), le 19e Bataillon de Chasseurs à Pied (Lieutenant-Colonel Moillard) et de Bataillons de FFI. Béthouart conserve en réserve tactique le 1er GTM du Colonel Leblanc, le Combat Command 6 ou « T » (Colonel Tritschler). Et Jean de Lattre de Tassigny, maintient en réserve d’armée le 2nd GTM (Colonel Emile Hogard), le 4e RTT, le 7e Chasseurs d’Afrique et les 2 Combat Commands restant de la 1re DB du Général Jean Touzet du Vigier, prête à marcher vers le nord. Enfin, pour assurer la logistique de toutes ces unités, les compagnies lourdes de Matériel et Réparation sont disposées en échelon sur la route Baume-Besançon-Dole. Quant à l’appui aérien, il est assuré par les P-38 Lightning, P-47 Thunderbolt, P-51 Mustang et Spitfire du 1er Corps Aérien Français.
– L’acheminement des troupes pose très vite des problèmes en raison du temps particulièrement exécrable. Il pleur sans cesse, ce qui provoque une crue du Doubs qui emporte plusieurs ponts. Mais le 13 novembre, le thermomètre descend en-dessous de 0°C et la pluie se transforme en neige qui tombe durant plusieurs jours. Les Tirailleurs de Magnan commencent à souffrir du froid et d’engelures. Les troupes françaises découvrent alors un paysage nordique devant eux. A de Lattre auquel il rend visite ce jour-là, Winston Churchill lui demande : « vous n’allez tout de même pas faire attaquer par un temps pareil ? » De Lattre préfère alors reporter son attaque d’une journée.
– En face, les Allemands pensent que les Français n’attaqueront pas par un temps pareil. Leur ligne de front sud-est est tenue par la 338. Infanterie-Division du Generalmajor Hans Oschmann – unité recrée après la défaite de Montélimar – qui couvre un front de 30 km de long.
2 – L’attaque (14 – 15 août)
– Le 14 novembre, la neige baisse en intensité pour laisser place à un ciel gris. Mais c’est assez pour Béthouart afin de guider son artillerie par les airs. A 11h20, les groupes d’artillerie de soutien, les groupes lourds et l’artillerie divisionnaire des 9e DIC et 2e DIM déclenchent un feu d’enfer sur les lignes de la 338. ID qui ne s’achève qu’à 12h20. Les troupes d’Oschmann sont complètement assommées. Carpentier déclenche alors son attaque avec le 8e Régiment de Tirailleurs Marocains, qui a avancé dès 12h00 sous la couverture de l’artillerie afin de mieux approcher les linges adverses. Le Generalmajor Oschmann qui se trouve alors aux avant-postes reçoit une rafale d’arme automatique et ne se relève pas. Il est remplacé en urgence par le Generalmajor Rudolf von Oppen. Dans le sillage du 8e RTM, le reste de la 2e DIM se jette sur les lignes allemandes sur une ligne de 10 km, avec les 4e et 5e RTM, le 3e Spahis du Maroc, les FFI de Bourgogne, de Corrèze-Limousin et le Bataillon Vignan-Braquet.
– Sur la droite, la 9e DIC déclenche aussi son attaque sur le coup de 14h00, mais dans une épais brouillard qui stagne en face de ses lignes. Joseph Magnan lance alors un groupement formé par le 6e Régiment d’Infanterie Coloniale du Colonel Raoul Salan, les Auvergnats du Colonel Fayat, un escadron de Chasseurs de Chars, un Groupement d’Artillerie, et 1 compagnie du Génie. Les Marsouins de Salan enlèvent alors le village d’Ecot au prix d’un dur combat qui se prolonge durant la nuit, avec une contre-attaque allemande qui échoue grâce à deux groupes du Régiment d’Artillerie Coloniale du Maroc. Mais le 6e RIC réussit à s’emparer de Villars-/s-Ecot et de Vermondans, avant de nettoyer les Grand Bois avec l’aide d’éléments de la 1re Division Blindée. En fin de journée, la route qui va de Pont-de-Roide à Clerval est dégagée.
– Quand tombe la nuit, les troupes de Béthouart ont enfoncé le front allemand sur une ligne de 15 km de long pour 5 de profondeur. Pourtant, Friedrich Wiese qui commande la 19. Armee allemande ne veut pas croire qu’il s’agit de l’offensive principale française et s’attend toujours à repousser Monsabert dans les Vosges occidentales. Il consent toutefois à expédier deux Bataillone de réserve à la 338. ID pour faire face à la 2nde DIM.
– Le 15 novembre, Béthouard ordonne à ses troupes d’exploiter la percée de la veille. Sous la neige, le centre et l’aile droite de Magnan déclenchent leur attaque. Le 9e Régiment de Zouaves du Lt.Col. Aumeran attaque le village d’Ecurcey à 10h00. Son 1er Bataillon perd 108 hommes pour sa capture. Sur sa gauche, le 2nd Bataillon du 21e Régiment d’Infanterie Coloniale réussit à prendre Bourguignon, pendant que tout à droite le 6e RTM de Baillif tente de réduire la résistance des troupes allemandes acculées à la frontière suisse. Le nettoyage doit se faire à l’arme légère ou à la mitrailleuse car faire donner l’artillerie s’avère risqué en raison de la proximité de la Suisse.
– Au nord du Doubs, la 2nde DIM de Carpentier et le CC 4 de Schlesser s’emparent de Gémonval, Arcey, Echenans et Desandans. Mais le CC 5 du Colonel Desazars de Montgaillard (1er Chasseurs d’Afrique, 2e Escadron du 1er Etranger de Cavalerie, 1er Bataillon de Marche de la Légion et I/62e RAA) peine à nettoyer le Bois du Chanois. L’unité y perd son chef qui est remplacé par Bonet d’Oléon. Cependant, le 5e RTM du Lieutenant-Colonel Jean Piatte repousse un bataillon de cycliste accourus d’urgence depuis les Vosges.
De Lattre est satisfait, les lignes allemandes craquent sous la pression de Béthouart.
3 – L’Exploitation de la percée et la prise de Montbéliard
– Durant la matinée du 16 novembre, Béthouart lâche les éléments de la 5e Division blindée de Henri de Vernejoul. Le CC 4 de Schlesser (1er Cuir., 3/1er REC, 2nd BLE, 2/62e RAA, BHR/RAA et 2/96e BG) s’élance le long de la route Besançon – Héricourt – Belfort. Cuirassiers et Légionnaires bousculent tout ce qu’ils ont devant eux et débloquent les Marocains de la 2nde DIM qui fait un bond de cinq kilomètres. Il est rejoint par le CC 5 de Bonet d’Oléon qui attaque Sainte-Marie, dont chaque bâtiment est transformé en bastion. Le combat dure jusqu’à 16h00, heure à laquelle les derniers allemands ont déguerpi ou se sont rendus. Le CC 5 bondit alors vers Montbéliard pour faire sa jonction avec le 5e Tirailleurs Marocain qui vient de dégager les bois. Pendant ce temps, l’artillerie du corps pilonne le fort du Mont Bart.
– Dans la boucle du Doubs, le Combat Command 3 de la 1re DB (2nd Chasseurs d’Afrique, 3e Bataillon de Zouaves portés et II/68e RAA) commente à nettoyer la Boucle du Doubs entre Montbéliard et le massif jurassien avec l’aide des Sénégalais 6e Régiment d’Infanterie Coloniale de Salan. De son côté, le 2nd Bataillon du 9e Zouaves atteint Roches-lès-Blamon, pendant que le 2nd Bataillon du 23e Colonial nettoie les derniers Blockhäuse le long de la frontière suisse, permettant ainsi au 6e Tirailleurs Marocain de se dégager.
– Le déblocage complet de la situation permet à la 2nde Division Marocaine d’avancer sur la Lisaine en direction de Héricourt et de Montbéliard. Béthouart ordonne alors à Carpentier de pousser ses troupes vers la RN 83 qui mène à Belfort.
Friedrich Wiese commence alors à prendre conscience de la situation qui s’aggrave sur son flanc gauche et envoie ses réserves, soit 2 bataillons de la 189. Infanterie-Division, 2 Maschinegewehr-Bataillonen(mitrailleurs) et 4 Pioniere-Bataillon (Génie) pour tenir Héricourt, clé de l’accès sur Belfort. Wiese rassemble même 1 bataillon de sourds-muets (Ohren-Bataillon) qui est envoyé au combat sans aucune forme de procès. Selon les témoignages d’officiers français, ces soldats « se battaient plutôt bien, vu qu’ils n’entendaient rien ». Ces différents éléments expédiés d’urgence se révèlent une noix plus difficile à casser pour les Français et les Coloniaux que les Grenadier de la 338. ID. Il faut ainsi toute la journée du 17 novembre au CC 4 de Schlesser et au 8e Tirailleurs Marocain (Colonel de Berdechoux), soutenus par le 2 pelotons du 1er Cuirassiers pour investir et nettoyer Tavey sur la route de Héricourt et pour s’emparer d’un pont sur la Lisaine. Cette action permet au 2/RMLE du Commandant de Chambost investit Héricourt qu’il nettoie après un très dur combat. Les Allemands craquent et s’enfuient vers Belfort. La chute de Héricourt entraine alors celles de Saint-Valbert, Bussurel, Béthoncourt, Luze, Faymont et Lomont. Pendant ce temps, le 5e Tirailleurs Marocain s’empare du Fort du Mont Bart. Immédiatement, le Colonel Piatte lâche ses soldats sur la cité ouvrière de Sainte-Suzanne qui tombe facilement. La tentation est trop belle, Montbéliard est à une portée de fusil. Piatte n’hésite pas et y envoie ses bataillon de Tirailleurs après 17h00 avec l’appui de 2 Escadrons du 2nd Chasseurs d’Afrique. Les FFI locaux du groupe « Les Pingouins » réussissent à empêcher les Allemands de faire sauter les ponts. En début de soirée, les derniers Allemands encore présents dans Montbéliard se rendent.
– Tout à droite, la 9e DIC achève de nettoyer les dernières positions allemandes le long de la frontière helvétique et sur le Doubs. Carpentier lance ensuite ses hommes à l’assaut de Bondeval et les « chacals » du 9e Zouaves à Hérimoncourt. Malheureusement, le Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc (RICM) du Colonel Le Puloch et le Combat Command 2 de la 1re DB peinent à suivre mais finissent par accompagner le 9e Zouaves dans la prise de Vaudoncourt, Seloncourt et Dasle. A la fin de la journée, toute l’agglomération de Montbéliard est libérée, dont les secteurs des usines Peugeot, quasiment intacts. C’est un succès mais les Sénégalais de Magnan continuent de souffrir du froid mordant.
4 – La libération de Belfort
– Béthouart ordonne aux CC 4 et 5 de Vernejoul, au 8e Tirailleurs Marocains, au 1er Groupement de Tabors de Leblanc de marcher sur Belfort pendant que le Combat Command 6 de la 5e DB du Colonel Tritschler (6e Chasseurs d’Afrique, 4/1er REC, 3e BMLE, 3/62e RAA et 3/96e BG) maintenu jusque-là en réserve, est chargé de déborder les positions allemandes par le nord avec le Groupement Chappuis qui comprend le 4e RTT, les Commandos d’Afrique de Bouvet et les Chocs de Gambiez. Pour la manœuvre par le nord, Chappuis sera chargé de dégager le passage afin de permettre à Tritscher de s’engouffrer vers Belfort. Or, le Colonel Chappuis a l’avantage de bien connaître la région qui fut son premier secteur d’affectation.
– L’attaque démarre le 18 novembre dans un temps presque sibérien. Si le CC de Schlesser reste un temps bloqué devant le Fort de Vauquois et le Bois de Salamon, le 8e RTM de Berdechoux dégage le secteur forestier. Mais le fort tiendra jusqu’au 21 novembre contre les assauts français. De son côté, le CC 5 de Bonet d’Oléon marche sur Sochaux libéré le jour-même, passe le village de Brognard et atteint Allenjoie le lendemain… pour buter sur le Fort du Bois d’Oye qui ne tombe que deux jours plus tard.
Toutefois, malgré les difficultés et le climat rude, Tirailleurs et Commandos du Groupement Chappuis réussissent à nettoyer les Bois de Saulnot après de très durs combats et force la Lisaine, ce qui permet au CC 6 d’intervenir. Au soir du 19 novembre, le Groupement Chappuis est à Chalonvillars, banlieue de Belfort. Le Colonel ordonne alors aux Commandos d’Afrique de harceler le Fort Salbert. Les hommes du Lieutenant-Colonel Bouvet s’avancent alors en silence jusqu’à l’édifice, en escaladent les pentes et neutralisent les sentinelles.
Toute la garnison tombe. Bouvet lance alors l’une de ses compagnies qui pénètre dans Belfort avant de se retirer après le réveil allemand. Mais le 20 novembre à 15h00, les Chasseurs d’Afrique et Légionnaires du Colonel Tritscher entrent dans Belfort, aidés par les FFI. Le jour-même, tout le nord-ouest de la cité est libéré. Les combats sporadiques se poursuivent durant la nuit. Les Commandos d’Afrique capturent plusieurs stocks de vivres, avant de dégager le secteur de la Kommandantur le 21 à 09h20, suivi de celui de la Préfecture. Par conséquent, les derniers Allemands qui ne se sont pas rendus se réfugient dans le château. Ils vont y résister avec acharnement jusqu’au 25, face aux assauts du 4e Tirailleurs Marocains et du 3e Régiment de Spahis du Maroc.
