Vins de Loire – 6 : Le Vouvray
Cultivé dès la fin du Ve siècle, le vignoble de Vouvray (AOC reconnue en 1936) se déploie en plein cœur de la Touraine (2 176 hectares), sur des coteaux s’étendant à l’est de Tours et sur la rive droite de la Loire. En cela, il fait face aux vignes de Montlouis.
Le Vouvray n’existe qu’en blanc et n’est issu que d’un seul cépage ; le Chenin blanc (Pineau de la Loire) mais sous quatre formes ; sec, demi-sec, moelleux et effervescents (ou « pétillant »).
Le cépage se développe sur des sols argilo-siliceux et argilo-calcaires souvent bien drainés et bénéficiant d’un réchauffement naturel qui profite à la maturation des vins. En revanche, la pluviométrie et l’ensoleillement sont variables d’année en année, ce qui impacte sur la récolte. A ce titre, celle de 2013 fut catastrophique en raison de fortes averses de grêle.Toutefois, si l’année est particulièrement chaude et ensoleillée, les raisons sont récoltés plus tardivement pour élaborer des vins demi-secs ou moelleux. Beaucoup de vignerons produisant du Vouvray utilisent des tonneaux en bois de tuffeau qui permet une meilleure garde du vin.
En matière de garde justement, les Vouvray secs ou demi-sec peuvent se conserver jusqu’à cinq ans. On comptera dix ans en moyenne pour un moelleux mais on peut aller au-delà s’il s’agit d’une très bonne année, voire d’un millésime. Enfin, un vin effervescent ne pourra se boire que très jeune.
* VINS SECS
D’une robe de teinte pâle agrémentée de reflets verts, leurs arômes évoquent le fruit blanc (pomme et pêche), avant d’évoluer sur les fruits mûrs, l’amande et la noisette dans leur maturité. En bouche, ils se montrent vifs, frais et de bon aloi.
On les déguste de préférence sur de la charcuterie (rillettes), de l’andouillette au vin blanc ou au Vouvray, des côtes et escalopes de veau à la crème, des escalopes de dinde à la crème, de la blanquette de veau, de la poularde à la crème, du poulet à l’estragon, du rôti de dinde Orloff, de la friture de poisson de rivière, du Bar (Loup) au four et en croûte de sel, du brochet en sauce ou au beurre blanc, des darnes de saumon au beurre blanc ou pochées, des filets de sandre au beurre blanc, des filets de sole à la normande, de la lotte (en sauce ou à l’américaine), de la raie, de la truite (en crème, pochée ou farcie), de la daurade, des fromages de Touraine ou de la vallée de la Loire (Sainte-Maure, Selles-sur-Cher, Rouelle, Valençay), ainsi que sur des tartes (Tatin, à la rhubarbe), des salades de fruits ou des crumbles.
* DEMI-SECS ET MOELLEUX
Dotés d’une jolie robe jaune paille qui évolue sur l’ambre avec le vieillissement, les Vouvray demi-sec et secs délivrent d’abord des arômes d’acacia, de clou de girofle, de rose mêlés aux fruits et blancs (pomme et poire) comme parfois aux agrumes. Avec la maturation, les moelleux s’enrichissent de miel, de cire d’abeille, de coing mûr, voire même de notes torréfiées (tabac de Virginie).
En bouche, ils se montre particulièrement équilibrés entre la douceur et la vivacité et offrent une notable longueur en bouche.
Les demi-secs et moelleux sont à servir à 10-11°C sur du poisson en crème (saumon, sole, Saint-Pierre) des fromages (Bleu d’Auvergne, Bleu des Causses, Brebis) et des desserts (Tartes aux fruits rouges, charlotte aux fruits rouges, desserts au citron, gâteau basque).
Dans leurs bonnes années, les moelleux peuvent aussi se déguster sur du foie gras.
* EFFERVESCENTS
Élaborés depuis le XIXe siècle à partir d’une seconde fermentation en bouteille (méthode traditionnelle), ils sont dits « pétillant » la pression en bouteille est de 2,5kg/cm3. En revanche, on les qualifie de « mousseux » lorsque la pression est supérieure à 5 kg/cm3.
Leur robe est faite d’un jaune soutenu agrémenté de fines bulles. Leurs arômes révèlent davantage des notes briochées, de noisette, d’amande et de pomme verte. En bouche, ils se montrent frais, élégants et vifs.
On les dégustera donc jeunes et bien frais (6-8°C) à l’apéritif, sur des crêpes, des tartes (fruits rouges, abricots, citrons) et des charlottes (aux pommes et aux framboises). Plus étonnant, certains pourront même le servir sur du hommard ou des mousses de saumon.
Sources :
– Dictionnaire des vins de France, Hachette, coll. Les livrets du vin
– http://www.platsnetvins.com