– SAINT-POURCAIN
On l’a oublié aujourd’hui mais le vin de Saint-Pourçain (Bourbonnais) était réputé à l’époque médiévale. Philippe Auguste, Saint Louis, Philippe le Bel et Charles V en dégustaient, sûrement avec intérêt (Jean de Joinville, ami, compagnon d’armes et biographe du Saint Roi ne le précise pas…). Au XIIIe siècle, la ville de Saint-Pourçain arborait sur son blason un tonneau et une fleur de lys, symbole de la royauté de France. C’est dire la renommée. Malheureusement au XIXe siècle, l’épidémie de phylloxera a tué les vignes de Saint-Pourçain-sur-Sioule. On y a replanté ensuite des cépages Gamay et Pinot Noir sur les sols d’origine : sableux du Bourbonnais au Nord, argilo-calcaire au centre et cristallins d’est en ouest.
Il n’empêche qu’aujourd’hui, le Saint Pourçain reste un vin très appréciable et convivial que l’on déguste entre amis.
– Les rouges : Issus d’un assemblage Pinot Noir – Gamay Noir, ce qui lui confère sa robe rubis à reflets vers, le Saint-Pourçain offre un bouquet original fait de notes minérales, de sous-bois et de groseille, tandis qu’en palais, ils se révèlent agréablement tannique et poivré. On le sert de préférence sur un plat de charcuterie, de la viande grillée sur barbecue et des fromages (auvergnats de préférence).
– Les rosés : Tirés surtout à partir du Gamay Noir, ils délivrent une robe pâle aux nuances jaunes, des arômes de poire et de poivre blanc au nez, pendant que la bouche est charnue et fruitée. Ils sont à déguster l’été sur une salade ou en apéritif.
– Les blancs : Issus d’un assemblage de Chardonnay, de Tressallier et de Sauvignon, d’une jolie robe jaune d’or à reflets vers, ils offrent au nez des notes d’acacia, de pêche et de pamplemousse. Ils sont agréablement fruités et frais au palais. On les déguste sur de la pompe aux grattons (spécialité du Massif Central) et des poissons.
– CÔTES-D’AUVERGNE
Ce vignoble, qui produit du rouge, du blanc et du rosé, s’étend dans le centre-nord de l’Auvergne dans un triangle formé par la plaine de Limagne, les coteaux de Riom et la Chaîne des Puys. Originalité de ces vins ; les vignobles sont plantés dans des sols argilo-calcaires mêlés d’éboulis volcaniques. Le type de sol peut donc influencer la production.
– Les rouges : Issus d’un assemblage de Gamay Noir et de Pinot Noir, ils sont pour la plupart produits autour de Châteaugay, Madargues, Chanturgues et Boudes. En outre, on peut les conserver jusqu’à cinq ans pour les meilleurs crus. Leur robe est donc violacée et leurs arômes délivrent des notes de marinade, de bigarreau mûr et de fruits rouges. En bouche, ils sont charnus et puissants. Vins conviviaux, le mieux est de les servir avec de la cuisine auvergnate (potée, truffade, alligot…), de la charcuterie, de la viande rouge (rôtie et grillée) et, bien entendu, des fromages régionaux (Cantal, Fourme d’Ambert, Salers…).
– Les blancs : De cépage Chardonnay, les blancs auvergnats offrent à l’œil d’originales notes de pelures d’oignon. Leur nez délivre un bouquet de fruits blancs et jaunes très mûrs comme des notes de fleurs blanches. Ils sont à déguster dans les deux ans après vinification et mise en bouteille, avec des crustacés et du poisson (rivière ou de mer à chair blanche).
– Les rosés : Leurs domaines de production s’étendent autour de Corent, Boudes et Châteaugay. Eux aussi ont une robe qui délivre des notes de pelure d’oignon, alors que le nez s’exprime en arômes floraux très frais et restent frais et vifs dans le palais. A déguster par beau temps avec de la charcuterie.
Source : Dictionnaire des vins de France, Hachette, 2010