– La campagne des Vosges entre alors dans sa dernière phase pour la Ire Armée Française ; la libération de la Haute-Alsace.
[Suite]
* Acronymes et abréviations
– RIC : Régiment d’Infanterie Coloniale
– RICM : Régiment d’Infanterie Coloniale du Maroc
– RAA : Régiment d’Artillerie d’Afrique
– RMLE : Régiment de Marche de la Légion Étrangère
– REC : Régiment Etranger de Cavalerie
– RTM : Régiment de Tirailleurs Marocains
– BLE : Bataillon de la Légion Étrangère
17 octobre 1982 : Mort du Général Antoine Béthouart
Né en 1889 à Dole dans le Jura, fils d’un commissaire aux hypothèques, Antoine Béthouart entre à l’Ecole de Saint-Cyr en 1909. Il a notamment comme camarades de promotion un certain Charles de Gaulle et Alphonse Juin. – Sorti de Saint-Cyr en 1912 au sein de la Promotion « du Fez », il…
17 octobre 2016
Dans « Histoire militaire française »
Campagne des Vosges (1944) – Septième partie
5 – LA SECONDE OFFENSIVE DU IInd CORPS MONSABERT DANS LES VOSGES – Renforcé par l’arrivée du 2nd Régiment de Dragons (
Né en 1633 à Saint-Léger-de-Foucheret dans le Nivernais, Jean Sébastien Le Prestre Marquis de Vauban devient dès 1655 Ingénieur responsable des fortifications du Royaume et très grand spécialiste poliorcétique (art des fortifications).
– En 1667, grâce à une nouvelle approche des guerres de siège il s’empare de Douai, Lille et Tournai. La grande œuvre de sa vie reste et restera la constitution du pré-carré français délimité par la fameuse Ceinture de fer qui s’étend de Dunkerque (Flandres) à Briançon (Alpes) et Villefranche-de-Conflent (Roussillon). Il améliore les systèmes de fortifications de l’époque qui comptent les murailles basses, saillants, contre-tenailles, redoutes, redors, etc.
– Il a fortifié ou réaménagé entre autres ;
– Arras
– Bellegarde et Bazoches (châteaux)
– Dunkerque
– Neuf-Brisach
– Longwy
– Besançon
– Briançon
– Camaret
– Les forts au large Saint-Malo
– Concarneau
– Fort Elet, Fort Louvois, Fort Fouras et Brouage (Charente Maritime)
– Villefranche-de-Confflent
La ceinture de fer étant aujourd’hui inscrite au Patrimoine Mondial de l’UNESCO.
– Le Marquis de Vauban a été aussi un réformateur hardi voulant rationaliser le système administratif et fiscal français en vue de lutter plus efficacement contre la misère des campagnes. Il expose ces théories dans trois traités ; La Description géographique de l’élection de Vézelay (1696), Le Projet de Capitation (1694) et Le Projet d’une Dîme Royale (celui-ci ayant été même lu devant Louis XIV) dans lesquels il propose une répartition de l’impôt plus juste et sans exemptions.
Il s’est aussi opposé à la Révocation de l’Édit de Nantes et aux dragonnades contre les Protestants en Poitou et en Languedoc, ce qui lui valut de sérieuses frictions avec le Marquis de Louvois.
Général Seré de Rivières ; Vauban du XIXe siècle
Raymond Adolphe Seré de Rivières voit le jour à Albi le 20 mai 1815 au sein d’une famille issue de la noblesse languedocienne. Étudiant en droit puis Polytechnicien en 1835, il intègre l’Ecole d’Application du Génie de Metz en 1837, avant d’être promu Sous-Lieutenant. Il participe à la conquête de…
16 février 2016
Dans « 1870-1914 »
Michel V Le Tellier Marquis de Louvois
Troisième fils de Michel IV Le Tellier Secrétaire d’Etat à la Guerre sous la Régence, Michel V Le Tellier Seigneur de Chaville et Marquis de Louvois naît à Paris le 18 janvier 1641. Comme il a été dit dans l’article consacré à son père, la famille de Louvois compte bon…
16 juillet 2015
Dans « Non classé »
18 juin 1694 : Victoire de Vauban à Camaret
Après la victoire de l’Amiral de Tourville à Lagos (1693), le Roi Soleil décide de porter le gros des opérations navales en Espagne et ordonne à la Flotte du Ponant de quitter Brest pour la Catalogne. Du côté anglo-hollandais, on tente de profiter du désengagement naval français en Bretagne pour…
18 juin 2015
Dans « Non classé »
L’enjeu de cette bataille était le dégagement du Blocus de Paris par le cours moyen de la Seine (ouest) qui était alors tenu par les routiers navarrais du Roi Charles II dit le Mauvais. Ce dernier avait l’avantage de disposer du Comté d’Évreux (dont il avait hérité par sa mère, Jehanne de Navarre, Comtesse douairière d’Evreux et petite-fille de Philippe le Bel).
– Pour prévenir de toute tentative française de dégager cette région, Édouard III d’Angleterre a
fait acheminer une armée de gascons pro-Anglais commandée par son féal Jehan (Johan) III de Grailly Captal* de Buch.
Buch, secondé par Jean Le Bascon de Soult (Sault) dit « le Bâtard de Mareuil », ainsi que par les Anglais Jean Jouel et Blanchourg dispose de 6 000 hommes, piétons, cavaliers (900) et archers. Gascons et Anglais pour la plupart.
– Le Roi Charles V charge celui qui deviendra son plus fidèle chef de guerre, le Breton Bertrand du Guesclin dit « le Dogue Noir de Brocéliande ». Charles V qui doit être sacré et ceindre la couronne de France sait qu’il a ABSOLUMENT BESOIN D’UNE VICTOIRE pour reconquérir les esprits de ses sujets après le règne catastrophique de son père Jean II le Bon.
– Le Breton commande à une troupe moins nombreuse et moins homogène, formée par des Bourguignons, des Picards, des gens du Parisi et des Bretons – 200 routiers loyaux à du Guesclin. Ce dernier a pour lieutenants Jehan III de Chaslon Comte d’Auxerre, Beaudouin de Lens Sire d’Annequin et Grand Maître des Arbalétriers, le Vicomte de Beaumont , Jehan de Vienne (futur Amiral de France) à la tête des Bourguignons le Sire de Beaujeu.
Au départ, Arnauld de Cervole dit l’Archiprêtre – personnage de sinistre réputation en Poitou et en Provence – vient prêter son épée au parti français.. avant de faire défection pour se mettre au service du Navarrais. Il ne participera toutefois pas à la bataille.
– Les Anglo-Navarrais occupent une hauteur et ont donc l’avantage du terrain. Du Guesclin a scindé ses forces en trois et pallie son infériorité numérique en adaptant ses techniques de combat. En effet, il ordonne à ses Gascons – réputés pour leur férocité dans le combat – de raccourcir la hampe de leur arme de hast (lance, épieu, hallebarde, guisarme, vouge) pour obtenir l’avantage du contact.
– Jehan de Grailly décide de forcer les français à se lancer à la charge contre ses rangs d’archers en feintant de retirer 1 500 de ses hommes du champ. Mais du Guesclin n’est point dupe. Non seulement il reste sur place mais il feint de retirer l’un de ses trois groupes pour faire croire à une retraite générale des Français.
– Lisons un peu ce que dit Jehan Froissard :
« Les archers anglais commencent à dévaler des hauteurs, malgré l’avertissement de Blanchourg qui craint une ruse. A peine les Anglo-Navarrais sont-ils dans la vallée que les Français se retournent et contre-attaquent avec fureur.
C’est la terrible mêlée habituelle, mais cette fois, les hommes de duGuesclin ont l’avantage de la surprise. A pied, ils combattent à l’épée ; à la
hache ou à la lance alors que les archers anglais, dont l’arme est devenu
inutile, commencent à se débander.
Cependant, le captal se défend avec une énergie redoutable. On peut se
demander un moment qui va l’emporter. Du Guesclin abat lui-même de son
épée, le bâtard de Mareuil qui l’injuriait (Mareuil avait tué le Comte d’Auxerre en combat singulier – NDLR).
Jouël est tué. Puis Bertrand fait donner de flanc la troupe de 200 Bretons
qu’il gardait en réserve. Ceux-ci jettent la panique chez les Navarrais. Cette
surprise lui permet d’emporter la décision.
Le captal Buch, blessé, rend son épée à du Guesclin pendant que quelques Navarrais prennent la fuite. »
« La journée est la nôtre, mes amis. » dira le valeureux chef breton.
« Portant la cotte à ses armes : d’argent à une aigle à deux têtes de
sable (noir), était du Guesclin. »
– La victoire de Cocherel est très importante pour le Royaume de France car c’est la première fois qu’une armée française bat très nettement un parti anglais. Plusieurs barons français hésitants viendront peu à peu mettre leur épée sous la bannière fleur-de-lysée du Roi de France et se joindre à l’entreprise de reconquête initiée par le Roi Sage.
Lire :
– MINOIS Georges : La Guerre de Cent Ans, Perrin
– FAVIER Jean : La Guerre de Cent Ans, Fayard
16 septembre 1380 : Mort du Roi Charles V dit le Sage
Trop méconnu aujourd’hui, Charles V reste incontestablement le plus grand Roi de la dynastie des Valois. Son règne, court mais brillant, fut marqué tant par le spectaculaire redressement de la France face à l’Angleterre des Plantagenêt, tant que par un foisonnement artistique et culturel. Bref retour donc sur l’un des…
16 septembre 2016
Dans « Bas Moyen-Âge et Guerre de Cent Ans »
17 juillet 1453 : Victoire de Castillon
– Alors que toute la Chrétienté s’émeut de la chute de la millénaire Constantinople entre les mains des Turcs, Charles VII que l’on ne tardera point à surnommer « le Victorieux » s’apprête à reprendre l’Aquitaine et la Guyenne aux Anglais qui tiennent toujours Bordeaux. La Capitale du Duché de Guyenne était…
17 juillet 2015
Dans « Non classé »
Jean II le Bon
Jean II le Bon peut sans conteste paraître comme en décalage avec son temps dans la conduite de la guerre et face aux difficultés politiques du temps. Ne serait-ce que par son caractère de Roi Chevalier soucieux de l’Honneur alors que la guerre médiévale changeait radicalement de visage. Fils de…
8 avril 2016
Dans « Non classé »
C – COMBATS A L’OUEST DE METZ
– Alors que la bataille s’engage pour le franchissement de la Moselle, l’aile gauche et le centre que forment respectivement la 90th Infantry Division, le CC A de la 7th Armored Division qu’appuie le 2nd Infantry Regiment du Colonel Worell A. Roffe s’apprête lui aussi à passer à l’attaque au nord de Metz. La 90th « Tough & Ombres » vient juste de s’engage à franchir le Semoy à l’est de Sedan, avec ses régiments échelonnés d’arrière en avant du nord-ouest au sud-est.
1 – Le calvaire du 2nd Infantry Regiment
– Walker prend alors la décision de créer un commandement autonome pour son aile droite (Irwing, pour les têtes de ponts de Dornot et d’Arnaville), ainsi qu’un autre pour son centre confié à Silvester qui prend sous son aile le 2nd Infantry. L’objectif de cette unité combinée est de poursuivre l’attaque frontale contre Metz en progressant à partir de la ligne Armanvillers – Vernéville – Gravelotte. La mission est risquée car le 2nd Infantry ne peut espérer davantage de soutien blindé pour nettoyer un secteur particulièrement bien renforcé par les Allemands.
– L’attaque commence donc le 7 septembre avec 2 bataillons de fusiliers qui butent très vite sur des mines, des bunkers et des nids de mitrailleuses très bien dissimulés et bien appuyés par de l’artillerie. Pire, le Fahnenjunkerschule-Regiment (Division Nr. 462) bousculé les jours précédents, contre-attaque avec hargne aux côtés de détachements de la « Götz von Berlichingen ». Ils infiltrent même les lignes du 1/2nd (Major W.H. Blakefield), capturant plusieurs officiers. Selon Hugh McCole, la déconvenue est liée à la faillite du renseignement de la IIIrd Army qui n’a pas su déceler des informations précises sur l’une des parties les mieux fortifiées du Front de l’Ouest. Toutefois, en dépit de pertes très sensibles, le 1/2nd parvient à atteindre la lisière d’Amanvillers mais ne peut investir le centre du village à cause d’un important barrage d’artillerie. De son côté, le 2/2nd du Lt.Col. Leslie K. Ball réussit à s’emparer de Vernéville.
