De nombreux laboratoires essaient de percer le secret des cheveux et de comprendre les différentes phases du cycle capillaire afin de mettre au point des traitements de demain. Les moyens mis en œuvre sont multiples : microscopie électronique, diffraction aux rayons X, analyses numériques, spectroscopie infrarouge, mesures biomécaniques … Le cheveu, coupé en quatre, livre peu à peu l’incroyable complexité de sa structure moléculaire.
Les laboratoires L’Oréal ont ainsi mis en évidence des modifications locales survenant lors de l’alopécie, tel qu’un épaississement au niveau de sa racine. Le traitement Minoxidil, qui reste la meilleure solution contre la calvitie sera peut être détrône par une de ses techniques. Toutes ces recherches permettront peut-être de prévenir la calvitie, de stopper la chute des cheveux ou même de les faire repousser.
Les cultures in vitro
Les cultures de peau humaine sont aujourd’hui possibles. À partir d’un centimètre carré de peau prélevée chez un sujet, on obtient en laboratoire 3 000 cm² de peau dans un délai de trois semaines. Ces techniques sont d’ailleurs utilisées en chirurgie réparatrice lors du traitement de grands brûlés. De ce fait, beaucoup s’intéressent à la culture des cheveux dans les mêmes conditions. On a réussi à faire pousser in vitro des follicules capillaires plongés dans un milieu adapté.
La vitesse de croissance, l’aspect et la forme du cheveu ainsi cultivé sont identiques aux caractéristiques de celui poussant sur le cuir chevelu. Malheureusement, dans l’état actuel des recherches, ce cheveu ne survit que 6 semaines. On peut toutefois imaginer qu’à terme, il sera possible de dupliquer un cheveu in vitro, par clonage du follicule pileux. Le prélèvement d’un seul cheveu serait suffisant pour couvrir une calvitie et retrouver la chevelure de ses 20 ans.
De telles techniques permettraient, si elles se révélaient efficaces, de créer de véritables banques de cheveux : chaque sujet à risque déposant un centimètre carré de cuir chevelu prélevé sur la couronne hippocratique ( dont les cheveux sont génétiquement programmés pour ne pas tomber) et mis en conservation par congélation. Au moment de l’apparition de la calvitie, on n’aurait plus qu’à faire pousser leur cuir chevelu en laboratoire, avant de le greffer au niveau des zones dégarnies. Une autre voie possible, serait de prolonger la phase de croissance du cheveu, ce qui retarderait la survenue de l’alopécie. Peut-être parviendra-t-on aussi à réactiver les cycles capillaires en sommeil dans les cellules des follicules pileux ?
Neutraliser l’action hormonale
La responsabilité des hormones mâles dans le mécanisme de chute des cheveux n’est plus à démontrer. L’idéal serait de pouvoir neutraliser leur effet au niveau des bulbes capillaires, sans supprimer leur action sur le plan général. Des expériences ont été réalisées chez l’animal, mais ces résultats encourageants ne sont pas encore applicables à l’homme. Pour le moment, lorsqu’une alopécie apparaît, seules les femmes sont autorisées à prendre des anti-androgènes, sous certaines conditions et sous surveillance médicale.
Des cheveux de synthèse
Des cheveux artificiels pourraient corriger la calvitie. Il faudrait, d’une part, éliminer tous les risques de rejet et les problèmes infectieux liés à leur pose, et, d’autre part, mettre au point la fixation durable du cheveu sur le cuir chevelu. Des chercheurs travaillent à la découverte de cette fibre synthétique qui aurait les mêmes caractéristiques que les cheveux naturels même si, à l’évidence, ce cheveu artificiel ne pourra pas pousser.
Les mystères du génome humain
Les découvertes sur l’ADN de nos chromosomes permettent de penser que l’on pourra mieux comprendre le mode de transmission de certaines affections, dont la calvitie. L’identification des gènes responsables de la chute des cheveux et des récepteurs sensibles à l’action des androgènes rendra possible l’envoi d’un message codé pour modifier ce qui était génétiquement programmé.