– Lindsay M. Silvester détache alors la Task Force McConnell (CC A) afin de supporter les fantassins le jours suivant sur la ligne Amanvillers-Gravelotte, avec un crochet vers l’est de Saint-Privat à l’est d’Amanvillers, avant de se rabattre sur Montigny. Après avoir couvert une courte distance sur la route à l’est de Saint-Privat, la TF se retrouve pris sous le feu ennemi provenant des Bois de Jaumont et des canons du Fort Kellermann. Sept chars et 2 canons autoportés M7 Priest sont détruit. Le Colonel McConnell envoie alors son unité par le nord pour fermer l’accès d’Amanvillers avec pour objectif de rejoindre le 1st Battalion qui combat encore pour investir la petite par l’ouest, avant de recevoir plusieurs contre-attaques sur ses flancs et des obus venus des Forts de Lorraine. Sept Field Artillery Battalions ouvrent alors un feu d’enfer pour appuyer les fantassins mais sans grand effet sur les batteries de forteresse. Le 3/2nd Infantry du Major. R.E. Conner (flanc droit du régiment) attaque alors à l’est de Malmaison vers la Ferme de Moscou. Il tombe alors dans un nid de mitrailleuses et de bunkers qui prennent les GI’s sous un feu croisé au sud-est de Gravelotte. De son côté, le 2/2nd parvient à abattre quelques centaines de mètres à l’est de Vernéville pour se coucher à l’ouest du Fort de Guise. Au soir du 9 septembre, le Colonel Roffe informe Silvester qu’il a déjà perdu 332 soldats et sous-officiers pour 14 officiers. Le 1/2nd a le plus souffert avec 228 hommes perdus. Roffe fait aussi comprendre que l’artillerie est inutile contre le système fortifié allemand. En outre, les avions du Major.General Weyland qui ont pu être mis à la disposition de Patton se trouvent alors disposés sur un front très large. Néanmoins, le 10 septembre, Weyland met à disposition du XXth Corps 3 Squadrons de chasseurs-bombardiers P-47 « Thunderbolt » armés de bombes de 500 livres pour contribuer à la perceée sur Amanvillers. Les pilotes américains décollent alors à 18h00 et larguent leurs « colis » sur les forts ennemis mais là encore, sans grand effet. Ceci-dit, l’Infanterie repart à l’assaut en dépit du chiffre des pertes qui grimpe face à une résistance acharnée. Les Américains doivent réduire chaque nid de mitrailleuse et chaque trou individuel dans une série d’engagements féroces. Toutefois, la TF McConnell réussit à basculer sur le flanc du 1st Battalion et à avancer à plusieurs centaines de mètres d’Amanvillers. De son côté, le 2nd Battalion parvient à gagner quelques arpents de terrain et à consolider ses lignes à l’est de Vernéville. Quant au 3rd Battalion, il continue à combattre pour avancer à l’est de Gravelotte et de Malmaison. Mais il se heurte à des Allemands qui connaissent parfaitement le terrain pour s’y être entraînés. Des mitrailleurs bien dissimulés dans le ravin de Mance bordé de petits bois, empêchent les Américains de déboucher dans le Bois des Génivaux.
– Devant cette situation bloquée, Silvester décide d’utiliser le Combat Command R du Colonel Molony, jusque-là maintenu en réserve tactique à Sainte-Marie derrière le flanc gauche du 2nd Infantry Regiment, après la sortie de la route (encombrée) menant à Arnaville. Molony doit effectuer un crochet depuis les environs de Roncourt pour tenter de tourner les positions allemandes bloquant les 1st et 2nd Battalions. Simultanément, l’infanterie effectuera une nouvelle attaque frontale.
A 06h30 le 11 septembre, l’unité blindé se porte vers l’est sur la route menant à Pierrevillers, au travers un tir de barrage d’artillerie et de canons antichars sporadiques. Mais près de Pierrevillers, la colonne de tête se heurte à des obstacles antichars avant d’être pris à partie par des canons PaK, ce qui la contraint à se reporter plus au sud, vers Semécourts. Mais son avance se retrouve une fois de plus bloquée par des tirs provenant des Forts Canrobert. Le CC R subit alors de lourdes pertes, les équipages ne parvenant pas à repérer les pièces soigneusement camouflées. Pire encore, Molony, le Lt.Col. Robert B. Jones commandant du 814th TD et le Lt.Col. Edmund L. Keeler commandant du 38th AIB, tous sont blessés. Le commandement du CC R échoit alors au Colonel Norman E. Hart. Déployant son infanterie portée dans le terrain vallonné, Hart réussit à s’assurer le contrôle du sommet du plateau… pour se rendre compte que l’itinéraire de son crochet tombe en plein sur des fortifications allemandes.
– Le 2nd Infantry tente des suivre les chars à 08h00 pour être heurté par des violentes contre-attaques qui rompent ses lignes localement. Mais grâce à l’action d’un mitrailleur de la H Company, le Private Carlton C. Bates, le 2/2nd Infantry parvient à reprendre le terrain perdu et avance jusqu’aux fortifications avec l’appui de canons et de fumigènes. Mais l’unité se fait rejeter au pied des ouvrages par une nouvelle contre-attaque ennemie. Il doit encore repousser un assaut allemand sur ses positions. A la fin de la journée, le Battalion a perdu la moitié de ses soldats.
Près d’Amanvillers, le 1/2nd connait lui aussi un véritable calvaire à cause d’un feu nourri de mortiers, canons et mitrailleuses, forçant les GI’s à se replier de plusieurs centaines de mètres sous le couvert d’un barrage d’artillerie et d’un écran fumigène.
– Silvester doit alors revoir ses plans. Il fait relever le 1st Battalion bien mal en point par le 3rd, retiré du secteur de Malmaison, le vide laissé par l’unité étant comblé par le 87th Cavalry Reconnaisance Squadron. Dès le 11, le reste du 2nd Infantry repart au combat pour reprendre le terrain perdu. Deux jours de combats sont nécessaires pour dépasser Amanvillers et s’assurer du contrôles des lignes de haies autour de la Ferme de Montigny. Le 3/2nd voit alors la liste de ses pertes s’allonger dramatiquement. C’est seulement le 14 que le Colonel Roffe reçoit l’ordre de cesser ses attaques. Il était grand temps car son régiment est décimé, épuisé et a perdu ses capacités tactiques.
2 – Aile gauche : prise de Thionville
– Au centre de son dispositif, Silvester ordonne au CC A de Rosebaum d’appuyer l’aile droite de la 90th Infantry Division en exerçant une pression sur la « tête de pont de Metz » et empêcher les Allemands de traverser la Moselle dans le secteur d’Argancy, aux abords de l’anneau extérieur des fortifications de Metz. Rosebaum concentre alors la Task Force Chappuis dans le secteur de Talange (40th Tank Battalion, 48th AIB, 695th Armored Field Artillery Battalion, ainsi que des Tank Destroyers et des éléments du Génie). Le 6 septembre, Chappuis fait donner son artillerie contre le dispositif allemand mais les batteries de forteresse ennemies répliquent causant des pertes au 48th AIB. Le duel dure jusqu’au 15 septembre, date à laquelle le CC A est relevé.
– Pendant ce temps, plus au nord, la 90th Division de McLain démarre son avance vers le nord-est en nettoyant méthodiquement les positions enemies de sa zone, pendant que le 43rd Cavalry Reconnaissance Squadron lance des détachements de reconnaissance au nord et à l’ouest. Le Major.General Raymond S. McLain fixe alors comme principaux objectifs, la capture du plateau dominant Thionville à l’ouest, la préparation de la capture de la même ville et la saisie des points de franchissement dans les environs de la ville. Bien qu’handicapée par un afflux de remplaçants inexpérimentée, la 90th « Tough & Ombres » est devenue une division mieux aguerrie et commandée par un chef compétent, faisant oublier ses premiers engagements laborieux – sinon calamiteux – en Normandie trois mois plus tôt.
Les rapports fournis par le renseignement divisionnaire lui annoncent que les Allemands s’apprêtent à déclencher une action visant à empêcher son avance. De plus, initialement, une nouvelle division devait assurer la liaison entre l’aile droite (sud) du Vth Corps de Gerow (Ist Army) et la 90th. Seulement, l’unité en question n’était toujours pas arrivée sur place et les troupes de McLain doivent assurer la garde du flanc nord de la IIIrd Army, empêchant donc son chef de lancer une attaque vers l’est avec des forces mieux concentrées.
– Le matin du 7 septembre, le 357th Infantry Regiment du Colonel George H. Barth quitte ses positions d’Etatin pour s’emparer la petite ville minière de Briey qui est aussi un important nœud routier. Briey est alors tenu par des éléments de la 559. Volks-Grenadier-Division. Barth attaque alors avec ses 1st et 3rd Battalion par les ailes et avec le 2nd de front. Résultat, Briey tombe après une journée de combat. 442 prisonniers sont ramassés par les Américains.
Sur la gauche du 357th, le 358th Infantry du Colonel Christian H. Clarke s’empare du plateau à l’ouest de Trieux sans rencontrer de grande résistance. McLain vient alors installer son PC à Mairy, au sud-ouest de Trieux. Plus en arrière nord du 358th, le 359th Infantry du Colonel Robert L. Bacon (celui qui avait fermé la Poche de Falaise deux semaines plus tôt) atteint un point situé au nord-est de Landres.
Major.General Raymand S. McLain, commandant de la 90th Infantry Division
– Côté allemand, on ne reste sûrement pas inactif. Le 7 septembre, Otto von Knobelsdorff décide de lancer la 106. Panzer-Brigade en contre-attaque dans le flanc gauche de la IIIrd Army afin d’empêcher les Américains de mettre la main sur les mines de Briey. Hitler approuve alors ce plan mais exige qu’il soit appliqué à la 106. PzBgde pour quarante-huit heures seulement. Durant la soirée donc, Brigade s’installe à Aumetz, quasiment à la jointure des 357th et 358th.
– L’assaut a lieu pendant la nuit, vers 02h00 du matin mais tourne vite à une série d’engagements sans coordination aucune. D’abord surpris, les Américains ripostent avec toutes les armes qui peuvent leur tomber sur la main : fusils, grenades, bazookas, canons antichars et Tank Destroyers. La section d’artillerie de l’Etat-major de la Division se retrouve encerclée mais se dégage de la nasse après un furieux combat. A la tombée du jour, après s’être réorganisés, trois Bataillons d’Infanterie américains appuyés par des chars et des chasseurs de char se jettent sur les assaillants et finissent par les repousser. Cet épisode montre la capacité des allemands à percer les lignes américaines dans des contre-attaques montées en vitesse, mais démontre aussi leur incapacité à exploiter leur succès.
– Durant la matinée du 8, le 357th Infantry force le bataillon de la 559. VGD défendant Briey à se rendre et son 1st Battalion occupe la colline boisée à l’ouest de Neufchef, ce qui lui permet d’observer les mouvements allemands. La riposte ne tarde pas puisque le 1/357th doit repousser un assaut allemand de plusieurs dizaines de minutes avec l’aide de canons de campagne. La situation du bataillon devenant de plus en plus précaire, le 1st Lt. Joseph R. McDonald se poste sur une colline avec une radio et dirige lui-même le tir d’artillerie, contribuant à l’échec de la contre-attaque allemande. Tué durant son action, McDonald recevra la Distinguished Service Cross (DSC) à titre posthume.
– L’interrogatoire de prisonniers comme la saisie d’ordres à Briey indiquent à McLain que les Allemands s’apprêtent à déclencher une contre-attaque le 9 et maintien ses troupes en position. Mais au même moment, la 559. VGD amorce son retrait en laissant plusieurs détachements sur ses arrières, ce qui permet à la 90th Infantry Division de reprendre son avance vers le nord-est. Les Américains capturent plusieurs groupes d’allemands dans des bois ou sur des chemins. Le 3/359th coupe à travers champs et tend une embuscade à une colonne formée de charriots hippomobiles. 200 soldats et officiers allemands sont tués ou faits prisonniers. A la tombée de la nuit, les bataillons de tête de la « Tough & Ombres » bivouaquent dans les environs de Fontoy et Neufchef, à environ 6 km de Thionville. La Moselle se découpe aux observateurs américains placés sur les hauteurs de Neufchef.
– Le 10 septembre, la 559. VGD à laquelle il manque l’un de ses régiments, tente encore de retarder l’avance de la 90th Infantry Division. Ainsi, le 357th Infantry tente de prendre Neufchef et Hayange mais se retrouve bloqué par la riposte allemande. Du côté du 358th, le Colonel Clarke pousse le 3rd Battalion vers Algrange où se situe une gorge qui mène à Hayange. Sur le flanc nord, le 359th Infantry s’empare d’Aumetz et passe à travers une section abandonnée de la Ligne Maginot. Cette poussée réussie permet alors à McLain d’élaborer ses plans pour s’assurer du contrôle de la rive de la Moselle et prendre Thionville par un assaut. Au même moment, la 5th Armored Division du Major.General Lumsford E. Oliver (Ist US Army) suit la 90th Infantry dans la foulée et peut être déployé pour une attaque vers l’est. De son côté Raymond S. McLain ordonne à Bacon de faire tenir son 359th sur place pour le maintenir en bon état avant de franchir la Moselle près de Thionville, pendant que ses deux autres régiments doivent continuer leur attaque. Les Allemands évacuent les pentes à l’est d’Algrange pendant la nuit, permettant au 3/358th de prendre le contrôle des crêtes au sud-ouest de Volkrange après y avoir rejeté quelques défenseurs. Le bataillon se tient alors près à descendre dans la plaine jouxtant Thionville. Les hommes du Colonel Clarke mènent alors plusieurs actions avec succès pour s’assurer une ligne de départ sur les hauteurs. Un rapport du 358th Regiment indique – avec une bonne dose de fierté : « Avons un bon panorama d’observation et pouvons voir la moitié de la route menant à Berlin ». Clarke ordonne alors aux 1st et 3rd Battalions de maintenir un couloir ouvert un couloir d’accès vers Thionville pour le 2nd Battalion. Le lendemain 10 septembre, les fantassins américains dévalent la pente mais se heurtent à une forte arrière-garde allemande.
– Sur le flanc droit (sud) de la Division, le 357th Infantry du Colonel Barth réussissent à atteindre la Moselle au sud de Thionville et à capturer Florange, alors important carrefour ferroviaire de la région. Le 11, la résistance allemande à l’ouest de la Moselle prend fin, von Knobelsdorff ayant ordonné d’évacuer toute la rive gauche dans le secteur au nord de Metz. Le 357th occupe alors Uckange et s’ancre le long de la rivière pendant que le 358th, appuyé par des chars sur ses flancs, commencent à tâter les abords de Thionville. La progression à l’intérieur de la ville industrielle est ralentie par des mines et par des accrochages avec les Allemands. A la tombée de la nuit les hommes du Colonel Clarke sont presque maîtres de Thionville mais une équipe de Pioniere allemands réussit à faire sauter le pont enjambant la Moselle. McLain devient alors anxieux à l’idée de faire traverser la Moselle face à de bonnes fortifications allemandes. Il opte alors pour faire traverser la Moselle au régiment du Colonel Bacon au nord de Thionville, afin de tourner les défenses de la rivière. L’un des bataillons du 359th Infantry est déjà en route en vue de s’emparer des hauteurs de Basse Krontz pendant que le reste doit effectuer une diversion au nord de Malling, pendant que le 358th devait participer à l’assaut au centre. Mais à peine McLain eût il achevé de dresser son plan d’attaque que Walker lui donne l’ordre d’étendre sa tête de pont vers le sud afin de soulager le front de la 7th Armored Division et de la 5th Infantry Division.
3 – Étendre la tête de pont d’Arnaville : le cauchemar de Sillegny
– La décision de Walker trouve sa motivation dans l’état de fatigue et les pertes de plusieurs unités de la 5th Infantry. En outre, les effectifs de remplacement venant des dépôts de Paris tardent à arriver. Et pire encore, les batteries de canon du Fort Driant détruisent un bac et endommagent une partie du pont posée par le Génie. Harris W. Walker envisage alors de renforcer son flanc droit. La 7th Armored doit s’assembler dans la tête de pont avant de se répartir en plusieurs groupes pour attaquer vers l’est et encercler Metz par un mouvement tournant par la gauche, ce qui doit permettre à la 90th Infantry de franchir sans trop de problèmes le secteur de Thionville. Du coup, McLain fait glisser sa 90th Infantry Division vers le sud, laissant alors le 43rd Reconnaissance Cavalry Squadron renforcer son flanc nord. Walker met aussi sur pied une « deception team » (unité d’intoxication) afin de faire croire à un passage en force dans le secteur tenu par les unités de cavalerie légère. L’équipe en question arrive finalement des rangs du QG du 12th Army Group de Bradley et fit croire aux Allemands de l’arrivée d’une nouvelle division blindée dans ce secteur. Toujours selon McCole, le subterfuge a semblé fonctionner très convenablement puisque les rapports remis à l’OB West firent mention d’une « 14th Armored Division ».
La 90th Infantry Division reçoit alors l’ordre de maintenir une petite force à Thionville et de relever la 7th Armored Division et le 2nd Infantry Regiment au nord et à l’ouest de Metz. Puis, le 15 septembre, le gros de la « Tough & Ombres » devra démarrer son attaque pour nettoyer le secteur ennemi à l’ouest de la Moselle sur le flanc sud du XXth Corps, en coopération avec les éléments restant du 2nd Infantry du Colonel Roffe.
– Pendant la nuit du 14-15 septembre, la 90th Infantry Division achève la relève de la « Lucky Seventh » et s’établir sur ses nouvelles positions : le 358th Infantry du Col. Clarke tient la ligne Uckange – nord de Garche avec la 90th Reconnaissance Troop qui patrouille sur les rives de la Moselle à Talange ; le 357th Infantry du Col. Barth se déploie à l’ouest de Saint-Privat et le 359th de Bacon s’accroche à la route Amanvillers – Habonville au sud de Gravelotte.
– Simultanément, la 5th Infantry Division d’Irwin doit tenter d’élargir la tête de pont d’Arnaville en poussant vers le sud afin d’établir une base plus profonde pour de futures opérations en direction de Metz. Le 13 septembre, en fin d’après-midi, le Combat Command B de Thompson, arrivé très récemment dans la tête de pont, démarre une poussée vers le sud et l’est (Mardigny), afin d’étendre la tête de pont et dégager le flanc droit de la 5th Infantry Division. Mais après Arry, la colonne blindée se retrouve bloquée par un vigoureux tir de barrage antichar et d’artillerie. Irwin a beau expliqué à ses supérieurs que cette mission s’avère impossible, Walker et Patton sont alors sous la pression de Bradley qui a lui-même assuré à Eisenhower que la IIIrd Army pouvait passer définitivement la rive droite de la Moselle.
– La malchance semble s’abattre sur le XXth Corps et la 5th Infantry Division en particulier, puisque lorsqu’Irwin s’apprête à exécuter l’ordre de Walker, une pluie diluvienne s’abat sur cette partie de la Lorraine durant la nuit, provoquant un gonflement de la Moselle, détrempant les sols et donc, rendant son franchissement impossible pour les chars.
– Le 15 septembre à 09h30, le CC B de Thompson couplé au reste du 10th Infantry Regiment du Colonel Pell avance vers le sud-est dans le brouillard et devant manœuvrer au compas. L’avance est lente et difficile et les tireurs de chars sont forcés de pointer au juger. Mais le brouillard a aussi l’effet bénéfique ( ?) d’aveugler la défense allemande qui ne riposte pas. Des prisonniers sont même envoyés dans les lignes de la 5th Infantry Division. Arry est enfin capturé. Le 3/10th, appuyé par le B Company du 735th Tank Battalion s’empare de la Cote 396 après un combat particulièrement féroce contre les troupes allemandes accrochées dans des nids de mitrailleuses sur les pentes. Mais aussitôt arrivée au sommet dépourvu d’arbres, l’Infanterie américaine subit une violent tir de barrage qui l’immobilise. Même si cette position s’avère intenable, le 3rd Battalion peut profiter temporairement d’une bonne vue sur l’ensemble du front de la division, lui permettant de s’emparer de la petite ville carrefour de Lorry. A la fin de l’après-midi, le CC B achève les opérations du jour par la capture de Mardigny et de Vittonville, les localités les plus au sud de la progression.
– Le reprise de l’activité de l’US Army dans la tête de pont d’Arnaville et la présente d’importantes forces blindées à l’est de la Moselle obligent désormais Hitler à prendre des décisions concernant le futur statut tactique de la Festung Metz et e sa garnison. Le 8 septembre, tandis que les forces américaines commencent à opérer leur poussée vers Thionville et Metz, le Generaloberst Johannes Blaskowitz pose à ses supérieur la question sur le devenir de Metz. Doit-on la laisser retenir dans les lignes de la 1. Armee ou bien se replier du côté est de la Moselle ? Blaskowitz recommande donc de défendre le secteur en maintenant des forces terrestres plus mobiles, en contact avec troupes tenant la garnison. Seulement, que faire des 150 élèves officiers à l’intérieur de la garnison ? Mais comme ni l’OB West (von Rundstedt) ni l’OKW n’était prêt à prendre la responsabilité d’une telle décision et lorsque la menace sur Metz se précise à partir du 15 septembre, la question de Blaskowitz arrive sur le bureau du Führer. Comme à son habitude depuis début 1944, Hitler défend son idée des villes forteresses (Festung-Plätze) dont l’efficacité s’est pourtant révélée douteuse sur l’Ostfront (Brobuisk, Moghilev, Vitebsk*), même si elle a pu retenir les troupes alliées dans l’Ouest de la France (Cherbourg, Brest, Saint-Nazaire, Lorient, La Rochelle, Royan, Pointe de Graves) et encore, en nombre limité. La réduction de la poche de Brest ayant été réglée en moins de trois semaines par le VIIIth Corps (voir article « La bataille de Brest »). Le 15, Hitler donne l’ordre à la garnison de Metz de résister jusqu’au bout après l’encerclement. Mais le 16, sûrement après avoir été convaincu par Alfredl Jodl (chef d’état-major de l’OKW), il donne l’ordre à la 1. Armee de renforcer la garnison au nord et au sud afin d’éviter tout encerclement.
– Revenons du côté américain. L’état-major de la IIIrd Army et le Major.General Silvester mettent sur pied un plan selon lequel la « Lucky Seventh » devait bondir depuis la ligne Fey – Mardigny pour tourner les forts au sud de Metz « connus » par le renseignement, franchir la Seille, obliquer vers le nord (Verny), franchir le Nied et encercler l’est de Metz. Ensuite, le CC A de Rosebaum devra se diriger vers le cœur de la cité tandis que le CC R de Thompson sera en charge de protéger le flanc est (droit) de la Divsion afin de prévenir à toute tentative de dégagement de la part des Allemands.
Il faut aussi compter avec la météorologie. Si le temps reste mauvais, les colonnes blindées peuvent espérer recevoir un peu de ravitaillement par les airs mais ne pourront se déployer en pleine campagne et devront se contenter de progresser en ligne sur les routes de la région, là où justement, les Allemands avaient pris soin de concentrer le feu de leur artillerie.
– Tôt dans la matinée du 16 septembre, le CC R commandé par le Colonel Peter T. Heffner lance une attaque pour rompre la ligne ennemie sur la route Lorry – Sillegny. Mais dès le début, les difficultés commencent. Retranchés dans un large bois le long de la route, les Allemands harcèlent la colonne. La TF du Lt.Col. J.A. Wemple tente de nettoyer le bois mais s’y fait rejeter par un tir d’artillerie provenant de Sillegny qui hache les arbres. Le CC A qui a franchi la Moselle durant la matinée se joint à l’attaque à 14h00 mais perd son bataillon de char qui n’a pas gagné sa ligne de départ en raison d’une confusion d’ordres. Les fantassins portés du 48th AIB s’élancent néanmoins vers le hameau de Vezon pour se retrouver immédiatement pris sous un déluge de feu provenant du Fort Verdun au nord. Le Colonel Chappuis tente alors de réorienter ses compagnies de fusiliers sur Marieulles pour se faire immédiatement barrer la route par des soldats allemands tapis dans leurs trous.
– La 5th Infantry Division passe à l’attaque en fin d’après-midi mais sur des positions que les Allemands ont plutôt bien renforcées en profitant de la brume matinale et de la pluie. Les Allemands lancent même un assaut à la jointure des 10th et 11th Infantry Regiments. Un bataillon lourdement armé de lance-roquettes et de fusils antichars, gravit le versant ouest de la crête de Vezon et vient frapper dans le flanc du 11th Infantry. S’ensuit alors un combat aussi confus que furieux qui dure toute la matinée. Les Allemands sont rejetés des positions du 11th par l’arrivée salvatrice de chars du 735th TB.
– Plus au sud, le 10th Infantry et le Combat Combat A repartent à l’assaut de Marieulles, farouchement tenu par 500 Allemands. Le combat dure toute la journée. Un premier assaut lancé par les 48th et 23rd AIB échoue à la lisière de la localité à cause de canons de 88 mm qui tirent des obus hautement explosifs. Dans l’après-midi, l’artillerie du XXth Corps fait donner trois bataillons de 155 mm qui pilonnent Marieulles pendant une minute. Puis, des groupes d’artillerie légère vient en aide aux fantassins pour réduire la résistance allemand dans les bâtiments. Après un furieux combat, les Américains s’emparent de la petite ville en faisant 135 prisonniers.
– Sur la droite, le CC R tente à se débarrasser des obstacles pour s’établir une base de départ à la lisière du Bois de Dauont avant d’attaquer Sillegny. Mais la bonne discipline de feu allemande inflige des pertes sensibles aux équipes américaines. La contre-batterie américaine s’avère futile dans le brouillard. Résultat, les troupes et les véhicules restent agglutinées sur la route sans pouvoir bouger. Mais lorsque le CC B se trouve prêt au départ, Silvester ordonne une attaque sur la Seille, pendant que le CC A se tient en réserve derrière Marieulles après avoir été relevé par le 10th Infantry Regiment. Pendant ce temps, le 2nd Infantry Regiment parvient à occuper la Cote 245, allongeant la tête de pont américain de quelques kilomètres.
– Walker et Silvester montent alors un nouveau plan d’attaque pour le 18 septembre pour élargir le front du XXth Corps. Leurs objectifs sont quatre villes situées le long de la route Metz-Cheminot qui suit le cours de la Seille : Pournoy-la-Chétive (2/10th Infantry), Coin-s/-Seille (1/2nd Infantry), Sillegny (CC R) et Longueville-lès-Cheminot (CC B). Le reste des deux divisions étant paré pour exécuter la manœuvre vers Metz. Walker renforce l’artillerie dans la tête de pont d’Arnaville mais les capacités d’observation restent limitées.
– Le 18 septembre, le CC B occupe Bouxières-/s-Froidmont qui a été évacuée par les Allemands qui y ont enterré des mines. L’assaut échoit à l’Infanterie, les chars devant se contenter de rester en appui-feu. Durant le reste de la matinée, les unités américaines s’emploient à dégager la route vers l’est. Lorsque 3 Compagnies d’Infanterie portée (48th et 23rd AIB) se lancent vers le cours de la Seille, elles sont rapidement prises sous le feu des Allemands retranchés sur la Cote 223.
– Sur le flanc gauche, les bataillons de tête de la 5th Infantry Division démarrent leur assaut durant l’après-midi et ne rencontre qu’une faible résistance et parviennent à s’avancer jusqu’aux versants ouest de Pournoy-la-Chétive et de Coins-s/-Seille. Mais les unités de la 5th Division avancent plus lentement que prévu car ses GI’s ont onze jours de combats dans les bottes. L’infanterie se trouve alors arrêtée à l’est de Verny par plusieurs forts. L’arrivée de quelques chasseurs-bombardiers armés de bombes au napalm ne change strictement rien.
– Au centre, le CC R lance sa première attaque sur Sillegny à 15h15 avec 2 Compagnies du 38th AIB (Lt.Col. W.W. Rosebro), 3 compagnies de Sherman du 17th TB (Col. Wemple) et l’appui de quatre bataillons d’artillerie. Mais dès lors que l’Infanterie américaine sort des bois, l’artillerie allemande la cloue au sol depuis les forts de Verny. Les observateurs détachés par les quatre bataillons d’artillerie d’appui ne peuvent repérer les canons allemands et les contre-batteries s’avèrent inefficaces. Du coup, les artilleurs allemands s’en donnent à cœur joie, déversant un déluge d’acier sur les fantassins américains. Même si les équipages de Sherman du Colonel Wemple parviennent à franchir courageusement le mur de feu, la perte de cinq engins, l’absence de fantassins d’appui et le manque de munitions les contraignent à se replier. De leur côté, les fantassins refusent catégoriquement de courir au suicide et se replient dans les bois. Le Colonel Heffner appelle alors le QG de la Division pour expliquer qu’il n’a plus que 2 sections de fantassins en réserve et ses forces sont trop faibles pour prendre Selligny. Les Colonels Rosebro et Heffner, ainsi que d’autres officiers arrêtent la fuite de l’Infanterie, la reprennent en main et la réorganisent. Quant aux équipages du 17th TB de Wemple, plus personne ne veut prendre le risque de les lancer au milieu du feu des canons allemand. Cependant, les officiers américains apprennent de la bouche de prisonniers allemands que les défenseurs du secteur de Verny ont été renforcés par deux compagnies d’infanterie ponctionnées à Metz.
– Les combats reprennent le lendemain, tout aussi sanglants et confus. Le 38th AIB paie un lourd tribut au niveau de ses officiers. Son chef, le Colonel Rosebo est mortellement blessé, son officier adjoint, le Major. C.H. Rankin est tué. Et lorsque le Major T.H. Wells prend le commandement, il est mis hors de combat lui aussi. Envoyé pour prendre le commandement du bataillon, le Lt.Col. Theo T. King n’a d’autre choix que de replier ses trois compagnies. Pendant que King réorganise son unité, l’artillerie du XXth Corps déclenche un tir nourri sur Sillegny. A 13h15, l’Infanterie attaque une fois de plus et réussit à entrer dans la ville recevoir de plein fouet un nouveau bombardement allemand. Les hommes du 38th AIB se retrouvent alors incapables d’occuper la localité ou d’en sortir. Bien évidemment, les fantassins allemands en profitent pour contre-attaquer avec l’appui de blindés. Le salut des trois compagnies américaines vient encore du ciel avec l’arrivée de P-47 qui viennent matraquer les colonnes allemandes. Quelques chars et Grenadier réussissent à s’infiltrer dans Sillegny mais deux chars Sherman qui ont pu rester à l’intérieur parviennent à les mettre hors d’état de nuire. Mais le Lt.Col. King est blessé et doit être évacué, laissant son commandement à un Capitaine de trente-trois ans. A 18h30, les Allemands relancent un nouvel assaut sur Sillegny et à 19h00, le contact entre les américains encerclés et le CC R est rompu. Le Lt.Col. R.L. Rhea, nouveau commandant du 38th AIB reçoit alors l’autorisation de rompre l’engagement. Les fantassins survivants – soit un quart seulement de l’effectif de départ – doivent alors s’enterrer à l’est des bois. Le Colonel Wemple déploie alors ses chars entre les lignes avancées du CC R et Sillegny. Le CC A de Rosebaum prend alors position en face de Sillegny et se prépare à reprendre le chemin de Sillegny.
– Les choses se passent mieux du côté du CC B qui réussit à progresser vers la Seille. Le matin du 19 septembre, le 48th AOB parvient à chasser les artilleurs allemands de la Cote 223, permettant au 23rd AIB et au 31st TB de s’engager en direction du cours la rivière et de Longueville. Mais là, les Allemands résistent avec acharnement à l’aide de canons antichars mais au final, les Américains finissent par s’emparer de Longueville.
En revanche, la tentative de prendre Cheminot sur la rive droite de la Seille échoue au prix de cinq chars détruits par des tirs provenant de la rive opposée. Cheminot reste une menace dans le flanc droit du XXth Corps et le flanc gauche du XIIth d’Eddy jusqu’au 22 septembre, date à laquelle les éléments de la 553. VGD évacuent la localité.
– En milieu d’après-midi du 20 septembre, le CCA achève d’organiser ses positions à l’ouest de Sillegny, en se voyant rattaché le 48th AIB. En coordination avec le CC B, le CC A tente d’isoler Sillegny en effectuant un crochet par le nord mais ses chars sont bloqués à Creux où la Seille forme un méandre. Un second enveloppement par le sud est tenté mais il butte sur des casemates et des canons antichars situés de l’autre côté de la Seille. Une tentative de poussée vers l’est sous un feu d’artillerie provenant de Cheminot se révèle tout aussi infructueuse. Pendant la nuit, les Allemands en profitent pour renforcer les éléments de la 17. SS-PzGren-Div « G.v.B » sur la ligne de la Seille pendant la nuit du 20-21 septembre.
– Peu avant le lever du jour, le CC B envoie deux compagnies traverser la Seille à gué au sud et à l’est de Longueville. Malheureusement, les équipes du Génie du CC ne disposent pas de tout leur matériel pour jeter un pont sur la rivière. Finalement, au lever du jour les compagnies se replient et la 7th Armored Division commence à monter un plan de franchissement coordonné pour le 23 septembre, tout en rassemblant le matériel des pontonniers. On peut constater que l’échec du XXth Corps à encercler Metz rapidement dès la fin du mois d’août, contrairement aux estimations de Patton, a permis aux Allemands de bien coordonner l’exécution de leur plan de destruction des ponts sur la Moselle et la Seille. Par conséquent, les 5th Infantry et 7th Armored Divisions sont forcées de se battre dans des conditions bien moins favorables qu’attendues et avec des pertes dramatiquement sensibles face à un adversaire opiniâtre, mordant et particulièrement bien retranché. Faut-il encore souligner l’échec du renseignement américain ? La 7th Armored Division avait déjà perdu 47 Sherman, 8 chars Stuart, 1 106 hommes dont 469 tués en un peu plus d’une semaine. La « Lucky Seventh » comme on la surnommera, a bien été malchanceuse durant cette fin d’été 1944.
– Pendant que les hommes de Lindsay M. Silvester tentent de trouver un point de franchissement sur la Seille, la 5th Infantry d’Irwin, sur le flanc gauche, avance elle aussi lentement. Le 18 septembre, le 10th Infantry du Colonel Pell fait avancer des patrouilles à l’est de Pournoy-la-Chétive pendant que la 2nd Infantry du Colonel Roffe occupe définitivement la Cote 213 en vue de la Coin-s/-Seille. Irwin ordonne alors que les deux villes soient prises le lendemain. Mais cette prudence permet aux Panzergrenadiere de monter une contre-attaque en force contre Coin-s/-Seille. Mais heureusement, l’intervention des P-47 de Weyland et de l’artillerie divisionnaire contrecarre le projet allemand. Tard dans la soirée, le 2nd Infantry est frappé par une contre-attaque provenant de Coin-s/-Seille mais une fois de plus, les artilleurs rétablissent la situation.
– Irwin ordonne alors de lancer une attaque coordonnée par les 2nd et 10th Infantry Regiment. Le coordination est assurée par le Brigadier.General Alan D. Warnock, commandant-adjoint de la Division. Sauf qu’il ne faudra pas compter sur un fort soutien en artillerie en raison du manque de munitions et un ciel bas empêche les appareils d’assurer une couverture aérienne efficace. Néanmoins, les bataillons d’assaut réussissent à se dégager un passage au milieu d’un tir de barrage de chars, de mortiers et de canons. Tôt le matin, le 1/2nd s’assure la prise de Coin-s/-Seille, même si son flanc s’est retrouvé pris sous le feu des artilleurs allemands provenant de Sillegny. Au nord, le 2/10th du Lt.Col. Paul T. Carroll est durement accroché par les Allemands bien retranchés dans Pournoy-la-Chétive, malgré l’appui de la B Company/735th TB, de la B Company/818th TDB et de la B Company/7th Engineer Combat Battalion. Deux chefs de compagnies sont tués et les Américains doivent s’enterrer à 200 mètres de la localité sous le bombardement allemand. Les compagnies du bataillon sont désorganisées et il faut tous les efforts des vétérans comme ceux de l’état-major de Carroll pour rétablir l’organisation. En début de soirée, le 2/10th repart à l’attaque pendant que les chars et les Tank Destroyers M10 « Wolverine » enveloppent Pournoy par l’est et le nord, forçant les allemands à se retrancher dans les bâtiments. Carroll déploie alors son bataillon – encore désorganisé – en couverture au nord, à l’est et au sud.
– Pendant la soirée, Irwin rend visite à ses chefs de Régiments et constate qu’aucune poussée vers l’est ne sera possible sans un fort appui d’artillerie. Prenant connaissance de la situation, Walker autorise Irwin à maintenir sa Division sur les positions conquises. La progression sur Pournoy-la-Chétive forme alors un angle droit qui s’avère être la clé de la possible percée de la 5th Division sur la Seille. Pour réduire se saillant, Sinnehuber commandant du LXXXII. Armee-Korps déploie toute les réserves disponibles de la 17. SS-PzGren. « G.v.B » et les restes de la 106. Panzer-Brigade. Pendant toute la soirée, les batteries lourdes des Forts de Verny et de Fleury, ainsi que les pieces des 88 et 20 mm disponibles donnent de la voix toute la nuit. Pendant la nuit du 21, un fort parti d’Allemands s’en prend au 2/10th, désorganisant ses lignes temporairement. Une compagnie est presque anéantie et une autre est réduite 2 officiers et 64 hommes de troupe. Les Américains réussissent à rétablir la situation mais 450 hommes sur 800 ont été tués ou sont hors de combat. Durant toute la journée du 21, partant de Coin-lès-Cuvry (environ 1,5 km plus au nord), les Allemands opèrent une série d’assaut avec Panzer, blindés légers et infanterie mécanisée, avec un bon appui d’artillerie. Et c’est encore l’artillerie du XXth Corps – notamment les obusiers lourds de 240 mm – qui sauvent la situation. Le 2/10th a tenu mais il est à bout de forces et doit abandonner Pournoy pour être relevé par le 1/10th durant la nuit du 23-24 septembre.
4 – L’avance de la 90th Infantry Division sur Metz
– Alors que le 2nd Infantry Regiment du Colonel Roffe s’échine à avancer vers l’est, la 90th Infantry Division la 90th « Tough & Ombres » s’apprête à reprendre sa route vers Metz. Mais le 357th Infantry Regiment du Colonel Barth fait face à une ligne de fortifications établie des deux côtés de la route Saint-Privat – Marengo – Metz. Au nord de la route, l’ouvrage de Canrobert suit la ligne du Bois de Fèves avant d’obliquer vers Semécourt au nord-est. Au sud de la route Saint-Privat – Metz, de groupements de fortifications, connectés à des ouvrages en campagne, couvrent toute une ligne garnie de trous individuels, de films barbelés et de positions de mitrailleuses. Tout au nord, l’ouvrage de Kellermann commande l’accès de la route. En fait, le groupe des forts de Lorraine s’échelonne vers le sud-est, le long d’une ligne de collines boisées se terminant en contrebas d’Amanvillers.
De plus, au-dessous de l’ouvrage Kellermann, on trouve les forts de Guise, le groupe des forts « Jeanne d’Arc », ainsi qu’une série de fortins baptisés « Les Sept Nains » qui gardent le défilé d’Ars-s/-Moselle.
– Durant la matinée du 15 septembre, les 357th et 359th Infantry Regiments ouvrent leur attaque contre la ligne fortifiée gardant l’ouest de Metz. Les deux régiments, sont bien reposés, en bonne confiance et n’ont subi que peu de pertes dans les combats précédents. Contrairement à Irwin pour la 5th Infantry Division, le Major.General McLain va pouvoir utiliser ses forces en offensive avec un bon ratio d’effectifs.
– C’est au 1/357th du Major B.O. Rossow – placé sur l’aile droite du régiment – d’ouvrir la danse avec l’aide d’une section du Génie et de lance-flammes, en avançant sur la route Saint-Privat – Metz afin de couper la route entre les ouvrages Canrobert et Kellermann. Le Bataillon de Rossow chasse les Allemands du Bois de Jaumont et réussit à approcher l’ouvrage Kellermann par l’ouest. En revanche, le 2/357théprouve de plus grandes difficultés à atteindre l’ouvrage Canrobert et se retrouve bloqué par un fort tir de barrage venu du Bois de Fèves. L’idée de contourner l’ouvrage est très vite rejetée.
– Trois-quarts d’heure après le 357th, le 2/359th du Captain O.C. Talbott quitte ses positions de Malmaison pour s’élencer contre les Forts « Jeanne d’Arc » avec l’aide d’une section de Tank Destroyers. Le Colonel Robert L. Bacon pense pouvoir franchir le point le plus dangereux du ravin de Gravelotte en poussant l’aile droite de son régiment par le Bois de Génivaux. Au début, la résistance allemande est faible mais elle se durcit sur le coup de 13h40 à l’est de Malmaison face à des nids de mitrailleuse bien aménagés. Les GI’s tentent d’y venir à bout au Bazooka mais sans grand effet. Ce sont donc les soldats du Génie armés de lance-flammes qui réduisent les points de résistances. Mais les hommes du Colonel Bacon reprennent leur avance avant de s’arrêter devant les forts « Jeanne d’arc » pour la soirée.
– Durant l’après-midi, Bacon et Barth remettent à McLain les rapports de leurs officiers concernant les positions allemandes. McLain en conclut que qu’un assaut contre les positions à l’ouest de Metz est « strictement hors de question » car ce serait lancer ses hommes au suicide. Et beaucoup d’officiers de sa division ont connu les expériences douloureuses de la Bataille des haies. McLain ordonne alors à ses deux subordonnés maintenir une pression constante sur l’ennemi par des actions localisées et limitées, ainsi que par des tirs d’armes légères.
– Mais au matin du 16 septembre, les américains se réveillent dans un épais brouillard. Barth veut alors tenter la chance et ordonne au 1/357th d’avancer entre les ouvrages Canrobert et Kellermann. Les Américains réussissent à progresser en dépit d’un tir sporadique allemand et parviennent à avancer jusqu’à 10h00 en contrebas du fort. Barth decide alors d’engager le 3/357th dans l’affaire. Malheureusement, après la levee du brouillard, les jeunes soldats du Fahhenjunkerschule-Regiment de l’Oberst von Siegroth contre-attaquent violemment avant d’être repoussés par les GI’s. Mais l’effet de surprise ne jour plus et les Américains doive
Suite à la bataille de Krasnoïe et au passage du Dniepr par les forces de Davout, Ney et Murat à Rassna, Napoléon Ier décide de s’emparer de Smolensk, ville située sur la route de Moscou, par un mouvement tournant vers le nord.
Le Corps de Cavalerie du Maréchal Murat et le 3e Corps de Ney poursuivent la Division de Neverovski mais les charges mal coordonnées des Escadrons français ne parviennent pas à anéantir complètement les colonnes russes qui perdent tout de même 2 000 soldats. Le 15 août, Neverovski parvient tout de même à rallier le 7e Corps russe de Nikolaï N. Raievski qui se regroupe près de Smolensk. Napoléon qui espérait s’emparer de Smolensk sans combattre doit réviser son plan. Pendant ce temps, Mikhaïl Barclay de Tolly regroupe tout ce qu’il a sous la main pour défendre la vieille cité.
Le 16 août donc, vers 14h00, Français et Russes se font face. Napoléon dispose de sa Garde Impériale, du 1er Corps de Davout, du 3e de Ney, et du 4e du Prince Eugène de Bauharnais, appuyés par 200 canons. En face, Barclay de Tolly confie la défense de Smolensk aux 6e Corps de Dokhtourov qui s’est embastionné dans la ville.
Napoléon fait donner son artillerie pour forcer les Russes à sortir mais ceux-ci ne tombent pas dans le piège et tiennent leurs positions. Les Divisions Gudin et Morand tentent alors de franchir les murs mais se font repousser.
L’Empereur ordonne alors à Poniatowski de couper les accès de Smolensk au Dniepr pendant que la Division Bruyères doit s’emparer au nord, dominant Sloboda-Ratchenka. L’assaut de Bruyères réussit et Napoléon ordonne de déployer 60 canons sur le plateau.
C’est à ce moment que Ney et Davout lancent leur assaut sur les faubourgs où ils se heurtent à une violente résistance des forces russes. C’est la Division Morand (1er Corps) qui, au prix de près de 1 700 hommes perdus, entre la première dans Smolensk en repoussant la 3e Division de Konovnitsine qui est presque anéantie.
Le bombardement provoque l’incendie de Smolensk et oblige Barclay de Tolly à faire sortir ses troupes, tout en ordonnant au Général Korff d’incendier le reste de la ville pour ne rien laisser aux Français. Le reste des forces russes se replie en bon ordre après avoir perdu 4 700 tués et entre 7 000 et 8 000 blessés. La Grande Armée ne déplore que 700 tués et un peu plus de 3 100 blessés mais la destruction de Smolensk n’est pas pour améliorer les défaillances de l’intendance et du ravitaillement.
Lire :
– REY Marie-Pierre : L’effroyable tragédie. Nouvelle histoire de la campagne de Russie, Flammarion
SOKOLOV Oleg : Le Combat de deux Empires, Paris, Éditions Fayard, coll. « Divers Histoire »
Maréchal Michel Ney, « le rougeaud » ou « le brave des braves » de la Moskowa
– Le Général Jean-Adoche Junot disait de lui : « c’est un brave homme que Ney ; c’est dommage qu’il soit ce que nous appelons un mauvais coucheur. ». Colérique, emporté, orgueilleux mais au courage et à l’intrépidité légendaires, Michel Ney reste sans conteste l’une des personnalités les plus incontournables de la Grande Armée. Même si…
7 décembre 2015
Dans « Grande Armée »
7 septembre 1812 : Bataille de la Moskowa
Paradoxalement, cette bataille de la Campagne de Russie – Borodino pour les Russes – est considérée comme une victoire par les deux adversaires. Quoiqu’il en soit, elle reste l’une des batailles les plus dures qu’eut à mener la Grande Armée. Pressé par le Tsar Alexandre Ier de mener une grande bataille avant…
7 septembre 2016
Dans « Grande Armée »
2 décembre 1805 : Bataille « des Trois Empereurs » ; Victoire de Napoléon à Austerlitz
Après les victoires d’Elchingen et d’Ulm en octobre 1805 et l’entrée du Murat dans Vienne, Napoléon a néanmoins besoin d’une victoire importante car la Grande Armée se trouve loin de ses bases, d’autant plus que l’alliance formée par l’Armée Autrichienne de l’Empereur François Ier et l’Armée Russe du Tsar Alexandre…
2 décembre 2016
Dans « Grande Armée »
Né en 1889 à Mouilleron-en-Pareds (Vendée), d’une famille aux racines allant du Bas-Poitou à la Wallonie, Jean Marie Gabriel de Lattre de Tassigny sort de Saint-Cyr en 1909 dans la Promotion Mauritanie.
Pendant la Grande Guerre, il combat comme Lieutenant dans le 12e Régiment de Dragons puis dans le 93e Régiment d’Infanterie à Verdun et au Chemin des Dames. Il sera blessé deux fois, décoré de la Croix de Guerre et de la Military Cross (décoration britannique) et recevra huit citations. Il sert ensuite à l’état-major du Général Weygand avant d’être nommé commandant du 151e RI à Metz.
De 1921 à 1926, il sert au Rif Marocain contre les Berbères et finit Chef d’état-major à Taaza.
Il reçoit ses étoiles de Général de Brigade en 1939, ce qui fait de lui le plus jeune officier français qui accède à se grade.
En 1940, il commande la 14e Division d’Infanterie avec laquelle il résiste opiniâtrement à l’ennemi en reculant pied-à-pied jusqu’en Bourgogne.
D’abord légaliste envers le Gouvernement du Maréchal Pétain, il devient commandant de la 13e Division Militaire de Clermont-Ferrand (formation des cadres), directeur de l’école des cadres de Salammbô puis chef de la 16e Division de Montpellier.
En novembre 1942, il refuse l’ordre de ne pas résister aux forces allemandes envahissant la Zone Libre et est interné à Montluc. Il s’évade et rejoint l’Afrique du Nord.
De Gaulle qui n’apprécie que moyennement le nomme commandant de l’Armée B qui devient la Ire Armée Française qu’il réorganise.
Il organise la prise de l’Île d’Elbe en juin 1944. Ensuite, la Ire Armée devient le second élément principal du 6th Army Group du Général Jacob L. Devers.
La Ire Armée débarque en Provence après le 15 août et libère le Var, avant de remonter la vallée du Rhône, puis déboucher en Bourgogne et en Franche-Comté. Mais en octobre 1944, le temps se gâte et les lignes logistiques de la Ire Armée qui partent de Marseille sont trop étirées et le IInd Corps de Monsabert se troupe bloqué dans les Hautes-Vosges. Après réorganisation, de Lattre reçoit l’ordre de percer les lignes de la 19. Armee allemande dans le secteur de Belfort afin de déboucher en Haute-Alsace. Son offensive démarre le 14 novembre (voir Campagne des Vosges) par un temps hivernal. Le IInd CA de Monsabert distrait les Allemands dans les Hautes-Vosges, tandis que le Ier Corps de Béthouart (2nd DIM, 9e DIC, 1re DB et 5e DB) enfonce les lignes de la 338. Infanterie-Divisionen et sempare de Montbéliard et de Belfort. De Lattre ordonne ensuite au Général Touzet du Vigier de foncer sur Mulhouse qui tombe fin novembre. Seulement, une contre-attaque improvisée menée par les restes de trois divisions allemandes et d’une brigade de Panzer empêche la 5e DB et d’autres unités non endivisionnées (RICM, 9e Zouaves) de percer la ligne Thann Cernay. Si elle est repoussée, cette contre-offensive empêche de Lattre de prendre Colmar selon le calendrier prévu. Devers lui ordonne alors de prendre la cité en décembre mais la Ire Armée est épuisée et le ravitaillement arrive au compte-goutte. Cela permet à Heinrich Himmler qui vient de prendre le commandement du Groupe d’Armées Ober-Rhein de renforcer le dispositif allemand dans la poche. La décision du Général de Lattre d’arrêter temporairement son offensive provoque la fureur de Leclerc avec qui il est en conflit larvé mais aussi du Général Henri de Vernejoul, le commandant de la 5e DB (voir Campagne d’Alsace).
En janvier 1945, Himmler déclenche une contre-attaque dans le secteur de Rhinau qui est repoussée par la Ire Armée. Durant le mois de février, de Lattre planifie et coordonne le nettoyage de la Poche de Colmar qui s’achève en février après de furieux combats. Mais il doit faire appel à l’aide du XXIst Army Corps américain du général Frank W. Milburn (3rd, 28th et 75th Divisions) pour réduire les points de résistance allemands. L’action des Américains est notamment déterminante pour libérer le Canal de Colmar, le Canal Rhin-Rhône, ainsi que Neuf-Brisach. Mais beaux joueurs, les Américains laissent les Combat Commands de la 5e DB, le 152e RI et les paras du 1er RCP entrer les premiers dans Colmar le 2 février.
Les 30-31 mars 1945, la Ire Armée passe le Rhin à Gambersheim en face de Spire. Les combats contre le LXXX.X Armee-Korps sont particulièrement durs mais les 9e DIC, 3e DIA et 4e DMM finissent par prendre solidement pied sur la rive droite du fleuve et à y jeter des ponts et envahit le Palatinat. Peu de temps après, le Général de Gaulle et de Lattre traversent symboliquement le Rhin sur un pont du Génie. Le 4 avril, la Ire Armée sempare de Karlsruhe. Désobéissant aux ordres du Général Devers, de Lattre lâche Montsabert contre la ville de Stuttgart qui tombe après une rocade en pleine Forêt noire le 22 avril. La Ire Armée achève la guerre à Arlberg.
Le 8 mai 1945, il signe au nom de la France la reddition sans condition des troupes du IIIe Reich à Berlin aux côtés de le Maréchal Georgi K. Joukov, le Général Carl Spaatz (États-Unis) et l’Air Marschall Arthur Tedder (Grande-Bretagne). Le Feldmarschall Wilhelm Keitel eut alors ces mots : « les Français ! Il ne manquait plus qu’eux ! ».
A titre anecdotique, après la capitulation nazie, le Général de Lattre de Tassigny fut convié à une réception que donnait le Maréchal Joukov. Ce dernier n’étant guère connu pour ses distractions originales, fit pourtant état d’autres qualités que celles qu’il déploya depuis 1941. En effet, Joukov se lança dans une brillante démonstration de danses cosaques, discipline qu’il pratiquait à merveille (1).
En 1950, il est envoyé d’urgence en Indochine en tant que Haut-Commissaire au Tonkin afin de rétablir une situation critique face au Vietminh de Hô Chi Minh et de Vô Nguyen Giap. De Lattre modifie les techniques de combat et attire les Communistes vietnamiens sur son terrain. S’ensuivent alors les victoires de Mao-Khé et de Ninh-Binh (1951).
Malade et profondément affecté par la mort de son fils au combat, le Maréchal de Lattre est rappelé en France fin 1951. Il décède donc le 11 janvier 1952. Ces funérailles sont célébrées à Notre-Dame-de-Paris et il est élevé au Maréchalat. Il repose maintenant en Mouilleron-en-Pareds.
Il était titulaire notamment de la Légion d’Honneur, de la Médaille de la Libération, de trois Croix-de-Guerre, de la Distinguished Service Medal, de la Legion of Merit, de l’Ordre de Souvorov, de la Grand Croix de l’Ordre du Lion Blanc (Tchécoslovaquie) et de la Grand Croix de l’Ordre de Saint-Olaf (Norvège).
Lire :
HENNIGER Laurent (dir.) : Les Maréchaux Soviétiques parlent, Perrin
AUBIN Nicolas, BIHAN Benoîst, BOUHET Patrick : L’Armée française de 1943-1945. Une douloureuse résurrection. in LOPEZ Jean & HENNIGER Laurent : Guerres & Histoire N°24, avril 2015
Maréchal d’Empire passé dans l’oubli, Catherine-Dominique de Pérignon voit le jour à Grenade près de Toulouse le 31 mai 1754, au sein d’une famille de notable qui détient des quartiers de noblesses récents.
Après de bonnes études secondaires, Catherline-Dominique de Pérignon obtient un brevet de sous-lieutenant et intègre le Régiment des Grenadiers Royaux en Guyenne. En 1770, il devient aide de camp du Marquis de Preissac. Mais après la publication de l’édit du Comte de Ségur qui bloque l’avancement des officiers dans les grades, Pérignon démissionne, se réoriente dans le droit et est élu Juge de Paix. Apprécié dans sa profession, il est élu Député de la Haute-Garonne à la Législative en 1791.
Mais en 1793, il reprend du service dans l’Armée Révolutionnaire et obtient le grade de Lieutenant-Colonel. Envoyé dans les Pyrénées, Catherine-Dominique de Pérignon participe aux combats de Thuirs, du Mas-de-Serre, de Truillas et de Peyrestores comme Général de Brigade. Général de Division en 1794, il se fait remarquer par la prise du Camp de Boulou (1er mars) et par la victoire du Col de Junquera (7 juin). Commandant du Centre de l’Armée des Pyrénnées, il remplace le Général Jacques François Dugommier tué à la bataille de la Sierra Negra (Montagne Noire) et remporte la victoire sur les Espagnols de Luis Firmin de Carvajal. Il remporte ensuite les victoires d’Escola, du Bouton-de-Roses, s’empare de la ville de Roses, s’empare de Figuières mais échoue à Bascara en mai 1795.
Élu représentant de la Haute-Garonne au Conseil des Cinq-Cents sous le Directoire, Catherine-Dominique de Pérignon est envoyé comme ambassadeur à Madrid après le Traité de Paix de Bâle. C’est en cette qualité qu’il négocie le Traité de San Ildefonse en 1796. Mais en 1797, suite à une affaire de cœur avec une espionne royaliste et en raison de malversations financières ayant eu cours sous son autorité, il es rappelé à Paris et remplacé par le Vice-Amiral Laurent Truguet. Pendant deux ans, Pérignon est laissé sans poste, ni affectation.
En 1799, il fait partie de l’expédition de Bonaparte en Italie et commande au troupes de Ligure. A Novi, il commande l’aile droite (avec Grouchy et Lemoine) pour garder les vallée de la Bormida et du Tanaro. Pérignon tient bravement le village de Pasturana face aux Russes mais, submergé par le nombre, il doit remettre son sabre au Général Souvorov le 15 août 1799. Ses généraux se rendent avec lui.
Libéré par les Russes en 1800, Pérignon rentre à Paris et Bonaparte le nomme Sénateur. A partir de cette date, il n’exercera plus de commandement militaire.
Partisan de l’établissement de l’Empire en 1804, Dominique-Catherine de Pérignon fait partie de la fournée de généraux faits Maréchaux d’Empire. Il sera fait Comte d’Empire en 1808.
En 1806, Napoléon nomme Pérignon Gouverneur de Parme et de Plaisance, fonction qu’il occupe jusqu’en 1814. Entre-temps, ils est devenu Grand Officier du Grand-Orient. Mais lorsque Murat Roi de Naples pactise avec les Autrichiens, Pérignon décide de retourner en France et se retire un temps à Toulouse. Lors de la Restauration, il se rallie à Louis XVIII.
Cependant, lors des Cent Jours, les Royalistes toulousains tentent d’utiliser Pérignon pour rallier la population à leur cause. Mais devenant de plus en plus sénile, le Maréchal d’Empire n’est guère suivi. Finalement, lors de son retour au pouvoir, Napoléon le laisse en paix, se contentant de le déchoir de sa dignité de Maréchal de France.
Après la chute de l’Empereur, Pérignon est rétabli dans sa dignité et peur siéger à la Chambre des Pairs. A ce titre, il vote la mort du Maréchal Ney avec Sérurier et Marmont.
Il s’éteint finalement le 25 décembre 1818 à Paris.
Source :
– http://www.napoleon-empire.net
Maréchal Catherine-Dominique de Pérignon
Maréchal d’Empire passé dans l’oubli, Catherine-Dominique de Pérignon voit le jour à Grenade près de Toulouse le 31 mai 1754, au sein d’une famille de notable qui détient des quartiers de noblesses récents. Après de bonnes études secondaires, Catherline-Dominique de Pérignon obtient un brevet de sous-lieutenant et intègre le Régiment des Grenadiers…
25 décembre 2013
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Général Dominique-Joseph Vandamme, Comte d’Unsebourg
Fils d’un chirurgien, Dominique-Joseph Vandamme voit le jour en 1770 à Cassel dans les Flandres françaises. S’engageant dans un Régiment colonial en 1788, il se retrouve en garnison à la Martinique lorsque la Révolution éclate. Désertant de son unité, il quitte l’Île et revient en France en 1790. – Combattant…
15 juillet 2015
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Nicolas Jean-de-Dieu Soult, Maréchal et Pair de France, Duc de Dalmatie et « Premier manœuvrier d’Europe »
Il reste sans doute l’un des plus grands maréchaux de Napoléon. Malgré plusieurs insuccès en Espagne, il contribua aux plus grandes victoires de l’Empereur. Toutefois, ses inimitiés avec plusieurs autres Maréchaux tels Suchet et Ney, ainsi que ses revirements successifs lors de la Restauration sont aussi restés célèbres. Auguste-Frédéric Marmont disait de Soult…
26 novembre 2013
Méconnu aux yeux du public, le Bataillon « Janson de Sailly » qui donnera naissance au 2nd Bataillon de Choc a néanmoins participé aux durs combats de la campagne d’Alsace et en Allemagne. Voici donc un bref historique de cette unité.
– Lors de la Libération de Paris, des militaires de l’Armée d’Armistice en congé, des membres du Comité de Libération du XVIe, des élèves des Ecoles Préparatoires et de la Sorbonne, ainsi que des élèves SOS se rassemblent dans la cour du Lycée Janson de Sailly dans le XVIe Arrondissement. Le 19 août, une unité nouvelle unité mal armée mais enthousiaste est créée et prend le nom de 1er Régiment de Marche de Pari. Il prend ensuite la dénomination « Bataillon Janson de Sailly », appelé aussi « Bataillon des bacheliers » et même « Royal XVIe ». Celui-ci est alors commandé par le Capitaine de Frégate Marchand secondé par le Chef de Bataillon Gayardon de Fenoyl (un ancien du Vercors), le Commandant Berger et le Commandant Lafay.
– Après la Libération de Paris, le « Bataillon Janson de Sailly » reste l’arme au pied car Leclerc n’a pas souhaité les incorporé dans sa 2e DB au vu de leur inexpérience du combat. Mais ses officiers, en accord avec leurs hommes, conviennent de rejoindre la Ire Armée du Général de Lattre de Tassigny. Le 22 septembre, un premier contact est pris avec de Lattre qui accepte en échange de l’amalgame du Bataillon à son unité. Marchand et ses officiers acceptent. L’unité de FFI sera donc incorporée directement à l’organigramme de la Ire Armée Française.
– Le 25 septembre, le « Janson de Sailly » quitte Paris dans une grande discrétion, les hommes étant embarqués dans des camions, direction l’est de la France. Le 27, le Bataillon arrive à Gray en Haute-Saône. Ils reçoivent alors l’inspection du Général de Lattre qui constate « la bonne cohésion du Bataillon » aux dires du Général Jacques Malézieux-Dehon. De Lattre envoie immédiatement l’unité à l’instruction. A ce moment, l’unité compte quelques militaires de carrière (cadres), des enfants de bonnes familles de l’Ouest parisien et des ouvriers des usines de Boulogne.
– Gambiez rassemble le « Janson de Sailly » au camp du Valdahon, endroit sinistre et abandonné par les Allemands. Pendant un peu moins de deux mois, les hommes de Marchand s’entraînent intensivement sous la férule d’officiers et sous-officiers des Commandos de France et le tout, dans la pluie et le froid. Mais le Bataillon donne une bonne satisfaction. De Lattre l’inspectant régulièrement, il reçoit aussi les visites successives de de Gaulle, Juin et même de Churchill. Le 5 octobre, le Capitaine de Frégate Marchand reçoit l’ordre de quitter le « Janson de Sailly » pour constituer le 4e Régiment de Fusiliers Marins en vue de liquider les poches allemandes en Bretagne. Il est remplacé par son second, Guy de Gayardon de Fenoyl qui conservera le commandement de l’unité de choc jusqu’à la fin de la guerre.
– Le 13 novembre 1944, le « Janson de Sailly » est confié au Colonel Fernand Gambiez, fondateur du 1er Bataillon de Choc avec lequel ils s’est illustré en Corse, sur l’Île d’Elbe et dans le Midi, devenu alors commandant des Commandos de France (Bataillons de Choc et Commandos d’Afrique). A cette date, les troupes de Gambiez combattent durement dans la Trouée de Belfort et subissent de lourdes pertes. Le « Janson de Sailly » connaît alors son premier engagement dans le sud des Vosges. Il reçoit du Général Antoine Béthouard (commandant du Ier Corps d’Armée français) la mission de s’emparer de la bourgade de Massevaux.
– Durant deux semaines, les jeunes parisiens et leurs officiers combattent durement dans la neige pour s’emparer de Massevaux qui tombe le 26 novembre au prix de 45 tués et 120 blessés. Malgré la fatigue le « Janson de Sailly » reprend sa marche sur Thann qui tombe au prix de plusieurs tués.
– A la fin de 1944 qui voit l’arrêt de l’offensive de la Ire Armée en Alsace, le « Janson de Sailly » est mis au repos mais de Lattre le « vampirise » de 140 hommes qui sont envoyés compléter les effectifs du 2nd Bataillon de Zouaves Portés (1re Division Blindée). Au début du mois de janvier, le « Janson de Sailly » est officiellement rebaptisé 2nd Bataillon de Choc.
Du 23 janvier au 6 février 1945, le 2e Choc participe activement aux combats pour la Poche de Colmar en s’emparant de plusieurs villages du Bassin potassique au nord de Mulhouse. L’unité compte 11 morts, 70 blessés et victimes d’engelures à l’issue de ses durs combats mais a réussi à repousser plusieurs violentes contre-attaques allemandes combinant infanterie et chars. Il met aussi plusieurs chars Panther hors de combat.
– En février-mars 1945, après une période de repos, le 2e Choc connaît une période de perfection et d’instruction à Rouffach ou le Général de Lattre vient de créer une école de cadres pour former de nouveaux officiers et sous-officiers. Toujours selon le témoignage rapporté par le Général Malézieux-Dehon, l’entraînement est intensif et réaliste, avec des entraînements à balles réelles.
– Le 3 avril 1945, le 2e Choc franchit le Rhin pour se lancer dans la campagne d’Allemagne. Il participe activement au nettoyage de la ville de Karlsruhe avant de franchir la Forêt Noire en s’emparant de Feudenstadt, Rottweil, avant de foncer vers le sud du Bade-Wurtemberg. Il termine la guerre en s’emparant de Sigmaringen et de Constance.
– Au début de juin 1945, le 2e Choc est officiellement dissous. Une partie de ses jeunes soldats décident de rejoindre Paris pour achever leur scolarité en vue de retourner à la vie civile tandis que d’autres restent dans l’Armée et participeront aux combats d’Indochine.
Lire :
– BECHAUX Antoine & LAFUMA Michel : Le 2e Choc, Bataillon Janson de Sailly, France Empire
Le Bataillon d’Infanterie de Marine et du Pacifique
Unités qui ont fini par donner naissance au 1er Bataillon d’Infanterie de Marine du Pacifique de la 1re DFL, les 1er BIM et Bataillon du Pacifique ont fait partie des toutes premières unités constituées à combattre sous l’insigne de la Croix de Lorraine en 1940. Unitéss distinguée, ils ont participé à…
4 août 2014
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Campagne des Vosges (1944) – Septième partie
5 – LA SECONDE OFFENSIVE DU IInd CORPS MONSABERT DANS LES VOSGES – Renforcé par l’arrivée du 2nd Régiment de Dragons (Colonel A. Dremetz) et des Commandos d’Afrique, le IInd CA du Général de Monsabert doit repousser les forces l’aile gauche de la 19. Armee allemandes qui gardent la moitié sud…
1 décembre 2014
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17 octobre 1982 : Mort du Général Antoine Béthouart
Né en 1889 à Dole dans le Jura, fils d’un commissaire aux hypothèques, Antoine Béthouart entre à l’Ecole de Saint-Cyr en 1909. Il a notamment comme camarades de promotion un certain Charles de Gaulle et Alphonse Juin. – Sorti de Saint-Cyr en 1912 au sein de la Promotion « du Fez », il…
17 octobre 2016
Dans « Histoire militaire française »
Après avoir rabaissé l’orgueil des grands du Royaume, exilé sa mère la pro-espagnole Marie de Médicis, abattu le puissant Parti protestant tout en confirmant la Liberté de Conscience par l’Édit de Grâce d’Alais (1628), gagné la Guerre de Mantoue, lancé la France dans la Guerre de Trente Ans et enfin, arraché l’Artois et le Roussillon à l’Espagne, Louis XIII dit le Juste s’éteint épuisé et gravement malade, suivant dans la mort son Grand Principal Ministre le Cardinal de Richelieu.
Et le Roi dit Juste demanda pardon et remit son âme à Dieu devant Saint Vincent de Paul qui dira « n’avoir jamais vu d’aussi belle mort. »
– Comme l’a bien résumé Jean-Christian Petitfils, Louis XIII reste un souverain trop méconnu, coincé entre Henri IV et Louis XIV et trop victime de la caricature qu’a laissé Alexandre Dumas d’un Roi benêt entièrement gouverné par Richelieu.
Pourtant, en dépit de sa Jalousie et de son caractère particulièrement taciturne, Louis XIII a été un Roi très courageux qui a du affronter des situations particulièrement difficiles, plusieurs guerres intérieures et extérieures. Beaucoup plus tolérant et magnanime qu’on ne le pense, il savait se montrer impitoyable contre ceux qui conspiraient contre son principal ministre (du Chalais, Cinq-Mars). Enfin, il a laissé à son tout jeune fils Louis XIV, un Royaume renforcé sur le plan militaire et plus centralisé à l’issue de grands efforts.
Lire :
Jean-Christian Petitfils : Louis XIII, Perrin
Richelieu : L’Homme Rouge au service de l’Etat
Le 4 décembre 1642 , épuisé et gravement malade, Son Éminence Armand Jean du Plessis Cardinal de Richelieu, Duc et Pair de France s’éteint à Paris après avoir prononcé ces mots : « Je n’ai d’autres ennemis que ceux de l’Etat » – En somme, pour reprendre les mots du défunt Philippe Erlanger, le Cardinal…
4 décembre 2016
Dans « De Henri IV à Louis XVI »
30 octobre 1685 : Mort de Michel Le Tellier
Dans l’Oraison funèbre qu’il prononça aux obsèques de ce Secrétaire d’État à la Guerre, Bossuet dit de lui que « la sagesse, après l’avoir gouverné dès son enfance, l’ait porté aux plus grands honneurs et au comble des félicités humaines » . Ajoutant ensuite : « Il a connu la sagesse que le monde…
30 octobre 2013
Dans « Non classé »
19 mai 1643 : Victoire de Rocroi
Alors que la Guerre de Trente Ans entre dans sa dernière phase, l’Armée Espagnole du Roi Philippe IV part des Pays-Bas pour marcher sur Paris en descendant la vallée de l’Oise. Elle vint donc assiéger la petite citadelle de Rocroi (Comté de Sedan, aujourd’hui département des Ardennes). Peu avant de…
19 mai 2016
Dans « Grand Siècle »
Voici des extraits du discours prononcé le 20 décembre 2007, au Vatican, où le président de la République d’alors rappelle le lien particulier qui unit la France à l’Église catholique. Un discours qui s’inscrit pleinement dans la ligne éditoriale de France-Histoire-Espérance.
« En me rendant ce soir à Saint-Jean de Latran, en acceptant le titre de chanoine d’honneur de cette basilique, qui fut conféré pour la première fois à Henri IV et qui s’est transmis depuis lors à presque tous les chefs d’Etat français, j’assume pleinement le passé de la France et ce lien si particulier qui a si longtemps uni notre nation à l’Eglise.C’est par le baptême de Clovis que la France est devenue Fille aînée de l‘Église. Les faits sont là. En faisant de Clovis le premier souverain chrétien, cet évènement a eu des conséquences importantes sur le destin de la France et sur la christianisation de l’Europe. A de multiples reprises ensuite, tout au long de son histoire, les souverains français ont eu l’occasion de manifester la profondeur de l’attachement qui les liait à l’Eglise et aux successeurs de Pierre. Ce fut le cas de la conquête par Pépin le Bref des premiers Etats pontificaux ou de la création auprès du Pape de notre plus ancienne représentation diplomatique.
Au-delà de ces faits historiques, c’est surtout parce que la foi chrétienne a pénétré en profondeur la société française, sa culture, ses paysages, sa façon de vivre, son architecture, sa littérature, que la France entretient avec le siège apostolique une relation si particulière. Les racines de la France sont essentiellement chrétiennes.
Et la France a apporté au rayonnement du christianisme une contribution exceptionnelle. Contribution spirituelle et morale par le foisonnement de saints et de saintes de portée universelle : saint Bernard de Clairvaux, saint Louis, saint Vincent de Paul, sainte Bernadette de Lourdes, sainte Thérèse de Lisieux, saint Jean-Marie Vianney, Frédéric Ozanam, Charles de Foucauld… Contribution littéraire et artistique : de Couperin à Péguy, de Claudel à Bernanos, Vierne, Poulenc, Duruflé, Mauriac ou encore Messiaen. Contribution intellectuelle, si chère à Benoît XVI, Blaise Pascal, Jacques Bénigne Bossuet, Jacques Maritain, Emmanuel Mounier, Henri de Lubac, René Girard… le christianisme a beaucoup compté pour la France et la France beaucoup compté pour le christianisme. Et c’est donc tout naturellement, comme le Général de Gaulle, comme Valéry Giscard d’Estaing, et plus récemment Jacques Chirac, que je suis venu m’inscrire avec bonheur dans cette tradition. (…)
La laïcité ne saurait être la négation du passé. Elle n’a pas le pouvoir de couper la France de ses racines chrétiennes. Elle a tenté de le faire. Elle n’aurait pas dû. Comme Benoît XVI, je considère qu’une nation qui ignore l’héritage éthique, spirituel, religieux de son histoire commet un crime contre sa culture, contre ce mélange d’histoire, de patrimoine, d’art et de traditions populaires, qui imprègne si profondément notre manière de vivre et de penser. Arracher la racine, c’est perdre la signification, c’est affaiblir le ciment de l’identité nationale, et dessécher davantage encore les rapports sociaux qui ont tant besoin de symboles de mémoire.C’est pourquoi nous devons tenir ensemble les deux bouts de la chaîne : assumer les racines chrétiennes de la France, et même les valoriser, tout en défendant la laïcité enfin parvenue à maturité. Voilà le sens de la démarche que j’ai voulu accomplir ce soir à Saint-Jean de Latran. (…)
Je partage l’avis du pape quand il considère, dans sa dernière encyclique, que l’espérance est l’une des questions les plus importantes de notre temps.(…)
« Quand les espérances se réalisent, poursuit Benoît XVI, il apparaît clairement qu’en réalité, ce n’est pas la totalité. Il paraît évident que l’homme a besoin d’une espérance qui va au-delà. Il paraît évident que seul peut lui suffire quelque chose d’infini, quelque chose qui sera toujours ce qu’il ne peut jamais atteindre. […] Si nous ne pouvons espérer plus que ce qui est accessible, ni plus que ce qu’on peut espérer des autorités politiques et économiques, notre vie se réduit à être privée d’espérance ». Ou encore, comme l’écrivit Héraclite, « Si l’on n’espère pas l’inespérable, on ne le reconnaîtra pas ». (…)
Et puis je veux dire également que, s’il existe incontestablement une morale humaine indépendante de la morale religieuse, la République a intérêt à ce qu’il existe aussi une réflexion morale inspirée de convictions religieuses. D’abord parce que la morale laïque risque toujours de s’épuiser ou de se changer en fanatisme quand elle n’est pas adossée à une espérance qui comble l’aspiration à l’infini. Ensuite parce qu’une morale dépourvue de liens avec la transcendance est davantage exposée aux contingences historiques et finalement à la facilité. Comme l’écrivait Joseph Ratzinger dans son ouvrage sur l‘Europe, « le principe qui a cours maintenant est que la capacité de l’homme soit la mesure de son action. Ce que l’on sait faire, on peut également le faire ». A terme, le danger est que le critère de l’éthique ne soit plus d’essayer de faire ce que l’on doit faire, mais de faire ce que l’on peut faire. C’est une très grande question. (…)
En donnant en France et dans le monde le témoignage d’une vie donnée aux autres et comblée par l’expérience de Dieu, vous créez de l’espérance et vous faites grandir des sentiments nobles. C’est une chance pour notre pays, et le Président que je suis le considère avec beaucoup d’attention. Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance. (…)
Henri de Lubac, ce grand ami de Benoît XVI, disait : « La vie attire, comme la joie ». C’est pourquoi la France a besoin de catholiques heureux qui témoignent de leur espérance.
Depuis toujours, la France rayonne à travers le monde par la générosité et l’intelligence. C’est pourquoi elle a besoin de catholiques pleinement chrétiens, et de chrétiens pleinement actifs.(…)
J’ai offert ce matin au Saint Père deux éditions originales de Bernanos. Permettez-moi de conclure avec lui : « L’avenir est quelque chose qui se surmonte. On ne subit pas l’avenir, on le fait […] L’optimisme est une fausse espérance à l’usage des lâches […]. L’espérance est une vertu, une détermination héroïque de l’âme. La plus haute forme de l’espérance, c’est le désespoir surmonté ». Comme je comprends l’attachement du pape à ce grand écrivain qu’est Bernanos ! »
« Les racines de l’espérance »
Nous rééditons cet article qui nous semble être une bonne contribution à la neuvaine pour la France à laquelle France-Histoire-Espérance s’associe pleinement. « Apprenez, mon fils, que le royaume de France est prédestiné par Dieu à la défense de l’Eglise romaine qui est la seule véritable Eglise du Christ » C’est…
15 novembre 2014
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Abbé Iborra : « En décapitant le roi, on décapitait symboliquement la France »
Extrait de l’homélie de l’abbé Eric Iborra, vicaire de la paroisse saint Eugène, à Paris, prononcée à l’occasion de la messe de requiem pour le défunt roi de France Louis XVI, le 21 janvier dernier : « Pourquoi assistons-nous à une messe de suffrage si nous pensons, avec le pape Pie…
22 janvier 2014
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Nuit de prière pour la France et l’Europe
Lettre de Monseigneur Dominique Rey, évêque de Toulon : « Des liens solides et privilégiés se sont formés depuis le baptême de Clovis, premier roi barbare à embrasser le christianisme romain, entre la France et l’Eglise. Dans son encyclique au titre révélateur, Nobilissima Gallorum Gens, publiée le 8 février 1884, le…
10 mars 2012
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1 – LA SÉCURISATION DE LA RIVE GAUCHE DU RHIN
A – LA CONSOLIDATION DES POSITIONS SUR LA RIVE DROITE
– Après le franchissement du Rhin par la 2nde DIM, de Lattre se conforme aux ordres du Général de Gaulle et fait traverser le fleuve au reste de la Ire Armée. Pour l’heure, les unités de la Ire Armée élargissent la tête de pont constituée la veille. Au sud, le 151e RI (Colonel Gandoët) s’empare de Rheinseheim, pendant que le 4e Tirailleurs Marocains (Lt.Col. Clair) prend Philippsbourg, là où plus de deux siècles auparavant, le Maréchal Jacques de Berwick avait trouvé la mort. De Lattre donne pour mission à la 2nde Division d’Infanterie Marocaine de Carpentier de sécuriser la rive droite du Rhin. Ainsi, toujours durant la journée du 1er avril, le 4e RTM s’empare de Neudorf, puis après avoir contourner une série de casemates, rejette les troupes ennemies défendant Graben. Pendant ce temps, le 151e RI nettoie le Bois de Lusshart, avant de prendre Kirrlach et Hambrücken. Le Régiment fait ensuite sa jonction avec le 3e Tirailleurs Algériens.
– Plus au nord, après négociations, le Général Augustin Guillaume patron de la 3e DIA, obtient l’autorisation du Major.General Edward H. Brooks (commandant du VIth US Corps formant l’aile droite la VIIth Army) de faire passer chars et véhicules sur le pont lourd construit par le Génie américain à hauteur de Mannheim. Dans la journée, les chars légers M5 Stuart du 3e Régiment de Spahis Algériens de Reconnaissance (RSAR) et les canons portés du 7e Régiment de Chasseurs d’Afrique (Colonel Alphonse Van Hecke) franchissent le Rhin avant de se rabattre aussitôt en angle droit vers le sud. Pulvérisant la défense de Hockenheim, les équipages font leur jonction avec le 3e RTA. Les Tirailleurs coopèrent alors avec les chars pour s’emparer de Russheim et Mingolsheim. Un groupe de reconnaissance mécanisé parvient même à couvrir 20 km jusqu’à Bruschal. Parallèlement, le 3e RTA établit sa jonction avec la 10th US Armored Division (10e Division blindée américaine) arrivée depuis Heidelberg.
– Le 1er avril toujours, de Lattre fait rédiger sa directive